[Combat] La Grande Salle

La froid sous la peau alors que les larmes ne cessent de couler le long de mes joues. J'ouvre les yeux quand Lilianor crie mon nom, ma blonde est là. Elle me prend dans ses bras ce qui me fait stopper le sort que j'avais lancé sur Rowan. Lili lève sa baguette, et je me tourne en même temps dans la direction de nos opposants. Non.
Lili lance le même sort avec plus de force encore sur Lucy, non... Non. « NON ! » Je souhaite me ruer vers ma protégée, ma marionnette... ma chose qui a pourtant tant d'importance pour moi.
C'est donc ça : l'amour.
Le sort la touche alors qu'un autre m'enserre et me propulse au sol. Je me débats de toutes mes forces, et pourtant je n'ai pas mal, je n'étouffe pas... Non j'ai mal ailleurs, mon ventre se tord dans tous les sens alors que mon cœur est prêt à bondir hors de ma cage thoracique. « Lucy ! Lucy ! Lâchez moi ! Libérez moi, vermines ! LUCY ! »

J'entends malgré le brouhaha de la pièce, son corps tomber sur le sol dans un bruit sourd. Je n'ai pas su la protéger, je n'ai pas su tenir mes promesses... Je n'ai pas su être une bonne amie. Je n'étais pas une amie, je n'étais qu'un bourreau... Je l'ai trainée dans la boue, je n'ai pas cessé de la ruer d'insultes et pourtant elle m'a toujours été loyale. Malgré les liens étroits qui me gardent au sol, je tourne doucement la tête sur le côté et je vomis le peu de chose que j'ai dans le ventre mêlé à la bile.
Je me rends.
Je ne peux pas me battre si je dois tuer ou torturer ceux qui me tiennent à cœur. Je ne peux pas...

Je ne dois pas être le monstre qu'elle a cru engendrer. Je ne dois pas lui donner raison... S'ils se battent avec ferveur contre le Seigneur des Ténèbres, c'est qu'il n'est pas si bon que ça... Si ?
Un mal de crâne me vrille la tête, pourquoi être venue chercher Lilianor, hein ? Je me débats toujours contre les liens qui m'étranglent à moitié : « Lili ! Lili, je t'en prie, va-t-en ! Fuis, va ailleurs. Je... »
Je tourne doucement la tête vers l'homme que j'ai blessé, la femme qui m'a attaquée et Lucy évanouie... Malgré les larmes, le vomis au coin des lèvres, je crache, je postillonne : « Je me rends ! Je me rends ! Sauvez la c'est tout, je vous en prie... Sauvez la. Je donnerai tout, tout, mais sauvez la. »
Je me mets à pleurer sans plus pouvoir me retenir.

Il lui fut nécessaire d'étouffer son cri dans la paume de sa main ; les insectes se pressaient contre sa peau dans un cliquetis humide, similaire à un essaim nébuleux. Très vite, ils gagnaient la courbe opaline de sa nuque, puis bientôt son menton ; se glissaient dans sa chevelure blonde, que le chaos des luttes avait échevelé ; s'insinuaient dans les plis du drapé de son uniforme poudreux de poussière.

Si le sort n'était pas violent, il demeurait avilissant ; dégradant ; elle avait pâli, pétrifiée, crispée et de nouveau gagnée par ses angoisses, qu'elle s'efforçait de méticuleusement réfréner jusqu'alors - les marbrures de l'eczéma sur ses épaules, les brûlures sur ses omoplates, l'acidité de l'effroi dans sa gorge comme autant de morsures assénées a la jugulaire.

Elle avait détourné le regard des mangemorts, alors, quoique leurs rires ne cessèrent de résonner au travers des cris qu'après l'arrivée brutale d'Alastor Maugrey : son rugissement satisfait s'associait du bruit des os que l'on brise.

Sur sa baguette taillée dans l'aubépine, les doigts de Flora s'étaient empourprés : comme une plaisanterie, ils portaient toujours un vernis impeccablement appliqué, un rose pâle lisse et brillant dans la lumière crue.

« Evanesco », murmura-t-elle finalement, sans plus maîtriser le frémissement de sa voix ; brièvement, pour contenir son dégoût indicible, elle avait fermé les yeux sur le gâchis terrible de la Grande Salle - le nom de Lucy était psalmodié avec horreur ; l'héritier Westminbrook, ce prince altier qu'elle avait souvent, toujours, pensé intouchable, à la façon d'un mythe immuable,  se trouvait affligé d'un sort terrible ; et elle entendait celle qui le lui avait asséné offrir son repentir, dans une supplication aussi douloureuse qu'un crissement. Les pleurs étaient ceux d'une jeune fille et leur écho était cruellement obscène de vulnérabilité.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le fourmillement avide des insectes sur elle avait cessé - le regard qu'elle adressait à ses assaillants, alors, était brûlant d'amertume, animé par l'affront de sa vanité froissée : si elle tremblait toujours, elle s'efforçait de maintenir droit le port de son menton. Oh, elle avait été répartie à Gryffondor, après tout ; et il s'agissait bien de l'audace, qu'offrait son expression.

De nouveau, il avait senti ce froid insidieux prendre lentement possession de son corps, de son esprit et le figer. Encore une fois, on lui était venu en aide. Le Mangemort fulminait, écumait de rage, ne cessait de monter en colère. Il avait, d'un geste sec, remonter les manches de sa robe de sorcier puis brandit sa baguette. Il avançait dans la Salle, entre les sorts fusant et les cris de douleur, les plaintes sinistres, les formules hurlées dans l'angoisse, la peur, les pleurs, les larmes et la souffrance.

Tout ce qui l'avait placé au dessus de tout il y a quelques minutes, sa confiance surnaturelle, son assurance extraordinaire, tout s'était évanoui, avait croupi dans un coin sombre de sa tête, avait muté en quelque chose de bien plus ténébreux, quelque chose de terrible. Yaxley sentait une chaleur vive s'insuffler dans chacune des parcelles de son corps et lentement voir la colère pénétrer sa chair et le transformer en une créature immonde, une bête sauvage guidé seulement par un instinct primaire, des pulsions primitives d'un âge oublié. Tout ce qui faisait qu'il était homme venait de s'évanouir. A la place, seul résidait sa colère. Une colère noire, furieuse, rageuse, cruel, féroce, meurtrière prometteuse de souffrance et de douleur pour quiconque se mettrait sur le chemin de ses propres objectifs ou bien ceux de son Lord.

Et à cet instant même, Elle avait demandé de l'aide, un répit, de la pitié. Il n'y avait pas de pitié sur le champ de bataille. A cette pensée, Yaxley ne sourit pas même. Le rire est le propre de l'homme, même des plus cruels, mais en cet instant, le fonctionnaire n'était plus qu'un monstre hideux suivant ses désirs meurtriers. Il esquissait un pas, en ferait un exemple. On n'abandonne que d'une manière le club des gentlemen au service du Seigneur des Ténèbres, et cette manière était particulièrement expéditive. Pas de fioritures, ni d'administration, la mort frappait à coup de baguette avant que ne soit signé l'acte de démission. Mais avant ça, il la torturerait. Nul sourire, pas même un aboiement carnassier au vu du carnage qui arrive.

Un corps se met entre lui et elle. Saisit son bras, lui crie quelque chose, une insulte. Un coup de pied dans l'aine, le corps de l'élève tombe au sol, gémissant de douleur, agenouillé. Un Né-Moldu. Yaxley le regarde, froid. L'autre continue à maintenir  sa main. Il y a bien des façons de mourir autre qu'un sort. Le couteau que vient de planter le Mangemort dans la carotide de la masse inerte qui s'étale morte à ses pieds en fait partie.

Enfin, Yaxley se tourne et avance vers la jeune femme. Alycia... Elle lui tourne le dos et sursaute quand elle sent une baguette se coller contre sa tempe.

« (murmuré) Traîtresse ! Ta mort sera lente et douloureuse pour avoir osé te mettre sur le chemin de sorciers purs. (clamé à la salle) Voyez ce qui arrive lorsque vous vous dressez face au Seigneur des Ténèbres ! ENDOLORIS ! »

Marionnettiste pantin, le corps se cabre alors que la douleur commence à lentement faire chanter la victime de sa voix frêle, chétive...

Enfin ! Enfin libérée du sort de lévitation de ce maudit Yaxley, Trelawney remit les pieds sur la terre ferme, sa chère baguette lui revenant... Et avec elle, le pouvoir de se défendre, d'attaquer à son tour la rangée grouillante de Mangemorts. Le professeur de divination remercia d'un geste de la tête Charlie Weasley qui venait d'arriver et de la dégager de l'emprise du Levicorpus. Elle pouvait enfin se jeter corps et âme dans la bataille. Toujours à l'abri derrière la barrière de protection de sa collègue, elle avait vu avec horreur la petite Lucy Rosebury subir à nouveau les affres du flaggelum que Zyskowsky lui avait lancé. Lilianor était une élève de Poudlard, elle croisait Lucy tous les jours, comment avaient-ils pu, tous, en arriver là ?

Une autre élève de Serpentard déchira le silence d'un hurlement. Implorant qu'on sauve Lucy, en échange, elle se rendait. Alors, Sybille su exactement ce qu'elle allait faire, elle ne cautionnait pas que des enfants soient blessés dans cette bataille qui ne concernait pas des personnes aussi jeunes. Seules deux élèves de Poudlard étaient dans le camp adverse : Alycia et Lilianor. La première rendant les armes d'elle-même, le sort serait donc destiné à Zyskowsky. Celle qui aimait tant prédire l'avenir pouvait prédire ce qu'elle allait faire actuellement : empêcher Lilianor de continuer à se battre sans pour autant la blesser. Et pour cela, elle avait le sort qu'il fallait.

Elle s'élança hors de la bulle de protection qui lui avait offert la sécurité il y a peu, baguette brandie sur la jeune verte et argent blonde et lança « Bloclang ! » Priver la jeune fille de la parole l'empêcherait de lancer des sorts. C'était là le moyen le plus doux qu'avait trouvé Trelawney pour protéger la jeune élève. Avec une pointe de regret, elle observe son sort rater alors qu'elle est sortie de la bulle de protection juste pour le lancer...

À ses côtés, il devinait la force des derniers élans de sa jeune cousine ; de l'intrépide et tremblante Lucy Rosebury. Qu'ils ratent leurs sorts, par quelques élans incertains du destin, soit. Tant qu'ils luttaient ensemble ; tant qu'ils se dressaient face à la corruption miroitante des ténèbres.

Trahison. Indigence. Fergal Prendergast s'apprêtait à l'affronter pour son revirement. Toutefois, ce n'est pas de lui que le coup attendu se manifesta. Il vint plutôt d'une adolescente gracile ; à la chevelure d'un ocre sombre et impétueux. Une nymphe vindicative ; sauvage ; guerrière. Son élève. McWood.

Flagellum. La morsure du premier impact lui fit serrer les dents. Le second, répété avec une précision lancinante, s'insinua dans sa chair et le fit trembler. Endurer. Le troisième, incisif, marqua sa peau de coupures variées et souffreteuses. Parallèlement à la douleur qui couraient sur son corps, des larmes agiles quittèrent ses yeux – inlassablement fixés sur la silhouette de sa juvénile tortionnaire. Rowan frémissait ; le souffle aussi court que les battements de son cœur. Mais il resta digne. Il ne cilla pas.

Il affronta la charge tel qu'il se devait de le faire. Lui, plutôt que Lucy. Lui, plutôt que les élus de son empathie. Droit. Fier. Impérieux. En dépit du sang qui glissait sur ses étoffes ; du pincement maladif de ses lèvres et de ses doigts sur l'orme craquelé ; du sel piquant et coulant dans son souffle.

Un autre Flagellum.

Le sortilège fusa ; frappant de plein fouet ce qu'il savait être sa proximité immédiate. Amaranthe ? Lucy ? L'ancien prince de Serpentard n'eut guère besoin d'attendre. La magie qui rongeait ses plaies chancela et s'éteignit dans un hurlement. Dès lors, il sût. Lucy. Son propre sang ; réduit au néant. Pourquoi ?

Les iris céruléennes de l'aristocrate, tourmentées par un mal novateur et sirupeux, se portèrent sur la blonde. Zyskowski. Comment ne pas connaître l'oiseau de mauvaise augure que ses espions s'étaient empressés de nommer ? Zyskowski. Le visage déformé par une émotion somme toute détestable ; les traits aisément comparables à ceux de ces femmes errantes et vaines, au pucelage mité par l'indécision d'une vie médiocre. Ni suffisamment douée pour devenir quelque chose ; ni suffisamment mauvaise pour s'évertuer à rendre l'âme. Existant et évoluant dans un entre deux. Rongée par les ombres ; la faiblesse ; la décrépitude ; la laideur. Zyskowski. Un nom gravé dans de noirs desseins.

Rowan tourna le regard vers sa cousine. L'infante inconsciente. « Lucy... Chair de ma chair, sang de mon sang, bats-toi. » Il murmurait. Lent. « Je t'en prie. » Déjà ; tout s'enchaînait une énième fois.

Un regard vers Amaranthe. « Pitié, mon amie... » Puis Yaxley se vengea sur son élève. L'héritier Westminbrook cilla. Il refusa la haine. Il accepta l'amour. Les membres douloureux, il vint se positionner au-dessus d'Alycia. « Je ne vous abandonnerai pas, McWood. » Sa férule se leva vers le vieil attaquant. « Ni dans le sang, ni dans la douleur. Expelliarmus ! »

Résumé:

Statistiques:

Sortilège:

Elle était cachée sous l’une des tables, effrayée, dépassée. Au dessus les cris. Les fracas des sorts échoués sur les murs meurtris. Qu’est-ce qui ce passé depuis quelques minutes ? Quelques heures ? Etait-ce un jeu ? Une simulation ? Elle avait eu sa réponse quand un corps s’écroula au sol, inerte, les yeux grands ouverts. La dernière expression de ce regard, l’avait tétanisé sur place. Par chance, elle était petite. Elle s’était glissée sous les tables et passait facilement inaperçue. Elle bougeait quelques fois, esquivant des zones de combat, ou les tables avaient finis fracassées, éventrées par des sorts échoués de-ci de-là.

Puis le corps de cette fille de Poufsouffle s’était écroulé. Sa poitrine se soulevait encore, elle était vivante, mais pour combien de temps ? Bien que terriblement terrifiant, ce fut justement cet acte ignoble qui poussait la petite gryffondor de onze ans à sortir de sous son abri de fortune. Armée d’un couvercle de plat qui ornait alors la table avant l’attaque, Sali et dépossédé et de ses mets, elle inspira une profonde bouffé d’air frais avant de se mettre à découvert. Elle sauta debout sur un des bancs bancals qui tenait on ne sait comment encore sur ses pieds, et courru. Courru encore, sous les sorts qui fusaient et d’un bond, elle sauta.

Sa cible, elle ne l’avait pas choisi au hasard. C’était une serpentarde, bien plus âgée. Lilianor qu’elle s’appelle. Un beau prénom pour une peste comme elle. C’était elle qui avait fait ça à la poufsouffle. De sa petite taille, elle se retrouva le dos de la jeune fille, les jambes enroulés autour de la taille de la verte et argent, s’agrippant avec force d’une main autour de son cou, alors que l’autre frappait fort la tête avec le couvercle de plat. Maladroitement. Parfois le couvercle glissait, parfois il atterrissait sur son visage avec force. Et tout en lui assénant des coups, elle s’écriait « Prends toi ça pouffiasse ! Tiens ! Tiens et Encore ! Bouffe toi ça ! Et encore ça ! ».

Le couvercle finit par lui échapper des mains. Sans se laisser démonter, elle lui tira sa tignasse avec force en arrière "Crève bouche ouverte, connasse!" avant d’ouvrir grand la bouche et de mordre l’oreille de la jeune fille aussi fort qu’elle le put, par rapport à sa posture. A défaut d’avoir une arme entre les mains, elle faisait avec ce que la nature lui avait offert.

Tout n'était plus que souffrance. Une douleur sourde, vive qui venait avec plaisir se rappeler dans tous les os, tous les muscles, tous les nerfs, les tendons, les organes de Yaxley. Les craquements des tables et des chaises qu'il avait traversé s'était mêlé à ceux que produisait son corps. Il n'avait plus su différencier ce qui cassait autour de lui ou bien au sein de son propre corps dès qu'il avait ressenti le souffle chaud de ses membres transis par la torture qu'était de bouger. Rester immobile serait si facile, si simple, quitter la réalité souffreteuse des combats et des sorts volant au dessus de sa tête. Quitter les morts, les blessés, la fille qui venait d'exploser, le Né-Moldu qu'il avait froidement planté, l'autre jeune fille abattue par sa propre amie, laisser la douleur gagner tous les fragments de son enveloppe charnel sonnait désormais comme une délivrance comme une autre. Les images de la bataille, si horriblement nettes, contrastaient douloureusement avec la vision floue qu'était devenu celle du Mangemort après le choc. Les silhouettes et le décor se mélangeaient confusément dans des couleurs ternis par le voile rouge qui recouvrait son regard. Il tâtonna autour de lui, à la recherche d'on ne savait quoi... Sa baguette. Lâcha un cri de douleur. Un éclat marron était figé dans son épaule, elle-même formant un angle étrange. Le bois de la table avait lacéré ses côtes, ses genoux, et finalement, avait fini par percer un trou sanguinolent dans sa chair. Son souffle n'était plus qu'un râle. Il tremblait... Un sorcier sans baguette était un sorcier mort. Cette pensé l'inspira suffisamment pour que bon gré, mal gré, il commença à ramper vers là où il pensait avoir vu sa baguette s'envoler.

Satané Maugrey... Il le savait dangereux, sans conteste plus dangereux que n'importe lequel des guignols qui hurlait dans cette salle. Yaxley continuait de ramper, sentant peu à peu son corps s'habituer à la douleur et sa vue revenir. Les élancements de son épaule gauche, quant à eux, ne cessaient de faire blêmir son visage dès qu'il essayait de la mouvoir un tant soit peu. Et enfin, il la vit... Sa baguette, le long d'une des tables qui avait servi plus tôt de rambardes aux élèves. Il n'avait pas à se soucier d'une attaque, il était à couvert désormais. Il s'en empara, la serra contre son corps meurtri et continu son avancée lente, douloureuse, laborieuse jusqu'à la Grande Porte. Yaxley avait de cela de bon qu'il savait quand il fallait se retirer, et en cet instant, le déroulement de la bataille et le surnombre effarant des membres de l'Ordre n'annonçait rien qui vaille. Tout n'était plus qu'angoisse.

La blonde qui s'était posté à ses côtés au début de la bataille était agenouillé et pleuré. Désormais, il la comprenait. Tout n'était plus que folie. Autour d'elle, le combat continuait. Il se releva, s'appuya contre le mur, recroquevillé sur lui-même, ployant sous le fardeau qui était devenu le sien, cette torture qui le lancinait sans cesse. Il posa sa main avec une douceur presque dérangeante tant elle semblait inadapté dans cet amas déraisonné de corps et de hurlements.

- Viens là, petite, on part. On est pas assez, on va rechercher des renforts, gagner cette bataille puis délivrer tes parents.

Tout ça allait décidément beaucoup trop loin. Le sang d'une première année de Gryffondor décorait à présent les murs du château et certaines personnes dans la ligne de mire des éclaboussures. Horrible.. Même si Poudlard gagnait la bataille, il n'y avait pas moyen de fêter l'évènement, les esprits seraient profondément marqués. Un meurtre, voilà ce que c'était. Un terrible meurtre sur une enfant. Tout était beaucoup trop noir ici pour Trelawney qui sentait un poids en travers de sa gorge, elle n'avait pas su protéger la vie de cette fille et n'avait même pas prédit cette terrible scène. A quoi servait-elle donc au milieu de cette bataille ?

Secouant la tête, le professeur de divination se força à reprendre ses esprits et à se concentrer. L'heure n'était pas à l'introspection, elle se devait de se battre, encore plus maintenant, pour honorer Gwendoline, si les Mangemorts gagnaient, cette pauvre élève serait morte pour rien. Et ça, Trelawney ne pouvait le permettre. Du coin de l'oeil, elle vit Yaxley aux côtés de Lilianor Zyskowsky, lui intimant de fuir avec lui. C'en était trop pour la collègue de McGonagall qui pointa sa baguette, dans un accès de rage, Yaxley en plein dans son viseur. Il allait rester. Il n'allait pas s'en sortir comme ça. C'était hors de question. Hurlant presque l'incantation, Trelawney pria mentalement qu'il marche.

« Incarcerem !  »