Fête de la Saint-Valentin 1997

Il ne releva pas la remarque de Skyler. Car il n’était plus nécessaire, après tout, de relever la remarque de Skyler. Il avait détourné les yeux de Daphné Greengrass et de Rowan Westminbrook - le goût du punch dans sa bouche, où l'amertume de l'alcool avait été noyé dans le sucre doucereux d'un sirop fruité.
Les recommandations du jeune homme lui arrachèrent un sourire narquois - il ne prit pas la peine de feindre l’innocence alors qu'il acquiesçait dans un haussement d'épaules paresseux, avisant la jeune fille qui lui avait été désigné – Jessica & ses « yeux d'agathe » ! Dans la foule, il distinguait mal ce visage qui ne lui était pas familier ; « Évidemment. Merci, mec.» Puis, alors qu'ils écopaient leurs  verres l'un contre l'autre, il ajouta ; « au fait, Skyler – tu ne portes pas si mal le pourpre. »

Bientôt, à l’apostrophe de son prénom déchiré il corrigea machinalement, un peu froissé ;

« Blaise »...s'apaisant pourtant en détournant les yeux sur le médicomage qui se joignait à leur trio, fébrile et enthousiaste ; emprunt de cette bienveillance chaleureuse que Blaise lui avait très rapidement associé ; son corps vigoureux, guindé d'un corset. « Quinlan », le salua-t-il avec obligeance; « Je ne pense pas - je veux dire, à moins que tu sois une “jeune fille” - et tu as beau porter la jupe à merveille, j’en doute, mec. Pourquoi, tu cherches un Serpentard ? Tu as demandé à...»

Mais Yvain se trouvait près de lui. Flamboyant de paillettes et de couleurs : difficile à manquer, en vérité, et l’observant avec tant de mansuétude que Blaise se recomposa aussitôt, comme s'il avait été brutalement tiré d'un sommeil clandestin ; « Gallant. Bonsoir.»  

C'était sans importance que cet échange confus ; Yvain, bientôt, se détournait vers Drago Malefoy ; & c’est un réflexe que Blaise considéra avec incertitude. Car la relation qui unissait Drago Malefoy et Yvain Gallant n’était pas seulement une amitié - ou du moins, elle n’était pas similaire à l’amitié de Drago et de Blaise, qui ne pouvait pas expliquer cette connivence nébuleuse, indicible, qu’ils partageaient en secret.
Considérant cette “amitié” avec la méfiance d’un médecin devant l'évolution d’une tumeur !...Devant la peau qui se brunit & la chair qui se déforme.

Sans avoir l'occasion de s’appesantir.
A leurs côtés, O'Connell, furieux, se voyait violemment projeter sur le sol, les cheveux tissés d'argent.
putain d'O'Connell.  
& c'était en vain que Blaise s'efforçait d'étouffer son rire rauque en mordant ses lèvres. Absolument en vain- mais pas sans une vague culpabilité ; car railler la déconvenue de Jeremiah devenait facile.  Secouant la tête, il siffla à Charlie, affligé : « OK, excuse-moi, je reviens. » Car la jeune fille s'entretenait avec Quinlan Fitzsimmons ; et elle souriait aimablement à Quinlan Fitzsimmons ; et c'était une surprise, qu'il attribuait, peut-être, à leurs excentricités communes en matière de prêt-à-porter ; à l'accessibilité de Quinlan Fitzsimmons, qui vous considérait tout-à-fait lorsqu'il s'adressait à vous, franc & encouragent.  

Rejoignant le buffet pour y déposer son verre vide – se glissant d'un même mouvement auprès de la meute qui se recueillait auprès de Jeremiah.

« O’Connell. Tes cheveux. Ils sont gris. » feula-t-il avec impatience à son oreille : et c'était la manière un peu froide avec laquelle il offrait de l'aide à Jeremiah O'Connell, qui n'avait pas conscience encore, semblait-il, de l'effet du sortilège sur lui.

Après ça, Daphné Greengrass reprenait la parole – & Daphné était toujours aussi ravissante & il avait toujours autant de difficulté à détourner les yeux de Daphné Greengrass.
& Après ça, Isolde Meyer reprenait la parole et il fronça les sourcils, perplexe –   le premier réflexe de l'arrogant Blaise Zabini fut de s'interroger sur l'intérêt d'un tel présent.
(des farces ! vraiment.)

A distance, il offrit à Jessica un large salut d'un mouvement de bras. Jessica semblait occupée et lui se trouvait à proximité, toujours, de Jeremiah O'Connell et de Rachel Austin ; d'Alycia McWood, le visage poisseux de larmes, et de -  

« Hey, Kvelgen - c'est ton truc, la littérature, les poèmes, non ? » Car n'était-ce pas penchée sur de lourds ouvrages, qu'il avait toujours rencontré la silencieuse Mara Kvelgen...? farouche comme une chatte sauvage & une présence aussi feutrée que celle d'une chatte sauvage. Il l'abordait avec aisance pourtant, souriant, s'amusant, le sourire narquois, dubitatif ;  « "Couverts en argent", ça t'inspire quelque chose ? » Car c'est ainsi que se nommait le thème nébuleux qui estampillait la carte enfoncée dans sa poche. Auprès d'Alycia McWood, dont il avisait les yeux brûlants de fièvre, il s'enquit, perplexe ; « Tout est OK pour toi, McWood ...? »

Neal a bien raison, je doute effectivement que les organisateurs et surveillants de la soirée nous laisserons sortir. Même si je suis accompagnée par un professeur, je pense qu'il ne prendront pas de chance. Tant pis pour l'air frais. M'abstenir de danser pendant quelques minutes aura sans doute un effet tout aussi bénéfique. Mon cavalier m'entraîne vers les alcôves et je le suis en tentant d'ignorer la douleur à mes pieds. Mes escarpins sont chouettes, mais mes pieds les détestent. À l'écart de la foule, Neal s'assoit et je prends place à côté de lui. Le sortilège coupe-son qu'il lance est fort soulageant pour l'esprit et je lui offre un sourire empreint de gratitude.

Je l'observe réarranger le bouquet de roses posé sur la table devant nous et ça m'amuse. Il a l'air passionné. C'est attendrissant.

- Oui, je pense bien que je vais les enlever...

Le geste suit la parole et alors que je vais répondre à son questionnement pour expliquer que le surnom provient du carton qu'on m'a donné à l'entrée, il me demande si je veux quelque chose à boire. J'acquiesce et il se dirige vers le bar. Je le regarde, au loin, et je me perds rapidement dans mes pensées. Je suis contente d'être tombée sur lui, mais sa filiation à Quinlan me rend un peu mal à l'aise. Quinlan est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, certes, mais dernièrement, chaque fois que j'ai été en sa présence, les choses ne se sont pas très bien passées. Mais Neal me fait un effet certain, alors je n'ai pas l'intention de renoncer à apprécier sa compagnie pour la soirée.

Je le remercie à son retour pour le verre de punch qu'il me ramène, lui ayant choisi un cerise-soda. Je trouve ça bizarre, mias je dis rien.

Discussion entre Neal et Lana:

On se dirige vers la piste de danse. Au final, j'ai encore aussi chaud qu'avant, mais pas pour les mêmes raisons. Serais-je en train de me laisser séduire? Par un autre prof? Le frère de Quinlan?  C'est sûrement l'amortentia. N'est-ce pas ?

La musique est entraînante et je prends sa main pour danser le swing. Il se débrouille plutôt bien. Mais quand l'orchestre change de registre et joue un classique de la musique country, je le regarde d'un air dubitatif... avant de rigoler franchement. Je me sens un peu coupable, mais j'ai toujours aimé cette chanson. Les danseurs s'organisent pour une danse en ligne à la mode américaine et je les rejoins en entraînant Neal avec moi, excitée comme une puce. J'aime bien la danse en ligne, mais je trouve ça trop solitaire. J'aurais préféré danser encore en couple. Danser encore avec Neal.

Quand la musique s'arrête, Isolde et une magnifique jeune fille blonde demandent notre attention pour nous expliquer la suite du jeu, maintenant que la plupart des gens ont trouvé leur âme-soeur de la soirée. Je sors mon carton pour le relire... Les fruits? Comment vais-je pouvoir broder autour de ce thème? Je regarde mon cavalier, mi-amusée, mi-perplexe. Je me demande s'il se prêtera au jeu et si oui, comment.

HRP : Neal et Lana discutent dans une alcôve avant de retourner sur la piste de danse. Lana est perplexe quant à la suite du jeu proposé par les organisatrices.

Quand Harmony glisse sa main dans la sienne pour l’emmener vers la piste de danse, l’esprit de Cyril se vide. Seule demeure l’éternelle interrogation à propos de la danse, des techniques à adopter et de ce qu’il ferait si, par malheur, il écrasait les pieds de sa cavalière. Au moins a-t-il l’occasion de se détendre un peu quand elle avoue ne pas être une experte en la matière, elle non plus. Ses nombreuses péripéties à travers Poudlard lui ont enseigné que le ridicule est toujours moins lourd à porter quand on le partage avec un camarade.

L’entrain des couples à leurs côtés se fait rapidement contagieux. Un grand sourire en travers du visage, le jeune Gryffondor se trémousse en rythme — ou presque — sans avoir la moindre idée de ce qu’il est en train de faire. Sa seule certitude est de lire l’amusement dans les yeux de Harmony, pour qui ce moment de partage en musique semble tout aussi hilarant. Aucun des deux n’aurait vraiment pu prévoir un tel retournement de situation, et cela devient le maître-mot de leurs actions. L’improvisation fait gesticuler leurs membres sans plus aucune retenue, tandis qu’ils refusent d’apercevoir les regards fixés sur eux. A vrai dire, Cyril ne s’en préoccupe même pas. Quelle importance, vraiment ?

Le morceau arrive à sa fin, rapidement remplacé par un rythme country entraînant. Face à lui, sa partenaire bat déjà du pied pour accompagner la musique, de toute évidence conquise par l’enthousiasme. Leur court moment d’amusement partagé semble pouvoir se prolonger au-delà de ses propres espérances. La seconde proposition lui échappe tout aussi rapidement que la première.

— On continue ?

Cette musique moldue d’Outre-Manche est complètement inconnue à l’adolescent, qui reste d’abord planté à sa place pendant quelques secondes. Danser, c’est pour lui une activité qu’on pratique à deux, en se touchant plus ou moins selon les autorisations données par le partenaire. Ce placement en ligne, où plus personne ne se regarde mais s’imite, fait voler en éclat toutes ses certitudes. Avec deux temps de retard, il se joint aux autres danseurs, prenant place auprès de Harmony pour une démonstration encore plus caduque que la précédente.

La chanson s’étale encore pour quelques longues minutes de rire et de bousculades imprévues. Pour les danseurs, le reste de la salle semble avoir disparu. Cyril, en tous cas, ne remarque rien des drames et des déceptions parmi les invités. Même la petite explosion accompagnant le méfait de Jeremiah a été noyé par les accords de guitare. Finalement, la musique s’éteint dans un tremolo délicat, ponctué par l’arrivée d’un inconnu, probablement une étudiant de l’académie. Déçu de voir sa bulle éclater, après ces dix minutes, où il a eu le sentiment de se trouver ailleurs, pas vraiment seul, mais pas vraiment dans la foule de ses camarades non plus, Cyril s’écarte. Sans un mot, afin de ne pas entrer en conflit avec le nouveau venu, il adresse un sourire chaleureux à Harmony et murmure un ‘merci’.

Sa valentine s’est à présent perdue dans la foule. Ou pour être plus exact, il l’a abandonné à sa solitude dans la foule, pour courir à la rescousse de Jeremiah. L’adolescent se pince les lèvres, un peu honteux de son attitude alors qu’il balaie la salle du regard à la recherche de la jeune femme. Avant qu’il ne disparaisse, elle a tout juste eu le temps de se présenter et de confirmer ses suppositions. Maintenant, 23h sonnent et les organisatrices entament un nouveau discours. Planté seul au milieu de la salle, Cyril interrompt ses recherches le temps de porter une oreille attentive aux nouvelles consignes. Avec lesquelles il manque de s’étouffer. Déclamer un texte en l’honneur de son partenaire ? Mais il ne sait rien d’elle !

Timide et gêné avant même de devoir prendre son tour, le Gryffondor fend la foule en sens inverse, droit vers Juliet qu’il vient tout juste de retrouver. L’étudiante est à nouveau seule, et n’affiche toujours pas d’enthousiasme débordant quant aux activités qui leur sont proposées. Il attrape alors deux verres de citrouille, tend le premier à sa valentine, et se laisse ensuite tomber sur une chaise à côté d’elle.

— Désolé hein, pour tout à l’heure. C’est mon meilleur ami qui s’est pris une gifle, je voulais être sur que tout allait bien… Je sais pas toi, mais la créativité c’est pas trop mon truc, alors je me vois pas inventer un poème comme ça. J’espère que t’es pas déçue ?

De son point de vue, il n’y avait aucune raison de l’être. Si il se levait pour réciter un quelconque poème maintenant, il n’enfoncerait même plus les planchers du ridicule. Ce serait une véritable explosion en direction des entrailles de la planète du ridicule.

HRP : Cyril finit de danser avec Harmony et la laisse entre les mains de Skyler, avant de fuir se réfugier auprès de Juliet à l'annonce de la nouvelle activité

Pendant un instant, il parcourut la salle du regard dans l’espoir de trouver un endroit où déposer sa guitare. Il songea même à la confier à un Auror, avant de réaliser que la démarche serait probablement considérée comme suspicieuse. Avec un haussement d’épaules, Clemens se remit à danser avec une ferveur tout de même amoindrie. Son fabuleux détail rock valait suffisamment à ses yeux pour qu’il ne l’abandonne pas à la portée de mains mal intentionnées, pas plus qu’il n’avait l’intention de se défoncer le crâne avec un manche de guitare. Quelle dure vie que celle d’un danseur de swing. Au moins, cela avait eu le mérite de faire rire Isolde.

— Merci d’être là, Isolde.

L’étreinte ne le surprit pas vraiment. Ces dernières semaines n’avaient été faciles pour personne, leur faisant à tous réaliser à quel point ils n’étaient rien sans leurs amis. Leurs quelques jours de froid à la mi-janvier avaient peiné l’Allemand bien plus qu’il n’était prêt à le reconnaître. L’absence de sa meilleure amie lui avait fait comprendre que ce n’était pas tellement ses mots qui lui manquaient, mais surtout sa présence. Le simple fait de la savoir à côté de lui à la cafétéria, souriante et enthousiaste, avait le chic d’embellir sa journée. L’expression de ce sentiment là outrepassait cependant ses capacités, et l’émotion fit bientôt place à l’hilarité.

— Aaaah, très chère, je garde ces talents-là pour ma Valentine. Je ne sais pas si elle en sera ravie, mais au moins, elle ne pourra pas prétendre que je n’ai pas fait d’efforts pour la conquérir !

Clemens éclata de rire, sans savoir que le futur lui donnerait raison. À la fin d’un morceau de country pendant lequel il avait encore du survivre à deux accidents de guitare, Isolde se détacha de lui avec un regard espiègle. Il ne connaissait que trop bien cette expression là, bien suffisante pour aiguiser son attention quant à la suite des événements. L’étudiant se tenait déjà dans un coin dégagé de la salle, attentif, quand Daphné et Isolde entamèrent un nouveau discours. La créativité et le ridicule allaient souvent de pair, pour lui qui n’était pas spécialement artiste. Ses amis le savaient bien et avaient su s’en amuser avec les années, savourant ces quelques minutes où l’Allemand parfois si insolent parvenait à abandonner toute fierté.

L’enthousiasme pour l’activité n’était pas flagrant. Probablement car il n’était pas évident de déclamer un poème pour un — presque — inconnu, sans compter que le faire en public équivalait pour certain à un véritable suicide social. Clemens lui-même n’était pas entièrement conquis par l’idée, mais le malaise qui semblait faire son chemin chez les deux organisatrices, alors qu’elles contemplaient une foule muette finirent de le décider. Quelqu’un devait bien se jeter à l’eau le premier afin de dérider toute cette délicate assemblée. L’Allemand se saisit de la guitare, jusqu’ici seulement destinée à servir de décoration, et s’avança au devant des organisatrices.

— Mesdemoiselles, si vous voulez bien me laisser l’honneur.

L’air pensif, il prit juste quelques secondes pour réfléchir aux mots précis qu’il pourrait employer pour ses quelques vers. Le thème désigné par son carton était profondément ingrat. Alycia risquait de ne guère apprécier la prestation, à moins qu’elle ne soit dotée d’un humour que rien n’avait laissé présager jusque là. Tanpis, il ferait de son mieux. Clemens répéta quatre fois les deux seuls accords qu’il pouvait jouer à la guitare en guise d’introduction, avant d’entamer son improvisation d’une voix  claire.

— Si délicate à dénicher, ma Valentine
Qui se fond telle un Musard,
Dans la foule serpentine,
Me laissant érrer au hasard.

Bien plus qu’un Grinchebourdon
Sa présence provoque mélancolie,
Et éclaire mon affection,
D’une douce et tendre folie.


Il ponctua sa dernière rime d’un nouvel accord, puis s’inclina devant la foule. Un sourire hilare se dessinait sur son visage, tandis qu’il accrochait le regard d’Alycia. Il ne fallait pas être bien malin pour deviner qu’une telle activité risquait de mettre les plus jeunes d’entre eux, soumis aux pressions sociales de Poudlard, dans un malaise certaine. Clemens n’avait cependant pas pour intention de ridiculiser sa partenaire du soir, raison pour laquelle il avait pris soin de ne pas citer son nom. Il se présenta néanmoins devant elle avec un sourire d’excuse.

— Je me soumets entièrement à ta vengeance, à présent.

Il ne s’agissait pas d’excuses à proprement parler… Plutôt une invitation à rétablir l’équilibre. L’étudiant n’avait jamais été mauvais joueur, pas plus qu’il n’était un compétiteur farouche en dehors d’un terrain de Quidditch. Il espérait sincèrement que Alycia trouverait un moyen soit d’en rire, soit de se sentir vengée. Sa tâche accomplie, il salua enfin le reste du groupe, dont Jeremiah, son coéquipier batteur durant le tournoi Inter-Ecole.

— C’était osé comme détail rock, les cheveux argentés. Mais ça te va pas mal, en fait, Jeremiah. Il tourna ensuite le regard vers une autre élève qui, étrangement, lui était inconnue. Mademoiselle, bonsoir, je suis Clemens Neubach, étudiant à Haveirson.

L’assistant de métamorphose la dévisagea poliment, peinant à camoufler sa curiosité. Grâce à son stage, il connaissait l’essentiel des élèves de Poudlard de vue. Rares étaient ceux qui abandonnaient le cours de Minerva McGonagall après la cinquième année. Ce devait être le cas de la demoiselle en face de lui, pourtant. Ses traits avaient quelque chose de familier, néanmoins, sur lesquels il ne pouvait mettre de mots. Une Serdaigle, peut-être ?

HRP : Sacré, pavé, désolée x). Clemens finit de danser avec Isolde, la quitte pendant le discours, déclame son poème en l’honneur de Alycia puis s’incruste dans le groupe formé par celle-ci, Jeremiah, Rachel et Mara.

Avant qu’Aaron puisse répondre une autre personne vint se joindre à eux. Il s’agissait de la jeune fille qui avait mis une claque monumentale au pauvre Jerem ! Elle s’approcha donc d’eux et salua la Préfète d’un bonjour, avant de s’adresser directement au Poufsouffle, qu’elle semblait bien connaitre. Elle lui répondit d’un bref signe de tête. Elle ne connaissait pas cette fille et honnêtement elle n’avait pas plus envie que ça d’apprendre à la connaitre. Angel n’était pas du genre à avoir beaucoup d’amies filles, et la jeune fille semblait très différente de la préfète. Aussi elle regarda Aaron se préparant à les laisser entrer eux si elle avait l’impression de les déranger. Mais le jeune homme ne semblait pas prêt à la laisser partir. Et tant mieux.

Angel et Aaron n’étaient pas plus proches que cela, et pourtant il avait été celui qui avait consolé la jeune Vert et Argent quand ça n’allait. Il avait réussi à lui faire entendre raison et à la sorte de ce gouffre émotionnel quand lequel elle était tombée. Et depuis, la jolie brunette n’avait pas eu l’occasion de le revoir pour le remercier. Elle avait donc saisit ce moment de convivialité et de fête pour venir lui parler. D’ailleurs la première phrase qu’il venait de lui sortir, en guise de réponse à sa question, la fit sourire. C’était sa phrase à elle !

- Bin ça va écoutes ! D’ailleurs ça tombe bien que tu sois là, il fallait que je te parle.

Puis regardant la jeune fille, elle se reprit

- Enfin il n’y a rien d’urgent ça peut attendre …

Elle était prête à partir, rejoindre un autre groupe, pourquoi pas Jerem justement histoire de le taquiner un peu, quand le jeune Poufsouffle posa son regard sur elle, après avoir répondu brièvement à la jeune Serdaigle. Il se leva ensuite et lui tendit la main avant de lui proposer une danse … Ok ! Elle le regarda amusée levant les sourcils, se s’attendant pas à une tel proposition.

- Comment puis-je refuser, Monsieur Powell ! Avec grand plaisir.

Elle attrapa la main qu’il lui tendait et s’approcha du jeune homme prête à danser. Il fallait avouer que le jeune homme se débrouillait plutôt bien ! Puis vint la fin de la musique et au même moment Isolde reprit la parole pour annoncer qu’il était 23 heures et expliquer la deuxième partie de la soirée : Ecrire un poème, sur son valentin du soir … Mouais et comment faire quand on ne connaissait absolument pas son valentin. D’ailleurs le fiancé à Daphné semblait lui aussi occupé auprès de sa bienaimée, du coup elle se permit de rester encore un peu avec le jeune Powell.

- Au fait tu as trouvé celle que tu cherches ce soir ? Faut peut-être que tu ailles la rejoindre non ?

Elle ne voulait surtout pas l’empêcher de retrouver sa cavalière

Le fou rire s'arrête aussi vite qu'il est arrivé. Je peux observer la scène relativement rapidement, nous ne sommes pas les seules à être accourues auprès de Jeremiah. Une autre élève était arrivée, ces cheveux roux très reconnaissables, je savais que c'était une Serdaigle d'un an mon aînée. Je la salue d'un hochement de tête. En réalité, ce n'était pas elle qui m'avait surprise. Encore moins l'attitude un peu trop surjouée de Jeremiah. Non, c'est l'arrivée de Blaise qui me laisse perplexe. Alors que Jeremiah enlace doucement la Serdaigle dans ses bras, je suis dubitative quant à la promesse de cela. Je ne suis pas jalouse, je n'ai de toute façon aucunement le droit de l'être.
Je crois que j'aurais aimé que la soirée se termine sur cette note avec Drago et ça me fend le cœur de me dire que j'ai été jetée comme une moins que rien. Blaise ne devait pas l'apprendre, il lancerait une pique ironique, oubliant que même si je fais tout pour le dissimuler, je reste humaine et mon jeune âge ne me permet pas de gérer ce trop plein d'émotion. Entre les événements au dehors, les morts, les attaques... Je ne devrais pas m'embêter avec ce genre de bêtises.
Et pourtant.

Jeremiah me parle de plusieurs claques alors que j'ai dans le souvenir de n'en avoir vu qu'une seule. Soit il perd la tête, soit il y a un message caché sous ses propos, et malheureusement je suis trop fatiguée de comprendre que je ne cherche pas.
Je souris pour convenir que  ça me rassure de savoir que cela aille pour lui, avant de presser doucement le bras de Mara alors que Blaise n'est qu'à quelques mètres de nous, puis il s'approche encore. J'ignore si on remarque que j'ai pleuré...  
Mara se présente à Jeremiah, tout comme ce dernier. Mara, c'est original. Alors comme ça elle ne connaissait pas mon prénom, je suis étonnée. Mais j'avoue que faire preuve de modestie ne me tuerait pas.

« Je te retourne le compliment, Mara. »

Je souris avec sincérité, presque timidité. Elle est tombée à point nommé dans mes paumes levées vers le ciel, réclamant de l'aide silencieusement. Les ténèbres ne faisaient plus que chuchoter en mon sein avant de se taire complètement à la demande plus qu'étrange de sa nouvelle amie. Danser, j'étais une bonne danseuse, je maîtrisais les temps et je sais que c'était joli à voir. Puis une blonde et une brune qui dansent, cela ferait un mélange parfait. Je fuirai mes problèmes, je fuirai mes sentiments... Je ne compterai plus que sur elle pour m'évader. Oubliant mes obligations, ma fierté, ma susceptibilité... Mara serait la seule à exister.
Je suis sur le point d'accepter quand Daphné prend la parole avant de la laisser à l'étudiante d'Haveirson. J'aurais envie de rire si on n'était pas obligés de passer devant tout le monde. Regardez moi, le visage souillé par les larmes et le rimmel noir. J'ai déjà construit le poème dans ma petite tête, issu de poètes moldues déjà morts. Ma mère est une fervente admiratrice de la poésie.
Je sers encore ma main dans celle de Mara, cherchant à lui voler son énergie pour m'en redonner.

Blaise, de sa voix envoûtante, s'adresse à ma compagne du soir. Kvelgen, c'est original aussi. Tout à fait charmant. Alors elle était adepte de littérature. Intéressant, serait-elle aussi intelligente que belle? J'aurais du ne pas l'apprécier, je n'aime pas que l'on puisse me concurrencer, surtout dans ces domaines. Mais je n'en suis qu'apaisée d'apprendre que je ne suis pas une espèce en voie d'extinction. Je les laisse échanger avant de jeter un œil à la salle, je vois Mr Neubach qui s'avance vers Daphné et son amie organisatrice. Le ventre se noue, il ne va pas déjà m'intimer d'un poème. Je regarde rapidement Blaise, je lui fais un sourire faux rempli de choses que je ne saurai qualifier... Bizarrement novembre me manquait. C'était plus facile, j'avais juste à laisser l'alcool me dérider et fulminer le lendemain en l'accusant.

« Ça... Ça va, je te remercie, Zabini. Tout est ok. »

Très convainquant. Mais la voix de Neubach attire mon attention et mes pupilles vertes se posent sur lui, j'écoute attentivement les mots qu'il emploie. Je ne saurais dire si cela se veut gentillet ou taquin. Je suis tellement à fleur de peau que j'ai beau trouver cela ingénieux, je me sens encore touchée dans mon ego. Un Grinchebourdon, sérieusement ? Je hausse un sourcil avant de sourire en coin. C'était le seul à rire de ce que je suis vraiment sans que je sois blessée. J'applaudis avec le reste de l'assemblée, lâchant la main chaude de Mara. Je croise le regard de mon Valentin, les iris rieuses.
Je m'incline en une petite révérence quand Mr Neubach nous rejoint. Je souris en coin à sa proposition de me venger.

« Vous me faîtes trop d'honneur, Mr Neubach. »

Je me relève et les laisse échanger quelques banalités avant de me diriger à l'endroit exact où était mon Valentin. Je me racle la gorge, et dans un silence un peu gêné, je regarde la foule. Je devais être affreuse pour qu'on me regarde ainsi. Les yeux rougis, le noir tracé sur mes joues... Je remets mes cheveux derrière les oreilles et le menton haut, le regard sournois. Je me rhabille de mon masque de froideur. La petite poupée de porcelaine, les yeux vides et inexpressifs.

« Votre attention ! … Merci. Je remercie mon Valentin pour ces si jolies paroles. Même si ma présence est plus enthousiasmante qu'un Grinchebourdon. Mais soit. Je vous propose d'écouter ce qui traîne dans ma tête. »

Je prends une grande inspiration, pas de chanson, je vais réciter les vers qui me viennent et qui me parlent. Mon thème est l'automne, et bizarrement les vers me concernent plus qu'ils ne le concernent. Je croise le regard d'Anton, celui de mon groupe que j'ai quitté rapidement, puis Daphné et Harmony. Puis je me lance enfin en fixant Mr Neubach.

« Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :
» Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite ? «
– Sois charmante et tais-toi ! Mon cœur, que tout irrite,
Excepté la candeur de l’antique animal, »

J'insiste sur les mots avant de m'incliner comme une dame et de rejoindre mon groupe. Vengeance faite. Je ne suis pas peu fière, de ce que j'ai lu sur mon carton, le grand chien... Ça m'a rappelé la mère louve de Rémus et Romulus. Je me poste à nouveau à côté de Mara sans la lâcher d'une semelle, me rattrapant à sa seule présence pour ne pas fondre en larmes. Je ne la connais pas, et c'est son inconnu qui me donne envie de rester digne, fière...

« J'espère que cela vous a plu, Mr Neubach. »

Puis je me suis retournée brièvement vers Mara, en chuchotant.

« S'il reste une danse à t'accorder, ce serait avec plaisir, fervent chevalier. »

Je ris doucement avant de souffler pour évacuer la frustration qui me bouffait petit à petit. J'espère que l'on ne se moquera pas de moi. J'avais vraiment une tête affreuse.


HRP : Alycia a récité son poème, composé sur le pouce, devant la foule comme Clemens. Puis elle a rejoint Clemens, Mara, Jeremiah, Rachel et Blaise à nouveau. [Et je m'excuse pour la longueur D8]

Acceptant volontiers la main du jeune homme, amusée, laissant alors la malheureuse Ona toute seule, les deux sorciers quittèrent leur place respective pour rejoindre la piste de dance. Aaron n'était pas un excellent danseur, mais il n'était pas mauvais non plus. Il savait où poser les pieds pour éviter d'écraser malencontreusement ceux de sa partenaire ─ c'était déjà ça, non ? ─ , et avait un certain sens du rythme, naturel. A priori, Johnson n'était pas une débutante non plus.

Angel, en face de lui, les deux cinquièmes années tournoyant en respectant la musique entraînante. Elle était absolument resplendissante, ce soir. Puis le jeune homme se rappela des quelques mots sans réponse de la jeune fille, prononcés quelques instants plus tôt, en présence de la Serdaigle attristée. Il fallait qu'elle lui parle. Ha, et à quel sujet vous prie-je ? gardant néanmoins son grand sourire charmeur, le Poufsouffle voulait lui demander de quoi il s'agissait lorsque la musique s'arrêta. Un peu court. Comme danse. Evidemment, la musique ne s'était arrêtée que pour une seule et bonne raison : une nouvelle intervention des organisatrices, concernant la venue du deuxième jeu. Il n'avait même pas encore trouvé la sorcière représentée sur son carton... Un poème. La belle affaire ! Même si la plupart du temps il allait à la rencontre des autres le premier, témoignant de sa soif d'inconnu et la peur qu'il n'avait jamais éprouvé envers le ridicule, la poésie, ça l’apeurait. Il n'avait jamais réussi à écrire quelque chose d'artistique, en rimes, et encore moins sur un sujet portant sur l'amour, Ce qui était plus ou moins le cas, ici. Pathétique, pas vrai ?

« Non, toujours pas. Dis-moi si ça te rappelle quelqu'un : "Iris Chocolat, chevelure à la noisette, flamme pour gourmande." »

En relisant son poème, il se disait que ça pourrait carrément être son amie, en fait ; mis à part le "flamme gourmande" que le Poufsouffle n'arrivait pas à justifier, les deux premières lignes correspondaient. Mais, en tout cas il n'espérait pas que sa mystérieuse personne soit Angel. Pas qu'il ne l'appréciait pas, non, loin de là. Il éprouvait beaucoup d'affection pour la jeune fille ─ il pensait réellement ça ? ─ il se mit à rougir, un peu. Sauf que si son intuition était bonne, il allait devoir lui faire un poème. Là. En direct.

« & toi, tu l'as trouvé ton prince charmant ? » demanda-t-il, avec un grand sourire.

Jeremiah semblant très heureux de retrouver son amie et la serra dans ses bras. Rachel aussi était très heureuse de l'avoir retrouvé, sa compagnie ne pourrait que rendre la soirée d'autant plus alléchante. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas vu son ami. Ils ne s'étaient pas parlés suite à l'atelier. Ses propos avaient agacés l'adolescente, mais elle n'allait pas ne plus lui parler et lui en vouloir pour cela. Ils étaient bien trop proches et leur amitié était bien trop soudée pour qu'ils se fassent la tête à propos d'un sujet de mésentente.

- Je suis ravie de t'avoir retrouvé, avoua t-elle sincèrement.

A peine venait-elle de prononcer ses paroles que Daphné, une Serpentard prit la parole et clôtura la première activité de la soirée. Isolde prit la parole à son tour pour inviter les convives à un autre jeu. Cette fois-ci il fallait écrire un poème à son ou sa valentine. Malheureusement, la Serdaigle n'avait pas d'inspiration pour ce jeu et l'ignora. Peut-être aurait-elle un élan soudain d'inspiration d'ici la fin de la soirée. Elle n'écouta pas la suite et se tourna vers son meilleur ami. Elle était tellement contente d'avoir retrouver son ami et avait envie de s'amuser comme elle savait si bien le faire avec lui.

La bleue et bronze avait doucement sourit lorsqu'elle les avait entendu Clemens et Alycia se lire chacun leur tour leur poème. Ils avaient bien réussi le défi et Rachel s'imagina les deux convives ensemble. Une idée qui la fit rire et qu'elle confia à son ami :

- Ne les imagines-tu pas bien aller ensemble ? confia t-elle en riant aux éclats. Tu as trouvé ton âme sœur ?

Rachel était curieuse de savoir qui cela pouvait bien être. Alors qu'ils étaient en pleines discussions ils furent rejoint par Clemens. Il fit un commentaire sur la coiffure de Jeremiah ce qui fit rire de plus belle l'adolescente.

- C'est particulier, dit-elle à l'adresse de ses deux camarades, avant de retourner les salutations de l'étudiant. Bonsoir Clemens. Ton poème était bien trouvé.

Si c’était lui ? La réponse, limpide et chaleureuse, quitta immédiatement ses lèvres sans qu’il n’ait le besoin d’y réfléchir davantage. « Je débuterais mon chant sur ta blondeur, avant d’évoquer les champs de blé en été, bercés par le rythme de ta respiration. J’évoquerais sûrement le soleil ardent derrière les nuages. Les dorures du cœur plutôt que de l’habit, un peu comme l’histoire des moines chez les moldus. Je sais plus trop la manière dont ils formulent ce dicton. »  Yvain tapa soudainement dans ses mains, l’air frappé d’une pensée ingénieuse et tout bonnement sublime. « Oh par le slip de Dumbledore, je crois que tu m’aides à avoir des idées de dingue ! » Encore un peu, et il sautillerait presque d’un pied sur l’autre.

Percuté par les propos sournoisement sérieux de son camarade, le septième année ne manqua pas de s’assagir. Enfin. Jusqu’aux derniers mots et au sourire. « Carrément ! Elle tient la route, faut pas croire, juste que c’est pas un nimbus quoi. Ni un éclair de feu. » Il se mit à rire. « Je suis persuadé que c’est dans les plus vieux chaudrons qu’on fait les meilleures potions. Je pense que les balais c’est exactement pareil. Pas toi ? »

Avec lenteur, il commença à tournoyer sur lui-même. « Ils ont un opéra royal là-bas, avec un orchestre qui pète des dragées. Et des canaux, je te jure, partout ! Du moins, ça, c’est ce que les livres disent. » Il continua son mouvement, donnant l’impression de danser avec un fantôme. Ou avec Drago s’il se décidait à le rejoindre ? « J’imagine tellement bien leurs monuments et tout. Tu penses qu’on pourrait même défigurer la statue de la Petite Sirène ? Genre, la peindre en rouge comme si elle sortait d’une marée de règles ? Ou en jaune. En noir ? Bref. Casser le mythe de la frêle créature pacifique des océans. » Il s’arrêta. « En fait, je crois que j’ai peur des poissons. C’est gluant et froid. Puis, je préfère tellement me noyer dans mes draps plutôt que dans de l’eau. » Raconter des sottises lui faisait le plus grand bien, jusqu’à faire poindre des larmes de rire aux coins de ses yeux.

La voix de Clemens, brusque et imprévue, attira brièvement son regard vers le cœur de la soirée. « Bon, faut vraiment que je le fasse, tu m’as inspiré comme un fou. Je vais déchirer. » Le Serpentard s’élança vers son pote, le serra fortement dans ses bras avec affection et joie, puis se recula en quelques pas de danse ingénieux. « Oh yeah, Drago, souhaite-moi bonne chance ! Si je me ridiculise, tu auras le droit de me faire récurer le sol de la salle commune ces six prochaines semaines. » Avant de disparaître dans la foule, il lui adressa un éclat sincère. « Et, juré, avant la fin de la soirée, toi et moi, on fait les fous sur la piste ou au buffet ! »

Tout en sautillant – putain, il avait l’impression d’être monté sur des ressorts depuis moins de dix minutes – il rejoignit l’un des bouquets de la salle, débordant de roses rouges et blanches. D’une main, il en récupéra une puis il se dirigea vers la cheminée. Or, sur sa route, il passa à proximité d’Harmony.

Une nouvelle fois, il s’immobilisa. Ses dents taquinèrent les bordures de sa bouche dans une hésitation qui en disait long. Oh, allez, merde. Si ça se trouve, elle ne verrait rien. Ça le rassurait autant que ça le faisait chier. Putain. Il se débrouillait vraiment comme un manche avec elle.

Sans faillir, le jeune homme gagna la proximité de sa cadette. Il se montra discret au possible, ne souhaitant pas importuner outre mesure la conversation de cette dernière. Pourtant, en un geste tendre – qu’il espérait vif, pitié – il cassa la tige de la fleur pour glisser celle-ci contre l’oreille de la quatrième année. Pendant trois secondes, il l’observa avec émerveillement, de dos, puis il se dépêcha de filer au-devant du show.

Bon. Il vérifia tout de même l’identité de son valentin auprès d’Isolde. Oh. OH. Quinlan. Ben ça tombait bien ! « Parfait, merci SuperBotaniste ! » Un dernier clin d’œil vers son amie et il filait sur la piste. Que disons-nous... La scène !

« Mesdames et messieurs, permettez-moi  de rendre hommage au professeur de médicomagie le plus flamboyant de toute l’Angleterre ! Et, qui sait, bientôt de toute la planète ? »  Yvain évoluait dans son élément, la voix forte et enthousiaste, s’offrant même un geste vers le groupe de musique. Ça allait swinguer bébé.

Après avoir compté jusqu’à trois, le fils Gallant se mit à battre le tempo avec son pied puis ses doigts, claquant d’une mesure dynamique et rythmée avec ceux-ci. L’instant suivant, il chantait. « Alors que les ombres affamées fondent sur ma fragile aura, un éclat doré et rieur perce le glas. » Ses iris se portèrent vers son interlocuteur privilégié, brûlantes de sympathie. « La lumière du soleil enjolive son regard, si plein de gloire et peu avare. Oh ! Qu’il a l’œil doré de la sagesse, ce serpent ambré amateur de caresses ! » En un geste vif, il balançait son visage sur le côté. Complètement dans son rôle. « Oh ! Qu’il est goûteux de curcuma et de miel, ce valentin à la banane adroite sur le visage d’abeille ! » Quoi, c’était pas cohérent ? On s’en fout ! « Tout en lui brille, hurle et aime le jaune.... Tout du moins, je pense, celui de son autre aune ! » L’ensemble de son corps vibrait avec la musique qu’il faisait résonner dans sa propre chair. « Bref, que tu sois du citron ou du safran... » Un sourire rieur, foudroyant, lui fit déformer son sérieux. Petit à petit, il n’arrivait plus à contenir son amusement. Ni à garder le rythme. « … Tu es, pour moi, un adorable poussin à l’arsenic ! » Comment ne pas éclater de rire, franchement ?

Sans se retenir, il leva les bras au ciel et lança à la foule un ‘oh yeah, joyeuse saint valentin à tous’. Et, ayant l’impression d’avoir une fusée à la place des fesses, il fonça à travers les participants pour rejoindre son Valentin.

La fête battait son plein et les convives se rencontraient autour d'un verre, d'une danse et se mêlaient les uns aux autres. Accoudé au bar, Juliet observait ce beau monde. Ce n'était définitivement pas fait pour elle. Elle n'avait pas l'intention de s'attarder et compter bientôt quitter les lieux. En espérant que les aurors ne l'empêchent pas de partir, sans quoi elle ferait une scène. Si, elle décidait de partir c'est qu'elle ne tiendrait pas une minute de plus dans ce lieu. Pour le moment ses observations l'amusaient. Personne ne venait l'embêter et cela était parfait.

Les organisateurs prirent la parole pour annoncer la suite des festivités. Le premier jeu prenait fin, mais malheureusement un autre tout autant farfelu fut annoncer. Il s'agissait d'écrire un poème à l'adresse de son âme sœur. Cela n'inspirait aucunement la jeune femme et elle espérait que son partenaire ne serait pas prit d'une soudaine envie d'y participer.

Juliet était toujours assise dans son coin, buvant un autre verre de punch qu'elle termina assez rapidement. Cependant, son répit fut de courte durée et elle fut rejoint de nouveau par Cyril. Il s'excusa de l'avoir quitter brusquement tout à l'heure. Il expliqua que son ami avait été giflé et qu'il voulait s'assurer qu'il allait bien. Fort heureusement le Gryffondor rassura l'étudiante au sujet du jeu et avoua qu'il n'était pas très créatif. Il s'en excusa même et lui demanda si elle n'était pas déçue. Bien sûr que non elle ne pouvait être déçue. Elle était au contraire rassurée et la timidité de l'adolescent lui desservait bien. L'Abraxan s'empressa de le rassurer :

- Il n'y a pas de problème ! Pour ce qui est du poème, cela m'arrange, je n'avais pas envie de le faire.

La jeune femme accepta volontiers le verre de jus de citrouille que lui tendait son interlocuteur. Elle décida de faire la conversation puisqu'il ne semblait pas décider à la laisser tranquille.

- Tu es à Gryffondor c'est ça ? En quelle année ? Tu comptes venir à Haveirson ?

Juliet n'avait pas très envie de se confier à son tour sur sa propre vie, mais après tout elle n'avait rien à craindre d'un élève de Poudlard. Elle pouvait bien se permettre de se montrer quelque peu sociable le temps d'une soirée.