Isolde Mayer - Boîte aux lettres

" Liebe Isolde,

J'espère que tu vas bien ? Avec notre cursus si différent, on a à peine eu le temps de se croiser depuis notre soirée au cimetière... C'est étrange de se trouver dans la même académie et se voir si peu ! J'ai l'impression que tu es aussi loin que lorsque j'étais de retour en Allemagne et que tu étais toujours à Poudlard. Il est vrai qu'être dans des confréries différentes n'aide évidemment pas. Je ne sais pas ce qui s'est passé de ton côté cette semaine, mais j'ai eu des journées vraiment agitées, les... évènements ont lancé toute une série de discussions et d'autres évènements pour le moins inattendu... Enfin, tout va bien, c'est juste que ce n'est pas du tout la vie que je m'imaginais mener en arrivant à Haveirson. Moi qui m'imaginais déjà comme étudiant sérieux, un jour sur deux à la bibliothèque ! Ca fait au moins dix jours que je n'y ai plus mis les pieds. Il va falloir que je me reprenne.
J'ai pas mal réfléchi cela dit, depuis le soir à Avalon, c'est un peu comme si de nombreuses pièces de puzzle s'étaient mises en place dans ma tête et je commence peu à peu à réussir à relativiser ces deux dernières années. Il était temps, tu vas me dire... J'ai eu l'occasion de discuter avec Luuna quelques instants aussi, ça n'était pas arrivé depuis la rentrée, alors que nous sommes tous deux chez Sinistros. Elle m'a rappelé beaucoup de bons souvenirs de l'époque de Poudlard que je pensais avoir oublié. Ca m'a changé les idées et devine quoi ? Je vais peut-être ressortir mon balai, finalement. Dans l'enthousiasme du moment, elle m'avait convaincu, maintenant, je doute à nouveau, mais je dois avouer que l'idée me trotte dans la tête. Pas question de vous regarder jouer tous ensemble et compter les points sur le banc de touche... Enfin, on verra.

Je t'embrasse,

" Liebe Isolde,

Je suis content de savoir que tu vas bien et je serai vraiment idiot de juger tes réactions comme excessives ! Après ce que nous avons vécu, il est normal et même probablement sain, de se faire du soucis pour sa sécurité. Prends bien garde à toi quand tu rentres du Parker's ! Nous avons eu de la chance d'avoir été présent en groupe et les mangemorts ne s'attendaient probablement pas à un tel accueil. Ca reste quand même un grand coup de dés et je ne tiens pas à revivre une expérience similaire de si tôt... Tu as très bien fait de demander à Lothbrok de te donner des cours supplémentaires, ça ne peut faire de tort en aucun cas. Qui sait ce que l'avenir nous réserve ?

Pour ce qui est des évènements inattendus... Disons que l'attaque a été le coup d'envoi de nombreuses discussions et questionnements, j'ai notamment eu une longue conversation avec Rowan qui a eu des débouchés que je n'aurais pas imaginé. C'est une bonne chose, cependant. Deux jours après, je me suis également retrouvé enfermé avec Megan dans la salle des travaux pratiques. Est-ce que tu peux le croire ? C'est un fameux coup du hasard de se retrouver coincé avec elle vu notre première rencontre mouvementée... La seconde a été plutôt aventureuse également, mais le fait d'être enfermé dans la même pièce nous a bien obligé à discuter et mettre certains détails à plat. C'est vraiment une fille bien, finalement. Sans doute difficile à aborder, mais elle gagne à être connue. J'ai également eu l'occasion de passer quelques instants avec Anna, le lendemain de ma discussion avec Megan, c'était sympa de pouvoir faire sa connaissance, elle m'a dit que vous étiez de bonnes amies. Je comprends pourquoi ! Finalement, tu es la seule avec qui je n'ai pas eu l'occasion de faire un debriefing des évènements.

Tu as probablement raison, je devrais prendre mon temps avant de rejouer. Mais cela commence à me rendre fou. Chaque personne, et je n'exagère pas, CHAQUE personne que j'ai rencontré dans cette foutue académie a réussi à me parler Quidditch. Même Anna ! Je ne sais pas si Rowan lui en avait parlé, mais je m'en serai damné. Enfin... Quitte à ce que ce jeu soit omniprésent dans mon entourage, autant voir si je suis toujours capable de tenir sur un balai. C'est un peu une espèce de rage qui me pousse en ce moment, mais les rumeurs disent que les équipes de confrérie vont bientôt être formées et je ne voudrais pas que ça me passe sous le nez. Quand es-tu libre pour tenter un premier vol ? J'ai sorti mon Nimbus hier et je l'ai remis un peu en état. Il a bien vécu, mais je pense qu'il devrait toujours voler... Soyons fous.

P.S. Je dirais bien à bientôt, mais je ne pense pas me tromper en disant "à ce soir" ?

" Salut Isolde !

On s'est encore plutôt loupés, lors du bal... J'avoue que c'est un peu de ma faute, j'ai été pas mal préoccupé par Heath et Luuna et je ne savais plus où donner de la tête. Si tu as le temps un de ces jours, fais moi signe, je me libérerai uniquement pour toi et on pourra se remettre à jour en ce qui concerne nos histoires ! Je te dois probablement une explication en ce qui concerne Heath, d'ailleurs...

Sinon, je compte enfin sortir mon balai de son coffre la semaine prochaine. Si je veux pouvoir participer aux matchs pour Sinistros, il est temps que je me remette à l'entraînement. Ca te dit de m'accompagner ? Luuna sera peut-être de la partie, elle aussi.

" Liebe Isolde,

Je t'écris en vitesse ce matin avant de partir travailler avec le professeur Fitzsimmons, le guérisseur. Je l'ai rencontré cette nuit par un nouveau drôle de hasard. Je dois avouer qu'avec le recul, je ne sais pas trop comment le juger.
La nuit dernière, je suis descendu à la cafétéria pour m'aérer la tête. Tu sais comme j'aime travailler de nuit, mais là, la frustration était trop importante et je n'arrivais à rien. Je me suis vilainement énervé et Quinlan m'a surpris.
Il m'a apporté le recul dont j'avais besoin et a complètement débloqué mes problèmes. Ca a été une longue discussion, encore plus bien intense que ce que j'avais pu avoir avec Neal. Je suis troublé. Cet échange a été très passionné, tout en restant très honnête. A mille lieues de l'attitude qu'on connaît à ce prof. Il m'a parlé de ses recherches. Ses buts rejoignent les miens et nous avons réalisé que nous pourrions bien mieux avancer si nous travaillions en parallèle.
Je ne sais pas exactement ce que je dois en penser. Je suppose que tu avais aussi remarqué son attitude envers moi aux Trois Balais. Et même si Neal n'a rien dit ouvertement en ma présence, il s'est livré avec des sous-entendus. J'en ai joué à ce moment là, c'est vrai. Sa réputation le précède, mais il a un esprit bien trop intéressant pour l'éviter.
En fait, je n'ai jamais rien vécu de semblable et je ne sais pas comment l'interpréter.
Enfin, je dois filer. Ca m'a fait du bien de coucher ça sur du parchemin.

J'espère que tout va bien pour toi, tu es libre demain midi ? On pourrait déjeuner ensemble, je n'ai pas cours avant treize heures.

Clemens "

[Lettre envoyée via hibou international, Poste d'Avalon]

Mademoiselle Mayer,

Je vous remercie de m’avoir envoyé cette lettre. Je suis moi-même actuellement à l’étranger, mais j’espère rentrer bien avant les vacances de Noël.
J’apprécie votre prévenance, même si je ne peux pas m’empêcher d’être déçu que cette lettre ne fût pas la sienne.

Cordialement,
Pr. Q.C. Fitzsimmons.

Liebe Isolde,


Je suis à Berlin ! Il était vraiment temps que je visite cette ville ! Même si les circonstances qui m’y ont amené sont un peu douteuses, je dois avouer que je viens de vivre deux jours formidables. J’espère que nous aurons le temps d’y aller ensemble, prochainement. C’est une ville très cosmopolite, très ouverte, je suis sur qu’elle te plairait également. J’ai enfin retrouvé ma mère. Outre le fait que j’étais évidemment content de la voir, j’ai compris à quel point tant d’affolement était vain.


Son enquête s’est emballée très rapidement, elle est entrée en contact avec des Oubliators allemands qui tenaient une piste. Ils ont collaboré en secret pour pouvoir infiltrer le traffic, raison pour laquelle elle a trainé à mettre mon père au courant. Sa lettre lui est parvenue deux jours après que je sois parti, et évidemment, ils n’ont plus réussi à me contacter.


Tout va donc pour le mieux, je vais bientôt rentrer à Londres. J’ai malheureusement attiré l’attention sur l’enquête pendant mes recherches, ce qui a mis des bâtons dans les roues des officiels. Je dois donc rester à Berlin le temps qu’ils fassent leurs arrestations.


Cette ville me fascine véritablement ! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle n’est pas du tout affaiblie ou en conflit depuis la chute du Mur. Les gens ici semblent relativiser et prendre la vie comme elle vient. On est loin de l’atmosphère constamment survoltée de Londres. J’ai même un peu de mal à me croire dans l’une des plus grandes capitales européennes.


J’espère que tu vas bien ? Je pense fort à toi,

Clemens


P.S. Le dessin joint est une copie du “Flora Danica”, que j’ai trouvée à Copenhague. Il s’agit d’une plante officiellement disparue, l’Asterine. D’après le Moldu qui m’a vendu la copie, c’était une plante endémique danoise dont les fleurs jaunes, avalées en décoction, causaient un durcissement de la peau. Ca parait fou, mais peux-tu en parler à Neal ? Ca devrait l’intéresser.

[Lettre écrite à la suite de "Charybde, Scylla et Poêles à Frire"]