[Combat] La Lisière de la Forêt

L'heure était venue. Potter, le traître à son sang, cet être si indigne de son statut de Sang Pur, venait d'être repéré à Poudlard. Ils avaient tous été convoqués, tous, sans exception. Le Seigneur des Ténèbres avait décidé de mener une grande bataille contre l'Elu. Et, tous, ils avaient accouru aussi rapidement que possible. On ne faisait pas attendre le Maître.

Ils s'étaient rapidement séparés afin d'attaquer le château écossais sur plusieurs fronts. Ils n'avaient pas eu d'ordre spécifique d'attaque. Phineas savait que certains ne se priveraient pas de faire couleur le sang, même celui d'élèves. Il était certain qu'ils rencontreraient de la résistance dans le château. Ceux là périront les premiers ! La volonté du Maître devait aboutir, il fallait éliminer Potter. Ce dernier mort, la résistance fondée autour de lui s'écroulerait et ils pourraient alors s'imposer comme il se devait. Depuis trop longtemps la société les reniait. Il était temps qu'elle paie. Il était temps qu'ils reprennent la place qui leur revient de droit !

Le co-gérant de Barjow & Beurk s'avançait entre les arbres de la Forêt Interdite, accompagné de ses alliés. Il se sentait enivré. Cette bataille serait décisive, pour un camp comme pour l'autre. Et il ne serait pas dans le camp des perdants ! Sa famille avait déjà payé le prix fort de ce combat qu'était le leur, il était décidé à les venger, il était décidé à aller jusqu'au bout. Rien ne le stopperait ce soir.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, il ressentait à quel point leur arrivée était pesante. Entre Bellatrix qui envoyait des sorts dans toutes les directions, éclatant l'écorce des arbres devant eux, et le Chef des Géants, il était bien entouré. Il rejoignit sa comparse et se mit à lancer des sorts vers l'avant, éliminant le risque d'être attaqué de là.

Le gros de leurs forces était parti en avance pour attaquer le château de toute part. De leur côté, ils refermeraient l'étau et iraient prêter main forte aux autres. L'effet de surprise jouerait clairement en leur faveur. Le château n'était pas préparé à subir une attaque d'une telle ampleur, face à des troupes renforcées après l'évasion récente d'Azkaban. Et puis, les enseignants seraient plus occupés à protéger leurs louveteaux qu'à les stopper réellement.

Bientôt à la lisière de la forêt, Phineas était témoin d'un spectacle d'une ampleur qu'il n'aurait imaginé. Voir l'école de sorcellerie brûler de la sorte était impressionnant. Et c'était bon signe. Cela signifiait que les leurs étaient à l'intérieur ! Les géants et les acromentules n'avaient plus qu'à faire leur travail et leur ouvrir une plus grande brèche pour attaquer le château sur son flan. Son regard fut rapidement détourné du château. Son premier réflexe fut de balancer un sortilège d'explosion dans la direction où il avait perçu le mouvement, ne sachant réellement s'il toucherait quoi que ce soit. Il y avait encore des arbres sur leur route.


HRP - Phineas avance aux côtés de Bellatrix et du Chef des Géants dans la Forêt. Aux abords de la lisière, il jette un sort explosif.

Je suis le Chef des Géants.

Je n'avais pas la tête à rester enfermée, j'étouffais à l'intérieur. Bien-sûr que j'étais heureuse d'avoir terminé mes examens mais mes pensées étaient ailleurs. Non, je n'avais pas la tête à rester enfermée, alors je sortis prendre l'air. Le lac me paraissait bien, il n'y avait pas des masses d'élèves et je pouvais y avoir la paix, oublier un peu mon poste de préfète et avoir les idées claire. Je marchai donc au bord de l'eau depuis une dizaine de minutes, frustrée, pensant à mon père. A la honte qu'il avait jetée sur notre famille. Un goût amer dans ma gorge me fit grimacer et je tournai la tête vers la forêt interdite. Qu'est-ce que je fais ? Je n'en pouvais plus, ma colère montait et j'aurais bien hurlé si je n'avais pas eu une réputation à tenir ; même ici on pouvait me remarquer. Je pris une grande inspiration, gonflai ma poitrine et expirai fortement comme pour me défaire de ma haine.

Un. Deux. Trois coups... Puis enfin huit. Et puis mon cœur qui rata deux battements. Mes oreilles entendirent des bruits que mon cerveau incrédule refusa d'accepter. Les arbres craquèrent et j'entendis des rires ; des rires déments ! Merlin, mais qu'est-ce qu'il se passait !? Quoi que ça puisse être, ça se rapprochait et la réalité prit soudainement des allures de film d'horreur moldu. C'est eux . Je n'eus pas le temps d'agir que je remarquai déjà le château éclairé par sa destruction progressive. Une explosion me fit sursauter et je reportai mon attention sur la forêt, remarquant quelque lueurs ici et là et un arbre qui venait d'éclater. Et puis les pas, lourds, comme si une armée se déplaçait. Ou peut-être était-ce ma terreur qui me perdait.

Sans plus attendre je portai la main sur ma baguette mais me ravisai. Il ne serait pas judicieux de sortir une arme contre eux. Il fallait impérativement que je leur cache ma peur au mieux, aussi je restai immobile et sereine, le menton relevé et le port aristocratique. Tu es une Rosier, fais honneur à ta famille. N'échoue pas lamentablement comme ton père. Le sol trembla davantage et je déglutis avec difficulté, tremblante.

Ressaisis-toi Gabrielle !

Résumé:

Le pull qu'il avait passé par le dessus de sa chemise portait l'insigne de la maison Serpentard ; dans la lumière de la fin de journée, son éclat ondoyait paisiblement. La lisière de la forêt se trouvait tissée de discussions et, occasionnellement, d'éclats de rire qui, dans le début de la soirée, tintaient à la façon d'éclaboussures. Ils résonnaient en échos depuis le parc, qui s'étirait un peu plus loin, dans l'ondoiement velouté de la pelouse.

« Sérieux, Grant, le coton égyptien n'est définitivement pas - » avait-il commencé à l'attention de Charlie, un sourire arrogant étiré sur sa bouche alors qu'il exhalait encore paresseusement des volutes laiteuses de tabac ; ils s'étaient éloignés pour fumer.

Brusquement, il détournait son attention vers le désordre de pas qui déchirait violemment l'accalmie.

C'était les explosions qu'il perçu d'abord ; frénétiques et fiévreuses, elles enfonçaient l'air, fendaient l'écorce épaisse des arbres en moirages étincelants ; en crépitements sinistres ; puis les ramures se brisèrent à la façon d'ossements alors qu'un passage se forait frénétiquement  au travers de la forêt dense.

Finalement, une explosion déchira définitivement la lisière, et sous l'effet de son souffle, la terre noire et poudreuse brûla sa gorge ; il plissait les yeux dans le chaos de la cendre - aveuglé, brièvement. Un sillage paresseux marquait le sol, similaire à l'houache d'un serpent énorme ; l'homme qui en portait le coutre était un putain de géant.

(et l'héritier Zabini se souvenait en quels termes son oncle désignait les géants, le visage froncé par le dégoût comme par l'indicible ; aussi, l'implacable brutalité de son mouvement suggérait que communiquer avec l'individu serait au moins aussi difficile que d'en faire autant avec Bellatrix Lestrange, la tante lunatique de son meilleur ami que l'on pouvait entendre rugir, au travers des cris et des déflagrations. )

Dans un geste machinal, un réflexe fiévreux, il avait porté sa prise sur les épaules de Charlie, qui se tenait dos à lui ; face à eux, Poudlard brûlait. Le château, dévoré en flammes pourpre, offrait un tableau flamboyant, frémissant de hurlements et de scintillations.  

« Charlie », feula-t-il, sa voix rauque alors qu'il se penchait à son oreille, la pressant ; « Charlie, nous ne pouvons pas rester ici » L'alcôve de l'arbre défoncé auprès duquel ils se tenaient à présent, dans le chaos des branchages labourés et des racines écorchées, n'offrait qu'un refuge superficiel au gâchis incandescent.

Il avait extirpé sa baguette de sa poche.

La silhouette de Gabrielle s'offrait bientôt, paralysée de rigueur, à son attention fébrile ; leur camarade se présentait indolemment à la violence qui consumait la lisière. Il cracha, agacé - car c'était ainsi que se manifestait l'appréhension chez lui ; « Qu'est-ce qu'elle fout, putain ? »

Les dernières semaines avaient été lourdes et fatigantes. Si Clemens appréciait beaucoup son travail de stagiaire sous l’encadrement de Minerva McGonagall, son passé d’élève peu studieux l’avait rattrapé à l’aube des examens. Tout autant qu’il avait détesté passer des examens, il avait détesté les écrire, les préparer et les corriger. Pour lui, raturer un parchemin peu précis d’un élève pourtant volontaire et travailleur tenait presque de la torture. La fin de l’année était arrivée comme une bénédiction. Tout comme l’opportunité d’une balade à l’écart du château avec Isolde, qu’il n’avait pu voir qu’au détours d’un couloir ces derniers jours, accablés entre leurs propres examens et leurs obligations de stagiaires.

— Enfin un peu de détente… Sans rire, je suis pas sur de reprendre le stage l’année prochaine. Rien que l’idée de préparer des examens me casse déjà toute motivation pour donner cours.

Il lâcha un rire tout en se massant la nuque. L’Allemand avait adoré enseigner, surtout lors des cours de rattrapage dont l’organisation était beaucoup moins scolaire. Néanmoins, il n’était toujours pas vraiment certain qu’être professeur représentait véritablement sa voie. Ses recherches en métamorphose, pousser les limites de l’animagisme et de la transcendance entre l’humain et l’animal était bien plus… exaltant. Et ce n’était pas pour rien qu’il avait suggéré la lisière de la forêt pour leur promenade. Qui remarquerait un rapace à cette heure, au dessus de la Forêt Interdite ?

— Tu crois que …

Ses mots furent interrompus par un éclat de rire malsain entre les arbres, rapidement suivi par une détonation et plusieurs sortilèges qui les manquèrent de peu. Clemens repoussa sa meilleure amie contre un arbre tout en lui adressant un regard à mi-chemin entre l’étonnement et l’affolement soudain. La dernière fois qu’une sortie légère et amicale avec Isolde avait été dérangée de la sorte, les choses avaient manqué de mal finir. De très mal finir, même. Il osa un regard par delà le tronc, reconnaissant avec un frémissement le regard hagard de Bellatrix Lestrange, que n’importe quel lecteur de la Gazette du Sorcier reconnaîtrait entre mille. Les autres protagonistes de la scène lui étaient inconnus, mais “Danger” était écrit avec suffisamment d’évidence sur leur visage.

Inconnus, sauf un. Une silhouette familière s’avançait vers l’origine du désastre, une élève qu’il appréciait pour son excellence, malgré sa hauteur. Gabrielle Rosier. Par Merlin, que faisait-elle ? La panique pouvait-elle rendre suicidaire, ou était-elle à ce point fascinée par le danger qu’elle ne pouvait qu’aller l’affronter ? Clemens sortit sa baguette et la pointa vers la préfète.

— Protego !

Satisfait de la réussite de son sort, il reprit sa couverture derrière le tronc.

Tout était si normal, quelques minutes auparavant.

Quelques minutes avant l’attaque, le principal souci d’Isolde était la pile de copies qui l’attendait encore dans le bureau de Mme Chourave. L’aspect purement scolaire de la botanique lui plaisait un peu superflu, elle qui préférait largement mettre ses mains dans la terre ou entraîner les élèves dans des cueillettes à travers le parc. Passer ses journées enfermées à corriger des copies ou à passer ses propres examens commençait à la lasser sérieusement. Elle avait besoin d’air, aussi sauta-t-elle sur la proposition de son ami d’aller se balader en bordure de la forêt.

- Moi non plus je suis pas sûre de continuer. J’aime travailler avec Chourave mais… le manque d’intérêt de la plupart des élèves me rebute un peu.

Elle regardait son ami avec un sourire à peine voilé, devinant ce qui l’avait poussé à lui proposer de s’éloigner du château. Elle était toujours aussi impressionnée de le voir se fondre dans sa forme d’oiseau, et toujours partante pour un entraînement au vol. Elle avait bien envie d’emprunter un balai pour lui proposer une course, maintenant qu’il contrôlait mieux ses ailes. Mais la forêt n’était pas à eux ce soir, et un fracas soudain vint bientôt les en avertir.

La détonation arracha un cri aigü et un sursaut à la jeune Allemande. Paralysée un instant, elle se laissa pousser contre l’arbre sans aucune résistance, voyant à peine le regard affolé de son ami. Les bruits sourds qui faisaient trembler le sol résonnaient en écho avec les battements de plus en plus effrénés de son coeur ; mais, la seconde de sidération passée, ses mécanismes de défense entraînés par Quinlan se mirent en branle. Elle respira un grand coup, sortit sa baguette et tourna son regard vers l’origine des bruits.

Bellatrix Lestrange. Un géant. Oh putain.

Elle n’eut pas le temps de voir Gabrielle que déjà Clemens lançait un sort dans sa direction. Sursautant de nouveau, et paniquée à l’idée qu’ils se fassent repérer, elle agrippa le bras de son ami et le força à s’accroupir avec elle derrière le tronc qui leur servait d’abri. S’ils voulaient s’en tirer, ils devaient rester discrets. Mais ils ne pouvaient pas laisser passer les trois attaquants sans rien faire vers le château qui, ce qui fit frissonner Isolde des pieds à la tête, était déjà dévoré par les flammes. Le château entier était pris d’assaut. Elle pensa avec horreur aux élèves qu’elle avait croisés dans le parc en venant, et qui se trouvaient maintenant pile sur la trajectoire de Bellatrix et des deux autres. Elle regarda son ami droit dans les yeux, maintenant sa prise sur son bras ; le priant silencieusement de rester avec elle. S’ils devaient se battre, elle ne pourrait pas le faire en s’inquiétant de le savoir à l’autre bout du château.

- Il faut qu’on trouve un moyen de les ralentir ! murmura-t-elle, contenant le tremblement dans sa voix.

Et puis, ensuite, des renforts arriveraient sûrement... non ?

Phineas venait de faire exploser le tronc d'un arbre, pensant avoir vu quelqu'un. En tout cas, si c'était le cas, il ne devrait plus en rester grand chose après que le chef des géants soit passé par là. A la lisière de la forêt, ils avaient une vue imprenable sur le parc et sur le château. Mais ce qu'ils pouvaient surtout apercevoir, c'était une jeune femme qui se tînt face à eux, ne montrant aucune peur. Cela n'étonna pas Phineas. Il reconnaissait la petite, il connaissait bien la famille pour l'avoir rencontré à de maintes reprises lors de réceptions mondaines. En tout cas, elle ne manquait pas de cran face au danger qui menaçait tout être vivant dans le secteur. Phineas dit à ses acolytes :

- Ne lui faites aucun mal, sauf si elle vous attaque. C'est une Sang-Pur, son sang ne doit pas être versé pour rien !

Alors qu'il fit un pas en direction de la jeune Rosier, un sort termina sa course au niveau de la jeune femme. Quelqu'un venait de la protéger. Aussitôt, Phineas détourna son regard pour le pointer vers la source du sort. Il voyait à peine ce qu'il y avait là-bas. Cela dit, il n'était sûrement pas le seul à avoir vu ce sort. Il espérait bien que l'un de ses acolytes se dirige là-bas pour prendre à revers le bienfaiteur, ou la bienfaitrice, de la jeune Rosier. Mais Phineas n'allait pas rester ainsi les bras croisés. Toujours tourné dans la direction de la source du sort, il fit quelques pas pour s'offrir un meilleur angle de tir sur l'arbre qu'il avait repéré, tout en veillant à ne pas être trop à découvert. Il n'était pas à l'abri d'être pris à revers par un sorcier ou une sorcière embusqué(e) quelque part. Leur attaque surprise allait sûrement pousser les gens à se mettre à l'abri où ils pouvaient et, ici, ce n'était pas les cachettes dont il manquait.

Ce petit déplacement ne dura qu'une fraction de seconde. Il n'avait pas l'intention de rester à découvert trop longtemps. Une fois en place, il se concentra, sa baguette toujours pointée vers la cible. Une chose était certaine : aucune pitié ne serait montrée envers les opposants au Seigneur des Ténèbres. Le petit malin, ou la petite maline, qui se cachait là-bas n'allait pas l'être pour bien longtemps, foi de Beurk ! Il s'écria :

- Confrigo !

C'était un véritable échec ! Il se couvrait de ridicule, dès son premier sort. Il sentait la rage monter en lui. Son sort avait terminé sa course beaucoup trop tôt. Exploser de la terre n'était pas vraiment utile, surtout quand c'était si loin de la cible ! Il hurla de rage :

- Là-bas ! Chopez le petit malin qui se terre là-bas !

De son côté, il s'avança d'un pas décidé vers la préfète, toujours droite. Il serait rapidement près de la jeune Rosier et il pensait que personne ne prendrait le risque de la toucher. Une fois devant elle, il la saisit par le bras et lui demanda violemment :

- Dans quel camp es-tu ? Es-tu digne de ta lignée ?

Le soleil commençait à tomber derrière l'immense château, créant ainsi une luminosité apaisante ; les examens étaient enfin terminés, et la Serpentard se délectait d'avance juste à l'idée de quitter ces murs de pierre devenus oppressants au fur et à mesure que l'année s'éternisait.

Tout de même réticente à l'idée de devoir passer l'été avec son demi-père, elle se réjouissait de pouvoir accorder plus de temps à sa mère ; et à son frère, qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'extirper de son enchaînement d'âneries afin de prendre de ses nouvelles. Elle ne l'aurait jamais avoué, mais parfois, sa présence lui manquait.

Grant reporta finalement son attention sur l'arrogance en personne. Tirant une nouvelle fois sur sa cigarette ─  parce que fumer après une semaine pareille était fortement méritée ─ en extirpant de ses lèvres une fumée blanchâtre, elle fixa Zabini qui annonçait sa pensée sur le fameux coton égyptien. Pourtant, l'italien fut coupé dans son argumentation ; Charlie fronça les sourcils, troublée à l'entente puis à la vue des explosions fulgurantes qui ne semblaient pas si lointaines, observant avec une attention maladive l'écorce des conifères qui perdaient contenance au passage du géant ; et quelque peu paniquée lorsqu'elle se rendit bien compte que l'odieux responsable était bien un géant.

Le chaos atteignit finalement la position des deux vipères ; une explosion plus violente fit valser la poussière jusqu'à eux. Charlie protégea ses yeux avec son bras. Elle toussota légèrement, passant une main alarmée dans sa crinière dorée, alors que son rythme cardiaque prenait une toute autre allure. Elle aurait pu perdre contenance lorsqu'elle se retourna pour admirer leur école à feu & à sang.

Finalement, elle ne put se résoudre à quitter la scène de son regard fiévreux ; car la créature n'était pas seule. Accompagné de l'ancienne occupante d'une des cellule d'Azkaban, Bellatrix Lestrange, plus agitée qu'habituellement ─ enfin, si une telle chose était réalisable, car la folie qui animait son corps était meurtrière.

Alors la réaction hâtive de son camarade de maison fut la bienvenue. Charlie, absorbée par tout ce qui se déroulait, n'avait pas songé à bouger de là. Appréciant le calme avec laquelle il lui intima de se mettre à couvert, la Serpentard le suivit docilement. La presser n'était définitivement pas une bonne idée, et Blaise la connaissait bien trop pour ça.

« Okay. » répondit-elle, car ce fut bel & bien le seul mot qu'elle lui accorda. Encore sous le choc de cette vision cauchemardesque, l'américaine avait bien du mal à se faire une raison.

Les Mangemorts attaquaient Poudlard.

Désormais abrités par le reste d'un tronc, le refuge n'était pas négligeable mais pourtant pas des plus solide. Elle dégaina sa baguette, ne savant pas trop pourquoi en fait. Parce que se battre contre ça n'était pas dangereux mais suicidaire.

« Faut la bouger de là. Elle va se faire exploser la tronche » lui intima-t-elle, toujours aussi fidèle. Mais ce fut un tout autre personnage qui s'activa à prendre sa défense, vite attaqué, tandis que Gabrielle semblait discuter. Puis, une lueur d'agitation traversa ses yeux. « Putain ─ on fait quoi ? » demanda-t-elle, consciente de leur situation.

Ça y est. C'était concret. Il n'y avait plus de retour en arrière possible. Phineas Beurk se présenta à moi et, fidèle à moi-même, je conservai une allure fière et indéfectible. Ma peur se dissipait lentement mais sûrement, il m'avait reconnue, c'était l'essentiel pour le moment. Un sursaut me prit néanmoins lorsque il fut stoppé dans sa lancée ; quelqu'un venait de me protéger. Quoi de plus normal ? Je m’inquiétai cela dit des répercutions que cela aurait pu avoir. Presque aussi vite qu'il s'était tourné, je sortis ma baguette et fit un pas sur le côté, prête à rattraper les erreurs de mon père.

Je retrouvai petit à petit ma confiance en en sentant le bois presque vibrer dans ma paume. Malgré la situation mes pensées allaient à Orion ; est-ce qu'il allait bien ? Où pouvait-t-il bien être ? Il ne fallait pas rester là. Occupe-toi d'eux c'est ta chance, et trouve un moyen pour aller chercher Orion. Un flash partit tout à coup, suivi d'une explosion. Il ne m'en fallait pas davantage pour que je prenne la parole, Bellatrix se lançant déjà à la rencontre de l'élève zélé. Lorsque Beurk m'attrapa le bras je m'en défis d'un geste un peu sec, haussant le menton avec la fierté qui me caractérisait. Comment osait-il me demander si j'étais digne de ma lignée ? Si la situation n'avait pas été aussi urgente, j'aurais sûrement pris la mouche et l'aurais remis à sa place mais là n'était pas le moment - Poudlard nous attendait. « Le principal des élèves doit être dans la grande salle tout comme les professeurs. Laissez-moi vous y conduire, c'est notre chance de détruire les plus coriaces. » Les mots avaient claqué, impérieux, reflets du rang que j'occupais tant au château que dans la société.

Je fis quelques pas sur le côté et attendis que mon aîné accepte de me suivre. C'était la chose la plus intelligente à faire, si les professeurs étaient tous présents au même endroit ils parviendraient sûrement à faire barrage jusqu'à l'arrivée des renforts. Notre plus grand atout était l'effet de surprise et le nombre. Il fallait en profiter le plus possible. Dans l'attente d'une réponse je restai aux aguets, baguette dressée, avant d'enfin me décider à agir. Je ne laissai pas le temps à mes adversaires de riposter et me déplaçai sur le côté avant de lancer à mon tour un sortilège, visant la position de mon bienfaiteur.

« Confringo ! »

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