[Combat] La Grande Salle

JE SUIS YAXLEY !

Il avait senti quelque chose l'ébranler au niveau des côtes, un choc qui s'était répandu du point de contact jusqu'à ses extrémités comme un liquide froid qui venait paralyser son corps, tétaniser ses membres. Les voix et les cris qui emplissaient la pièce s'étaient alors mâtifiés, étaient devenus lointains, comme étouffés sous un drap soyeux qui semblait recouvrir ses tympans et enserrer son corps entier. Il n'avait rien ressenti quand il avait heurté le carrelage de la Grande Salle, quand sa tête s'était posé contre le sol. Il pouvait ordonner à ses yeux de se mouvoir, de capter les moindres événements de la salle mais il semblait frigorifié, congelé, comme retenu dans un gel solide qui bloquait toute perception et tout ordre.

Puis soudain, il avait deviné les bottes frappant près de lui, une formule murmurée et le froid s'était évanoui. Il avait pu bouger le buste, les bras puis les jambes et sa tête avait finalement bien voulu se soulever du carrelage qu'il sentait froid, dur. Les sortilèges sifflaient au-dessus de celle-ci, bien plus audibles qu'ils ne l'avaient été auparavant. Ce n'avait été qu'une pause, un bref répit accordé aux ennemis lors de cette danse funèbre, ce ballet macabre.

Il s'était relevé, avait épousseté sa cape, un sourire aux lèvres. Un sourire qui, sur ce champ de bataille sonnait comme un air de folie meurtrière, une promesse de dessin funeste. Il ne bougeait pas même alors que les baguettes se pointaient sur lui et que les sorts effleuraient sa cape, l'éraflaient, la déchiraient en toutes parts sans même le toucher lui. Balayant l'air et fouettant ses jambes pris dans cette tempête de sorts lancé à son encontre, il s'était penché lentement, avait saisi à deux doigts de sa baguette de sureau. Il y avait quelque chose de surnaturel dans sa façon de se mouvoir, une force extraordinaire semblait émaner de toutes les particules de son corps et dévier les traits qui fusaient en sa direction. Et lentement, il se redressait, mû d'une confiance nouvelle.

Ses yeux avaient rougi, s'étaient injectés de sang, la confiance s'était transformé en colère, la colère, exacerbé par l'humiliation subie en rage. Sa baguette s'était brandi en un geste fulgurant, son regard s'était dardé sur la première personne qu'il avait entendu parler. Une blonde cruche, Lavande... Une blonde qui s'opposait au Lord, aux sorciers, à lui ! Yaxley était sanguin et sanguinaire mais il avait perdu toute conscience, tout esprit, toute once d'humanité qui résidait encore dans son coeur noirci par une Magie voué aux Ténèbres. Il repoussait un sort d'un coup nonchalant de baguette, haussait le sourcil, partait d'un rire dément. Puis il l'avait vu. Sa proie... Sa douce proie... Si chétive mais qui ne cessait de flirter avec la mort et ses serviteurs spirituels. Qui lançait un sort afin de libérer sa prof adorée. Écumant de rage, Yaxley avait alors hurlé :

« ENDOLORIS ! »

La douleur était délivrance. Christ rédempteur, le fonctionnaire masqué apportait désolation et souffrance afin de laver tout espoir de résistance. Il saurait dans quelques microsecondes si le sort avait marché, quand il verrait Miss Brown s'effondrait et demandait pitié, pardon à son nouveau maître. Il fallait réellement vouloir la souffrance de l'autre, et la volonté de Yaxley, en cet instant, semblait inébranlable.

Lavande tressauta, il sentit monter en lui le désir violent de torturer puis la baguette encore braquée sur sa victime, se rendit compte qu'elle s'était juste taper le petit orteil sur un coin de banc dans le feu de l'action... Le genre d'observation qui vous fait perdre toute confiance, aussi surnaturelle qu'elle soit, en somme.

Victoire ! J'avais réussi mon Flagellum sur Rosebury, celle qui avait Stupéfixé un des Mangemorts. Mon sortilège l'avait touché de plein fouet et on pouvait désormais aisément voir les marques qu'avaient fait le fouet invisible. Le sang giclait à plusieurs endroits où un mauvais sourire avait pris place sur mes lèvres. La Poufsouffle m'adressa des paroles, ce à quoi je n'ai pas répondu en tirant méchamment la langue.

Le blaireau tenta de se venger, alors que je m'étais préparée à me défendre mais voilà qu'elle manqua totalement son sortilège où je ne me pus m'empêchée de lui lancer : « Tu représentes très bien ta maison. » J'eus un sourire narquois. Les Poufsouffles, tous des nuls. Je n'appréciais que ma soeur dans cette maison et malgré nos grandes différences, je l'aime et je suis heureuse qu'elle ne soit pas mêlée à cette bataille en espérant qu'elle soit à l'abris et non dehors en train de se battre. Il fallait aussi espéré que Hope l'ait retrouvée...

Alors que nous étions tous debout, les Mangemorts et moi-même, sans oublier Trelawney toujours prise au piège, un oiseau entra dans la grande salle en lançant un chant perçant où je me suis bouchée les oreilles. Un Phénix. Stupide créature, pourquoi s'interpose-t-elle alors que nous prenions lentement le dessus ? L'oiseau se mit sur l'épaule de ma précédente victime avant de quitter la grande salle en se dirigeant vers le hall. C'est ça, dégage sale bestiole, qui avait osé m'insuffler cette douleur dans les oreilles...

Au moins, Trelawney était toujours prise avec un Inferi, en espérant que cette folle dont je n'avais jamais eu comme professeur s'en souvienne par la suite. Puis, la vieille chipie de McGonagall lança un sort de protection. Je savais qu'il fallait faire gaffe. En même temps, Brown manqua de libérer Trelawney du sortilège toujours en cours du Mangemort qui avait été Stupéfixé plus tôt. D'ailleurs, celui avait manqué de peu son Doloris à Brown, celle qui m'avait lancée un Petrificus Totalus plus tôt. Dommage, j'aurais bien aimé la voir payer pour cette humiliation.

À présent, je devais réfléchir sur ma prochaine action et cela, très rapidement. Chaque seconde comptait. Je me suis donc cachée derrière une table afin de souffler un peu.

Résumé:

Statistiques:

Fuite réussie:

Flora avait difficilement dissimulé sa réprobation lorsque sa soeur Hestia avait été répartie à Poufsouffle ; parce qu'elle avait sincèrement voulu se trouver dans la même maison que sa jumelle, mais également, d'une façon un peu plus insidieuse, parce qu'elle savait comme était mal-estimée la maison des blaireaux ; elle savait quels regards courroucés accueilleraient, au sein de la famille Carrow, une telle nouvelle ; et, vraiment Hestia n'aurait-elle pas pu faire un effort...?  

Finalement, elle avait assimilée l'idée de voir sa soeur drapée du noir et du jaune ; avait daigné de rejoindre sa table, parfois ; et, souvent, elle y avait croisé Lucy Rosebury.

« Adorable », définitivement - mais « discrète », et peu assurée. Ruisselante de cruor, ensanglantée, le courage l'avait pourtant rendu fiévreuse et fière, triomphante de confiance d'une façon que Flora admira alors qu'elle même peinait à détendre ses muscles tendus - à faire cesser le bourdonnement qui battait ses tempes. Le Phoenix ne s'y était pas trompé ; il s'était posé sur elle, à la façon d'un augure mystique, avant de leur offrir son chant.

Si Flora avait machinalement pressé la paume de sa main contre ses lèvres, écoeurée, lorsque les chairs putréfiées de l'Inferi s'étaient consumés devant elle, elle repoussait bientôt les mèches blondes de son visage d'un air résolu; enhardie par le discours de leur professeur. Lorsque Lavande s'extirpa de son égide protectrice pour s'offrir aux mangemorts, elle tressaillit ; et quand le sortilège de son assaillant échoua, et bien -

oh, elle ignorait quel visage se trouvait dissimulé sous le masque niellé ; et peut-être était-ce Amycus, après tout, l'oncle qui s'était assuré la complicité de ses parents dans l'accomplissement de ses desseins profanes. Le port de ses épaules gracieux, emprunt de rigueur & la bouche souriante, pétrie bienséance, de discipline et règles de savoir-vivre complexes et assimilées méticuleusement, elle avait toujours été la courtoise et amène princesse de la famille Carrow, sa dépositaire officieuse lorsqu'il avait été décidé, dans l'échange haussements de sourcils méprisants, que sa soeur Hestia n'était pas à même d'endosser l'héritage parental, gangrené, expirant et morbide.

Pourtant, animée par le dégoût indicible que lui inspirait le chaos, par la rhapsodie languissante du phoenix, par l'implacable ferveur de la directrice de maison et de ses camarades, elle ne se souciait plus de l'identité de l'individu écumant de rage qui se trouvait devant elles, lorsqu'elle siffla en gagnant les côtés de son amie Lavande  ; « Incarcerem. »

Entre ses doigts, la baguette d'aubépine demeurait frémissante ; et à la façon de fêlures insidieuses, il subsistait encore dans sa voix une hésitation.

Le sang cognait avec une fermeté douloureuse dans ses tempes. En continue. Bousculé – ou entraîné – tant par les regrets que l'impératif de la situation. Ils devaient se rendre à Poudlard en urgence ; n'était-ce pas les mots qu'il avait déployé face à l'incompréhension soudaine de Megan ? Face, ensuite, à la véhémence somme toute logique de son regard ?

La marque du Seigneur des Ténèbres brûlait ardemment son bras – avec une vigueur difficile à négliger par sa conscience. L'ordre était tombé ; les derniers obstacles devaient tomber. Rowan l'avait refusé. Freya aussi. Ils s'étaient alors enfuis sans perdre une seconde vers Haveirson, pour y trouver Megan. Amaranthe. Ils savaient la première nommée liée aux Phénix.

L'ancien Serpentard posa brièvement son regard sur le visage de son amie d'enfance ; dès leurs premiers aveux, elle s'était rangée à sa proximité. Contrairement à la blonde tempétueuse, elle lui pardonnait – où, tout du moins, elle se refusait à le condamner. De toute façon, ils n'avaient guère le temps.

Ni une, ni deux, les deux étudiants s'étaient abrités sous la cape d'invisibilité de la rouquine. Avec lenteur, ils avaient progressé dans l'enceinte de la bâtisse jusqu'à parvenir à la Grande Salle. Le paysage désolant de l'endroit attira ses iris pâles et troublées quelques secondes ; avant qu'il n’aperçoive Lucy Rosebury. En sang. Une rage primaire s'éveilla et s'ajouta à la culpabilité de sa chair.

Un mouvement. Une décision. Dès qu'Amaranthe s'extirpa de sa protection, le jeune aristocrate tendit sa baguette dans la direction de Fergal Prendergast. La férule d'orme tremblante d'une ondée déconcertante ; cette bataille serait son dernier combat auprès de Rowan.

Pourvu qu'il dépassa les appréhensions de l'instant ; car son empathie souffrait des douleurs de sa protégée. « Waddiwasi ! »

Résumé:

Statistiques:

Sortilège lancé:

Bien a l'abri derrière la protection magique de McGonagall, Trelawney observait tour à tour les Mangemorts et son propre camp. Après le passage éclair du sublime phénix dans la Grande Salle qui avait remis du baume au cœur aux professeurs et élèves présents qui se battaient contre les personnes masquées qui avaient investi le château, la professeur de divination avait vu avec horreur deux jeunes filles présentes aux prises des MM. Et ils avaient osé se servir de sorts interdits, sur des enfants en plus ! Qu'elle détestait ces infâmes personnes.

« J'espère que vous avez honte de vous ! Battez-vous à la loyale, sombres crapules !  »

Bien évidemment, le fait qu'elle soit toujours perchée dans les airs, son déjeuner menaçant de se frayer un chemin hors de son estomac n'accroissait pas sa crédibilité. Que nenni. Mais il en fallait beaucoup plus à Trelawney, furieuse, pour se taire. Elle eut une légère absence, les mêmes que celles qu'elle avait quelques secondes avant de prédire une fois de plus la mort du sorcier Harry Potter et quand elle revint à elle, elle lança un regard mauvais à la sombre rangée de vêtements noirs qui leur faisait face.

« Ce soir... Ce soir, avant que l'astre lunaire ne commence même sa chute pour laisser sa place au soleil, le sang coulera. Le Seigneur des Ténèbres se repliera dans la noirceur avec le peu de partisans qu'il lui restera... Attention... à... la... lune. »

Jetant un froid sur la salle et fidèle à sa réputation, la prédiction du professeur Trelawney était lancée. Quelques minutes après, deux personnes firent leur apparition dans la bataille, Sybille reconnut les anciens élèves de Poudlard : Amaranthe Aislinn et Rowan Westminbrook, aujourd'hui membres de l'Ordre du Phénix aux dernières nouvelles. D'abord le phénix ensuite l'OdP... Un sourire se forma sur les lèvres sèches de celle qui jouait au cochon pendu depuis tout à l'heure et alors la situation ne lui sembla plus sans issue.