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 Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE

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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyLun 19 Oct 2015 - 16:48

Un malaise, lui avait indiqué Drago, l'air sombre. Un simple malaise. Blaise observait la jeune fille, les sourcils froncés pour finalement la voir se redresser; s'empressant de rassurer l'assemblée hésitante avec assurance. Ainsi assise, à la merci de leurs regards, leur jeune camarade semblait pourtant tout-à-fait vulnérable – la scène évoquait-elle pas ces vautours impétueux, qui se conglutinent en de vastes foules compactes de plumes noires & lisses auprès des cadavres encore tièdes... ?
A la différence près qu'ici, au sein de la salle commune des Serpentard, ”un salon au fond du lac”, ils étaient tous bien attentionnés. Bien sûr.

Aux côtés d'Angel, Blaise l'avait su se crisper, avait entendu son gémissement – s'était souvenu de son cri ; lui-même s'était tendu peut-être, à travers les premiers effets de l'alcool, cette chaleur dense & confortable similaire à un embaumement cotonneux.
A présent, la jeune fille, dans un réflexe dangereux, s'était détournée vers l'alcool. & ils se détournaient tous vers l'alcool, à l'exception, évidemment, de Daphné Greengrass, défiant les regards (défiant le regard de Blaise - apportant à son amie de la nourriture, car Daphné Greengrass était tellement prévenante. Envers Astoria. Envers Harmony, bien sûr. & envers Blaise, éventuellement, dont, machinalement, elle reboutonnait les cardigans de cachemire - ou bien lui rappelait, traversant la salle commune, alors qu’il se trouvait au beau milieu d’un jeu d’échec sorcier en compagnie de Théodore Nott, qu’il n’avait pas un entraînement de Quidditch, ce soir, pas hasard…?
mais il n’était pas question de Daphné Greengrass.)

A l’exception d'Yvain Gallant, qui demeurait près d'Harmony, éploré.

Eploré !

Un rictus incrédule étirait la bouche de Blaise. Un froncement de sourcil perplexe - désapprobateur?...; il était embarrassé par les larmes des garçons.  Détourna promptement les yeux, comme il l’aurait fait devant un corps handicapé, devant une blessure purulente.
Préféra se saisir d’un des verre consciencieusement versés par Angel; préféra répondre à son meilleur ami.

“Je t’en prie”, acquiesça-t-il, désignant les verres du regard pour lui suggérer de se servir; offrant le plus séducteur de ses sourires; mon héros. Le  goût du whisky pur feu comme de l’essence dans sa gorge. “Je compte sur toi pour me porter jusqu’aux dortoirs avec autant de prestance, à la fin de la soirée.”

Il bu le verre rapidement, car il ne s’agissait pas, ici, de savourer; évidemment;  et la brûlure du whisky, qui, depuis sa première gorgée, une quinzaine de minutes auparavant, réchauffait son corps; lui fit retrousser les manches de sa chemise blanche sur ses avant-bras.

“Au fait, Angel.” Détournant son attention vers elle - un moyen, en réalité, de s’assurer qu’Angel Johnson allait mieux; qu’elle n’était pas tout-à-fait hantée par les “évènements du banquet de Noël - car ainsi était-il davantage convenable de désigner ce massacre grotesque ; qu’il n’allait pas, une nouvelle fois, entendre sa voix se déchirer;  une sollicitude curieuse de la part de l'orgeuilleux Blaise Zabini; une sollicitude dont il ne fit pas preuve auprès de Yvain Gallant ou d’Harmony Sharen.
Ou de Daphné Greengrass, que la scène avait du pétrifier en dépit de son imperturbable sang-froid.

(mais il n’était pas question de Daphné Greengrass)

“Je valide définitivement le bleu marine.” Il faisait référence à une ancienne discussion; à peine un mois & pourtant ! elle semblait aussi étrangère qu’un vieux rêve, flou comme les souvenirs d’enfance. “Le bleu azur en revanche, je réitère, je suis tout-à-fait contre.”  Il était passé par Pré-au-Lard depuis leur échange précédent. L’expression froncée, déplora; “Les horreurs que j’ai vu…” Quel esprit malade pouvait juger judicieux d’assortir au bleu du rose? Au sein d'une collection d'hiver ?


Dernière édition par Blaise Zabini le Lun 19 Oct 2015 - 23:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyLun 19 Oct 2015 - 17:37

Tout le monde était autour de la jeune Harmony qui essayait de reprendre ses esprits dans le canapé, ce qui n’était pas spécialement une bonne idée. Après l’avoir portée et lui avoir amené un verre d’eau, Drago décida de s’éloigner un peu pour la laisser respirer. D’autres s’occupaient d’elle, et bien mieux qu’il ne le ferait jamais. Autant qu’il profite de ce qu’Yvain et Blaise avaient remonté des chambres.

Yvain. Il était agenouillé près d’Harmony comme une future veuve au chevet de son mari mourant. Drago ne savait pas s’il devait trouver cela ridicule d’exagération ou touchant. Il n’était pas encore fixé. Se tournant vers Blaise, il ne cacha pas sa perplexité face à l’attitude très expansive de leur ami. L’héritier Malefoy ne fit pourtant aucun commentaire, et se contenta d’user des services d’Angel en tant que serveuse improvisée pour récupérer lui aussi un verre de whisky. Il la remercia simplement et chercha du regard son coffret.

Laissant Blaise à son activité favorite — c’est-à-dire la drague pseudo-raffinée qui était en fait d’une lourdeur affolante — Drago s’installa dans un fauteuil de la salle, apparemment indifférent au décor, à la musique ou au reste des invités. Le monde le faisait chier, alors il avait décidé d’envoyer le monde se faire foutre ce soir. D’un coup de baguette, il attira un guéridon jusqu’à lui, y déposant le coffret. D’un geste délicat, il l’ouvrit et en sortit son contenu sans aucune considération sur les qu’en-dira-t-on et les réactions potentielles. De toute façon, tout le monde semblait déjà l’avoir oublié. C’était un de ces moments trop fréquents à son goût, où il avait envie qu’on le remarque, qu’on s’occupe de lui, tout en voulant juste disparaître dans un trou. Oscillant entre ces deux désirs incompatibles, il bourra la fine pipe en bois noir des herbes séchées d’un des petits sachets du coffret. Puis, à l’aide de sa baguette, il l’alluma, laissant une petite fumée blanche danser vers le plafond.

Quitte à oublier sa douleur dans les substances psychotropes, autant y aller à fond non ? Et puis, l’herbe ça détend. Assis dans son fauteuil, les yeux rivés sur le mur d’en face, Drago semblait être totalement ailleurs. Le seul fantôme encore vivant du château.
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Harmony K. Sharen
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyMar 20 Oct 2015 - 11:30

Une brise légère semblait parcourir sa peau, le frisson réveillant ses membres engourdis par la chute. Le sang affluait à nouveau aux extrémités de son corps. Elle voulut immédiatement se relever, se dégager de cette position embarrassante. Mais Daphné Greengrass lui intima de patienter. Hochant la tête, elle se contenta de lisser sa jupe et de s’appuyer sur un coude. Son collant fin était éraflé aux genoux, mais de sa chute, rien de plus grave n’était à déplorer. Hormis l’émotion qu’elle avait provoqué au sein des cachots.

Les élèves les plus jeunes vaquaient déjà à leurs occupations. Drago, rassuré, rejoignait Blaise et Angel qui se servaient un verre. Harmony posa ses yeux sur un Yvain pétrifié. Le parallèle, dans l’esprit tourmenté des adolescents qui avaient assisté à la tragédie du banquet, était facile. Mais elle allait déjà mieux, ce n’était rien, vraiment, ils devaient la croire !
Daphné attira son attention pour lui proposer quelque chose à manger. La jeune fille aux yeux pâles la remercia et son aînée s’exécuta. Quand elle partit, Harmony en profita pour s’asseoir, passer une main sur son visage. Ecartant les mèches rebelles, échappées de sa lisse coiffure dans la confusion de la chute, elle voulait remettre en ordre ses idées. “Ne craignez rien, ma mie.”
Elle ne devait rien oublier de ces mots, de ces images, si elle voulait y trouver un sens.

Ainsi penchée, concentrée, elle ne remarquait pas immédiatement la présence d’Yvain à ses côtés. Elle était persuadée que ses comparses de beuverie avaient fini par le héler. Quand elle relevait la tête, il avait pris la place de Daphné. L’expression effrayée de ses prunelles, ses traits tirés, animèrent l’inquiétude de sa cadette. Réprimant sa propre attrition, elle lui offrit un sourire serein. Elle détestait le voir ainsi.
“As-tu déjà commis une erreur au point de perdre quelqu’un ?” Le malaise lui rappelait-il sa perte récente ? Elle s’était promis de veiller sur lui, et voilà qu’elle remuait le couteau dans la plaie béante.
Quelques larmes roulaient sur les joues d’Yvain alors qu’il prononçait son prénom d’une voix faible.

Une arythmie soudaine. Ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas lui faire subir ce genre d’épreuves. Elle ne devait plus faillir. Dans un mouvement irréfléchi, elle vint lui prendre la main. Surjouant la joie, repoussant au plus loin ses propres interrogations, elle souriait largement.

- Tout va bien, je t’assure ! J’aurais dû davantage manger, c’est tout. Ne t’en fais pas.

Ses iris pâles s’accrochaient au regard rougi de son ami. Elle perdit un peu de son sourire enchanté, laissant transparaître dans sa voix un regret voire une once de honte.

- Je suis désolée de t’avoir fait peur.

Elle se sentait faible. Bien sûr, elle ne pouvait rien à ce qui venait de se produire et n’aurait pu lutter contre la force de l’illusion. Dans son orgueil cependant, elle y trouvait une faute personnelle, puisqu’elle se considérait apte à s’extraire des bassesses matérielles. Elle ne pouvait être vulnérable.
Aussi elle ignorait Draco, installé dans son fauteuil à fumer la pipe, pour ne voir que la gravité de sa responsabilité. Plus tard, peut-être, elle avouerait qu’à cet instant précis, elle avait savouré l’ascendant qu’elle devinait détenir sur Yvain.


Dernière édition par Harmony K. Sharen le Sam 24 Oct 2015 - 0:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2015 - 15:14

Les choses avaient repris leur cours lorsqu’Harmony insista sur le fait que tout allait bien. Daphnée était donc allée lui chercher de quoi manger pour qu’elle reprenne des forces, et Yvain avait pris place aux côté de la quatrième année. Elle était entre de bonnes mains.

Aussi Angel s’était éloignée pour aller chercher de quoi boire et avait rejoint les pseudos buveurs pour les servir. Elle avait enquillé ensuite son premier verre, pour enchainé très rapidement sur le deuxième. Blaise lui parla alors d’un truc qui n’avait ni queue ni tête à cet instant précis. Elle dû faire un effort pour comprendre qu’il faisait référence à leur dernière discussion qui remontait à plusieurs semaines. Pour elle, c’était même équivalent à une décennie. Ce moment où elle était encore une jeune fille insouciante qui avait pour problème majeur de savoir comment elle allait s’habiller, lui semblait tellement loin. C’était devenu un lointain souvenir. Alors forcément lorsque Blaise reparla de cette conversation, elle eut du mal à comprendre tout de suite

- Ouais enfin ça reste du bleu quoi …

Elle n’était plus à ça près, et pour le moment, la seule chose qui l’importait, c’était que l’alcool n’agissait pas aussi vite qu’elle l’aurait souhaité. Laissant son regard vagabonder dans la salle, elle tomba sur Drago qui en avait profité pour se poser dans un fauteuil et …. Fumer une pipe ???!!!

- Attends … Il est sérieux lui ?!!

Dit-elle surprise par son audace. Et puis après tout, pourquoi pas… On pouvait faire une exception en ce temps pourrie. Elle se dirigea alors vers elle et se posta devant le préfet.

- Je peux ?

Demanda t-elle en désignant la pipe du menton.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyJeu 22 Oct 2015 - 16:01

Les morceaux de cake choisis avec soin, Daphné eut à peine le temps de se retourner que déjà, Yvain avait fondu sur sa place. Il contemplait Harmony avant tant de douleur qu’elle en détourna presque immédiatement les yeux, incommodée par tant d’émotion et de sentiments qu’il ne tentait même pas de dissimuler, qu’il semblait ressentir sans en être gêné ou même honteux. Et, pour une deuxième fois dans la soirée en voyant Yvain, Daphné ne comprit pas comment il faisait, et cette sensation désagréable la fit se raidir, crisper ses mains sur l’assiette. Après une inspiration, elle marcha pourtant vers eux, déposa l’assiette tout près d’Harmony sans s’interposer, et fit presque immédiatement volte-face pour trouver une échappatoire.

Drago.

En passant, elle entendit Blaise parler chiffons avec Angel – la conduisant à se remémorer brièvement la manie du Serpentard à tenter de la convaincre d’acheter « la dernière robe de Tissard et Brodette », car elle lui irait « tellement bien, surtout avec ce ravissant collier qu’elle avait porté lors de leur dernière sortie pour boire un verre à Pré-au-Lard, deux mois plus tôt ». Elle était à peine assise dans un fauteuil auprès de lui, surveillant Harmony du coin de l’œil, que déjà Angel se présentait devant eux, quémandant la pipe que Drago venait d’allumer.

Cette soirée avait très vraisemblablement basculé sous le signe de l’excès, à en juger par l’odeur de la fumée, l’élocution vacillante de la préfète et la rapidité avec laquelle ils buvaient tous leurs verres. La main serrée autour de son innocente biéraubeurre, presque vide désormais, Daphné se sentit comme déphasée de tous ces comportements qu’elle avait pu observer avec un certain amusement dans le passé, mais qu’elle ne parvenait plus à assimiler ce soir-là.

Elle était fatiguée, frigorifiée et lasse, et pourtant elle ne pouvait se résoudre à partir. Se contentant donc d’achever sa boisson, de la poser sur un guéridon et d’occuper ses mains désormais vides en faisant tourner la bague des Westminbrook autour de son doigt, elle attendit la réponse de Drago, peu désireuse de prendre part à un quelconque débat.
HRP:
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyJeu 22 Oct 2015 - 20:49

Les réactions – pour le moins diverses et narquoises – aux alentours échappèrent à sa conscience vrillée par l’inquiétude, tant l’état de sa blonde cadette dépassait de très loin le reste. Le crissement carnassier des dents de Blaise. Le désintérêt alcoolisé d’Angel. La désapprobation quiète de Drago. Et de Daphné. Des inepties.

Pourtant, le sourire qui lui fut adressé rasséréna légèrement ses membres. Cette infime esquisse en disait bien plus long que tous les mots. Simple. Réconfortante. Exclusivement dédiée à sa personne. Pas une autre.

Elle se portait bien. Il voulait y croire. Quitte à s’aveugler salement sur les véritables faits.

Soudainement, un vif mouvement d’Harmony se porta vers la main du septième année. Si l’angoisse des derniers instants s’estompait progressivement, le contact imprévu de leurs deux peaux provoqua un trouble insidieux au fond de ses iris. Au creux de son ventre. Woaw. Dans le genre, salut mec, je te rappel que t’es pas une statue de granite. Ni un fantôme. Mais un putain de bonhomme bourré d’hormones, d’espoirs et de passions... Ça se posait là.

Un peu brutalement.

La gaieté désopilante qui se peignit sur le visage de sa jeune interlocutrice, ne fit qu’accentuer cet effet. Et les interrogations qui suivirent. Non, Yvain, t’es sérieux là ? Tu l’avais prévu dans tes plans, au moins ? La séduction c’est un bon outil, vieux, sauf quand il se retourne contre toi. Un peu comme là, quoi. Hé ? Tes neurones se connectent, encore, là-haut ?

L’infime latence de son esprit, qui succédait à la vive et irascible acuité de la peur, sembla définitivement le calmer. « D’accord. » D’un coup de manche, il s’essuya les joues. « Je suis désolé, j’ai flippé en te voyant... Dans cet état. » Ses doigts s’osèrent à affirmer une légère pression sur la paume de sa cadette. « C’est con, mais je veux pas ... » Oh putain. NON. Ne dis surtout PAS ça. LES BRANCHES VITE. « … Que tu ailles mal. » Mieux que rien. Moins pire que l’autre vérité, en tout cas.

Ouais. Bon. « C’est pas grave... Je suis con de t’avoir laissé en plan aussi. » Il se mordit les lèvres, tout en lançant un regard vers une brave et désirable bouteille. Toutefois, n’était-ce pas toute autre qu’il désirait ?

OK. Tu touches le fond là. Ton patronus ce serait une guimauve rouge et dégoulinante. La honte.le drame ? Le drame. Vu l’ambiance. Et les présents.

Brièvement, le Serpentard ferma les yeux et se pencha en direction de sa blonde comparse. À voix basse, il lui murmura quelques mots, avant de se redresser. Un sourire au coin des lèvres.

Une guimauve. DE-GOU-LI-NAN-TE.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyJeu 22 Oct 2015 - 21:59

Drago s'éloignait, morose : c'était préoccupant. Son visage de gamin austère : boudeur; & sa peau pâle - c'en était maladif - marquée de cernes ; froncé ; le désordre de ses cheveux opalins; & bientôt la façon dont à travers ses lèvres ourlées il exaltait une fumée laiteuse & compacte - dense : tout ça, préoccupant.
Également préoccupant : la remarque d'Angel.
Blaise l'avisait avec consternation – les sourcils froncés – crachant :

« Johnson, putain, ne soit pas ridicule. » ...& bien, plus de sollicitude. Car Blaise avait bu & occasionnellement, l'alcool faisait de Blaise, cette orgueilleuse petite frappe, un gamin belliqueux. Venimeux. & il lui semblait tout-à-fait incompréhensible que l'on puisse attacher aussi peu d'importance à -

à quoi déjà ? - Angel dévisageait Drago avec stupéfaction. & Blaise suivit son regard perplexe, vaguement irrité, en vérité, parce qu'il se sentait tout-à-fait motivé à entreprendre l'explication de la subtilité entre le bleu cobalt & le bleu égyptien – c'était capital – c'était indispensable -

(attacher aussi peu d'importance à : la couleur de la dernière collection hiver 1996. C'était ça.)

Mais la jeune fille ne semblait pas exactement prête à recevoir de sa part une leçon de morale. Outrée, l'espace d'un instant, avant d'accourir vers Drago.
Leur camarade n'allait définitivement pas bien.

(cette phrase s’appliquait à l’ensemble de ses ”camarades”. Drago, paresseusement effondré sur le sofa; Harmony, qui s’évanouissait sous leurs regards; & Yvain, par conséquent;  & Angel, la préfet, appliquée, raisonnable, qui était déterminée à noyer ses pensées d’alcool…
& tout allait bien pour Daphné Greengrass, dont on venait d’annoncer avec emphase le mariage prochain. Exact ?
...Mais il devait cesser de regarder Daphné Greengrass. & les doigts frémissants de Daphné Greengrass - ornés comme l'étaient les siens, mais pas à la manière des siens, d'une bague.)

Blaise adressa à son meilleur ami un regard vaguement moqueur – signifiant, & bien, j'aurais essayé. Bon courage.
Avalant un – deuxième, troisième (?) verre ;... car il n'avait pas compté & les gorgées volées au goulot de sa bouteille ne comptaient pas, évidement -

(& bien sauf pour son équilibre psychomoteur, bien sûr. La tenue plus lâche de son corps. La chaleur qu'exaltait sa peau lisse & noire; son haleine tiède, amère de whisky, un miasme violent qui s'ajoutait à l'onctueux arôme de beurre de karité qu'exhalait sa peau - une crème hydratante oint avec soin -
& à l'onéreux parfum dont le col de sa chemise était imprégné – dont sa nuque était imprégnée; & dont le creux du poignet, là où les veines sont fragiles & gonflées de sang bleu, était imprégné)

Avisant la pipe de Drago - & la requête d’Angel; s’adressant à son meilleur ami;

”mec, j'y réfléchirai à deux fois avant de céder à celle qui pense que tu es trop obsédé par tes cheveux pour assurer convenablement ton rôle de préfet."; il ne pouvait pas s'empêcher d'être irritant, en vérité. Offrit à Angel un clin d'œil. Haussant les épaules d'un air innocent - fataliste. (don't hate the player - blame the game.) "Et franchement, de nous deux” Désignant railleur, nonchalant, la jeune fille d’un mouvement du menton alors qu'un verre à la main, il s'asseyait paresseusement sur l'accoudoir du fauteuil de Drago; à la droite du prince des Serpentards, comme d'habitude ; affirmant, assuré; “je suis le plus beau.” Pour cette raison, il s'accorda  le droit/privilège de recueillir le premier, depuis la bouche de son ami, la pipe; un mouvement paresseux; machinal; la porta à ses lèvres pour en extirper, dans un froncement des sourcils, une inhalation profonde, avant de la lui remettre de nouveau ; plutôt fier de lui car il l’était toujours ---

Plutôt fier de lui, jusqu’à croiser le regard de Daphné Greengrass - une nouvelle fois; tout-à-fait à ses côtés, tout-à-fait aux côtés de Drago, en réalité, auprès duquel elle s’était assise - l'expression sombre & lasse depuis le fauteuil voisin; triturant nerveusement sa bague; pâle; mal-à-l’aise & seule & puis…-
Blaise exhala lentement sur le visage de la jeune fille la fumée opalescente.
&, alors, enfin, à travers les ondulations vaporeuses du tabac, l’expression grave, le crâne défoncé : il regardait Daphné Greengrass.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyVen 23 Oct 2015 - 16:59



Ce soir on va ambiancer :

Ah bah bravo les potes. Drago n’aurait pas cru qu’il lui faille sortir sa pipe à herbe pour attirer enfin l’attention qu’il voulait. Une attention presque indésirable du coup. Oui, il était compliqué et chiant. C’était un adolescent, et avec des problèmes qui allaient bien au-delà des hormones et de la gueule de pizza. Ç’aurait été même étonnant qu’il ne se réfugie pas dans les bras doux et réconfortants de la fumée blanche, non ? Il n’oubliait pas pour autant son whisky, dans lequel il piochait à l’occasion.

La première à l’approcher fut Angel, visiblement assez désorientée ce soir pour vouloir s’oublier dans les excès. Daphné était aussi présente, apparemment dans l’expectative. Et Blaise, bien sûr, qui prit place sur son accoudoir comme tout bon félin de grand méchant. Dommage qu’il soit si grand, Drago lui aurait presque caressé les cheveux en éclatant d’un rire dément démoniaque.

Il ricana à la demande d’Angel, et ne put s’empêcher de pouffer franchement à la réponse du dandy qui lui servait de pote. Sans se départir de son rire, il baissa la tête et leva la main tenant la pipe. Dans le vide.

— Faites tourner. J’dois pas être le seul à en avoir besoin de toute façon. Cette nuit, y’a plus de préfet de toute façon.

Il n’y avait que des adolescents, des corps en évolution, perdus dans leur recherche identitaire. Ils n’étaient que des bouts d’humains inachevés, plus enfants mais pas encore adultes, jouant sur les deux tableaux, prenant les avantages et les inconvénients des deux côtés. Ils n’étaient que des êtres dérivants sur les eaux déchaînées de la vie, essayant de ne pas se noyer dans la houle.

Une fois la pipe partie il ne savait où, Drago reprit son verre et ferma les yeux. Un fond de musique continuait à passer dans la salle, assez pour le faire onduler sur son fauteuil. Pour un peu, il aurait presque envie de se lever et de danser tiens. Et pourquoi putain de pas ?

Ayant quand même la présence d’esprit de poser son verre sur le guéridon, Drago se leva en trombe — en rouvrant les yeux quand même — et s’écria :

— Daphné ! Ou Yvain, peu importe… Blaise ou Angel aussi, je m’en fous… Allez ! On danse ! On s’en fout !

Se sentant pousser des ailes, l’héritier Malefoy s’avança jusqu’au centre de la pièce, et s’adressa à tout le monde.

— Arrêtez de faire la tronche ! C’est exactement ce qu’ils veulent ! Buvez ! Dansez ! Bougez-vous ! On va leur montrer qu’on est encore là ! Que les Serpentards ne sont pas morts ! On est toujours là ! On existe merde !

Se laissant porter par une musique qu’il voulait un peu plus présente et un peu plus entraînante, Drago fit onduler son corps espérant bien ne pas rester seul sur la piste bien longtemps.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptySam 24 Oct 2015 - 1:09

Lentement, l’intérêt semblait se détourner d’elle. Elle n’y trouvait aucun regret. Que Malefoy retrouve sa cour, elle en était bien aise. Ce n’était pas comme si sa présente situation lui vaudrait l’éloge de ses pairs. Elle détestait passer pour une gamine fragile. Son reflet dans le miroir l’agaçait déjà suffisamment chaque matin. Ses grands yeux innocents. Son corps fluet. L’absence de formes, de muscles. Ses traits mutins. Depuis son entrée à Poudlard, elle conservait une attitude froide de façon à les durcir. Elle estimait que son attitude compensait son ingénuité physique. Cependant, elle avait hâte de devenir plus féminine, plus adulte.
Les prémisses en étaient bien là. Elle pressentait qu’une fois épaissie, elle trouverait dans une nouvelle crédibilité. Un goût amer en bouche, elle observait la petite bande fumant tour à tour. Pour eux, certainement, elle n’était qu’une gamine. Une gamine faible au point de ne pas savoir tenir debout. De défaillir sans raison.

Yvain s’était lui, rapproché d’elle. Etait-ce un sentiment protecteur, voire un devoir qui le muait ainsi ? Elle ne voulait pas croire qu’il ne s’agissait que de cela. Leur amitié était plus profonde. Et elle n’était pas un lien fraternel. N’est-ce pas ? Ses larmes, témoins de l’irrationalité de sa réaction, le prouvaient. Il tenait à elle . Au point d’en pleurer. De s’agenouiller à son chevet en dépit des qu’en-dira-t’on.
Et elle lui retournait cette affection. Le voir ainsi la sortait de sa torpeur aigre, l’émouvait même. Elle avait, pour le rassurer, sorti un sourire doux comme un caramel. Elle avait même, inconsciemment, porté sa main aux doigts de son aîné.

Elle ne s’en rendait compte qu’à l’instant. Alors qu’il pressait un peu plus sa paume. Le toucher l’irradiait. Une onde remontait le long de son bras, vibrante, électrisant toute sa personne. Mince. Elle avait étreint sa main. Le geste lui semblait tout d’un coup si intime. Ses joues se parèrent d’un coquelicot familier. Mais elle ne pouvait bouger sa menotte pâle et froide. Ni ne le voulait.
“C’est con mais je veux pas…” Alors qu’il cherchait ses mots, le regard d’Harmony remontait lentement de leurs mains entrelacées pour s’ancrer dans les yeux rougis de son ami. “Que tu ailles mal” bégayait-il.

La teinte de ses joues s’intensifiait. A la honte de sa faiblesse s’ajoutait un sentiment doux-amer. Un qu’elle n’arrivait pas à nommer. L’autre, qu’elle ne voulait pas dire - la culpabilité. Elle ne voulait plus le voir ainsi bouleversé. C’était la deuxième fois en une semaine. Il allait mal. Et elle frottait du sel sur sa blessure en l’inquiétant inutilement. Sa voix était un souffle quand elle s’excusait.

Mais il se voulait de l’avoir laissée en plan. De quoi parlait-il ? Soudain, elle se souvint que son illusion n’avait pas été le seul rebondissement de la soirée. Par Morgane… Sa danse, intrusive, lascive, effrayante. Si seulement il avait pu ne pas le lui rappeler.
Même s’il avait l’air sincère, Harmony se détestait à nouveau d’être si… Si quoi ? Si naïve en fait. Elle ne savait pas ce qu’il voulait d’elle. Le regard de l’adolescent vers une bouteille de whisky confortait son idée. Bientôt, il se rendrait compte du point auquel elle était ennuyeuse.

A cette pensée, son coeur se serrait. Et puis la douce voix d’Yvain fut subitement bien proche. Il s’était penché vers elle, murmurant à son oreille. L’odeur sucrée de son parfum, grisante, lui parvenait pour la première fois. Ses lèvres délicates étaient toutes proches.

Arrête. Ôte de ton esprit ces pensées. Calme-toi. Dans un mouvement involontaire, elle s’était également penchée, de sorte que son front frôlait la peau du garçon.
Mais ces trois derniers mots. Il les pensait forcément. L’écarlate de ses joues n’était clairement pas imputable à la remontée de sa tension artérielle. Ou plutôt si. Indirectement. En tout cas, grâce à lui, elle était rétablie. En un sens.
Parce que pour l’instant elle restait muette face à son sourire.

- Je.. Oui…

Heureusement, Malefoy interrompit cette pathétique tentative de réponse. Par deux fois il devenait le héros de sa soirée. C’était presque un comble. Danser. Ah. Comme c’était opportun.
Glissant sa main hors de celle d’Yvain, qui s’était redressée, elle se grattait distraitement la tête.

- Ah ! Vas-y, je vais déjà mieux. Je vais manger un bout.

Elle désignait le cake gentiment apporté par Daphné - qu’elle avait d’ailleurs oublié de remercier, tant elle était attentive à la proximité d’Yvain. Un sourire s’étirait à nouveau sur son visage, et elle retrouvait son air mutin.

- Je t’observerai d’un peu plus loin, cette fois, si tu m’en veux pas. Y’a moins de chance que je te marche sur les pieds, comme ça.

Bordel, Harmony. C’est pas possible. Un clin d’oeil, sérieusement ?
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyMar 27 Oct 2015 - 22:05


   
   
   


La voix de Blaise, nonchalante et taquine comme elle l’avait toujours été, parvenait à peine à ses oreilles. Et pourtant, il venait de s’asseoir juste à côté d’elle, sur l’accoudoir du fauteuil de Drago. Ce n’étaient que des habitudes, que des mouvements et des bruits familiers, mais pourtant ils lui donnaient une impression de chagrin mêlée de résignation – comme si elle n’acceptait pas encore que c’étaient des réminiscences d’un passé avec lequel elle avait tenté de mettre le plus de distance possible, mais qu’un lien subsistait. Un lien ténu qu’elle ne s’était pas encore résolue à couper. Quelque chose l'en empêchait, là où elle n'avait jamais voulu prêter attention, dans cette partie d'elle-même qui refusait ce changement presque aussi brutal qu'une mutilation. Cette facette de sa personnalité qu'elle enfermait un peu plus profondément en elle à chaque fois qu'elle se retrouvait confrontée à cette situation qui la déchirait dans l'espoir de la faire taire, comme elle faisait taire tout ce qui pouvait l'entraver.

Elle la déchirant tant qu'elle ne retint même pas ce sourire qui naquit à la suite de sa dernière phrase, et pourtant il lui faisait mal. La colère qui lui boursouflait le cœur était plus douloureuse encore, mais toujours moins que sa rancœur envers Blaise, envers la façon dont il lui avait parlé au Banquet – elle se sentait si trahie. Alors qu’il aurait dû être celui qui la soutiendrait dans ces évènements qu’elle n’avait jamais désirés, dans ce mariage précipité qui lui donnait la nausée, il avait été le seul à les rendre plus difficile à supporter encore. Et elle ne comprenait pas pourquoi.

Blaise croisa son regard, brièvement, comme ils le faisaient depuis le début de la soirée, comme s’ils ne pouvaient s’empêcher de vérifier quelque chose qu'elle n'identifiait pas. La fumée qu’il lui souffla au visage l’incommoda encore plus, si cela était possible, et Daphné agita légèrement la main pour la dissiper – l’expression de Blaise, qu’elle discerna alors, lui fit regretter son geste ; ce n’était plus tant son regard que sa façon de la regarder qui la poussa à reculer instinctivement. Il rompait leur accord tacite, il la trahissait une nouvelle fois en la contemplant de cette façon, celle qu’il utilisait toujours lorsqu’elle l’abreuvait de demi-vérités – pour lui signifier qu’il n’était pas dupe. Autrefois.

Alors Daphné le regarda, lui aussi – pas du coin de l’œil, mais pleinement, dans une tentative dérisoire de relever le défi qu’elle pensait qu’il lui lançait ; elle ne fuyait pas, cette fois-ci. Elle l’avait déjà fait, il y a longtemps – si longtemps que ce souvenir si brillant et nimbé de la lumière qu'il irradiait ce jour-là lui semblait appartenir à quelqu'un d'autre – pour mieux glisser dans une situation pire encore. Elle était fatiguée de toute cette agitation, de cette colère qui grondait continuellement en elle et qui la dévorait un peu plus à chaque fois qu’elle se surprenait à arrêter ses iris bruns sur la nuque de Blaise.

Et Drago se leva pour danser. Elle l'entendit même l'interpeller, au loin, et se rendit alors compte qu'elle ne parviendrait pas à s'extirper du regard inquisiteur de Blaise. Alors, elle abandonna. Une nouvelle fois.

« Qu’est-ce que tu veux ? » demanda-t-elle avec la lassitude de celle qui avait lutté pendant ce qui avait semblé être des mois, rompant la barrière qu’elle avait instaurée de force entre eux après le Banquet.

Mais être à ce point tourmentée et brûlante d’amertume envers son ami – son meilleur ami, l'une des personnes qui comptait le plus pour elle – pendant sept longues journées, c'était comme s'il s'était passé des années.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyMer 28 Oct 2015 - 15:16

La pigmentation d'un carmin étincelant qui gagnait les joues de la blonde adolescente, piqua la curiosité autant que l'attrait du septième année. D'une certaine manière, sans le dire ni l'avouer à quiconque – et surtout pas à lui-même, fallait pas déconner non plus – aux alentours, il chérissait cette infime impression avec délicatesse.

Les couleurs chaudes sur le visage de sa cadette, donnaient à cette dernière une profondeur étonnante et un charme inattendu. Attirant. Fichtrement passionnant, en fait. Sûrement un peu trop pour son propre bien.

À défaut de savoir quoi ajouter au frêle 'oui' de son interlocutrice, Yvain lui répondit avec un sourire encore plus éclatant. Victorieux. De ceux qui brillent tellement qu'on dirait un lumos incanté en pleine nuit noire dans le placard de Rusard. Ouais. Du vécu de chez vécu.

C'est à cet instant que Drago se leva et se mit en tête de faire bouger l'assemblée de ses sujets. Ah. Ben. Pour une fois que c'est lui qui demandait ça. Un peu surprenant, enfin, pas vraiment. Suffisait de capter, super facilement, la pipe qui partait à gauche et droite. Plus l'alcool. Bon mélange pour foutre le bordel. À essayer.

La voix d'Harmony vint cueillir l'attention soudainement imprécise du jeune homme. Attendez. Elle lui disait vraiment d'aller voir ailleurs, là ? « Oui, enfin... » Elle enchaînait. Merde. C'était un peu vexant de se faire prier à ce point pour dégager. Même si danser était le summum du swag, sa précieuse alliée importait plus... Hmpfh. Peut être avait-elle besoin de repos, après son passage à vide ? « D'accord... »

Cela dit, le Serpentard ne comptait pas lâcher si aisément la proximité de sa camarade. Pas sans un dernier éclat. Celui qui le fit se pencher encore, une nouvelle fois, avec un sérieux mélancolique et sincèrement empreint de tendresse. « … Mais tu restes la seule cavalière que je veux. » Rien que ça. Des mots pensés jusqu'à leur fondation s'il en était possible. Toujours de la guimauve, aussi.

Une autre esquisse de sourire. Une œillade sympathique. Puis il fila presque comme une furie vers la bouteille de scotch. Il en avait besoin, genre, gravement. Balancer une pareille phrase et espérer ne pas se secouer soi-même... Mec, tu t'es un PEU sur-estimé je crois ! Bref. Yvain porta le goulot à ses lèvres et s'arracha la gorge sous le liquide flamboyant. Woaw. Allez. Une pause, puis une autre gorgée. À sec. Oh. Une troisième.

D'une main distraite, il reposa la flasque sur la table. Mieux. La chaleur commençait à envelopper ses membres et titiller son ventre. Sa prochaine destination : la pipe. Argument des puissants. L'opium dans ce qu'il avait de plus absolu. En s'approchant de cette dernière, un petit rire s'échappa des lèvres du fils Gallant. Un amusement vite estompé face à l’inhalation des herbes.

Parfait. C'était cool et inspirant.

Alors, sans s'encombrer de détails, il rejoignit Drago au milieu de la pièce. Et s'abandonna à en déhanché qui en disait long sur son état. Dire qu'il n'en était qu'au début d'une longue soirée de dépravation...

Salazar avait de quoi se retourner dans sa tombe. Le pauvre.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyJeu 29 Oct 2015 - 0:13

A ses côtés, il voyait Drago s’extirper de son siège - ou ne le voyait pas exactement, en réalité - l’alcool annihilait sa conscience du monde; et il ne voyait rien d’autre que Daphné Greengrass, dont il n’avait pas croisé le regard depuis une semaine; et c’était une chose tout-à-fait fascinante que cette jeune fille lasse et éreintée; blême et frémissante dans la lumière opaline de la salle commune.

“Ce que je veux”, répéta-t-il avant, enfin, de détourner les yeux; à son ami qui l’interpellait, il leva son verre dans un mouvement complice; un sourire amusé étiré sur sa bouche; et après en avoir bu le whisky brûlant, il le reposa sur le guéridon. Ses mouvements : de plus en plus flous; gagnés par sa torpeur. Et ses pensées ! Un tissage arachnéen, échevelé, confus.

Il admit, laconique; las: “Vaste question.” Son rictus ne l’avait pas tout-à-fait quitté alors qu’il reportait son attention sur Daphné; “Tu me connais. Je suis ambitieux.”  

La vérité : il était insolent & il était amer. & il était obstiné; ne répondrait pas, par caprice, à son interrogation. Ne répondrait pas, par entêtement, à cette interrogation à laquelle il ne savait pas réellement répondre.
(Que pouvait-il avouer à Daphné Greengrass ?)
Préféra, après un silence bref, attaquer avec la brutalité fiévreuse d’un charognard affamé - avec la violence fulgurante du serpent;

“Et tu es cruelle, Daphné Greengrass.” Déplora-t-il, absolument moqueur, absolument désabusé, avec sur son visage l’expression sournoise d’un gamin qui saisit l’opportunité de commettre une méchante plaisanterie; Daphné Greengrass. Ce n’était pas exactement la sinistre apostrophe Greengrass, que la formule évoquait toutefois, non sans férocité; mais le terme un peu moqueur qu’il aimait à employer pour souligner l’austérité de son amie. À vos ordres, Daphné Greengrass,  articulé avec déférence dans un clin d'oeil complice, dans un sourire espiègle.

S'expliquant d'un air de dérison : "M’offrir une bague le jour de l’annonce de tes fiançailles ?...Vraiment?”   Absolument amusé, car n'était-ce pas amusant ? N'était-ce pas drôle? Cette façon qu’elle avait de l’ignorer et cette façon qu’il avait, semblait-il, de l’écoeurer tout-à-fait par sa présence. Ses lèvres pincées comme à l’attenant d’un corps putride et de son miasme faisandé; d’un monstre terrible et répugnant. D’un bourreau sanginaire.

& s’il était ambitieux & insolent & amer & obstiné, sous le regard sévère de son amie, sous l’influence de l’alcool & de tout ce que Drago pouvait avoir mis dans cette pipe, hanté, soudain, par le banquet de Noël & tout ce que le banquet de Noël avait de tragique, il était, surtout, par le travers de son arrogance crâne, nauséeux.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyDim 1 Nov 2015 - 17:44

Être complètement jeté avait tout de même quelques avantages. Déjà, on pouvait se lâcher sans aucune limite ni filtre d’auto-censure. Ensuite, on ne se rendait pas compte de la situation totalement ridicule dans laquelle on se mettait en se lâchant ainsi. Enfin, on était incapable de remarquer que quasiment personne n’avait suivi. Ou en tout cas, pas dans les amis proches. Il n’y avait guère qu’Yvain qui avait eu le courage de venir le rejoindre. Un courage trouvé dans le fond d’une bouteille et dans la fumée dansante d’une herbe résolument magique.

Se déhanchant sans aucune forme de retenue, Drago se rapprocha de son ami pour le suivre, l’imiter, le tout en se laissant posséder par le démon de la musique. D’ailleurs, il ne put s’empêcher de rire nerveusement en le voyant. Ce mec était sa dose de bonne humeur, son petit anti-dépresseur perso. Même si sa danse toute à l’heure avec Harmony avait été un poil cheloue, il était forcé d’avouer qu’il le trouvait toujours aussi inspirant. Yvain était plus qu’un ami. C’était une bouffée d’air frais.

C’était en ce point précis qu’il était très différent de Zabini, que Drago estimait tout autant. Blaise avait un humour d’une nature toute autre, et un côté balai dans le cul qu’heureusement Yvain n’avait pas. Si Drago avait des petits êtres sur ses épaules, Blaise serait l’ange blasé, et Yvain le diablotin déluré.

Et c’était exactement ce dont il avait besoin ce soir. Ne pas se prendre la tête, rire d’une connerie, oublier tout simplement. Entrant dans le jeu d’Yvain, Drago essayait de temps en temps de capter son regard, aussi embrumé soit-il. Le sien ne devait pas être beaucoup plus clair, mais il était sûr qu’il n’avait pas bu autant que son aîné. Il espérait d’ailleurs que ce dernier ne serait pas malade ce soir.

La musique changea, mais Drago ne quitta pas la piste. Magiquement conçue pour s’adapter aux goûts des gens qui dansaient, elle garda un rythme soutenu. En fait, elle était même plus rapide qu’avant, tant et si bien que Drago ne dansait plus mais sautait d’un pied sur l’autre comme un ressort. Exit la coiffure nette du garçon de bonne famille, il était aussi ébourriffé que l’autre maudit lionceau ! Il s’était toujours préféré décoiffé de toute façon…

Mais soudain, ce fut le drame. Perdant l’équilibre à cause des substances ingérées et de son enthousiasme débordant, Drago tomba et se claqua la tête sur le sol. Il poussa un cri de douleur, immédiatement suivi d’un grand rire incontrôlable. Bon, apparemment tout allait bien ! De toute façon, il n’y avait aucune trace de sang, ce n’était qu’une banale chute… Sauf que Drago ne semblait pas pressé de se relever. Comme s’il trouvait soudainement le sol très confortable. Ah, la jeunesse !
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Harmony K. Sharen
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Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyDim 1 Nov 2015 - 23:13

Alors ça. Drago Malefoy qui les invitait tous à danser - enfin, tous, s’entend, il n’avait bien évidemment pas proposé aux jeunots comme Harmony ; ils n’étaient certainement pas suffisamment intéressants. Ce que cette pipe contenait était définitivement suspect.

Harmony, au lieu d’adopter la mine renfrognée d’usage qu’elle sortait lorsque Drago Malefoy l’excluait, puisqu’encore troublée par l’accès de tendresse d’Yvain et ses excuses, adopta un sourire bienveillant. Elle invita le jeune homme à rejoindre la piste de danse, à s’amuser, tandis qu’elle se remettait de ses émotions. Non pas de la chute donc, mais de celles qu’il venait de provoquer en elle.
Ainsi, elle pourrait se concentrer sur la mémorisation des étapes de l’illusion. Un sujet qui devrait la détourner facilement de ces pensées parasites. C’était… bien plus perturbant, non ?

Enfin Yvain ne semblait pas très prompt à rejoindre Drago. Eh bien ? Harmony perdit un peu de son sourire, perplexe. Yvain, ne pas se ruer vers un potentiel partenaire de danse ?
Et lorsqu’il se pencha à nouveau vers elle, dans une coulée de douceur, ses mots embrasèrent une nouvelle fois les joues de l’adolescente. Interdite, elle tenta tout de même un sourire amusé. Mais l’assurance du clin d’oeil était envolée, elle se faisait à nouveau honte à ne pas savoir se contrôler.

Elle l’observa aller finalement vers les autres et boire quelques lampées de whiskey. Puis… goûter à la pipe. Ah oui.
La mélancolie l’envahit. Un goût âcre chatouillait sa langue. Non, c’était sûr, elle n’arriverait pas à le suivre. Elle ne le pourrait pas. Et il rejoint Drago pour une danse lascive et déhanchée.
Non, l’illusion - la vraie illusion - c’était de croire à cette histoire. Elle le décevrait forcément, n’est-ce pas ? Et puis, elle n’était même pas sûre que ces prémisses de sentiments soient partagés.
Il devait être chose commune de balancer des phrases comme ça aux filles qu’on trouve un minimum jolies - Blaise le prouvait bien chaque jour, alors, pourquoi pas Yvain ?
Elle mâchait distraitement la part de cake, se sentant vide. Futile. Inconsistante.

Elle se rassurait en se disant que, peut-être, il faisait référence au rôle qu’il avait l’intention de lui donner. Il fallait avoir confiance en son cavalier pour mener une danse à bien. Ne pas s’emmêler les pieds. Marquer le rythme de concert. Avancer au même pas. Il la voulait certainement comme alliée.
Et elle, dans sa naïveté adolescente, y avait vu une intention plus intime et personnelle.

Elle tentait de distinguer la valeur relative d’une confiance stratégique - montre d’une estime avérée et fondée - et d’une romance naissante - beaucoup plus floue - et ne savait, en définitive, que penser. Du message confus d’Yvain. Et de ses propres sentiments à son égard.

C’est alors que son regard absent fut ramené à la réalité par la chute de Drago. D’un geste, elle sauta sur ses pieds et posa son assiette. Elle contourna la table basse et s’agenouilla auprès de son aîné. C’était tout à fait prévisible. Mais risquait d’être tout à fait regrettable s’il on apprenait que le préfet des Serpentards s’était brisé la nuque ou quelque autre membre lors de cette petite sauterie - qu’elle, Harmony Sharen, entre autres, avait organisé.

Et puis, Drago n’avait-il pas accouru quand, elle-même avait failli ? Toutefois, Harmony se garda de faire la comparaison. Il était évident que seule elle pouvait être prise de tels tourments - il aurait été incohérent que Drago ait été victime d’illusions, lui aussi : elles ne visaient qu’elle.
Elle avala le dernier morceau de cake qu’elle avait encore en bouche et lui demanda s’il allait bien d’une voix inquiète, mais ferme - elle désapprouvait cette déliquescence indécente, boire à s’en mettre mal, c’était ridicule !

- Ça va, Malefoy ? Tu ne t’es pas fait mal ?

Ses yeux pâles scrutaient le visage du jeune homme, puis balaya son corps qui lui semblait indemne. Pas de sang, pas d’angle bizarre. Ça devait aller.
Heureusement pour lui, elle n’était pas imbibée d’alcool et d’opiacés comme la plupart de ceux qui l’entouraient, et avaient réagi avec un temps de retard. En l’occurrence, cela importait peu, mais s’il s’était fait mal, il aurait été bien content de la trouver là.
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MessageSujet: Re: Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE   Aux douze coups, on oublie ? - LIBRE - Page 3 EmptyLun 2 Nov 2015 - 21:19

Blaise ne lui répondit pas. Pas vraiment. Il détournait le regard, finissait son verre, souriait et s’agitait, engourdi par l’alcool qu’il buvait depuis le début de la soirée. Elle aurait pourtant presque préféré qu’il le fasse pour qu’elle puisse enfin lui extirper les réponses dont elle avait besoin depuis le Banquet. Des réponses sur son comportement, sur ses paroles, sur sa façon de retourner son nom contre elle pour l’insulter. Et pourtant, quelque part, elle ressentait une appréhension étrange et vibrante à cette idée, comme si quelque chose la retenait encore.

Cette inquiétude délicate, brillante et ciselée pour qu’elle ne la perde pas de vue, vacilla lorsqu’il reprit la parole. Elle, cruelle ? Elle n’avait pourtant jamais voulu lui faire de mal. Mais ce n’était pas le pire, non – le pire, c’était l’utilisation de son nom complet, et ce nom qui roulait dans la bouche de Blaise lui faisait mal et ne faisait que lui remémorer, par une association d’idée bien trop macabre, le Banquet et tout ce qui avait pu s’y passer.

La colère se raviva dans ses veines, tendit ses muscles et miroita dans son regard lorsqu’il mentionna le cadeau de Noël qu’elle avait laissé dans sa table de chevet, trop bouleversée pour le garder dans ses affaires. Elle haussa néanmoins les épaules, et répondit avec le plus de détachement possible :

« Un cadeau de Noël est fait pour être donné à Noël, après tout. »

Mais la mention de ses fiançailles, de ce maudit cadeau et son attitude toute entière lui donnait envie de le forcer à lui donner les explications qui lui étaient dues – elle n’était pas assez folle pour espérer des excuses du grand Blaise Zabini, mais était-ce trop demander qu’il montre du remord pour la douleur qu’il lui avait infligée, qu’il lui infligeait encore à ce moment précis ?

Et cette manie qu’il avait toujours eue de l’appeler par son nom complet comme pour se moquer de son calme, du contrôle inébranlable d’elle-même qu’elle possédait – et  qu’il avait réduit en morceaux, des morceaux si acérés qu’elle s’y était coupée. Mais ce soir, ce n’était pas elle qui était en état de faiblesse ; ce n’était pas elle qui était si ivre qu’elle en paraissait ailleurs, nauséeuse, brumeuse. Ce soir, c’était lui qui allait s’y couper.

« Très bien. Puisque tu as l’air d’avoir tant envie de parler, parlons. Mais pas ici. »

Pas au milieu des autres Serpentard. Les scandales, ce n’était pas la façon de faire de Daphné – elle aurait ses réponses, d’une façon ou d’une autre.

Elle se leva pour ne pas lui laisser le choix, mais au moment où elle s’apprêtait à partir, des rires et des exclamations éclatèrent vers la piste de danse, attirant immédiatement son regard de peur qu’il se soit encore passé quelque chose. Drago était au sol, et semblait ne pas vouloir se relever, et le monde se pressait autour de lui comme s’il s’agissait d’un spectacle. D’un sinistre spectacle.

« Attends, je vais voir comment il va. »

Elle fendit la foule, ordonnant aux jeunes de se pousser, et avisa finalement que Drago n’était pas blessé – il était juste tellement ivre qu’il s’était étalé par terre, et riait comme un dément, Harmony penchée sur lui pour tenter de l’aider.

Il n’avait pas besoin d’elle. S’assurant d’une œillade avec sa protégée qu’elle s’occuperait de Drago, qu’Yvain n’était pas loin, que certains autour étaient sagement restés au jus de citrouille et pouvaient aider en cas de problème, elle se tourna finalement  vers Blaise.

Il était là, en face d’elle, sa haute silhouette élégante même dans ce genres de circonstances attirant immédiatement son regard – il attirait toujours son regard, comme si elle s’était habituée à le rechercher partout pour s’assurer qu’il allait bien, qu’il n’était pas encore en train de faire quelque chose d’incroyablement stupide. Blaise.

Elle devait comprendre. Ce qu’elle ne comprenait pas était dangereux pour elle, pour Astoria, pour Rowan – mais ce n’était pas ce qui la poussait à utiliser la situation à son avantage.

« Il va bien. »

Et Daphné entraîna Blaise dans une des salles de travail attenante à la salle commune, se frottant machinalement les bras pour se réchauffer, fermant la porte derrière elle.

***

Elle hésita un moment, laissant le silence s’installer, seulement troublé par les bruits étouffés de la musique. Les lueurs des bougies posées sur la table donnaient une aura étrange à cette pièce qu’elle fréquentait pourtant si souvent, comme si elle en devenait tout à coup mystifiée. Mais ce n’était pas le moment de se perdre.

« Vas-y » proposa-t-elle à mi-voix. « Tu semblais avoir beaucoup à dire. »

Lui d’abord. Elle attaquerait ensuite.

HRP:
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