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 Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)

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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptySam 29 Aoû 2015 - 11:50

Bien sur, il n’allait pas la contredire. Il ne s’était jamais battu contre sa réputation du temps de Poudlard, car elle lui avait toujours permis de protéger les relations qui lui tenaient à coeur. Il avait simplement détourné le regard qu’on posait sur lui, lui avait souvent permis d’être sur le devant de la scène tandis qu’on en oubliait d’autres, plus faibles ou qui se souhaitaient simplement discret. Au fil du temps, ça l’avait néanmoins peiné, et même certains de ses amis avaient fini par intégrer cette vision fausse de qui il était vraiment. Anna posait un regard nouveau sur lui, à la fois dur et honnête certes, mais cela lui faisait du bien. L’Allemand lui adressa un simple regard de reconnaissance. C’était si rare de se faire observer avec justesse et sans jugement, qu’il ne trouvait simplement pas quoi dire.

Les paroles qui vinrent ensuite lui arrachèrent un petit rire amer. Il avait aussi perdu quelqu’un, découvert une pièce vide et l’absence d’un être tant aimé mais qu’on ne retrouverait jamais. Il avait vu son monde s’étioler autour de lui alors que le décor et la perspective d’avenir se brisait autour de lui. C’était même un peu gonflé de la part de Anna de lui renvoyer ces questions en plein visage, mais il se rappela qu’il avait refusé de lui parler de son passé quand ils s’étaient rencontrés dans la cour. Encore une fois, elle ne pouvait pas savoir à quel point ils étaient pareils, à quel point il ressentait ce qu’elle essayait de lui dépeindre comme une sensation qui n’appartenait qu’à elle. Pourtant, Clemens avait choisi de vivre et d’aller au devant des risques. Il préférait souffrir que de vivre seul.

“Tu peux t’accrocher autant que tu veux Anna, la vie est sauvage autour de toi et ne fera jamais ce que tu souhaites. Elle te projetera encore et encore dans des buissons pleins de ronces jusqu’à ce que tu n’aies plus la force d’en sortir seule. Et là, tu seras confrontée à un choix, sauf si tu ne t’es jamais liée à personne. Alors, tu ne pourras que dépérir là, en attendant la fin.”


Ses mots n’avaient été qu’un murmure plein d’amertume, presque autant adressé à lui-même qu’à la jeune femme. Il comprenait bien sur ce désir de se protéger et de protéger les autres. En un sens, c’était presque honnorable, mais il n’y croyait simplement pas. Il était peut-être un peu fleur bleue. Le Sinistros avait lui aussi essayé de se réfugier dans le contrôle et ça n’avait eu comme conséquence que de blesser toujours plus les gens qui s’étaient attachés à lui. Il avait beau eu essayer de les repousser, ils étaient revenus encore et toujours, se heurtant à ses mensonges et ses refus. On pouvait s’interdire de donner son propre amour, mais on ne pouvait frapper son entourage de la malédiction qu’on s’infligeait à soi-même.

Heureusement, l’enthousiasme de son interlocutrice pour la recherche du cadeau idéal le força à sortir de ses regrets. Clemens se laissa bercer par ses réflexions et son amusement sur l’étrangeté de Rowan et des prespectives inattendues qui en découlait. Par la-même, il en apprenait plus sur Anna et ses origines qu’elle n’avait que rapidement dévoilées auparavant, et il s’étonna de savoir que son meilleur ami n’en savait rien. Tous ces non-dits étaient en train de les mener au devant de périls si inextricables que son cœur se serrait de doutes derrière son visage avenant et amusé. L’Allemand sourit à la blague malgré tout.

“Vous vous êtes trouvés. La fille d’une terre de vergers et l’amoureux des pommes… C’était si simple, en fait. Si j’avais su alors…”


Il laissa sa phrase en suspens, comme si tout était véritablement simple. Rowan, lui qui n’avait jamais succombé à rien, finissait par succomber à la pomme interdite. C’était tout de même un sacré comble, et il fallait bien s’appeler Westminbrook pour réussir à s’enfoncer dans un trouble pareil. Il réprima un éclat de rire, tant à sa propre pensée qu’à la question de la petite Française.

“Je dois avouer que j’en ai profité pour faire d’une pierre deux coups, mais je t’aurais de toute façon demandé un peu de ton temps si ça n’avait pas été pour Rowan. Je voulais discuter de vive-voix cette histoire d’articles avec toi et puis j’aime bien ta compagnie. Je n’ai pas vraiment besoin d’excuses pour te proposer de venir boire un café, rassure-toi.”

Clemens faillit ajouter un commentaire sur la perspicacité de son interlocutrice et sa curiosité quant aux autres éléments de sa personnalité qu’elle pourrait découvrir avec des questions en apparence innocentes. Néanmoins, il était quelques détails qu’il préférait continuer à garder pour lui, et c’était donc mieux qu’il ne l’amène pas encore une fois à poser les questions qui allaient déranger.

“Tu rentres en France pour Noël ?”
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyMar 1 Sep 2015 - 19:09

Bien que Clemens n’ajouta pas un mot, elle lut une sorte de remerciement dans son regard. Au fil de leur conversation elle commençait à saisir les gestes, les signes et les significations des sourires qu’il lui lançait ou pas. Elle était loin de le cerner, mais elle le comprenait mieux. Une sorte d’apprivoisement. S’il était comme il l’imaginait, il devait en être de même pour lui vis-à-vis d’elle. Ils faisaient encore des fautes, le début de leur conversation le montrait, comprendre les réactions n’étaient pas les prévoir, mais elle caresserait l’espoir qu’avec le temps cela se tasse et qu’ils anticiperaient cela aussi.

Le rire qui suivit ne lui échappa pas non plus et il lui apporta de nouvelles questions. Son discours qui suivit bien que à l’opposé de celui de la jeune française, lui révéla qu’effectivement il l’avait comprise. Si c’était le cas comment trouvait-il la force de se risquer encore à s’accrocher aux gens. Pour sa part elle n’y réfléchissait même plus, elle acceptait les amitiés, les chérissait même. Mais rien n’allait au-delà, dans une amitié on en demandait moins que dans le jeu de l’amour. La douleur était plus supportable si l’on pouvait dire. Un ami partait souvent loin et revenait, un amant ne pouvait pas se permettre de faire de même et c’était bien ça qui l’effrayait. Et puis un amant, un amour, elle aurait été obligée de lui montrer l’entièreté de son monde, même celui qu’elle-même ne regardait jamais. Il y avait une partie de la vie d’Anna qui était là, tapie, mais dont elle n’évoquait jamais l’existence. Ainsi elle pouvait se faire croire à elle-même que ce n’était qu’un songe, une chimère, une chose qui n’avait pas de réelle existence. Certains s’étaient risqués à mettre un pied dans ce lieu où on ne pénétrait pas. Elle n’avait pas supporté et ils avaient dû faire demi-tour. Rowan et Clemens tentaient-ils de faire de même à leur façon ?

- Y arrives-tu vraiment ? Je veux dire : as-tu vraiment laissé quelqu’un rentrer à l’intérieur de ton cœur Clemens ? Ou bien tentes-tu de te raisonner en même temps que moi ?

Les questions avaient été posées avec une réelle curiosité, non pas mal placée mais s’il avait effectivement réussi à franchir ce cap, elle voulait savoir de quelle manière afin de pouvoir elle aussi le suivre un jour.

- On dirait en tout cas que nos différences ne sont pas si grandes. Moi qui aie parfois peur de ne pas savoir dans quel monde je mets les pieds. Je ne connais rien des coutumes et des règles en vigueur. Je ne sais même pas si je pourrais m’y habituer. Nous ne les avons jamais vraiment suivis au fond dans ma famille. Nous avons fait des choix qui nous ont obligé à être considéré à la marge ou précurseur. Je préfère penser que nous sommes plutôt la seconde option mais bon. Même si nous arrivions pour une raison ou une autre à dépasser nos peurs l’un l’autre, il resterait ce fossé...
Elle hocha la tête à sa réponse, une autre l’aurait étonnée. Mais elle l’avait posée de manière à ce que l’un et l’autre oubli et pardonne ce qu’ils avaient pu se faire. Il semblait d’accord pour mettre un terme à leurs emportements. Rassurée, elle lui répondit par son sourire habituel, se pencha et repris sa tasse. Le thé était juste tiède encore. Il était temps de la boire. A la question des vacances qui approchaient, Anna finit de retrouver totalement sa bonne humeur habituelle.

-Oui je repars dans quelques jours. Fêter Noël est toujours une tradition familiale que j’apprécie particulièrement. Mes parents m’attendent pour décorer le sapin, je les ai eu par miroir ce matin. Ma mère à préparer le foie gras et le poulet est commandé. Je ne suis pas particulièrement fan du chaperon, alors on le remplace par le poulet. C’est moins coûteux et ça nous fait tout autant plaisir. Je suppose qu’elle aura aussi prévu les chocolats. Comme tu vois quand j’en parle, je ne pense qu’à la nourriture, je suis irrécupérable….

Elle rit de sa gourmandise. Son régime attendrait, la période des fêtes n’étaient jamais la bonne et puis la rondelette malgré ses formes n’en avait pas vraiment envie non plus. Il aurait fallu se priver, même un peu, et cela lui était impossible. Elle faisait donc avec. Enfin si l’appétit perdu lui revenait une fois loin d’Haveirson et ses soucis. Mais elle craignait qu’ils ne la rattrapent même là-bas.

- Il y aura mes grands-parents aussi. Ma grand-mère maternelle et les parents de mon père. Ce sera un moment plaisant. J’espère que l’on m’offrira la plume à papote que j’ai commandée. Celle qu’on m’avait prêtée pour l’interview d’Heath était pratique comme ça, mais j’ai trouvé qu’elle ne retranscrivait pas exactement les propos que nous avons échangés. J’en ai donc demandé une nouvelle, dernière génération, normalement il n’existe pas mieux sur le marché actuellement. Si ça te dit nous pourrons l’utilisé pour que tu me racontes en détails ce que tu as appris, ainsi je pourrais le remettre à Amaranthe, et si elle a d’autres questions elle pourra toujours t’écrire. D’ailleurs qu’est-ce que c’est que cette histoire de fausses baguettes ? Que sont-elles sensées faire ? Normalement une baguette répond à son sorcier, à la rigueur un autre sorcier peut éventuellement lancer des sorts avec mais elle ne fonctionnera jamais aussi bien qu’avec son propriétaire véritable, comment fonctionnent-elles du coup ? Quel sort ont-ils mis  l’intérieur pour qu’elles répondent tout de même ?

Malgré le fait que ce n’était pas le domaine de prédilection d’Anna, son insatiable curiosité refaisait surface et elle voulait au moins comprendre comment l’arnaque marchait et quels implications elle pouvait avoir sur les victimes, outre le fait de se faire escroquer et perdre ainsi leur argent.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyMer 2 Sep 2015 - 10:02

Le silence était parfois plus expressif que la parole et ces quelques secondes où ils n’échangèrent qu’un regard en était la preuve. Anna avait bien lu la lueur de reconnaissance dans ses yeux, l’avait-elle entièrement comprise pour ce qu’elle était, ou l’avait-elle simplement acceptée ? C’était difficile à dire, pourtant, Clemens se sentit à nouveau plus en confiance. Leur échange brutal et pour le moins agressif semblait définitivement derrière eux à présent, et ils recommençaient à nouveau à s’apprivoiser. Ils étaient si semblables alors qu’ils se bornaient à voir leurs différences, qu’il s’interdisaient presque consciemment de se comprendre. L’Allemand souhaitait ardemment mettre ce biais de côté, mais la jeune Française parvenait encore et toujours à le repousser dans ses retranchements, provoquant une levée de boucliers inattendue.

La jeune femme brisa le silence avec une question si pertinente, si empreinte de curiosité qu’il en fut complètement déstabilisé. Sa cuillère tinta bruyamment contre le rebord de sa tasse quand il voulut l’en retirer. Clemens cherchait un geste, une action quelconque pour se donner contenance. Le ton de sa camarade avait trahi un besoin de savoir qui en rendait sa question presque impersonnelle, comme si elle avait simplement voulu s’accrocher au fait absolu que quelqu’un dans son entourage était capable d’aimer. De se donner, malgré les ornières, les ronces, et les blessures. Le Sinistros peina un peu, avant de retrouver le courage de lever les yeux vers elle. Il lui offrit un regard honnête, teinté de ses doutes et de ses passions.

Avait-il déjà aimé ?

Quelques mois plus tôt, il aurait sans détours juré que oui. A présent, il se remettait en cause, se demandant dans quelle mesure il s’était menti dans le passé et quelles vérités il était capable d’assumer. Clemens se nourrissait des sensations brûlantes qui s’éveillaient en lui à tous propos, se délectaient de réponses passionnelles et de réactions spontanées alors qu’il se sentait en totale perte de contrôle. Il avait vogué sur les houles sans crainte de l’avenir. Mais qu’en était-il dans le présent ? Ces dernières semaines, il était devenu hésitant, cachottier, menteur, sans plus savoir qui il cherchait ainsi à protéger. Les mots coulèrent soudainement, lâchés par courage ou par couardise en une longue confidence où il parlait avec son coeur.

“Comment savoir ? J’ai toujours cru que oui, au moment même, mais si je regarde derrière mon épaule, je réalise à quel point tous ces sentiments sont différents. Existe-t-il une seule forme d’amour ? Peut-on nommer ainsi l’attachement que je ressens pour Isolde, alors qu’il n’y a aucune équivoque dans notre amitié ? J’ai eu des partenaires dans le sang et dans la peau, à m’en réveiller fiévreux au milieu de la nuit, ne souhaitant plus qu’ardemment leur présence et rien d’autre. Je me suis surpris à rêver éveillé avec un visage dansant devant mes yeux comme si rien d’autre n’importait. Pourtant, je ne peux comparer aucune de ces personnes, et en un sens, chacun a remis en cause ce que j’avais ressenti pour les autres. Est-ce que ça a fait mal ? Oui. Est-ce que je le regrette ? Non.”

Sa voix, d’abord basse et murmurée pour les premiers mots s’était affermie sur la fin de sa tirade. Sans lâcher Anna des yeux, l’Allemand marqua une courte pause pour la laisser réaliser ce qu’il venait de dire, puis il reprit.

“Je pense que je peux aimer encore, je crois que ça s’apprend et qu’on évolue dans notre conception. Je crois même que je suis en train de sombrer à nouveau dans ses affres, que ses longs doigts obscurs sont en train de courir dans mes veines et finiront par me posséder. Je t’avoue que je le crains. Je ne sais pas où ça va me mener, et j’ai beau ne pas être optimiste quand à cet avenir… C’est un poison si doux que je n’ai pas la force d’y résister.”

Pour la suite, il dut se forcer un peu pour écouter la petite Française à nouveau. Bien qu’il était entièrement d’accord avec elle, les sentiers sur lesquels elle l’avait lancé le tiraient toujours plus profondément dans une réflexion intimiste. De toute façon, que pouvait-il bien ajouter à ces mots qui étaient si justes ? Sa famille n’était certes pas précurseur de quoi que ce soit, mais il connaissait ce sentiment d’être si loin des traditions et des coutumes. Sa mère avait refusé en bloc toute son éducation aristocratique pour se vouer entièrement à ce que son père apportait de différent. Le fossé qui inquiétait Anna, il ne l’avait pas vécu de la même façon, mais il le connaissait également. Depuis vingt ans, il observait son cousin de l’autre côté de ce gouffre, sans savoir quel pont construire pour les rapprocher. Clemens aurait souhaité lui apporter une réponse, lui donner un indice, mais il en était incapable. Il se contenta alors de hocher la tête, vaguement contrit, pour lui montrer qu’il comprenait mais que, lui non plus, n’avait pas de solution.

Le Sinistros posa une question pour le moins banale, mais qui devrait avoir le mérite de relancer la conversation sur un terrain moins accidenté. Tous les étudiants étaient loin de leurs familles, mais c’était d’autant plus vrai pour Anna, qui était expatriée loin de toute tradition connue. Il espérait que l’évocation de Noël ramènerait un sourire sur son visage, et il ne fut pas déçu. L’enthousiasme de sa camarade le tira de sa morosité et il se prit bientôt à comparer ses propres images de Noël avec la description qui lui était dépeinte.

“ J’ai encore l’impression d’avoir à nouveau six ans, au moment du sapin, pas toi ? Les bougies me fascinent toujours autant, c’est dingue. Par contre, je vois que peu importe le pays, la gourmandise est toujours au programme ! Ma mère aura sans doute fait une tonne de biscuits, déjà, mais je ne vais pas pouvoir m’empêcher de l’embêter pour qu’on en refasse, le matin de Noël. C’est un peu notre moment à deux, chaque année…”

Il accompagna la petite Française dans son rire, goûtant cette légèreté retrouvée et les douceurs dont la promesse était presque aussi bonne que l’obtention réelle. Leurs détails étaient certes différents, la gastronomie française gardant une certaine marge de finesse par rapport au Noël culinaire allemand. Néanmoins, les deux étudiants parvenaient à nouveau à se joindre malgré leurs références différentes. Après tout, ils étaient tous deux expatriés dans une terre inconnue qui se refuserait toujours à eux, même après de nombreuses années.

“C’est pareil chez moi, nous fêtons toujours avec les grands-parents. Enfin, avec toute ma famille paternelle, en réalité, c’est l’occasion de se retrouver en Allemagne. Je n’ai jamais passé Noël au Royaume-Uni, d’ailleurs… Je ne sais même pas comment les Anglais fêtent Noël ! Mais bon, Londres doit être plein de touristes à cette époque de l’année et ça ne me parle pas des masses. Hmm… Une plume à papotes ? J’imagine que ça doit être utile pour les interviews, mais j’ai entendu dire qu’elles dérivaient toujours un peu de ce que l’interviewé disait, et retranscrivait beaucoup à la lumière de l’interprétation du journaliste. C’est vrai ? En tout cas, je t’avoue que j’ai toujours essayé d’éviter les journalistes qui en avaient, à la fin des matches…”

Clemens s’interrompit avant de répondre aux interrogations de sa camarade. Quitte à laisser Amaranthe écrire l’article, il serait plus simple de lui raconter directement à elle toute l’histoire, ainsi, elle pourrait poser les questions qui lui semblaient adéquates. Cependant, il rechignait à faire part de cette pensée à Anna, de peur de la blesser. D’autant qu’il lui faisait entièrement confiance pour préserver cette histoire également, et il n’avait rien contre le fait d’en parler avec elle.

“Ce sont des baguettes considérées comme défectueuses, en réalité. Apparemment, certains bois ne supportent pas bien le processus d’enchantement, ou produisent des réactions inattendues, ces baguettes sont alors retirées du commerce et devraient être détruites. Mais certains arnaqueurs, en lien avec un artisan tu penses bien, les récupèrent pour les ensorceler et leur imposer un effet particulier. Leur pouvoir est bien sur limité, puisque le cœur et le bois ne s’associent pas bien, mais ça suffit pour faire illusion pendant quelques jours. Un peu de magie par-ci ou par-là pour nettoyer un tapis ou un vêtement, et au cinquième essai, c’est ton t-shirt qui prend feu au lieu d’être nettoyé. C’est une magie relativement puissante car il faut limiter la baguette dans ses possibilités… Ça ne serait pas possible sur une véritable baguette bien construite, et un sorcier qui aurait une de ces arnaques en main se rendrait rapidement compte de la supercherie. Pour les moldus, par contre… Ils connaissent encore trop peu notre monde et comment il fonctionne, alors, ils se font avoir, avec des conséquences parfois désastreuses.”

Le regard du jeune homme ne laissait aucun doute quant à ce qu’il pensait de la démarche. On pouvait parler de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et des mangemorts, mais il existait aussi beaucoup d’autres sorciers sans scrupules qui étaient tout autant néfastes pour la communauté. De manière plus insidieuse même, il insérait la peur et la méfiance parmi la communauté moldue et c’était véritablement ce genre d’actions qui attisaient les tensions. On utilisait la peur et la méconnaissance pour le profit, là où un véritable altruisme aurait pu faire des merveilles pour la stabilité du monde. A cette pensée, un goût amer de bile lui monta dans la bouche.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyVen 4 Sep 2015 - 1:31

A la réponse qu’il lui fournit Anna se demanda si dans son honnêté il répondait à son interrogation. Elle avait des amours dont elle ne pouvait se détacher, qui étaient trop ancrés pour qu’elle puisse les faire disparaître. Celui pour ses parents notamment, celui pour ses amis aussi. Elle avait besoin de ces amours, elle se nourrissait d’eux. Mais elle se gardait de les augmenter d'un amour de plus que ce qu’elle ne portait déjà. Peut-être par peur, sûrement même au vu des sensations que lui procurait l’idée même de sortir de sa solitude, mais au fond d’elle il y avait une chose qu’elle n’expliquait pas, une chose bloquée. Était-ce une fois encore imputable à sa frayeur ? Peut-être. Elle doutait qu’elle explique tout néanmoins. Elle le laissa néanmoins allez jusqu’au bout de son idée. Elle s’effraya de l’idée de souffrir pour être heureuse, cela lui semblait être un paradoxe. Lui pourtant ne semblait presque pas hésiter encore et toujours à se lancer à corps perdu dans ces histoires. Elle n’y voyait qu’un devoir pour rendre à l’autre ce qui lui offrait, une nécessité pour lui éviter la douleur.

En y réfléchissant elle ne savait même pas pourquoi elle répondait à l’amour des autres. C’était instinctif. C’était la seule chose qui calmait sa douleur, elle avait besoin voir celles des autres diminuer un peu, pour aller mieux, comme une sorte de recherche de pardon. Mais qui s’attacherait à elle sans souffrir ? Elle était perdue.

- Il y a différentes formes d’amour oui. Mais nous ne parlons pas de celui que tu portes à Isolde, mais celui bien particulier qui fait que deux êtres décident de s’attacher et de se promettre des choses insensées qu’ils ne tiendront pas. De se blesser aussi…

Elle fut surprise de sa confession sur son amour naissant. Parlait-il d’une des personnes évoquées lors de leur soirée dans les cuisines ? Elle n’en avait pas l’impression, il avait l’air plus sérieux, moins détaché. Elle hésita à lui poser plus de question sur le sujet, une curiosité brûlante la saisissant. Qui pouvait bien plaire à Clemens ? Mais elle se retint. Il n’apprécierait pas, elle en avait presque la quasi-certitude. C’était son jardin privé, elle n’avait pas à y mettre plus le pied que ce qu’il l’autorisait. Pourtant il en parlait. C’était si agaçant d’avoir le début sans avoir la fin.

- Pourquoi crains-tu ton avenir si le plaisir de l’amour est présent ? Qui y-a-t-il de plus effrayant dans ce cas pour que tu hésites plus que les autres fois ?

Elle n’avait pas pu s’empêcher de demander. Elle voulait ardemment savoir ce qu’il se passait de si différent cette fois-ci pour que le jeune étudiant hésite lui qui venait de lui assurer avec vigueur que le bonheur de l’amour valait la peine de prendre quelques coups/

Un sujet en entrainant un autre, ils avaient dérivé aux différences qui séparaient Rowan d’Anna. Là non plus il n’y eut pas de réponse possible. Comment aurait-il pu l’aider à franchir un tel fossé ? Pourtant c’était la chose sur laquelle la jeune française s’efforçait de travailler, tentant de combler ses lacunes, de voir au-delà au moins pour leur amitié.
Noël. Quel ravissement d’entendre Clemens évoquer lui aussi ses recettes et ses souvenirs. Elle se délecta de ses brides de vie qu’il partageait avec elle. Inconsciemment elle laissa son esprit revenir sur des souvenirs lointains. Deux rires se mélangeaient. Lui l’entrainait pour « attraper le père noël », elle trop contente d’être dans la confidence du grand plan préparé depuis des jours pour se rendre compte qu’elle perdait aussi un peu de son innocence en même temps. Un doigt sur la bouche pour l’intimer à se taire, elle n’arrivait pas à se retenir de pouffer. Bientôt ils furent découverts et il râla fort, jusqu’à son regard contrit. Les cadeaux arrivaient, ils mettraient tout le monde d’accord.

- Six ans c’est l’âge où j’ai découvert qu’on nous avait menti ! Rit-elle. Mais oui, je suis toujours impatiente. Vous faîtes quoi comme biscuit ?

Elle s’étonna de savoir que pas une fois il n’avait goûté à l’univers londonien pendant le réveillon. Elle appréciait les couleurs dont se parait les villages alentours, plus chargés certes mais plus féérique aussi. Chez elle on décorait certes, mais moins, et il n’y avait pas la neige.

- Tu n’as jamais voulu essayer par curiosité ? D’où viens-tu en Allemagne ? Les traditions doivent changer d’une région à l’autre non ? Elles changent déjà de famille en famille. Pour les plumes à papote ça dépend de l’enchantement. Certaines se permettent des légèretés, d’autres retranscrivent strictement les mots. Celle que je souhaite est de celle-là. Pour l’interprétation et la réécriture je préfère le faire moi-même, sinon mon travail perd tout son sens. Enfin on m’offrira peut-être autre chose. Je vais devoir attendre le 24 pour le savoir.

A l’écoute de son histoire sur les baguettes trafiquées, Anna se demanda comment un moldu pouvait bien utiliser une telle baguette, incluait-on des sorts dedans qui au bout d’un moment finissait par se détraquer ou bien arrivaient-ils pendant un temps à se jouer des règles naturelles et à utiliser cet instrument sorcier comme eux ? Si c’était le cas, outre le caractère répréhensible de la chose, elle ouvrait une possibilité que la jeune française aurait en un sens apprécié.

- Mais ils arrivent à les utiliser comme nous ? Je ne suis pas sûre de comprendre le mécanisme qui se joue quand un moldu utilise une de ces baguettes. Comment arrive-t-elle à fonctionner entre ses mains, même un peu ?

Si une interrogation était née de son explication, elle n’en rejetait pas moins l’idée que de telles pratiques étaient néfastes, idiotes et terriblement dangereuses. Elle remercia intérieurement le ministère d’être visiblement vigilant à ce genre d’affaire. Elle se demanda d’ailleurs comment ils faisaient pour démanteler de tels trafics, une fois que les premières victimes faisaient leur apparition comment faisait-on pour remonter une telle piste.

- Comment les ont-ils trouvé ? Ça ne va pas arranger les affaires du ministère pour calmer les tensions actuelles mine de rien…

Elle laissa la phrase se suspendre toute seule, il la comprendrait de lui-même. Elle s’affola encore une fois du monde dans lequel ils évoluaient, tout paraissait s’effriter et s’effondrer de partout, comme si le mauvais plâtre et la colle qu’on avait mit pour le recoller ne suffisait plus à faire illusion.


Dernière édition par Anna Delflandre le Dim 6 Sep 2015 - 12:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptySam 5 Sep 2015 - 15:19

Anna n’avait pas tort, il existait bel et bien différentes formes d’amour, mais toutes étaient autant capable de vous déchirer. Les amis s’éloignaient moins souvent, mais les blessures qu’ils vous infligeaient pouvaient rester béantes des années durant et ne jamais se refermer, même. L’amitié, peut-être même plus que l’amour, était souvent inégal et sujet aux déceptions. Clemens réfléchit un instant à l’objection soulevée par le jeune Française et aux promesses qu’il avait pu faire à ses amis. Certaines avaient été - étaient - insensées et il ne savait pas s’il serait capable de toutes les tenir. C’était si paradoxal d’entre ces mots dans la bouche d’Anna alors qu’il pensait à Rowan et à la façon dont ils s’étaient liés, quelques soirées plus tôt.

“Je ne sais pas. Parfois, on promet des choses insensées à ses amis aussi. La chute n’est pas toujours moins dure.”


Ce n’était qu’un commentaire en passant et qui ne faisait pas vraiment évoluer la discussion, mais il s’était senti le besoin de l’exprimer quand même. Ils se trouvaient presque devant une impasse à essayer de philosopher sur un sujet que personne ne maîtrisait. Il n’y avait pas d’argument pour défendre leurs points de vue, seulement des avis et des expériences qui ne justifiaient pourtant pas grand chose. Clemens était convaincu au plus profond de son être que l’amour quand il se présentait à votre porte valait la peine d’être vécu. Mais peut-être n’était-ce pas réaliste. Sa camarade n’hésita d’ailleurs pas à le remettre en cause.

“Tous les amours ne sont pas éternels. On ne sait jamais combien de temps ça va durer, si ça va vraiment fonctionner. Tu n’as jamais vu des gens tomber fou amoureux l’un de l’autre et être incapable de vivre ensemble ? Les sentiments sont irrationnels, c’est ce qui les rend si difficile à gérer et si beau à la fois. Je ne sais pas si je ne vais pas être débordé par ce que je ressens ou si je pourrais accepter l’autre dans les moindres détails. Mais je ne le saurais pas si je n’essaie pas.”


L’Allemand afficha un sourire tendre. Il avait été curieux et s’était fait prendre à son propre piège, voilà la vérité. Il se reprit rapidement et haussa les épaules. Comparer différentes époques et différentes personnes était toujours délicat. La question était certes pertinente, mais il rechignait à y apporter une réponse.

“C’est un concours de circonstances. Dans le cas idéal, tu rencontres une personne, vous vous rapprochez peu à peu jusqu’à commencer à passer du temps dans un peu plus d’intimité, les sentiments se développent au fur et à mesure et tout paraît limpide. Mais parfois, ça te tombe dessus, soudainement et brutalement. Franchement, je ne sais pas si je l’aimerai un jour. Je ne sais même pas ce que je ressens maintenant. Alors à défaut, je laisse aller, on verra bien. Je préfère prendre des risques que ne pas jouer.”

Ses mots ne devaient pas être si encourageants pour elle qui cherchait tellement à se protéger plutôt qu’à prendre le moindre risque. Il en avait conscience, mais c’était peut-être le point sur lequel ils étaient pleinement et entièrement différents. Son éloge maladroite de l’amour n’était peut-être pas la meilleure tirade pour la rassurer elle. Il pouvait comprendre qu’elle soit indécise sur ses sentiments pour Rowan. Lui, tout ce qu’il savait, c’était que son meilleur ami donnerait tout pour elle, et l’Allemand espérait simplement qu’elle lui donnerait une chance.

En attendant qu’elle se fasse sa propre idée sur la situation, ils retombèrent à nouveau sur un sujet plus léger et leurs différentes expériences autour de Noël. Clemens partagea son rire avec bonne humeur, il ne savait même plus quand il avait cessé de croire en l’existence du Christkind. La teinte résolument religieuse qui entourait la fête à Heidelberg était particulière et l’arrivée des cadeaux n’était pas tant liée à l’existence du Père Noël, malgré la forte influence américaine. Les Allemands, en réaction à cette occupation pas toujours pacifique avait résolument lutté pour préserver leurs traditions.

“Ma famille vient de Heidelberg, c’est une ville très particulière dans ses coutumes, souvent un peu différentes de n’importe où ailleurs. Récemment, il y avait encore une forte présence militaire américaine, donc je te laisse imaginer le mélange que ça peut provoquer… Sans compter sur le fait que le Nord et le Sud ont une vie culturelle très différente, si on rajoute encore le fait que les catholiques luttent avec ferveur pour ne pas laisser les protestants influencer leurs traditions. Enfin, l’Allemagne est loin d’être homogène à ce niveau-là. Mais c’est ce qui fait sa beauté aussi, si tu veux mon avis. Quant au Noël anglais… Je ne sais pas, je vois ça comme une fête absolument familiale, et ma famille vit en Allemagne, ça me ferait du mal de ne pas les retrouver à cette époque de l’année pour aller fêter Noël je ne sais où en Angleterre. Même si je le voulais, je n’en ai pas tellement la possibilité, en fait.”

Il hocha simplement la tête en réponse à ses explications sur les plumes à papotes. Il ne connaissait pas très bien ce genre d’objets pour ne pas en avoir l’utilisation. Mais maintenant qu’elle justifiait leur emploi avec ces mots-là, il comprenait quelle valeur elles pouvaient avoir pour une journaliste. Naturellement, d’objet magique en objet magique, ils abordèrent le sujet des baguettes magiques à usage moldu et de l’arnaque qui les entouraient. Clemens lui adressa un sourire contrit, elle posait des questions trop précises pour les connaissances qu’il avait gagnées. Certaines informations ne lui avaient pas été communiquées, malgré ses propres recherches et son statut de proche d’une des enquêtrices.

“Je ne comprends pas tout le mécanisme moi-même, l’enchantement de baguettes est extrêmement complexe. J’imagine que, par le fait qu’elles soient défectueuses, elles sont plus promptes à obéir à n’importe qui pour n’en faire qu’à leur tête. Il faudrait plus de journalisme d’investigation pour tout révéler, je suppose que même les Oubliators ne se sont pas excessivement penchés sur le sujet. Ce n’était pas leur priorité. Quant à leurs techniques d’enquête… Je sais que ça a été long et uniquement possible avec une bonne coopération magique internationale. D’après ce que j’ai entendu, ils ont même envoyé un ou deux aurors en infiltration dans les milieux concernés pour gagner des informations et réussir à remonter la piste du trafic. Comment ils s’y sont pris de A à Z, je n’en sais rien, toute l’affaire a été enveloppée ans le secret pour ne pas tout faire capoter avant la chute du réseau.”

Il s’interrompit pour chercher d’autres détails au fond de sa mémoire qui pourraient satisfaire l’esprit de la jeune femme. En attendant, il lui adressa un sourire amusé.

“Tu es sûre que tu veux laisser la rédaction de cet article à Amaranthe ?”
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyDim 6 Sep 2015 - 14:45

Le commentaire de Clemens sonna juste aux oreilles d’Anna. Si elle se refusait de promettre quoique ce soit qu’elle n’avait pas fermement l’intention de tenir, elle devait avouer que cela arrivait d’un côté comme de l’autre. Encore qu’au fil des années c’était de plus en plus rare. Elle avait réussi petit à petit à éloigner ce genre de chose de sa vie.

- C’est exact. J’en ai vu Clemens, je me suis souvent demandé pourquoi ils s’étaient lancés là-dedans. J’ai récupéré certains amis après des ruptures. Panser leurs blessures a été long. En fait si je dois être tout à fait honnête, je regarde le monde vivre. Je vois les gens se lancer dans des choses insensées et se cogner, tomber et se relever. J’ai toujours envie de les prévenir en les voyant se lancer à corps perdus dans ce qui semble être perdu d’avance, mais ils ne m’écouteraient pas. Alors je les laisse et les aide du mieux que je peux. De temps en temps j’en pousse certains, car si l’amour est certaines fois voué à l’échec, il y en a des plus faciles, des qui durent. Enfin je veux le croire et pour cela, ça vaut la peine de se battre. Clemens, je ne sais pas si c’est ce genre d’amour, j’en sais trop peu sur ton histoire. Mais de temps en temps ça vaut le coup.

Elle se demanda si le sinistros ne souhaitait pas jouer le même rôle avec elle aujourd’hui. Pourtant il lui manquait tellement d’information, et il y en avait qu’elle ne connaissait pas, d’autre qu’elle ne voulait pas lui fournir et enfin celles qu’ils possédaient n’était pas toutes rassurante. S’ils n’avaient été que différents… Ils étaient non seulement différents mais bourrés de secrets et de barrières. Elle hésita néanmoins à voir si elle était capable d’en faire tomber certaines. Elle pariait plus sur celle de Rowan que sur les siennes.

Avant de répondre elle avait écouté posément l’étudiant lui parler de son histoire naissante. Petit à petit elle retrouvait pied. On avait changé le sujet dans l’histoire et elle commençait à maîtriser de nouveau la situation. Plus à l’aise que face à ses sentiments à elle, ils lui permettaient au moins de saisir ceux du jeune homme face à elle. Le doute et l’incertitude sur l’avenir de sa relation parce que lui-même ne savait pas où il en était, tout ça ne lui était pas si étranger. Certes elle était moins optimiste que lui sur sa propre relation, ce qui en disait long sur le peu d’espoir qu’elle y mettait, mais elle le comprenait en partie. Elle n’arrivait pas à jouer, mais elle sourit, attendrie par cette force en lui. Aller de l’avant, toujours, quoiqu’il arrive.

- Laissons le temps au temps comme tu le dis.

A l’évocation de sa ville d’origine, elle se rendit compte qu’elle avait eu plus de chance qu’elle ne l’avait imaginé dans sa vie. La présence militaire, un pays coupé en deux, tout ça paraissait appartenir à des pays si éloignés. Pourtant à y réfléchir l’Allemagne avait des frontières communes avec la France, il aurait juste fallu naître de l’autre côté du Rhin. Cela ne tenait pas à grand-chose finalement.

- Je t’avoue que j’imagine aisément que la vie doit y être différente de celle que j’ai connu, mais j’ai du mal à voir qu’elle implication à une occupation, si je peux appeler ça comme ça. Dis comme ça, oui j’imagine qu’effectivement l’idée de rester paraît absurde. Je m’étais dit qu’une année ta famille allemande avait peut-être eu envie de vous rejoindre. Chez moi Noël est un drôle de mélange. Une fois nous l’avons fait chez ma grand-mère paternelle mais lorsque le tableau de mon grand-père s’est mis à parler on a cru que mon grand-père maternel allait y passer… Alors maintenant on fait ça chez mes parents, il y a moins de risques… Elle arrive par la cheminé, eux par le train. Ils m’offrent des vêtements, elle des objets magiques. Je passe des jours à en expliquer les fonctionnements à l’un ou l’autre….

Elle rit en repensant à la fois où Papi Jean avait décidé qu’elle aurait un walkman. A la découverte de l’objet, elle n’avait pas pu en profiter jusqu’au départ de sa grand-mère Sophie, tant et si bien qu’ils lui en avaient offert un à son anniversaire. Elle l’avait depuis enchanté et l’appareil produisait continuellement de la musique sans besoin de CD, ni de pile.

Quand ils revinrent au sujet des baguettes, Anna tomba sur ce qu’elle avait justement craint. Il manquait des détails à l’histoire de Clemens, des détails qui allaient manquer et qu’il allait falloir chercher et c’était bien là qu’elle allait pécher. Clemens avait énormément d’informations et grâce à lui on avait une très bonne base de travail, mais incomplète. Au moins sur tout la partie démantèlement du groupe d’arnaqueurs. Tandis qu’elle réfléchissait à où on pouvait tirer ce genre d’informations au point d’en oublier la conversation qui se jouait, Clemens la tira de ses pensées par sa dernière phrase. Elle sursauta légèrement comme prise la main dans le sac.

- Hein ?! Non, non. Amaranthe s’en sortira mieux que moi. Désormais que le réseau s’est effondré, je suppose qu’on doit pouvoir avoir certaines réponses, il n’y a plus à craindre de faire capoter l’enquête non ?! Ils ont bien réussi à attraper tous les trafiquants ?

Sans réellement s’en rendre compte elle continuait à poser ses questions, son cerveau s’était mis à tourner. Elle donnerait l’histoire à Amaranthe, mais cette dernière aurait plus d’informations qu’elle n’aurait pu espérer, c’était certain.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyJeu 10 Sep 2015 - 20:51

Les paroles de la jeune femme ne l’étonnèrent pas le moins du monde. Sa perspicacité s’expliquait facilement par ce désir d’observer le monde d’abord et de réagir seulement en suite. Elle semblait aussi se complaire dans ce rôle d’arrière-plan où elle n’avait pas besoin d’être une actrice active, à qui on demandait de choisir et de risquer. C’était tellement facile ! Néanmoins, il ne pouvait nier que l’attitude ne manquait pas de sagesse. Qui ne bouge pas, ne risque pas de tomber et n’aura pas à se relever. C’est sans aucun doute bien plus noble que de rester à terre et d’attendre d’être relevé… Tant que personne ne vient vous bousculer, du moins.

“Je ne sais pas si les amours simples sont nécessairement plus faciles, parfois, je crois qu’elles sont plus superficielles aussi. Je ne sais pas encore ce que vaut mon histoire, ni même si on peut la nommer ainsi, déjà… Mais j’ai envie d’y croire, c’est le principal, non ?”

Ensuite, il hocha la tête. Peu importait la relation dans laquelle on s’engageait, seul le temps pouvait donner de véritables réponses. C’était vrai pour lui avec Quinlan, et ça l’était encore plus entre Rowan et Anna. Le développement de leur histoire était lent, travaillé et précis, alors que chacun d’entre eux prenait le temps de s’analyser et de se découvrir. Évidemment, dans quelques jours, si ce n’est quelques heures, tout allait s’accélérer et peut-être même leur échapper. Clemens voyait ça d’un bon œil, malgré le tragique de la situation. Sous l’adrénaline, on agissait par réflexe, et il avait bon espoir de voir les barrières d’Anna céder sous la pression. Si ses sentiments étaient aussi forts que ce qu’il avait l’impression de discerner… Alors elle ne fuirait pas. Il avait envie d’y croire. Pour elle, et pour Rowan. Surtout pour Rowan.

Retomber sur le sujet de Noël rendait la conversation plus facile, bien que le parallèle soit troublant. Les mélanges, les traditions qui s’opposaient, les incompréhensions potentielles, n’étaient-ce pas là toutes les implications des relations humaines ? Le parallèle était peut-être trop général, mais Anna avait cette capacité de faire ressortir son âme philosophique. Il l’écouta parler un moment, un pâle sourire sur les lèvres, en essayant d’imaginer à quoi ressemblerait Noël si sa famille allemande venait fêter en Angleterre, dans la branche maternelle des Neubach… Ce serait un désastre. Un tel désastre qu’il aurait pu en hurler de rire. Sans s’étendre dans les détails, il devait cependant expliquer à Anna la raison de cette hilarité qu’il peinait à contenir.

“Si tu savais… Ces deux branches de ma famille ne se connaissent pas, et c’est sans doute pour le mieux comme ça. Elles ne voudraient pas s’infliger ça, de toute façon. Si tu vois ce que je veux dire.”


L’Allemand adressa un coup d’oeil appuyé à sa camarade de Phoenix. Lors de leur première rencontre, elle avait fait référence à sa famille et à la situation difficile dans laquelle ils se trouvaient. Les incompréhensions se mêlaient aux histoires de sang, et là encore, ils étaient semblables. La tension du début de leur rendez-vous l’avait empêché de donner plus de détails, lorsque Anna avait fait cette blague vaseuse sur le sang-purs. Clemens ne doutait néanmoins pas que le parallèle n’échapperait pas à la perspicacité aiguisée de son interlocutrice. Même s’il ne souhaitait pas s’étendre sur le sujet Kolagann and cie, mentir n’était d’aucun intérêt. Tout le monde connaissait cette histoire.

Son récit sur les baguettes par contre, manquait cruellement de détails et de faits avérés. Il le savait, mais il n’était pas enquêteur ni professionnel dans le domaine. Il avait simplement suivi la trace des Oubliators, lui donnant une assez bonne vue de toute la procédure, bien qu’il n’ait pas pu la regarder de plus près. Le sursaut de Anna lui arracha un doux éclat de rire. La jeune femme se laissait rattraper par sa passion et son enthousiasme, et de tous les étudiants de cette académie, il serait bien le dernier à pouvoir le lui reprocher. Il la laissa s’expliquer avant de reprendre la parole.

“Je suis désolé, mon histoire est un peu lacunaire, mais je ne peux pas faire mieux. Autant que je sache, le réseau est en effet tombé, même si on ne peut jamais être certain qu’il ne reste pas une ramification quelque part. Avec une bonne accréditation, je suppose qu’il serait possible d’obtenir des informations directement au Ministère, après tout, le démantèlement d’une telle arnaque leur ferait plutôt une bonne publicité des deux côtés de la politique… Ni les moldus, ni les sorciers n’ont intérêt à ce que ce genre d’affaires prennent de l’ampleur. Enfin, pas parmi ceux qui recherchent une entente cordiale entre les deux faces de notre monde, en tous cas…”

L’étudiant resta songeur un moment. Ses propres mots, prononcés spontanément, faisait naître en lui une idée qui avait du flotter au bord de sa conscience. Pour une arnaque en apparence si banale, les moyens déployés par les autorités avaient été plutôt impressionnants, à moins qu’il ne se soit laissé berner par le manque de médiatisation de ce type de procédures ? Difficile à savoir, les journalistes seraient sans doute mieux placées pour porter un vrai jugement. Lui préférait se contenter de rapporter ce qu’il avait vu, et ce qui n’engageait personne directement. Faire du journalisme, oui, mais ce n’est pas avec lui qu’on porterait préjudice à qui que ce soit… Il était des détails qu’il garderait pour lui, malgré la confiance qu’il avait en Anna.

“Je suppose que tu as raison. Tiens-moi au courant de la réponse d’Amaranthe alors, que je puisse la contacter si elle veut s’occuper de l’article… Enfin, ou qu’elle prenne contact avec moi. J’imagine qu’elle aura des questions à poser, elle aussi.”
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyJeu 17 Sep 2015 - 0:18

- Il faut y croire, sinon ça n’a pas de sens.

Cette phrase vint presque en conclusion de leur discussion sur le sujet. Puis vint Noël, Clemens l’écoutait avec attention et petit à petit, alors qu’elle se laissait conter ses anecdotes des réveillons passés, elle le vit afficher un sourire de plus en plus grand et le vit devenir presque hilare. Chose qu’il expliqua par la suite en révélant ses pensées. Si la française avait une histoire familiale mouvementée, celle du sinistros paraissait pire encore, au moins les choses de la vie leur avaient elles appris qu’il y avait plus important que les querelles. Elle sourit comprenant tout de même un peu ce qu’il semblait sous-entendre, bien que l’image qu’elle s’en fit dans son esprit était sûrement très loin de la réalité.

A son éclat de rire, elle rougit encore un peu plus. Elle était définitivement indécrottable. Elle ne pouvait s’empêcher toujours de plonger dans n’importe qu’elle histoire qu’on lui offrait, d’aller analyser, étudier, tenter d’expliquer. Malgré le fait qu’elle ne s’en occuperait pas, elle s’y était plus qu’intéressée et avait cherché plus loin que les réponses que Clemens avait à lui offrir.

- Je comprends, ne t’en fait pas. Tu n’es ni enquêteur, ni journaliste et dans le feu de l’action on ne pense pas à ce genre de chose, ce n’est qu’ensuite qu’on a le temps de prendre du recul et de faire ce travail. C’est là tout l’intérêt de notre travail. Si on ne vient pas expliquer ce qui s’est passé et pourquoi cela s’est passé, alors il a toutes les chances de se reproduire. La vie est un grand exercice, si on ne comprend pas quels ont été les facteurs et les règles, on a toutes les chances pour se planter une seconde fois.

Son regard se porta vers l’endroit où se tenait le clocher quelques mois auparavant avant qu’il ne tombe. Cette affaire-là n’avait jamais été résolue. On n’avait jamais pris le temps de se demander ce qui s’était passé. On avait rapidement étouffée et classé l’affaire. Ça sentait trop la marque des ténèbres. Anna émettait l’hypothèse que ce qu’on voyait dans les journaux, déjà peu rassurants, était une infime partie de ce qui se passait réellement. Si elle voulait que cela sorte, il aurait fallu que l’un d’eux s’en charge, mais souhaitait-elle-même vraiment s’occuper de le faire un jour ? Non, pas vraiment. Comme tout le monde, elle l’avait enfouie, tentant d’oublier les peurs que les souvenirs de ce jour-là lui ramenaient. Mais face au trou dans l’espace ou aurait dû se tenir l’église, ils refirent surface. Elle continua cependant mais sur un ton plus lointain.

- Je n’y manquerais pas, c’est promis. Penses-tu encore à ce jour ?

Elle avait désigné le vide de la tête avant de finir son thé presque froid désormais. Il la comprendrait, elle n’avait pas besoin de fournir plus d’explication. Il y eut juste un mot de plus à sortir de ses lèvres.

- Merci.

Merci d’avoir été là, de nous avoir sauvés. Elle n’arrivait pas à oublier complètement, elle était même étonnée de pouvoir se lever avec ça tous les matins. Elle n’en avait pas parlé à ses parents, cela les aurait inquiété, ils n’avaient pas besoin de ça. Là savoir ici était déjà assez éprouvant bien qu’ils se gardaient de la moindre remarque. Elle songea qu’il serait peut-être temps de reprendre quelques séances, mais cela signifierais reparler de tout ce dont elle n’avait aucune envie de parler. Elle voulait avancer coûte que coûte, avancer toujours. Elle reposa son regarde sur lui. Ce n’était pas le meilleur sujet qu’elle aurait pu choisir, mais elle avait besoin de le partager encore, juste pour l’exorciser. Elle repensa aussi à Isolde, si fragile, à Rowan qui n’était pas au mieux de sa forme. Megan et Jade, elle ne savait pas. Le Professeur Lothbrok n’était plus apparu depuis ce jour. On ne pouvait pas dire que le petit groupe pétait la forme. La période qui était en train de se dérouler était vraiment particulière, semblable en bien des points aux sombres années que l’humanité avait connue. Elle n’avait pas pensé en apprenant le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom que sa vie en serait si directement impactée.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptySam 19 Sep 2015 - 9:10

C’était très utopique d’y croire, et de quoi devait-il se convaincre d’ailleurs ? Quinlan était attiré par lui, l’appréciait même sans doute plus que ses autres aventures. Il semblait bien y avoir quelque chose de particulier entre eux, même si cette différence ne se trouvait pas au même niveau pour chacun. Pourtant, Clemens ne pouvait se persuader que son amant s’attacherait plus longtemps que quelques semaines, ou quelques mois peut-être. Même si leurs retrouvailles l’avaient un peu apaisé avec leurs aveux et confidences… Il se sentait fautif d’avoir cédé et savait qu’une fois encore, il serait celui qui voudrait trop. Celui qui souffrirait.

Néanmoins, il n’offrit à Anna qu’un sourire et un hochement de tête pour toute réponse. Il ne voulait pas lui faire part de ses hésitations les plus profondes, et qui risqueraient de lui faire faire marche arrière. Sa propre histoire ne devait pas la faire douter de l’amour de Rowan. Son meilleur ami aimait pour la première fois, avec tout ce que cela comporte d’investissement, de passion et de fureur. A défaut d’être sur de trouver des sentiments aussi intenses dans sa relation avec Quinlan, il voulait voir les leur se développer, ou au moins, leur donner une chance. Il était intéressant de constater que sans elle, il ne se serait pas poussé aussi loin dans l’introspection personnelle.

Une nouvelle ligne de complicité se dessina entre eux quand ils abordèrent Noël. Ils se montraient attachés à leurs traditions nationales, tout en étant curieux vis-à-vis des autres. Pour elle, comme pour lui, il fallait jongler avec une famille aux accents délicats, où les secrets se mêlaient aux différences. Clemens se contentait néanmoins de sous-entendus : Anna était une des rares à ne pas connaître - ou croire connaître - une bonne partie de son histoire. Sa promotion à Poudlard n’avait pu qu’entendre les accusations et les calembours propagés par les Serpentards aux pieds de son cousin. Si les mots ne l’avaient pas atteint pendant longtemps, ces préjugés l’avaient peiné. Beaucoup se croyaient intimes avec lui sous le simple prétexte qu’ils connaissaient l’origine de sa mère. Comme si cela le définissait ! La petite Française reconnaissait au contraire les limites, choisissant ses questions avec prudence et lui laissait le choix quant aux secrets à partager. Avec elle, l’étudiant se sentait en confiance, et c’était exactement pour cela qu’il lui confiait son aventure.

“C’est exactement ça. J’imagine que je pourrais me souvenir de détails plus précis si on me pose la bonne question. Parfois, on classe des informations quelque part au fond de son esprit, sans avoir l’impression qu’elles peuvent être importantes. Si je me rappelle de quelque chose d’ici à la publication de l’article, je ne manquerai pas de vous le faire parvenir.”

La discussion semblait close et le silence s’installa pendant quelques minutes. Clemens sentait que c’était le moment de partir, sans néanmoins savoir comment se lever et dire au revoir. Alors il se plongea simplement dans ses pensées, repassant dans sa mémoire les moments importants de leur conversation et toute l’intimité qu’ils s’étaient à nouveau offert. Une pointe le piqua au coeur quand il réalisa le manque de tact dont il avait fait preuve à son égard; son intention aussi noble ait-elle pu être l’avait poussé à une certaine violence morale. Son regard se voila un peu, et il se promit de se faire pardonner par un comportement exemplaire.

Son hochement de tête attira son attention sur la réalité. L’Allemand lui adressa d’abord un coup d’oeil étonné avant de comprendre le sous-entendu. Ses yeux bleus se fixèrent alors sur le lointain avec une lueur indiscible. Il ne savait pas vraiment si il avait envie de repenser à ces événements, dont il gardait une saveure amère d’échec. Sous la menace, il avait certes pris des risques, mais essentiellement pour protéger Isolde et Rowan. Dans le feu de l’action, Anna, Jade et Megan lui avait parues secondaires. Son instinct avait pris le dessus pour réagir à une situation si inattendue que sa raison n’aurait pas pu le guider vers l’altruisme. Le remerciement le fit frissonner et il reporta vers Anna un regard où brillait une certaine souffrance.

“Tu sais que quelqu’un est mort ce jour-là ?”

Pour la première fois depuis presque trois mois, il trouvait le courage de prononcer cette phrase. Cette vérité que Megan lui avait balancée en pleine figure, avec dureté ét sans compassion. La chute du clocher avait tué quelqu’un. Il était responsable, mais ne parvenait pas à se convaincre que ça avait été nécessaire, ce genre d’accidents que l’on ne peut éviter. Des dommages collatéraux. Clemens secoua la tête avec mauvaise humeur, alors que sa raison reprenait les rênes et chassait violemment ce souvenir au fond de sa mémoire. Certaines choses faisaient mieux de rester enterrées, loin, silencieuses.

“Oublie ça. Je préfère ne pas y penser à vrai dire, personne n’a jamais fait toute la lumière sur cette affaire, et je me demande dans quelle mesure nous n’allons pas en subir les conséquences, un jour. L’idée d’avoir fait face à des mangemorts, ne me plaît toujours pas. Pas aussi près de l’académie. Tout cela ne peut pas être un hasard.”

Son échappatoire ressemblait finalement plus à un slalom entre d’anciens démons et le nouveau qui s’ajoutait chaque semaine. Cette opportunité qu’il avait crue faite pour lui se révélait plus difficile à gérer et à encaisser que ses précédents problèmes. A plusieurs reprises ces dernières semaines, il s’était même demandé s’il était vraiment nécessaire de revenir à Haveirson. Mal à l’aise, Clemens se laissa retomber contre le dossier de sa chaise et remua les épaules, tenant vainement de chasser une tension qui ne le quittait jamais vraiment.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptySam 26 Sep 2015 - 14:42

Anna observait Clemens, l’étudiant devait, tout comme elle, garder des souvenirs qui hantaient ses nuits, revenant par vague. Pour sa part la française s’attachait alors à les renvoyer d’où elle venait mais rien ne disparaissait complètement. Mais lorsqu’il lâcha une information qu’elle n’avait jamais eu jusque lors avant de se rétracter elle se sentit soudainement désolée. Elle plongea son regard dans le sien. Comment avait-il pu vivre avec ça sans rien en dire ? Le garder sans jamais le partager. Ou bien l’avait-il fait ? Avec d’autres qu’elle. Elle l’espéra. La jeune française le regarda avec effroi, non pas pour lui mais pour la situation. Elle prenait petit à petit toute la mesure de ce que cette nouvelle impliquait.

- Non, je ne savais pas. Dans la folie du moment beaucoup de choses m’ont échappé. Tu l’as vu ? Es-tu sûr ?

Elle n’avait pas vraiment bougé depuis qu’il lui avait dit, trop effrayée. Elle s’était toujours rassurée en se disant qu’au moins dans cette affaire il y avait eu plus de peur que de mal. Ce n’était plus le cas. Son regard se voila et une seule phrase de plus laissa transparaître son émotion.

- On a tué quelqu’un….

Puis elle enfouit la chose et releva les épaules. Il n’avait pas besoin qu’elle craque elle aussi. Son recul aussi soudain que son annonce en était la preuve. Elle devait se montrer forte. Elle le pouvait, ce ne serait pas la première fois. Dans ce genre de moments les gens aimaient se raccrocher à un rocher qui ne bougeait pas généralement. La française avait un léger doute sur le fait que Clemens prenne sa réaction de la bonne façon. Il avait tendance à ne pas aimer qu’on l’aide lui semblait-il mais en même temps nier ce qu’il venait de dire était chose impossible. Tant pis si elle mettait le pied dans le plat et si une fois de plus elle se prenait une remarque. Anna avait besoin de lui dire ce qui était et aussi de savoir comment se positionner pour l’aider. La seule façon pour le savoir était d’affronter le sujet qu’elle ne le souhaite ou non. Dans une attitude sûre d’elle-même elle se pencha vers lui.

- C’était un accident. Un terrible accident certes, mais nous devons nous dire que nous ne sommes pas totalement fautifs. Clemens, j’espère que tu ne penses pas être le tueur ? Tu ne l’es pas, où nous le sommes tous. Beaucoup de sorts ont été échangés, ça peut être n’importe lequel d’entre nous. Ça peut même être un mélange de plusieurs sorts. Tu as parfaitement agi, vraiment. Mais ne me demande pas d’oublier, je ne pourrais pas. Toi non plus tu ne peux pas. Regarde c’est ce à quoi tu penses en premier et c’est normal.

Ils avaient tous été traîné dans cette situation bien malgré eux. Elle avait cru qu’ici elle serait en sécurité et ses parents ne l’avaient laissé partir qu’à cette seule condition. Depuis des mois elle leur cachait toutes ces informations, minimisant tout ce qui pouvait lui arriver. Elle souffrait de cette situation, mais voir le visage inquiet de ses parents sans même avoir la moindre idée de ce qu’il pouvait se passer pour elle lui enlevait l’idée de leur parler de ses difficultés.

- Ce n’est pas rassurant non…

Rien ne l’était. Ces derniers temps elle s’était laissé enfermée par ses histoires avec Rowan et avait peu eut le temps de revenir au reste avec les cours et la Gazette, mais elle n’oubliait pas et des minutes de libertés l’auraient, sans aucun doutes, fait revenir à ces ombres. Il n’avait suffi à son regard que de croise l’emplacement vide pour remonter tous les événements de ce triste jour. Maintenant Clemens et Anna étaient coincés dans des souvenirs qu’ils auraient préférés ne pas vivre.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyLun 28 Sep 2015 - 20:49

Malgré toute sa volonté de fuir ce regard inquisiteur et plein de compassion à la fois, Clemens ne put détourner les yeux. Il laissa Anna y lire les émotions contradictoires qui remuaient au fond de son âme. Ils n’étaient pas si proches, et peut-être était-ce précisément cela qui rendait leurs échanges si aisés. Ils partageaient assez pour se comprendre, pour avoir les mêmes références, mais ils pouvaient également se fuir. Leurs confidences pouvaient disparaître dans le lointain et se fondre dans un monde diaphane qui n’appartenaient qu’à eux et dont ils fermeraient la porte à tout jamais.

“Non, je ne l’ai pas vu. C’est Megan qui me l’a raconté, et je pense que Jade en a été témoin également.”

Sa voix était blanche, frémissante, et à peine plus forte qu’un murmure. Il portait sur ses épaules le poids d’un meurtre, ajoutant encore à ses nombreux tourments et à toutes les raisons qu’il avait de s’en vouloir pour ses erreurs. Ses fiertés et ses faiblesses ne cessaient de venir lui accrocher les jambes et le faire trébucher, semaine après semaine. L’Allemand se sentait pleinement responsable des dangers auxquels ils avaient été confrontés. Sans son insouciance, Isolde et lui auraient trouvé refuge dans l’église, tenant ainsi leurs amis éloignés du cimetière. Megan aurait peut-être affronté l’attaque seule, en revanche.

Clemens se passa une main dans les cheveux, de plus en plus mal à l’aise, alors qu’il ne parvenait pas à faire taire sa conscience. Peu importait comment il retournait la situation dans son esprit, il parvenait à trouver un détail pour lequel s’en vouloir. Les mots de Anna l’atteignaient comme à travers une rivière, un peu flous, diffus. Seul son ton réconfortant trouvait son chemin jusqu’à son essence, apaisant un peu ses angoisses. Son regard fixé loin derrière sa camarade, perdu dans la contemplation du mur en bois lambrissé, il soupira profondément.

“Je ne le pense pas, je le sais Anna. La chute du clocher en est la cause, et même si nous avons tous notre part de responsabilité dans cette histoire, c’est moi qui l’ai détruit. C’était ma décision, pleinement consciente et calculée.”

Après un court moment de silence, ses yeux revinrent chercher l’expression rassurante de la Phoenix. Il ne se sentait pas plus léger après s’être confié, pourtant, quelque chose venait de changer. Les mots avaient dépassés ses lèvres à la recherche d’une réponse, d’un réconfort que seul un compagnon d’infortune pouvait procurer. Au fond de lui, Clemens savait qu’il était trop tard pour les remords et que sa seule intention avait été la protection des siens. Comme toujours. Néanmoins, ses rêves restaient périodiquement entachés d’un visage noir et anonyme appelant à la justice.

“Je sais que c’était la meilleure chose à faire sur le moment, pour nous donner à tous l’occasion de fuir. Je ne regrette pas ce geste là, c’est juste que… Non, enfin, vraiment. Ça ne sert à rien de remuer ça.”

L’étudiant se redressa avec un regard soudainement plus dur et plus assuré. Les bras croisés contre le torse, son attitude marquait clairement son désir de changer de sujet. Remuer ces démons-là n’étaient pas sain et en réveillait d’autre qui s’étaient tenus bien calmes durant l’automne. L’arrivée de l’hiver semblait l’appeler à replonger dans la chaleur de son enfer personnel. Un fin sourire se dessina enfin sur son visage, et une lueur plus chaleureuse revint danser dans ses yeux.

“Tu reprends quelque chose ?”
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyJeu 1 Oct 2015 - 22:30

Elle fut désolée de le voir s'éloigner ainsi. Son regard semblait soudain perdu, loin et si fragile. Elle aurait aimé attraper sa main pour lui faire sentir leur lien. Ils étaient tous présents ce jour-là, ils porteraient ensemble ce fardeau à jamais. Elle aurait aimé lui faire comprendre ainsi en les liant, mais il était si loin d'elle et si rétracté sur lui-même, impossible presque à atteindre, pas naturellement en tout cas.

Elle le regarda se noyer dans sa culpabilité, s’effriter devant elle et la laisser observer les blessures causées par l’évènement. Les yeux d’Anna se plissèrent de compassion, sa bouche se tordit dans un sourire cassé presque une grimace qui aurait répondue à sa douleur, et ses mains se crispèrent dans l’effort qu’elle fit pour ne pas se lever pour le rejoindre. Elle souffrait avec lui, c’était visible, néanmoins elle n’aurait pas aimé qu’on vienne la prendre en pitié alors qu’elle se sentait coupable, elle s’obligea à ne pas le faire. Elle s’efforça de ne pas oublier la douleur et la peine du jeune homme, sans pour autant vouloir à tout prix venir la lui enlever complètement. Il avait le droit, et en un sens raison, de ressentir cela, c’était humain. S’il ne l’avait pas fait il aurait justement été bon de s’inquiéter sur sa réelle humanité. Une personne était morte et d’une façon ou d’une autre ils avaient participé à ce que cela advienne. Mais le laisser rester sur cette vision des choses, c’était ne jamais lui permettre de vivre plus aisément, les remords le mangeraient à jamais.

- Ta décision était la conséquence de multiples causes dont nous sommes tous des acteurs. Je ne te laisserais pas porter seul la responsabilité de ce geste, quoique tu dises. Tu vas me répéter que c’est toi qui l’a fait tomber, je sais. Mais je vais m’attacher à te faire rentrer cette idée dans ta tête que non, tu n’es pas le responsable, mais que nous le sommes tous.

Il y eut un silence entre eux et Clemens sembla vouloir retrouver le contact avec la jeune française. Elle le laissa plonger ses yeux dans les siens et y lire l’assurance qu’elle y avait mise. En effet il n’y trouverait qu’un regard sûr, le reste elle l’avait refoulé dès qu’elle s’était rendue compte qu’il aurait besoin qu’elle ne doute jamais. Les failles, elle les garderait pour plus tard.
Au final, dans le fond elle le remerciait presque de lui offrir cela. Désormais ils parlaient de cette après-midi-là, ce dont elle avait infiniment besoin, mais en plus il lui permettait de s’accrocher à un but, de ne pas flancher, d’être son maillon fort. Elle trouvait enfin une raison de surmonter ça. Ainsi elle ne se concentrait que sur ses objectifs et arrêtait de se noyer dans l’insupportable. Elle arrêtait ces moments de déprime passagère, car elle n’aurait plus le droit de ne pas avoir le moral. Il fallait se relever et avancer.

Il reprit la parole. Bien sûr qu’il avait conscience qu’il n’aurait pas pu agir autrement. Tous le savaient. Si ça n’avait pas été Clemens, ça aurait été un autre. En revanche sa dernière phrase sonnait faux. Terriblement faux. S’il l’avait dit c’est qu’il en avait eu besoin et que justement parler de tout ça avait au moins eu cet avantage de sortir ce qu’il avait besoin de sortir.

- ça sert à en parler ? Je crois que ce n’est pas une si mauvaise chose que ça. Au fond, je ne sais pas toi, mais je n’ai pu discuter de ce qui c’était passé avec personne et je crois que j’en avais besoin. Au moins pour comprendre ou partager. Je ne sais pas trop… Comprendre parait de toute façon un peu illusoire.

Néanmoins elle semblait déjà avoir perdu le frêle contact qu’ils avaient eu sur le sujet. Il se redressa un peu et un voile sembla passer devant ses yeux. Il venait de se parer de son habituelle assurance. Elle se recula légèrement dans son fauteuil. Anna n’insisterait pas au risque de le voir se refermer complètement. Lorsqu’il lui proposa de reprendre un verre, elle hésita légèrement. La française ne savait pas trop si elle devait se le permettre.

- Pourquoi pas. Mais puis-je payer cette tournée-ci alors ?

Elle lui lança un regard empli de curiosité, tentant de jauger si le jeune homme était prêt à céder un peu face à elle, rien qu’un peu. Elle allait avoir besoin qu’il soit prêt à la laisser s’aventurer de quelques pas dans un univers qu’ils avaient toujours touché du doigt mais n’avaient jamais pénétré. Ils étaient toujours resté dans une bulle bien à part lors de leurs échanges, encore qu’avec le sujet de sa relation avec Rowan ils avaient déjà légèrement basculé. Serait-il prêt à l’autoriser elle à aller là où elle venait de l’autoriser à entrer pour sa part ?
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyDim 11 Oct 2015 - 11:42

Clemens lui adressa un sourire aussi chaleureux que les circonstances le permettaient. Au fond de lui, il appréciait à sa juste valeur cette tentative de lui venir en aide et de ne pas le laisser porter seul son fardeau. Il reconnaissait bien là la Anna qu’elle avait décrite plus tôt dans la conversation, et qui avait besoin d’être un roc pour les autres, afin de ne pas dériver elle-même. Il lui semblait probable qu’elle ait tout autant que lui le besoin de parler de ces événements, sans réussir néanmoins à le faire dans le rôle de la victime. Quelque part, en l’accompagnant au-delà de ses remords, elle devait travailler sur sa propre douleur.

Mais elle ne comprenait pas. Alléger les circonstances d’un acte était plus simple quand on ne l’avait pas posé soi-même, et Clemens renonça à le lui faire comprendre. Son aide était déjà providentielle, il avait enfin eu l’occasion d’aborder ses peines, de les libérer dans l’air et le vaste monde. En un sens, cela avait rendu l’attaque plus réelle, mais plus… humaine, aussi. Ou mortelle. Tout cet enchaînement de mauvais hasard paraissait à présent ancré dans la réalité, ce qui signifiait qu’on pouvait agir sur les conséquences. Les comprendre. Derrière un retrait dans sa zone de confort, l’Allemand était véritablement reconnaissant à Anna, même si son approche était mauvaise. Elle avait déjà fait plus que ce qu’il n’aurait imaginé possible.

“ Tu as raison. Mettre des mots sur ces pensées qui tournent, et tournent au fond de la tête, mettent les rêves à sac… Je ne sais pas bien pourquoi, ni comment, mais la sensation est différente. Je n’ai jamais osé en parler avec Rowan ou Isolde, je crois que tous deux préfèrent enterrer ça dans leur passé. Comme nous tous, probablement.”


Il fit une courte pause, soudainement songeur, alors que ses souvenirs volaient dans la salle des travaux pratiques. Un fin sourire amusé barra son visage pendant quelques secondes, avant de s’évanouir à nouveau.

“Seule Megan arrive à gérer la situation, on dirait. Peut-être par habitude ? En tous cas, j’en ai un peu parlé avec elle, la veille de notre première rencontre. Tu te souviens de cette histoire de duel ? On a exorcisé les choses à sa manière, je crois… Dommage que ça n’ait pas vraiment marcher pour moi.”

L’Abraxan avait maintes fois prouvé qu’elle avait une vision toute personnelle de la gestion des conflits, et cela se confirmait pour la gestion de ses conflits intérieurs. Si elle ne l’avait pas aidé à dépasser son choc, après lui avoir appris le meurtre, Clemens avait néanmoins grandit au contact de la jeune femme. Son monde jusque là vaguement éthéré, très libertaire et sans danger s’était évanoui pour laisser place à la réalité dure et injuste. Au moins pouvait il à présent l’admettre.

Après un court silence, Anna accepta sa proposition de reprendre un verre et de prolonger un peu plus l’entrevue. Elle ne sembla pas vouloir repartir sur le sujet de l’attaque, et le Sinistros en fut soulagé. Ces quelques phrases échangées avaient été suffisamment éprouvantes pour lui donner matière à réfléchir pour les prochains jours. Peut-être se forcerait-il enfin à aborder le sujet avec Rowan ou Isolde. Le groupe entier était en soi une forme de thérapie également. D’ailleurs, la question de Anna parvint à faire renaître l’étincelle espiègle dans ses yeux bleus.

Clemens l’observa pendant quelques secondes, un sourire en coin flottant sur ses lèvres, alors qu’il tentait de la jauger. Il ne pouvait pas déterminer si c’était une manière de le mettre à l’épreuve ou simplement, de rendre la pareille pour sa générosité à l’ouverture de la conversation. Accepter le mettait mal à l’aise, mais refuser aurait paru borné, voire même impoli. Finalement, il haussa simplement les épaules.

“Si ça peut te faire plaisir…”

Son sourire se fit un peu plus franc. Il l’avait tant bousculée avec ses questions, qu’il pouvait bien céder d’un cran sur une question aussi banale que le réglement des consommations. Cela lui permettrait d’autant mieux de se faire plus ferme sur d’autres terrains où il refuserait de céder, sans pour autant donner l’image d’un jeune homme complètement buté.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptySam 24 Oct 2015 - 12:02

Anna observa profondément le sinistros. Elle le regarda se tenir toujours loin d’elle. Elle ancra dans son esprit l’image de son triste sourire qu’il lui tendit, Les oreilles de la jeune fille retinrent le ton un brin mélancolique des mots du jeune homme.

Tandis qu’elle faisait cela, elle se demanda ce que cela créait réellement chez elle. Il y avait cette frayeur face à l’idée qu’un tel évènement puisse se reproduire. Il y avait de l’incompréhension aussi. Pourtant elle sentit que son esprit refoulait tout ça, renvoyant les sentiments douloureux dans l’oubli, gommant les moments les plus terribles, éteignant par étouffement les frissons qui auraient pu la parcourir. Elle prit conscience des mécanismes terribles qui étaient en marche en elle. Elle broyait tout. Elle regarda les sensations et les sentiments lui échapper petit à petit. A la fin il ne resta plus que l’étudiant face à elle et sa douleur à lui.

Elle lui répondit plus calmement qu’elle ne l’avait jamais été depuis le début de la conversation.

- Peut-être qu’ils pensent la même chose de leur côté. Face à des situations pareilles on a tendance à vouloir préserver les autres et à penser à leur place. On se dit qu’ils ont besoin de gérer les choses d’une certaine manière qu’on leur impose. Alors peu importe la façon dont nous on a besoin de la traiter, on se colle à celle qu’on imagine pour eux et on s’y plie. On ne veut pas froisser, on veut aider. Mais c’est difficile d’aider, plus que tout le reste. Il faut s’abandonner pour vraiment écouter l’autre. Je dis bien écouter et pas entendre.

Elle-même n’avait jamais reparlé des différents incidents survenus avec aucun d’entre eux. Peut-être qu’elle n’était pas prête à le faire ou bien n’avait-elle pas trouvé les mots. En même temps il n’y avait rien d’étonnant à cela. Les événements la touchaient de trop près pour qu’elle est particulièrement envie de les aborder. Pourtant, ici, avec lui elle en avait ressentie le besoin. Clemens avait ce don pour placer leur conversation dans un espace qui n’existait pas vraiment. Les paroles qu’elle prononçait n’avaient alors pas de réalité tangible. Elles existaient, mais dans le monde qu’Anna allait bientôt retrouver.

Lorsqu’il évoqua Megan elle ne put empêcher un léger sourire moqueur de traverser ses lèvres. Non pas que la jeune française se moqua ou ait gardé une rancœur particulière pour la jeune femme, qu’elle n’appréciait certes pas, mais dont au fond elle se moquait un peu. Néanmoins les propos de Clemens ne collaient pas avec le portrait qu’elle avait commencé à se faire de la jeune femme.

- Je ne sais pas si on peut être réellement détaché de ce genre de chose. A vrai dire j’ai l’impression que Megan est moins détachée que ce qu’elle veut bien montrer. Enfin je me trompe sûrement. Au fond elle m’a étonnée plus d’une fois. Mais j’ai du mal à croire qu’on puisse « s’habituer ».

Leurs échanges glissèrent vers un autre genre. Elle ne laissa pas son sourire en coin lui échapper. Bien sûr qu’il saisissait l’intention de la jeune fille, le contraire l’aurait étonnée. Les yeux d’Anna brillèrent d’une lueur presque espiègle. La situation l’aurait parfaitement amusée s’il n’y avait pas eu la conversation précédente et si celle qu’elle voulait avoir ne l’inquiétait pas un peu. Au fond, elle allait se mêler d’une chose qu’elle aurait mieux fait de laisser loin d’elle, mais elle avait fait une promesse. Elle avait horreur des promesses en l’air, on lui en avait trop fait.

- Que veux-tu alors ?

Elle se retourna pour faire signe au serveur, lorsqu’elle arriva enfin à capter son regard elle sourit en lui faisant un signe. Elle le laissa venir à eux quand il aurait le temps, puis se retourna vers Clemens. Un coin de son esprit réfléchissait à ce qu’elle aurait pu commander, l’autre à la façon d’amener le sujet.

- Ton absence a été remarquée. Je suis réellement heureuse de voir que tu es revenu. Je dois avouer que je m’inquiétais un peu, surtout que tes amis proches avaient l’air inquiet… Ils tiennent beaucoup à toi, mais tu dois déjà le savoir.

Anna était mal-à-l’aise. Son demi-sourire affiché n’était que la façade de sa gêne. Isolde avait besoin d’un soutient, Clemens était quelqu’un qui l’y aidait véritablement. Savait-il son importance ? Sûrement. Malgré tout la petite française voulait jouer un rôle, même maigre, dans la préservation de son amie. Elle lui devait bien ça. Depuis son arrivée, elle s’était peu liée aux autres en dehors de la Phénix et de Rowan. Sa rencontre d’aujourd’hui était liée à eux. Au fond ils l’aidaient à leur façon à s’intégrer en l’acceptant parmi eux et pour cela elle leur en était profondément reconnaissante. C’était sa façon de rendre à Isolde une partie de ce qu’elle lui devait.
Le serveur arriva à leur table.
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MessageSujet: Re: Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach)   Confidence pour confidence (1er post réservé à Clemens Neubach) - Page 2 EmptyVen 30 Oct 2015 - 7:21

Clemens garda un silence pour un instant, laissant les paroles de Anna flotter dans sa tête. Il retournait les mots dans sa tête pour en découvrir le sens, l’assimiler et décider s’il pouvait encore une fois partager une opinion, ou si ce n’était qu’un échange de ressentis qui n’avait qu’à être accepté. Finalement, il hocha la tête avec douceur, sans quitter la jeune femme des yeux. Son expérience de l’accompagnement d’autrui au travers des problèmes lui permettait d’énoncer de telles vérités sans paraître prétentieuse ou condescendante. L’Allemand ne pouvait que lui donner raison, et se reconnaissait parfaitement dans ses paroles. Tant de fois il avait voulu partager son amertume et le poids de son âme avec Isolde ou Rowan. Chaque fois néanmoins, il s’en était abstenu, de peur de se faire rabrouer, de trancher sur la joie du moment. De les blesser eux plus qu’il ne l’était lui.

Sa démarche n’aurait de toute façon pu qu’être égoïste. Peu importe à quel point il souhaitait aider ses propres amis, il voulait s’épancher pour s’aider lui-même. Trouver un moyen de traiter cette expérience pour pouvoir enfin la reléguer dans le passé, l’accepter comme terminée et inéluctable. Bien sur, Clemens aurait mis un point d’honneur à être une oreille attentive dans une hypothétique conversation et à ne pas se laisser déborder tant qu’il aurait noyé l’autre. Pourtant, il ne se croyait pas capable d’une abnégation telle, qu’il aurait accompagné ses amis sur le chemin du mieux. Peut-être était seulement possible quand on n’était pas soi-même aux prises avec des démons déjà trop nombreux. Anna, cependant, semblait disposer d’un bouton pour basculer du mode ‘échange’ au mode ‘écoute’, comme si cela était parfaitement naturel.

Son silence donna à son interlocutrice l’opportunité de commenter l’attitude de Megan. L’étudiant laissa apparaître un faible sourire, amusé de découvrir une teinte légèrement agacée — voire moqueuse ? — chez la Phœnix, alors qu’elle venait tout juste de prôner l’écoute. Megan était une personnalité complexe, pour qui Clemens avait beaucoup de respect, et même d’affection, sans pour autant prétendre qu’il la comprenait entièrement. Ses réactions le surprenaient plus souvent qu’à son tour, néanmoins, elle s’était ouverte à lui quant à son passé. Elle n’était pas insensible aux émotions, mais avait su les cloisonner dans un monde où elle ne mettait pas tous les jours les pieds.

“Bien sur qu’elle n’est pas habituée, pas dans le sens où ce genre d’événements la laisse indifférente. En revanche, elle a appris à y réagir d’une manière très différente, beaucoup plus entreprenante. Là où nous nous contentons de lécher nos plaies en silence, nous observant en chien de faïence sans oser parler les uns avec les autres… Elle prend le taureau par les cornes, admet ce qui s’est passé, là où elle a échoué, et comment mieux agir la prochaine fois. Il y a une certaine forme de violence là-dedans, mais elle est capable d’avancer autrement plus vite que nous ne le sommes. J’ai du respect pour ça, même si ça signifie probablement qu’elle est rendue insensible à certaines finesses du quotidien qui ne nous échappent pas.”

Il laissa son attention se détourner au geste d’Anna vers le serveur, et posa son regard sur le tableau suspendu au dessus du comptoir. Sous couvert de choisir ce qu’il pourrait bien commander pour la seconde tournée, il laissait en réalité la première partie de la conversation décanter au fond de son esprit. L’attitude de sa camarade, la lueur dans ses yeux, tout ça lui faisait croire que la suite ne serait pas plus légère. Pourtant, l’étudiant arrivait peu à peu à la limite de confidences qu’il pouvait faire en une seule journée. Il avait besoin d’une pause, et la commande lui fournissait une excellente excuse pour s’éloigner mentalement pendant quelques instants.

“Un thé noir, c’est bien.”

Ses yeux bleus se posèrent avec une curiosité renouvelée sur la jeune femme, comme s’il la découvrait pour la première fois de leur conversation. Son sourire s’évanouit néanmoins quand elle attaqua la question qui la tracassait encore. Clemens ne savait pas vraiment où elle voulait en venir avec une telle déclaration. Elle ne lui apprenait rien, en effet, mais pour qu’elle en vienne à une telle remarque, il devait s’être passé quelque chose. Il fronça les sourcils et la fixa en silence pendant quelques secondes avant de se tirer un peu vers l’avant de son fauteuil. Reposant ses mains sur la table, il ne put cacher une certaine tension à l’image de ses doigts qui égrenaient une cadence nerveuse sur le bois poli.

“J’aurais été peiné que mes amis les plus proches ne relèvent pas une absence longue d’un mois. Je comprends bien sur leur inquiétude, d’autant que je suis parti en catastrophe avec une explication très vague. Rowan et moi avons eu une longue discussion dès mon retour, je sais que mes nouvelles ne sont arrivées à l’académie que bien trop sporadiquement mais… Tu ne reviens pas sur ce sujet-là sans raison, n’est-ce pas ?”

Il se força à retrouver une attitude plus détendue, croisant les bras pour limiter le mouvement de ses mains, travaillant l’expression de son visage pour la rendre neutre au lieu de contrariée. Anna n’avait pas assez côtoyé Rowan ces dernières semaines pour qu’il lui fasse part d’une quelconque inquiétude à propos de son meilleur ami. Il était également fort peu probable — ou du moins l’espérait-il — que Quinlan se soit confié à une étudiante qu’il connaissait à peine. Il ne voyait donc qu’Isolde pour faire naître un tel malaise chez son interlocutrice. Involontairement, il sentit son dos se raidir, à la fois soucieux et contrarié quant à ce qui allait suivre.
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