Festin nocturne (Anna, Jade, Megan, Clemens et Rowan)

Il entendit vaguement les protestations de Megan, tandis qu'il s'affairait à quelques nettoyages nécessaires. En un sens, le jeune homme trouvait l'improvisation dansante de Clemens très appropriée, surtout pour déstabiliser une cavalière aussi périlleuse que leur blonde comparse. Toutefois, il ne pouvait y prêter une attention que distante, tant la silhouette de la petite Française captait la plupart de ses regards.

A se demander s'il n'était pas en train de perdre la tête.

L'instant d'après, il se réfugiait à l'écart de ses camarades pour reprendre un tant soit peu ses esprits. Quelques sentiments inopinés venant perturber le fil si serein de ses réflexions... Malgré de multiples précautions contre ce genre de faiblesses insidieuses. Assurément, il avait sous-estimé les inclinations naturelles de son corps.

La présence de son colocataire à ses côtés le rassura légèrement. D'un vif regard suite à la demande de Jade, il repéra la bouteille de jus pleine qu'il lui avait fait parvenir quelques temps auparavant. Peut-être ne l'avait-elle pas aperçu ? Se voulant prévoyant, Rowan dégaina sa baguette pour pousser un peu plus cette dernière dans la direction du petit groupe.

Il comptait tendre un peu d'eau à son ami lorsque la petite Phénix s'intéressa à son état. L'ancien Serpentard ne savait pas comment répondre à une question aussi simple, et il se contenta donc de garder le silence à défaut de plus. Comment pouvait-il expliquer, aux yeux de tous, une chaleur si soudaine et des attraits nouvellement libidineux ? Impossible.

Anna s'occupa alors de Clemens, en lui tendant une bouteille de … Rhum. Soit. C'était une façon pour la moins radicale de régler l'exténuation notable de son camarade Allemand. Quelques minutes suffirent pour qu'elle revienne à la charge dans sa direction. Difficile d'y échapper en l'état. « Tout va pour le mieux, Anna, ne te tourmente pas. » Il profitait de sa proximité pour pleinement scruter son visage. Et se laisser surprendre par sa proposition dans la langue de Molière.

Danser ? Pas de la même manière que leurs camarades. Il était trop vieux jeu pour cela. Toutefois...

« Soit. » Il eût un sourire équivoque et réel, qui en disant long pour ceux qui le connaissait de longue date. Sans se presser, il alla chercher un morceau précis sur le fabuleux cadeau d'Isolde, jusqu'à trouver le saint Graal. Des notes délicates et intemporelles s'élevèrent en ces lieux obscures et communs. Une valse.

Rowan revint devant Anna, lui prit délicatement le bras avant de la faire se diriger vers le milieu de la salle. C'était son domaine, sa maîtrise parfaite, et il comptait bien le lui prouver coûte que coûte. Tout en douceur, il se positionna face à elle, prit une grande inspiration pour garder le contrôle de ses membres, puis posa une main dans le dos de la petite française. De l'autre, il prit ses doigts dans les siens et attendit patiemment la bonne accroche pour démarrer leur aubade.

Dès lors, il se concentra de tout son être sur elle, démarrant d'un pas lent et impeccable pour lui permettre de suivre le mouvement. Petit à petit, le monde autour d'eux n'était plus qu'un pâle écho miroitant. Et lui, se perdait inlassablement dans le regard de sa partenaire de danse. C'était la seule marge qu'il pouvait s'offrir au risque d'abîmer ses armatures mentales.

Cela dit, il comptait bien la faire chavirer en quelques pas dans un autre univers. Le sien. Celui désuet et poussiéreux des siècles passés, que seuls quelques rares éclats du soleil illuminaient le temps d'une accalmie. Celui des ombres et des loups, accompagnés par quelques envolées de corbeaux croassant les derniers jours de l’automne. Celui d'un aristocrate empêtré dans ses contradictions et abîmé par la beauté joviale d'une petite Française.

HRP MUSIQUE:

24/02/2007

Le fait de s'écarter du jeu aida Clemens à reprendre ses esprits. La présence de Anna et Rowan l'apaisa, comme celle de deux ancres rassurantes et stables dans cette cuisine que tout semblait troubler et faire dériver. L'attitude de Megan à son encontre l'avait surpris plus qu'elle n'aurait du ; mais comment aurait-il pu imaginer une telle réaction de sa part après tout ce qu'elle avait monté de sa personnalité ? Il aurait juré la sentir trembler de fureur dans ses bras, mais ça n'était pas arrivé. Appuyé contre le comptoir, il se demandait toujours pourquoi quand Anna s'approcha de lui. Du rhum de cuisine ?

« Tu me prends vraiment pour un poivrot ? »

La situation le fit éclater d'un rire clair et généreux. D'accord, il avait été un peu troublé et utiliser la recherche d'une boisson pour s'occuper les mains et l'esprit avait été une évidence, la solution la plus simple qui lui était venue à l'esprit sur le moment. Mais tout de même ! Il ne venait pas de vivre une situation si traumatique qu'il aie besoin de se saouler avec la première boisson alcoolisée qui lui tombait sous la main. Sans compter sur le fait que Clemens avait grandi dans un bar. Si son père le voyait boire du rhum de cuisine, il en ferait sans doute un infarctus.

L'étudiant se saisit néanmoins de la bouteille, à défaut d'être buvable, ça lui ferait quelque chose à triturer pendant un moment. Une expression sceptique sur le visage, il fit tourner le bouchon et passa son nez deux fois au dessus du goulot. L'odeur âcre et macérée d'un alcool de mauvaise qualité l’écœura violemment et il ne put éviter d'afficher une grimace de dégoût. Heureusement, la réponse de Jade lui offrit une excellente diversion pour abandonner la bouteille derrière lui. L'Allemand observa la jeune femme un instant. La ronde semblait partir du principe que la question viendrait de lui, mais il détestait profondément gratter chez les gens.

« Jade… Pourquoi es-tu venue à Haveirson ? »

Ce n'était pas terrible pour un tel jeu, mais il n'avait rien à proposer dans la spontanéité. D'autant que derrière lui, il avait entendu un échange discret entre Rowan et Anna. Clemens se retourna juste à temps pour voir son colocataire emmener la petite Française vers un espace libre de la cuisine. A la fois ravi et fasciné, le Sinistros prit appui sur ses mains pour s'installer sur le comptoir. Ses yeux bleus ne quittèrent pas le couple qui entama une valse parfaitement menée. Il n'aimait pas cette danse, trop calme et guindée à ses yeux, mais il ne s'étonna pas de voir son ami la maîtriser aussi bien. Cela leur correspondait bien à ces deux êtres discrets dont le caractère se faisait si souvent écho. Un doux sourire sur le visage, l'Allemand suivit leurs arabesques sans plus penser à autre chose. Il ne savait pas pourquoi, ni comment, mais Anna était parvenue à faire une incursion discrète sous la peau de Rowan, sans que celui-ci ne semble s'en offusquer, ni la repousser. Elle l'atteignait comme personne n'y était encore parvenu… et ça le rendait heureux pour eux deux.

Anna avait l'air d'avoir bien avancé dans sa préparation et Jade avait hâte de déguster les gaufres. La jeune Phoenix avait mis beaucoup de temps et d'application à préparer ce que ses camarades allaient déguster que Jade en avait déjà l'eau à la bouche. Finalement, elle n'avait pas aperçu la bouteille que lui avait tendu Rowan qui du lui montrer un peu plus évidemment la bouteille. Jade s'en empara et tout en demandant aux autres, commença à remplir des verres.

L'hilarité fut général lorsque la bouteille de rhum de cuisine fut donnée à Clemens comme s'il était écrit sur sa figure : " JE BOIS ! ". La question de Clemens était simple mais un peu déroutante. Est-ce que Jade s'était vraiment posée la question lorsqu'elle avait été sélectionnée pour Haveirson ?

- Je pense que je n'envisageais pas sérieusement de me mettre à travailler tout de suite. Je ne savais pas dans quoi et l'opportunité de faire des études supérieures s'est présentée. Si je n'avais pas été prise à Haveirson, j'aurais sûrement fait des études supérieures moldues. Mes parents auraient été un peu déçus mais je voulais continuer à apprendre. Finalement, je suis bien contente d'étudier dans un domaine qui me plaît et dans un lieu imposant et magique.

Oui, c'est bien ce que Jade pensait. Elle avait adoré ses études à Poudlard et voulait continuer dans le monde magique. Le monde moldu avait aussi sa part d'écoles supérieures prestigieuses mais c'était un monde plus plat à ses yeux. Dans tous les cas, elle aurait trouvé sa place quelque part mais tant qu'à faire, autant étudier dans ce qu'elle aspirait à faire pour son futur. Jade se leva pour prendre la bouteille derrière Clemens et en but une gorgé. Elle grimaça et en renversa dans son verre de jus. Tout en restant adossé contre le comptoir, près de Clemens, Jade se tourna vers Isolde.

- A ton tour Isolde !

Jade aurait bien demandé à Anna et Rowan mais ils venaient tout deux d'entamer une valse. A les regarder, Jade ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe de jalousie. Tous les deux étaient magnifiques à danser comme cela et Rowan avait l'air de maîtriser parfaitement la situation. Il avait l'air d'apprécier énormément la compagnie de la jeune Phoenix mais ce n'était plus un secret pour personne. A présent, il la dévorait des yeux et Anna soutenait son regard. Jade commençait à connaître son amie et voyait bien qu'elle appréciait de plus en plus le jeune Sinistros.

Devant le visible effarement de Clemens, Anna ne put s'empêcher de joindre son rire au sien.

- Je devrais?

Il prit tout de même la bouteille, l'ouvrit et la sentie. Mauvaise idée, la jeune française aurait pu lui dire qu'on ne sentait pas ce genre de bouteille, soit on y allait franco, soit on y allait pas. Son amusement grandit encore d'un cran lorsqu'elle vit son expression face à l'odeur. Un rire sortit une nouvelle fois de sa bouche, hilare elle se souvint avec nostalgie de ses dernières soirées à Beauxbâtons. A l'époque ils se s'occupaient pas de savoir si la bouteille était bonne ou pas, à partir d'une certaines heures ça n'avait plus d'importance, dans tous les cas ils la coupaient.

- Sinon j'ai toujours le cognac si tu préfères? Sortit-elle entre deux respirations saccadées par son rire.

Pendant leurs échanges Rowan avait été chercher la musique qu'il voulait et revint dans une démarche qu'Anna trouva un peu fier, sûrement dû à son amusement quelques instants plutôt, elle retint de justesse un nouvel éclat en se mordant la lèvre inférieure. Mais ses yeux pétillants et ses joues chauffées par l'effet des frivolités qu'elle avait elle-même provoqué, la trahissaient tout aussi clairement que si elle s’était laissé aller à sa réaction primaire.

Elle se reconcentra sur son partenaire et la musique qu'il avait choisi. La française l'aurait parié si elle avait pu. Elle aurait préféré de loin un rock, elle en maitrisait les bases, mais soit. Elle lui avait laissé le choix, et c'était dans tous les cas à lui de mener, autant qu'il soit à l'aise. Il l'amena au centre de la pièce, avant de se positionner face à elle. Son bras vint se glisser sous le sien et sa main se posa dans son dos. Ensuite il attrapa ses doigts et les saisit avec une certaine assurance. Anna commença à regretter sa proposition, elle n'avait jamais vraiment appris la valse, les seules fois où elle l'avait pratiquée, si on pouvait dire ça ainsi, c'était avec son père durant une enfance qui lui parut soudainement bien loin. Mais alors elle posait ses pieds sur les siens et il les faisait tourner tous deux. La gamine d'alors riait sous son regard indulgent. Elle n'était plus cette enfant et ce n'était pas son père.

Elle songea un instant à reproduire le geste avec Rowan, avec leur différence de taille ça n'aurait pas été si choquant, et elle sourit d'avance à l'idée de voir le jeune homme se contenir devant son étonnement intérieur face à son geste à elle et la difficulté qu'elle lui imposerait alors. Mais elle y renonça. Il allait falloir se concentrer en revanche.

Lorsqu’il entama les premiers pas, elle commença par regarder ses pieds. Puis se souvint des conseils prodigués par André Delflandre à sa progéniture. Il s’obligea à relever les yeux et à les diriger vers son partenaire plutôt que vers le bas de son corps. Puis elle se mit à compter dans sa tête. Un, deux, trois. Un, deux, trois. Deux petits pas, un grand. Maintenant il fallait laisser son partenaire dirigé, une chose bien moins aisée encore pour la petite française, habituée au fond à contrôler son monde. Néanmoins la patience de Rowan semblait sans limite, il lui laissa le temps de s’habituer.

Un, deux, trois. Elle le sentit doucement accélérer le rythme. Un, deux, trois. Ne pas perdre le fil. Elle finit par se laisser un peu aller, le sinistros avait l’air sûr de lui. Elle sentie son pied frapper dans le sien. Elle lui lança un regard désolée, avec un sourire d’excuse. Comme à son habitude, il ne laisserait certainement rien paraître, l’utilité d’un tel don allait enfin pouvoir se dévoiler.

Rassurée par son calme et son assurance, elle finit de complètement s’abandonner à ses gestes qui la guidèrent. Ils tournèrent enfin sans difficulté. Prise d’une bouffée de confiance, elle lui sourit. Elle aimait danser indéniablement, même si elle ne le faisait jamais ainsi. Elle découvrait le plaisir de la danse de salon qu’elle connaissait peu, elle mesura sa chance d’avoir un tel partenaire qui lui permette d’en jouir pleinement sans lui tenir rigueur de ses écarts.

Quand la musique arriva enfin au bout elle eut un mouvement de tête de remerciement.

-Merci. J’aurais certainement besoin d’entrainement encore comme Megan. Mais si j’ai l’occasion de pratiquer un peu, j’espère qu’un jour je pourrais être une meilleure partenaire pour toi.

Puis elle se tourna vers les autres. Elle n’allait pas pouvoir éviter le jeu bien longtemps encore, néanmoins elle resta face au joueur dans un moment d’indécision.

30/03/2015

Festin nocturne

Feat. de la mangeaille et du rhum

La tempête qu'Isolde s'attendait à voir tomber sur Clemens s'était soudainement muée en une brise inoffensive, et la jeune fille en fut grandement soulagée. Au moins, elle n'aurait pas à réparer son ami cette fois. De lui ou de Megan, c'était bien le comportement de cette dernière qui était le plus inattendu. Clemens était joueur, elle le savait, tout comme elle savait qu'il lui arrivait souvent d'aller trop loin dans son jeu et de se retrouver pris à son propre piège. Megan l'avait habituée à un caractère froid et potentiellement violent, et la voir réagir avec calme et espièglerie était... déroutant. Mais un déroutement plutôt positif, car signe que la jeune femme se méfiait moins, et commençait même à se sentir à l'aise avec eux. Isolde sourit pour elle-même, touchée par ce changement appréciable.

Lorsque l'Abraxans revint s'asseoir à côté d'elle, elle eut tout de même de la peine à cacher son air étonné et lui sourit en retour. Clemens rejoignit Anna et Rowan au plan de travail et s'y appuya, plus déconcerté que ce qu'il voulait laisser paraître. Seul sa raideur soudaine le trahissait. Elle sourit franchement en voyant Anna lui tendre la bouteille de rhum de cuisine en guise de remontant et se joignit à leurs rires à son expression dégoûtée. Nul doute qu'un tel breuvage était un affront pour ses papilles de connaisseur... Elle aurait dû penser à amener un peu d'alcool d'ailleurs ; Clemens aurait pu faire preuve de son don pour les cocktails.

L'atmosphère se détendit de nouveau, au grand bonheur d'Isolde. Elle suivit des yeux, amusée et un peu attendrie, la valse de Rowan et d'Anna. Elle trouvait l'ancien Serpentard toujours aussi guindé, mais la soirée semblait avoir dévoilé un côté plus doux. Ou était-ce uniquement dû à la présence de la jeune française ? Les deux étudiants s'accordaient dans leur pas, Rowan rattrapant sans rien dire les maladresses de la Phénix. Il voulait l'attirer dans son univers, indéniablement. Il y mettait tant de sérieux et d'application qu'Isolde l'aurait juré. A moins que ce ne soit sa façon habituelle de danser ? Mais leur valse semblait trop peu innocente à ses yeux, malgré le visage impassible de l'ancien Serpentard.

Toujours assise par terre et forcée d'imiter le chat, elle répondit à la question de Jade et relança une question à Anna. Délaissant un moment la pâte qui, selon les instructions de cette dernière, reposait tranquillement sur le plan de travail, les six étudiants se regroupèrent à nouveau et poursuivirent ainsi leur jeu, riant et papotant comme s'ils se trouvaient dans leur salle commune, distraits seulement par la musique que diffusait toujours la petite radio d'Isolde.

Quand elle jugea sa préparation prête, Anna pris de nouveau les commandes. Retournant près du gros poêle qu'elle alluma d'un tour de baguette, elle y posa avec soin le lourd gaufrier. Les autres s’affairèrent aussitôt à installer leur pique-nique improvisé, et le centre de la cuisine fut bientôt occupé par une petite pile d'assiette et une abondance de garnitures variées dénichées dans les placards. La jeune française se lança dans la fabrication des gaufres, aidée à tour de rôle par les autres, et le festin promis par l'énigme d'Isolde put enfin commencer.

Appelée à son tour par Anna selon la règle inventée par Clemens, Isolde la rejoignit et en profita pour lui chiper une gaufre chaude. Adossée au plan de travail pour la dévorer, elle adressa un regard bienveillant à la petite assemblée qui occupait la cuisine. Elle avait invité ce petit monde pour passer une soirée agréable après les incidents du cimetière, et aussi pour se faire rencontrer des gens qu'elle fréquentait chacun de leur côté mais qu'elle pressentait bien aller ensemble. Bon, finalement Clemens avait déjà longuement parlé avec Megan et Anna avant cette soirée, mais cela lui confirmait qu'elle avait visé assez juste. Jade, bien qu'un peu timide, semblait à son aise et Rowan... Isolde demanderait son avis à Clemens à l'occasion, mais il avait au moins l'air d'avoir profité de la vue d'Anna. Elle était satisfaite de sa soirée qui lui en avait appris plus qu'attendu sur ses hôtes : les talents de cuisinière d'Anna et de valseur de Rowan, les idées farfelues de Jade, et Megan qui s'adoucissait sensiblement en leur compagnie.

Ses réflexions furent interrompues par le cercle de joueurs qui la hélait vers eux, et elle les rejoignit aussitôt avec l'assiette garnie de gaufres que lui confia Anna. Puis le jeu redémarra, et un autre prit sa place auprès de la cuisinière, et la nuit continua de défiler ainsi. Il leur suffirait de partir assez tôt pour ne pas être vus par l'équipe affectée aux petits-déjeuners de l'académie, et personne ne devinerait l'identité des pilleurs nocturnes d'étagères à provisions. Mais ils ne s'en souciaient pas vraiment pour l'instant, trop occupés à déguster les mets d'Anna et à se lancer des gages.

Et Isolde se sentait parfaitement bien, à l'abri des préoccupations qui l'avaient assaillie ces dernières semaines.