Stark, they are back

Malva inspira à fond, et resserra l'étreinte de sa main sur le poignard donné par Ned. Il fallait qu'elle attrape ce lièvre, si petit et maigre fut-il. Ca faisait à présent trois jours qu'elle n'avait pas mangé, et n'avait plus que sa petite peau translucide sur les os. D'une paleur cadavérique, l'absence de Nyméria pour s'occuper d'elle s'était très vite révélée fatidique. En plus d'être gravement faible, Malva couvait une sorte de fièvre maladive qui la plongeait dans des états comateux, à mi-chemin entre la vie et la mort, et ce de plus en plus régulièrement. Il arrivait alors qu'elle entende des cris déchirants...comme ceux d'une femme...
- Non, non, je vous en prie! Pas Malva! Elle est si jeune, elle a tout juste cinq ans! Protégez-là mon Dieu, je vous en conjure! Protégez-là...
Etrangement, même si ces cris terrifiaient la petite fille, c'était toujours grâce à eux qu'elle ouvrait les yeux et sortait du coma, vivante. Mais ça ne durerait pas éternellement, Malva l'avait compris, et ce malgré son jeune âge. Elle reporta son attention sur le lièvre. Occupé à ronger un vieux tronc d'arbre, il ne semblait pas l'avoir remarqué. S'il était maigre, il semblait bien gros et vigoureux en comparaison de l'état de santé dans lequel se trouvait Malva...
Poussant un cri, elle lui sauta dessus, et leva son poignard pour lui donner le coup fatal. Mais ne parvint qu'à arracher une maigre touffe de poils. Le temps qu'elle rassemble ses esprits pour se lancer à sa poursuite, il avait disparu.
Elle se laissa tomber dans la neige, exténuée. Elle mourrait de faim, de froid et de peur. La mort la gagnait déjà, la fièvre augmentait, elle le sentait....Elle ferma les yeux. A quoi bon se battre à nouveau? Elle avait déjà tellement souffert...Bientôt, ce fut le noir complet, les ténèbres. Puis, au bout, tout tout au bout, une toute petite, minuscule lumière..."Marche vers la lumière..." lui conseilla une petite voix en chuchotant. Elle avança d'un pas. Puis deux. Les cris de femme reprirent:
- Je vous en prie, pas Malva, elle est si petite, elle a tant souffert, laissez-la vivre, laissez-la être heureuse! Pas ma fille...!
- Trop tard, souffla une voix rauque, comme un brasier ardent, et pourtant glacée.
Et Malva se sentit tomber. Elle cria à l'aide, battit désespérément l'air de ses bras comme pour se retenir, ou voler...
- Malva!
Elle poussa un petit cri. La main s'était posée sur son épaule.
- Vous aviez dû vous assoupir...Nous avons ressentit votre appel à l'aide, vous brilliez de mille feus comme un soleil, je pense que vos pouvoirs se sont manifestés...Nous sommes vos parents.
La vision de la petite se fit plus nette. Le couple devait avoir une trentaine d'années. La femme qui se tenait devant elle était brune.

J'adore trooooop :luuv: continue arrête d'impatienter tout le monde

Le froid se faisait plus mordant que jamais. Et la faim avec. La petite fille riait aux éclats, inconsciente du danger qui la guettait. Elle agitait ses boucles blondes dans l'air, et ses bonnes joues rougies par le froid attestaient qu'elle était bien nourrie. Contrairement à lui. Pauvre gosse...mais il fallait bien qu'il mange. Le gibier se faisait rare ces temps-ci...Il ne fallait plus hésiter, c'était le moment où jamais. Il bondit. La fillette hurla et tenta de se dégager, mais l'étau dans lequel il retenait son poignet était trop fort.
- Brandon.
Il se retourna, libérant la petite, sous le coup de la surprise, qui en profita pour s'enfuir en courant à toutes jambes. Il sentit sa gorge se serrer. Six ans. Ca faisait six ans qu'on ne l'avait pas appellé par son nom, six ans qu'il supportait cette infâme enveloppe charnelle...
- Père...
Il n'avait pas parlé. Il avait perdu la faculté de la parole depuis longtemps. Pourtant, ce mot venait bien de lui. La pensée, sûrement...Lord Eddard Stark le fixait durement de ses prunelles grises.
- Je ne suis pas ton père. Je n'ai enfanté aucun loup.
- Je ne suis pas un vrai loup, je n'ai pas eu le choix...
- Pourtant, qu'au-je devant moi? Une simple bête sauvage ou un jeune garçon de treize ans?
Bran se renfrogna. Il pensait voir où voulait en venir son père. D'un ton qu'il voulait indifférent, il répliqua, sur la défensive:
- Il faut bien que je mange...
Ned répliqua d'un ton cassant:
- Une fillette? J'imagine que tu es devenu cannibal, à présent?
Brandon baissâ la tête. Comme d'habitude, le combat avait été inutile. Son père gagnait toujours. Bran savait parfaitement que son père considérait les cannibals comme des sauvages juste bons à être réduits en esclavage. Et Lord Eddard Stark lui avait rappellé qu'il avait beau être loup, il était avant tout humain.
- Père...
Il releva la tête. Ned avait disparu. Il se retrouvait à nouveau seul.

Il était environ midi lorsque le courrier arriva, comme d'habitude. Le soleil tapait déjà fort dans le ciel d'azur, ce qui prédisait une journée splendide. Malva leva la tête, instinctivement, mais la rebaissa bien vite, pour se reconcentrer sur ses occupations. Pourquoi aurait-elle du courrier? Elle n'en avait jamais reçu. A onze ans, on ne pouvait pas dire que Malva soit une jeune fille particulièrement jolie...Elle avait un regard sombre, froid et dur, des joues creuses, une peau livide, des épais cheveux noirs broussailleux et constamment en bataille, sans oublier le fait qu'elle soit beaucoup trop menue pour sa taille, malgré le fait qu'elle soit bien nourrie et soignée. Tant de détails qui ne faisaient pas d'elle une jeune fille attirante, vers qui on venait spontanément.
- Mademoiselle!
Elle se retourna en entendant la voix de Maggy, qui l'appellait. Malva eut l'ombre d'un sourire. Maggy, la bonne de sa famille, était la seule personne qu'elle aimait vraiment. Oh, elle ne détestait pas pour autant ses parents...mais sans savoir pourquoi, malgré le respect qu'elle leur portait, elle n'arrivait pas à s'attacher à eux. Elle interrompit son petit jeu, qui consistait à faire léviter des cailloux, pour se diriger vers sa bonne.
- Oui Maggy, que se passe-t-il?
- Vous...avez...reçu...du...courrier! haleta cette dernière, essouflée d'avoir courru dans l'immense jardin.
Malva fronça les sourcils. Impossible, il devait y avoir une erreur...pourtant, elle se saisit de la lettre. Sur l'enveloppe était marqué à l'encre verte:

La jeune fille parut troublée. C'était bien son adresse mais...qui aurait pu lui écrire? Elle ne connaissait personne...Intriguée, elle décacheta la lettre et la lut rapidement. Soudain, elle bondit dans les bras de sa bonne, un grand sourire aux lèvres.
- Je suis inscrite à Poudlard!
Maggy déposa un gros baiser dans sa chevelure brune, et essuya une petite larme d'émotion. D'un ton affectueux, elle lui dit:
- Bravo, je suis tellement fière de vous, mademoiselle! Vous allez sûrement aller dans la même maison que votre père, ou votre mère!
- Ils étaient où?
- Comment, ils ne vous l'ont jamais dit? demanda la femme, scandalisée.
Mais, en voyant l'air dubitatif de sa maîtresse, elle se tut. Le regard de Malva s'assombrissait, ce qui signifiait qu'elle risquait de se mettre en colère, et Maggy était bien placée pour savoir que les colères de Malva, bien que rares, étaient terribles. Aborder le thème de ses parents mettait toujours la jeune fille sur les nerfs, et Maggy savait qu'elle ne les aimait pas beaucoup. Elle soupira, et dit enfin:
- Votre père était à Serpentard, votre mère à Serdaigle.
- Alors j'espère aller soit à Poufsouffle, soit à Gryffondor.
- Mais...vous ne désirez pas suivre les traces de l'un de vos parents?...
- Non, répondit-elle simplement, d'un ton sans réplique.
Maggy comprit qu'il était impossible d'insister sur ce sujet, elle changea donc brusquement la conversation.
- Cet après-midi, nous irons au chemin de traverse, pour acheter vos fournitures.
Maggy sourit en voyant l'expression de Malva changer brusquement, et s'illuminer d'un grand sourire.

- Je vais me charger de vos affaires scolaires, je vous laisse vous occuper de votre baguette magique, annonça Maggy, tandis qu'elles sortaient de chez madame Guipure, un uniforme tout neuf avec.
Elle s'arrêta en plein milieu de l'avenue commerçante, fouilla dans une des indénombrables poches qui peuplaient son manteau, et en sortit quelques gallions qu'elle tendit à Malva.
- Rendez-vous chez monsieur Ollivanders. Ne trainez pas en chemin, et n'allez pas dans l'allée des Embrumes! l'avertit-elle avec sévérité.
Malva hôcha la tête et soupira avec lassitude.
- Bien sûr, bien sûr. A tout à l'heure, Maggy!
Sans un regard en arrière, elle se hâta de disparaître dans la foule, pour échapper au regard perçant de sa bonne. Elle se faufila avec l'aisance d'une anguille dans la foule assemblée là, et parvint sans trop de mal jusqu'à la boutique Ollivanders. Dès qu'elle poussa la porte, une voix masculine la fit sursauter.
- Ah, miss Stark! Je vous attendais, mais vous êtes en avance! Prenez donc la peine d'entrer, je vais m'occuper de vous sur l'instant!
Elle leva la tête et son regard tomba sur le vendeur, perché sur une échelle, qui la dévisageait d'un oeil critique. Malva baissa les yeux vers ses pieds. Elle détestait qu'on la regarde avec une telle insistance, ça lui rappellait qu'elle n'était pas aussi jolie que la plupart des jeunes filles de son âge, douces et joyeuses.
- Je me rappelle encore de la visite de vos parents. Votre mère possédait une si belle chevelure argentée!...Il est fort dommage que vous n'en ayez pas hérité... lâcha-t-il enfin comme si de rien n'était, tout en cherchant fébrilement dans ses stocks.
Malva fronça les sourcils, et répliqua d'un ton surpris:
- Mais non voyons, vous devez confondre, ma mère est brune!
- Bha, elle se sera fait une teinte, je suppose! Si vous voulez mon avis c'est dommage, fort dommage, mais après tout ce ne sont pas mes affaires...répondit-il avec un haussement d'épaules.
Il descendit de son échelle avec un mètre à la main et s'approcha d'elle. Tout en lui mesurant diverses choses comme sa taille, l'écartement de ses yeux ou la longueur de ses bras, il lui demanda:
- Droitière ou gauchère?
- Je suis ambidextre, rétorqua-t-elle simplement.
Il continua de prendre ses mesures, tandis qu'un crayon écrivait tout seul sur un calepin, et Malva ne put réprimer un froncement de sourcils indigné lorsqu'il lui prit son tour de poitrine. Enfin, à son grand soulagement, il rangea son mètre et alla lui chercher une baguette.
- 22 cm, crin de licorne et bois de rose, très pratique pour les charmes et enchantements. La même que votre mère.
- Je n'en veux pas, décréta Malva d'un ton sec.
- Essayez toujours, c'est la baguette qui choisit son propriétaire.
Malva s'en saisit en soupirant.
- Parfait, mais même si elle me choisit, je n'en veux pas.
Tandis que Mr Ollivanders levait les yeux au ciel, la jeune fille fit le geste. Aussitôt, l'échelle vola en miettes.
- Visiblement non, conclut le vendeur d'une voix plate.
Il alla en chercher une autre.
- 27 cm, dent de loup garou et bois de saule. Très efficace et rapide pour les duels. La même que votre père.
- Celle-là non plus, je n'en veux pas, répliqua la jeune fille d'un ton mauvais, tout en se saisissant malgré tout de la baguette magique. Aussitôt, les cheveux du vieil homme prirent feu. Il l'éteint rapidement, et secoua la tête, en marmonnant d'un ton catégorique:
- Non, non et non!
Il disparut, mais reparut bien vite, une nouvelle recrue dans les mains.
- 25 cm, ventricule de dragon et bois de hêtre, notre tout dernier modèle...Excellente pour les sorts impardo...Je veux dire qu'elle est excellente, se reprit-il bien vite.
Malva la saisit, et cette fois, une lumière verte apparut au bout. Le vendeur eut un sourire ravi.
- Eh bien voilà! Ce sera dix gallions, s'il vous plaît.
A peine Malva eut-elle finit de payer la somme d'argent que Maggy entra, de gros paquets sous les bras.
- J'ai même acheté un cadeau pour vous! annonça-t-elle joyeusement.
De derrière son dos, elle sortit une cage où, roulé en boule, un chaton noir dormait profondément. Malva sourit.
- Oh, merci Maggy, il est adorable!
Elle prit la cage dans ses bras, et regardant attentivement son nouvel animal de compagnie, elle annonça fièrement:
- Il s'appelle Mystère!

- Vous êtes sûre de ne rien oublier?
- J'en suis certaine, mère.
- A la bonne heure. Il serait fortement fâcheux que votre père et moi ayons à prendre sur notre temps surchargé pour vous envoyer un éventuel objet que vous auriez oublié...
Malva se contenta d'un silence froid, se retenant à peine de lui répondre d'un ton cinglant que, quoiqu'il arrive, sa mère n'aurait pas à prendre sur son précieux temps, puisque si elle avait oublié quelque chose, ça serait Maggy qui le lui enverrait...
- Arrêtez de vous tortiller dans tous les sens, mademoiselle! gronda la bonne, qui s'efforçait avec peine de domestiquer ses rebelles cheveux bruns pour les coiffer en longues tresses, retenues par un ruban de satin bleu.
Malva soupira, mais obéit tout de même, en fixant tour à tour son père et sa mère d'un regard impassible. Lorsque, le matin même, elle avait appris qu'ils avaient décidé de l'accompagner à la voie 9 3/4, sa surprise avait été comble. Pour une fois que ses parents faisaient quelque chose avec elle...
- Mon Dieu, Malva, pour l'amour du ciel, tâchez au moins de sourire! Vous qui êtes déjà tout sauf jolie, cette moue boudeuse n'ajoute rien, je vous le jure!
La jeune fille lui fit un grand sourire forcé, tandis que ses yeux sombres affichaient une expression meurtrière. Sa mère haussa ses sourcils arqués et secoua la tête d'un air désapprobateur, avant de poursuivre d'un ton hautain, s'adressant à la bonne:
- Mais domestiquez-moi ces cheveux une bonne fois pour toutes! Quelle chevelure épouvantable! Pauvre enfant, si seulement vous aviez hérité des miens!...termina-t-elle en caressant son opulente et souple chevelure châtain foncée...
- A propos de cheveux...Monsieur Ollivanders m'a dit qu'avant vous aviez des cheveux argentés...Vous avez fait une teinte? demanda-t-elle d'un ton soupçonneux.
Il y eut un moment de silence, où Mrs Stark se contenta de dévisager sa fille, bouche bée. L'espace d'un centième de seconde plus tard, elle avait repris le contrôle d'elle-même, et répondit simplement:
- J'ai fait une teinte. Si vous saviez ce que cette couleur de cheveux peut vous apporter comme ennuis! Et puis ça me vieillissait...
Malva demeura silencieuse à sa réponse. Il fallait croire que le vendeur de baguettes magiques avait eu raison. Un long silence plana sur le petit groupe pendant quelques minutes. Enfin, Maggy le brisa en annonçant d'une voix joyeuse, juste après avoir finit la deuxième tresse de la jeune fille:
- Voilà! Dépêchez-vous, mademoiselle, le train part dans deux minutes!
Malva hôcha la tête, et dit un au revoir rapide à ses deux parents. Quandvint le tour de Maggy, la bonne la serra fort dans ses bras, la couvrant de baisers, mais son père les sépara d'un air sévère.
- Un peu de tenue, voyons!
La jeune fille se détacha doucement de sa bonne, en lui adressant un petit sourire réconfortant. Puis, elle prit ses valises, et tituba sous leur poids, avant d'avancer à pas lents vers le train, sans un regard en arrière.
Arrivée dans le train, elle passa rapidement les compartiments en vue. Le premier était chargé d'élèves de cinquième année morts de rire, sûrement occupés à se raconter les anecdotes de leurs vacances. Le deuxième, au contraire, était occupé par un seul élève, de troisième année, qui ronflait si bruyamment que Malva grimaça à la simple pensée de devoir voyager avec lui. Le troisième enfin, à son grand soulagement, était vide. Elle y entra, et hissa avec difficulté sa lourde valise, avant d'ouvrir la cage de Mystère. Son chaton sauta sur ses genoux et s'y blottit en ronronnant, tandis que Malva le caressait pensivement. Soudain, une voix vive la fit sursauter.
- Salut! J'me permets de m'installer, y'a de la place ici, pis j'suis nouvelle, faut bien que j'fasse connaissance! T'as un chat? Oh, j'adore les animaux! Il s'appelle comment? J'y suis bien allée voir, là-bas, à l'animalerie du Chemin de Traverse, j'aurai d'ailleurs aimé un rat, mais ma mère a dit que...
Malva dévisagea bouche bée la jeune fille qui venait d'entrer. Wow...un vrai moulin à paroles! Le voyage risquait pas d'être reposant...Très vite, la jeune fille décrocha, ne saisissant plus que quelques mots du genre "parents", "baguette magique", "Poudlard Express" ou encore "boîte de conserve"...Rapidement lassée, Malva la coupa d'un ton sec:
- Si tu me fais tout ce baratin pour savoir comment je m'appelle, autant te le dire tout de suite. Moi c'est Malva Stark.
Immédiatement, sa phrase eut l'effet d'une bombe atomique. La jeune fille avait la bouche toujours ouverte, mais aucun son n'en sortait. Malva en profita pour la détailler davantage: elle avait de grands yeux bleus pétillants, un petit nez en trompette, et des cheveux blonds paille coupés à la garçonne. Se rendant compte qu'elle avait peut-être été un peu fort, Malva eut un léger sourire.
- Hey, reste pas la bouche ouverte comme ça, tu pourrais finir par gober les mouches...
La fille la referma aussitôt et s'assit doucement sur la banquette en face d'elle, tandis que ses joues prenaient peu à peu une teinte rouge écarlate. Elle eut un petit sourire gêné.
- Excuse-moi, je suis tellement bavarde...Je crois que c'est le fait d'aller à Poudlard qui m'excite autant. Moi c'est Samantha, Samantha Harker.
Les deux jeunes filles se sourirent. A cet instant-là, un éclat passa dans leur regard, qui leur fit savoir qu'elles étaient d'ores et déjà d'excellentes amies.

Lorsque les portes de la grande salle s'ouvrirent enfin, Samantha et Malva ne furent certainement pas les seules à lever les yeux vers l'immense plafond étoilé, impressionnées.
- Argh, les jours d'été ça doit être pas mal, mais en hiver merci les courants d'air! souffla Samantha, qui était d'origine moldue.
Malgré son angoisse, Malva ne put s'empêcher d'éclater de rire à la remarque de sa nouvelle amie, avant de lui répondre à voix basse:
- Mais non gogolle, ce n'est qu'une illusion dûe à la magie!
Mais bientôt, elles se turents toutes les deux, tandis que le professeur McGonagall commençait son discours de bienvenue. Mais, à peine finit, les murmures n'eurent le temps de reprendre car le Choixpeau entonna son traditionnel chant.
- Toi tu veux aller dans quelle maison?
- Tout sauf Serpentard ou Serdaigle! déclara Malva avec mauvaise humeur.
Et toi?
- Ben...à vrai dire, je sais pas tellement...je connais pas vraiment bien, mais j'espère qu'on sera ensemble! Silvia Rourke a prétendu que les Serpentard finissaient mal, je sais pas si c'est vrai, mais si c'est le cas je préfère ne pas y aller parce que bon, même si je sais pas ce qu'elle entend par finir mal, il vaut mieux être prudent, les Serdaigles sont beaucoup trop sérieux à mon goût si tu veux mon avis je me demande et me demanderais toujours comment ils font pour...
- Sam, tu recommences...lui reprocha gentimment Malva avec un sourire en coin, tandis que les joues de son amie viraient à l'écrevisse.
- Oups...désolée...
- HARKER, SAMANTHA! appella la voix autoritaire de la sous-directrice.
Cette dernière sursauta, avant de se retourner vers Malva, qui l'encouragea du regard. Le Choixpeau frôla à peine sa tête qu'il déclara d'une voix vive:
- POUFSOUFFLE!
Un tumulte de cris et d'applaudissements parvint de la table des jeunes et noirs, et Malva ajouta les siens. Elle était heureuse pour son amie, mais bientôt, le stress la submergea de nouveau. K...N...chaque seconde semblait durer une éternité...P...Q...R...c'était bientôt à elle, et au fur et à mesure, le petit groupe d'élèves diminuait de plus en plus...Sawyer, Clara fut envoyée à Gryffondor,, et le professeur appella son nom. Malva crut sincèrement que son coeur allait lâcher. Les bruits s'étaient tus et les regards étaient figés sur elle tandis qu'elle se forçait à avancer. Une petite voix dans sa tête lui murmura de tout laisser là, de se retourner et de s'enfuir en courant, mais Malva ne l'écouta pas tandis que, tremblante, elle finissait les derniers pas la séparant du Choixpeau, et s'asseyait sur le tabouret. Aussitôt, une petite voix s'exclama au creux de son oreille:
- Ah, tiens! Une Stark! Tu n'es que la deuxième de ta famille à venir ici, après ton père...oui, mais je vois que tu refuse d'aller dans la même maison que lui, alors tant pis, il serait stupide d'aller contre ta volonté...peut-être ta mère...Non, tu es sûre? Dommage...Serdaigle, ce n'est pas si mal, comme maison...Il ne nous reste donc plus que Poufsouffle et Gryffondor...Mmm, je vois que tu es paresseuse et pas toujours amicale, tu ferais donc une mauvaise Poufsouffle...Il ne nous reste plus qu'un choix, et je suis certain que c'est le mieux, à cause de ton passé. GRYFFONDOR!
Malva se releva avec un sourire, sous les vivats et les applaudissements, avant de se diriger d'un pas conquérant vers la table de sa nouvelle maison, et s'assit à côté d'une jeune fille de son âge aux cheveux châtains, tandis que les deux suivants, Sirius Stown et Jade Takowa, étaient envoyés à Poufsouffle. Malva jeta un regard déçu à Samantha, un peu plus loin. Elles étaient aussi désolées l'une que l'autre de ne pas être dans la même maison.
- Hey, sois pas si triste, tu peux toujours te faire des amis parmi nous tu sais, on est pas des bêtes...
La jeune Gryffondor se retourna, et se retrouva nez à nez avec sa voisine de table, qui lui souriait d'un air doux.
- Je m'appelle Haley Williams, lui dit-elle simplement.
- Malva Stark.
Elles échangèrent un bref sourire.
- Impressionnant, la répartition, pas vrai? Mon frère m'avait dit qu'ils nous enfermaient à tour de rôle avec un troll des montagnes, et que selon la façon dont on s'en sortait, ils déterminaient notre maison, dit la dénommée Haley, songeuse.
Elle s'arrêta un bref instant, puis ajouta à voix basse, visiblement gênée, avec une voix vibrante de frustration:
- Le pire c'est que je l'ai cru!
Malva éclata de rire, et tout en se servant en pommes de terre, songea avec un sourire qu'Haley avait l'air très sympa et qu'en fin de compte, sa rentrée à Poudlard se passait plutôt bien.

Lorsque le dîner fut enfin terminé, les restes du repas disparurent, et les couverts redevinrent étincelants de propreté. Puis les différentes maisons se levèrent à tour de rôle pour rejoindre leur dortoir respectif, sous les commandes de leurs préfets. Ce fut d'abord les Serpentards, puis les Serdaigles, suivis des Poufsouffle, et les Gryffondors pour fermer la procession. Malva sortit seule, à la fin du groupe, car Haley était partie avec d'autres amis, et Malva ne connaissait personne d'autre dans sa maison. Malgré elle, la jeune fille était jalouse de sa sociabilité, qu'elle ne possédait pas. Soudain, elle faillit faire une crise cardiaque car quelqu'un lui posa les mains sur ses épaules.
- BOUH!
La rouge et or devint cramoisie, et vociféra en voyant Samantha.
- Non mais t'es cinglée ou quoi?! Tu veux ma mort, ma parole!
Son amie eut un rictus moqueur et lui tira la langue.
- Roh, une Gryffondor qui manque d'avoir une crise cardiaque à cause d'une simple Poufsouffle? Je dois vraiment être très laide...ou toi pas très courageuse!
Malva s'apprêta à riposter en fulminant, mais décida finalement de se prendre au petit jeu de la Poufsouffle. Elle eut un petit sourire en coin, et murmura d'un ton confidentiel:
- Tu as peut-être raison...quoi qu'il en soit, je ne suis certainement pas assez courageuse pour affronter...la chose...
- La chose?
En voyant l'air surpris de Sam, Malva parvint à peine à dissimuler un sourire jubilatoire. Elle baissa davantage le ton de sa voix, obligeant la jeune fille à se rapprocher pour qu'elle puisse l'entendre:
- Pendant le repas, j'ai entendu un élève dire qu'il y a, à Poudlard, un monstre si terrifiant qu'ils sont obligés de le maintenir enfermé au plus profond des cachots...mais si par malheur ils récupèrent des élèves qui se promènent dans les couloirs la nuit, ils les jettent en pâture à la chose...et on dit que ceux qui s'en sortent indemnes sont si atrocement mutilés qu'ils sont bons pour passer le reste de leur vie à sainte Mangouste...
Son histoire fit effet. Elle vit Samantha blêmir, et reculer de quelques pas, les yeux ecartés de frayeur. Malva, quand à elle, s'était forgée un masque impassible, se contentant de croiser les bras sur sa poitrine. Bientôt, la jaune et noire constata enfin d'une voix blanche:
- Nous sommes seules...les autres sont dans leur dortoir...ils...ils ne vont pas nous envoyer là-bas, Malva, nous sommes bien trop jeunes...si?...
La jeune fille resta silencieuse quelques instants, puis lâcha enfin d'un ton grave, aussi tranchant qu'une lame de rasoir:
- J'en ai bien peur...
A ces mots, Sam devint livide de terreur et manqua de s'évanouir. Elle comprit qu'elle avait été trop loin dans la plaisanterie.
- Poisson d'avril! s'écria-t-elle avec un grand sourire.
- QUOI??!!?!! Tu as osé, espèce de...de sale...
- Quand on parlait de courage, la coupa-t-elle d'un ton narquois.
- Tu vas voir de quel bois je me chauffe espèce de veracrasse! s'ébroua son amie avant de lui sauter dessus.
- Aïe! Bouse de dragon!!!
- Tête de pioche!
- Scroutt à pétard!
Tout en se déversant un flot d'injures, elles se battaient en riant, se roulant par terre. Heureusement que personne ne passait par là! Finalement elles se relevèrent, et allèrent s'asseoir sur les marches.
- Roh dis donc, je crois que tu bats le record d'oeufs de pigeons sur la gueule! dit Malva avec un sourire, désignant les bosses sur le front de son amie.
- Tu t'es pas vue! Regarde-moi ça, t'as l'air maligne avec tes yeux au beurre noir!
Les deux amies rirent à gorges déployées, puis Samantha reprit d'une voix plus sérieuse:
- Non, à la base, je voulais te féliciter pour ton entrée à Gryffondor...je crois sincèrement que tu seras parmi les meilleurs.
- Merci...toi aussi, pour Poufsouffle...c'est une bonne maison, je suis sûre que tu t'y plairas.
- Ouais...j'pense...
Il y eut un blanc. Malgré le fait qu'elles soient contentes de leurs maisons, le fait de ne pas être dans la même les attristait. Finalement, Samantha releva la tête, les yeux brillants, un petit sourire pervers sur les lèvres.
- Il y a quand même un avantage. J'ai un peu regardé, et tu peux me croire, côté beaux gosses Pouffy n'est pas à plaindre!
- Arghhhh...Naaaaaan sans blagueeee! La chanceeeee! Parce que chez les Gryffifis, tu peux me croire, c'est plutôt la dèche...
Les deux amies échangèrent un regard complice, et bavardèrent ainsi quelques temps, jusqu'à ce que, fatiguées, elles décident de se séparer. Mais, une fois seule, Malva ne put s'empêcher de regretter fortement cette conversation nocturne. Maintenant là, elle ignorait où se trouvait sa salle commune...et le château était tellement vaste! Se décidant enfin, elle s'approcha d'un tableau représentant un vieil homme au nez crochu, qui ronflait bruyamment.
- Heu...excusez-moi...Hum hum...excusez-moi!...HEY REVEILLEZ-VOUS!!!
Le tableau sursauta, et tout en la jaugeant d'un air sévère, grogna d'un ton mécontent:
- C'est de pire en pire! Maintenant, ils nous réveillent en pleine nuit! Des premières années, en plus! Bon Dieu, qu'est-ce que ça sera pour les septième...
- Heu...désolée de vous déranger...je...je...j'aurais souhaité savoir où se situe la salle commune des Gryffondor...s'il vous plaît...
Le vieil homme du portrait émit un grognement et fronça les sourcils en dévisageant ce brin de fille à peine sortie de l'enfance, aux tresses défaites et aux yeux brillants, qui souriait malgré ses nombreux bleus et bosses. Une étrange petite fille, cela ne faisait aucun doute...
- Si je m'écoutais, je vous dénoncerais à Rusard pour qu'il vous punisse sévèrement, ma petite!
- Oh non, monsieur, s'il vous plaît...je ne savais pas, je suis nouvelle ici...Mais vous ne feriez pas ça, n'est-ce pas? Un si gentil monsieur comme vous...
Le portrait soupira, mais se sentit bientôt fondre devant son petit air si angélique, et ses battements de cils tellement innocents, tellement purs...Il grogna encore une fois, avant de marmonner:
- C'est dans la tour Nord, devant le portrait de la grosse dame.
- Merci beaucoup, monsieur!
Et Malva s'en fut aussi vite qu'elle était arrivée, très fière de sa comdéfie, à laquelle le vieux portrait avait marché. Quelques minutes plus tard, elle était arrivée devant la grosse dame en question. Celle-ci dormait profondément, et comme l'autre portrait, protesta quand Malva la réveilla. Au bout d'un moment, impatientée par ses sermonts, la jeune fille coupa:
- Bon vous allez me laisser entrer, oui ou non?
- Ah, mais il me faut le mot de passe!
- Mot de passe?! Quel mot de passe?
- Celui pour rentrer, bien évidemment!
- S'il vous plaît! Je vous en prie! Abracadabra! Poudlard! Troll des montagnes! Dragées surprises! Quidditch! Scroutt à pétard! Hibou déplumé!
Elle égrenna ainsi pendant vingt bonnes minutes des mots de passe tous plus déjantés les uns que les autres, et finit par donner des coups de pied dans le mur, en désespoir de cause, bien que cela n'eut d'autre résultat que de lui provoquer une douleur ambigue dans le gros orteil. Soudain, en entendant un bruit de pas venant dans sa direction, elle se retourna et scruta l'obscurité, inquiète. Elle poussa un profond soupir de soulagement en voyant qu'il s'agissait d'un jeune garçon de son âge. Il était plutôt grand, avait des cheveux châtains foncés et des yeux noisettes. Elle eut un sourire en coin lorsqu'il fut parvenu à sa hauteur.
- Visiblement, j'suis pas la seule à aimer les balades nocturnes...
- Moi? Non, je reviens juste des toilettes, mais j'ai finit par me perdre, ce château est tellement grand...
La jeune fille hôcha la tête en guise d'approbation, avant de demander:
- Tu connais le mot de passe?
- Euh...visigoth!
Malva manqua de lui sauter au cou en voyant le tableau pivoter, mais resta bouche bée en remarquant qu'il était aussi surpris qu'elle.
- Co...comment t'as fait?
Le garçon haussa les épaules, avant de répondre d'un ton modeste:
- J'ai dit au pif, c'était le mot marqué sur la porte des toilettes...
Malva eut un sourire exaspéré, son interlocuteur avait eu une chance incroyable. Ils rentrèrent ensemble, tandis que le portrait d'accès se refermait, et elle se tourna vers lui.
- Au fait, je m'appelle Malva!
- Ok, moi c'est Dada!
Malva dû faire des efforts surhumains pour ne pas s'étouffer de rire devant un prénom aussi ridicule. Dada...fallait vraiment être barjo pour appeller son gosse comme ça! Elle respira profondément pour se calmer, tout en se disant que, le pauvre, avec un prénom comme ça, ça devait pas être facile tous les jours!
- Dada...euh...j'imagine que c'est un surnom...ton vrai nom c'est...heu...Daniel?
Dada sourit, en secouant la tête négativement.
- Non, c'est David. David Corner!
- Ah...ok...dit-elle en se sentant soudain très bête. Bon ben euh...faut que j'aille me coucher! Parce que...euh...la fatigue, tu comprends!
Elle eut un sourire gêné, mais fut soulagée de voir que David faisait comme si de rien n'était. Il lui sourit juste, avant de dire d'un ton léger:
- Ok, bonne nuit! A un de ces quatre, j'espère!
- Ouais, merci, toi aussi!
Puis Malva monta rapidement les marches, se disant qu'elle avait eu de la chance de tomber sur David qui, non content de lui permettre de rentrer dans la salle commune, avait l'air très sympa. Elle ne se doutait pas le moins du monde qu'elle venait de faire connaissance avec l'homme de sa vie...

Devant la porte d'entrée de chaque dortoir, les noms de leurs occupants étaient affichés sur un panneau de bois. Parfois, quelques ronflements se faisaient entendre, tandis que Malva, après avoir rapidement parcouru les noms, continuait son ascension en espérant enfin trouver son dortoir. Enfin, après être passée devant trois dortoirs, elle arriva devant le quatrième, sur le panneau duquel était marqué:

Elle eut un léger sourire. Un bref instant, elle avait cru qu'on l'avait oubliée, et qu'aucun dortoir ne lui était réservé. A son grand soulagement, son hypothèse s'était révélée fausse. Dans son dortoir, il n'y avait pour l'instant que Haley qu'elle connaissait, mais espérait faire bien vite connaissance avec les autres, et devenir amie avec. Le plus silencieusement possible, elle poussa la porte, et la referma rapidement, avant de se diriger à pas de loup vers le dernier lit restant, par conséquent le sien. Parvenue à hauteur de sa valise, elle l'ouvrit, et en tira sa nuisette. Une fois déshabillée, elle s'apprêta à sa glisser sous les draps, quand la fille qui dormait juste à côté d'elle se redressa brusquement, avant de se tourner vers elle.
- Eh ben, t'étais où?
- Chut, pas si fort! Tu vas réveiller les autres! murmura précipitament la jeune fille.
- Les autres? Oh, pas de risque, elles sont bourrées!
Malva ouvrit de grands yeux ronds. Bourrées? En première année?! Fallait le faire, qu'est-ce que ça serait en septième! Quand à cette fille qui lui parlait, comment cela se faisait-il qu'elle ne soit pas comme les autres? Malva la regarda attentivement. Plutôt jolie, sa voisine de lit avait une opulente chevelure rousse et des yeux marrons qui semblaient étinceler. Après cet examen rapide, Malva dit enfin:
- Bourrées? A quoi?...
- Au nutella bien sûr! répliqua la jeune fille avecun haussement d'épaules, comme si c'était évident.
Puis, en voyant l'air dubitatif de Malva, la jeune rousse s'expliqua enfin:
- Louise-Marie, ma cousine, peut pas vivre sans nutella...c'est pour ça qu'en venant à Poudlard, elle a ramené tous ses stocks, et ce soir, pour fêter notre arrivée, on a un peu fait une razzia...On t'a attendue, tu sais! Mais bon, comme t'arrivais pas...Haley, elle a pas tenu longtemps, la pauvre...Mais Nicole et Loulou, c'était impressionnant! Je crois qu'il leur a fallu deux pots avant que ça soit bon! Je me demande comment elles font pour garder la ligne...marmonna-t-elle enfin en leur lançant un regard furieux.
Malva eut un rire amusé. En temps que sorcière, elle ne connaissait pas le nutella, mais en avait pensé que ça devait être sûrement irrésistible...Malva demanda d'un ton enjoué à Madie -suite au discours de cette dernière, elle en avait déduit que c'était elle- d'un ton enjoué:
- Et toi alors?
- Moi? Surtout pas! J'ai parié avec Loulou deux gallions que je suis capable de tenir un mois sans nutella, et je compte bien le gagner! déclara-t-elle d'un ton fier.
- Hum...j'imagine que ça risque d'être difficile...objecta Malva avec un haussement de sourcil amusé.
- Très...Mais on est pas des Gryffondor pour des patates! Et puis...j'étais curieuse aussi de voir quand tu rentrerais...dès le début, quand je t'ai vue à la répartition, tu m'as eu l'air d'une fille tout sauf nette, mais c'est encore pire que ce que je croyais! fit-elle en désignant d'un geste du menton les yeux au beurre noir de Malva. Bagarreuse, c'est pour le moins...surprenant, pour une petite maigrichonne comme toi...
- Hey! J'suis pas maigrichonne! rétorqua Malva avec mauvaise humeur.
- Et moi j'suis Godric Gryffondor!
A cette réplique, les jeunes filles se regardèrent, puis éclatèrent de rire. Enfin, elles se calmèrent, et Malva reprit avec sérieux:
- Non, en réalité j'ai discuté avec ma meilleure amie, pis on s'est un peu battues à cause d'une connerie que j'lui ai dite...en arrivant à la salle commune, j'ai bien cru que je pourrai pas rentrer, si y'avait pas eu David!
- David...Dada, tu veux dire?
- Oui!
Elles pouffèrent, avant de dire d'un ton légèrement moqueur:
- Le pauvre quand même...un surnom comme ça!
- Le pire, c'est qu'il semble pas en avoir honte, il avait un grand sourire quand il s'est présenté!
- Ouais...roh on est vraiment des pestes de parler comme ça, lui qui est si gentil, le pauvre!
- Roh, si on a plus le droit de rigoler un peu...dit Malva en baîllant.
- Tiens, t'es fatiguée...constata Madie avec un haussement de sourcil.
- Ouais, mais j'parie que toi aussi! répondit Malva, tout en s'enfonçant dans son oreiller bien doux, bien moelleux...
- Oui...allez, bonne nuit Malvounette!
- Bonne nuit Madimouche!

Rooo j'adore toujours autant
:luuv:

- Stark et Harker, peut-être que quand vous aurez finit de ricaner comme des oies pourrons-nous reprendre le cours! aboya le professeur de métamorphose.
Samantha et Malva se calmèrent aussitôt, et croisèrent les mains sur leur table, attentives, dans une attitude irréprochable...du moins pour quelques minutes. A leur plus grande joie, ce cours de métamorphose était Poufsouffle-Gryffondor, et c'était la dernière heure avant le déjeuner. Ayant l'après-midi libre, les deux amies en avaient profité pour mettre au point leur première bêtise...qui ne manquait pas d'être passionnante! Dès que le professeur eut le dos tourné, Sam se tourna vers Malva.
- Mais faut être crédibles aussi...que les effets soient pas immédiats, histoire qu'on ait le temps d'aller se planquer!
- Ouais...hum...on aura cas y ajouter un réveil!
- Ca fait pas discret, Malva...
- On le réduira en poudre!
La Poufsouffle ne put s'empêcher d'éclater de rire devant l'extravagance incroyable de Malva. Elle avait de la suite dans les idées, c'était le moins qu'on puisse dire!
- HARKER ET STARK! Il m'avait pourtant semblé vous demander de vous TAIRE!!!
- Samantha me demandait de lui expliquer le cours, madame! Elle aurait bien aimé le demander à vous, mais n'osait pas vous importuner...déclara Malva d'une voix sûre, sans ciller.
- Bon, eh bien parfait, si c'est le cas, je suppose que vous pouvez faire part à toute la classe de votre compréhension...
- Euh...oui, bien sûr...mais c'est à dire que...je...eh bien...je...euh...
- Nous attendons, miss...fit remarquer le professeur, en tapotant des ongles sur le rebord de son bureau d'un air impatient.
- Nous parlions...euh...des aiguilles à tricoter...qui...que...quoi...euh...
- Je vois...coupa sèchement McGonagall. Mon Dieu...faut-il que je retire les dix points que je viens de mettre à Gryffondor grâce à monsieur Corner?
- Non madame, mais moi non plus je n'ai pas très bien compris car David n'a pas parlé assez fort!
Il y eut quelques éclats de rire venant de la part de certains élèves plutôt rebelles tels que Carole Swann, Megan O'neill ou Clara Sawyer, et des regards noirs de la part d'élèves comme Hermione ou David.
- Bon, ça passe pour cette fois, mais je ne veux plus rien entendre jusqu'à la fin du cours!
Les deux jeunes filles se turent, et prirent le cours en silence durant quelques minutes, jusqu'à ce que Samantha reprenne en murmurant:
- Bon, maintenant, faut choisir notre victime...
- Hermione ou David.
- Bonne idée! Un intello Gryffifi en moins, ça fera pas de mal!
- Euh...Sam...je rigolais, tu sais -_-' je sais que parfois ils peuvent être rabat-joie, mais c'est quand même des potes...
- Ah...roh, et qu'est-ce que tu pense du préfet des Serpy?
- Sublissime! Complètement irrésistible! Mon Dieu, il a de ces tablettes de dingue, sous son tee-shirt là!...
- Youhou, Malva, redescends -_-' je sais bien que tu le trouves canonissime, mais c'est qu'un pôv' type orgueilleux avec qui t'as aucune chance, et qui mériterai bien une petite leçon...
- Hey, qu'est-ce que vous mijotez, vous deux?
Elles se retournèrent en même temps. Juste derrière elles, Megan O'neill était penchée sur sa table, les yeux brillants, un sourire intrigué aux lèvres.
- Surprise surprise...dit Malva avec un sourire mystérieux.
- Pas de bêtise, hein! leur intima Megan avec un sourire qui ne laissait prévoir rien de bon.
- Nous? Jamais de la vie, voyons! Quelle idée! répondit la Gryffondor avec un sourire angélique.
- O'NEILL ET STARK! Vous avez vraiment l'intention de me faire tourner gobelin! Vous êtes consi...
DRIIIIIIING!!!
La sonnerie retentit, coupant net le professeur McGonagall. Malva poussa un soupir de soulagement.
- Ouf! Sauvées par le gong!
Après avoir rangé leurs affaires, elles se précipitèrent dehors pour aller manger.
- On se retrouve après! lança Samantha à Malva.

- C'est bon, ajoute le réveil!
- On met combien de minutes? demanda Malva, tout en touillant la potion.
- Hum...dix minutes!
- Okay. C'est qoui la formule pour le réduire en poudre?
En surprenant le haussement d'épaules incertain de Samantha, Malva leva les yeux au ciel. Il faudrait improviser...Tendant sa baguette devant elle, elle se racla la gorge, avant de prononcer:
- Peorud!
Immédiatement, le résultat espéré survint, et Malva l'ajouta dans la potion, qui prit une couleur marron-noir, avant de se mettre à bouilloner.
- Waaaaaa...comment t'as fait?
- Aucune idée...j'ai simplement inversé le mot "poudre"...
- Ben dis donc, t'es douée! dit Sam, en émettant un sifflement impréssionné.
- Bon allez, on passe à l'action! déclara Malva, feignant d'ignorer le compliment.
Elles versèrent la potion dans un verre. Malgré les bulles, le contact du liquide était gelé. Prenant la sortie des toilettes déserts, elles empruntèrent le couloir principal, en longeant plusieurs élèves qui les regardèrent passer, intrigués par le verre qu'elles tenaient à la main. Elles trouvèrent enfin le préfet des Serpentard dans le hall d'entrée. Il parlait avec emphase, faisant de grands gestes théâtraux, devant un groupe de filles qui pouffaient en roucoulant comme des colombes.
- My God, il est parfait...murmura Malva en se lissant les cheveux, tentative désespérée pour paraître plus présentable.
- Beaucoup trop, si tu veux mon avis...répondit Samantha avec un sourire mesquin. Je me demande si ça sera toujours le cas avec quelques pustules sur le bout du nez...
Elles s'approchèrent toutes les deux avec un sourire angélique, et déclarèrent d'une même voix:
- Salut! On teste notre nouveau Coca-cola, ça te dirait de goûter? C'est notre dernier verre en stock, il faut croire que ça a du succès...
- Qu'est-ce qui me fait croire que c'est comestible, votre truc? grogna le préfet, visiblement mécontent qu'on l'ait interrompu en pleine drague.
- Tu as peur de boire? rétorqua la Poufsouffle d'un ton provocant.
- Même pas en rêve! s'ébroua-t-il en saisissant le verre et en avalant son contenu d'un trait. Mouais...c'est pas mal...
- Merci beaucoup! s'écrièrent les jeunes filles en courant se cacher pour rire librement.
Quelques minutes plus tard, elles se séparèrent pour faire leurs devoirs. En rentrant, Malva pouffait de rire toute seule, se fichant de passer pour une dérangée mentale. Dans son hilarité, elle ne remarqua pas le Poufsouffle qui lui fonçait dessus, et quand le choc vint, elle s'étala par terre de tout son long.
- Aïe! Tu peux pas faire gaffe espèce de scroutt à pétard???
- Désolé, je...je suis vraiment maladroit.
Une main se tendit pour l'aider à se relever. Ses yeux rencontrèrent les siens. Malva sentit les battements de son coeur accélérer à une vitesse folle, tandis que le garçon repoussait avec douceur une mèche de cheveux bruns qui lui barrait les yeux.
- Je m'appelle Denis Elric, murmura-t-il doucement, de sa voix aux accents chantants du sud.
- Je...euh...moi...Malva Stark...bafouilla-t-elle, trop occupée à le contempler pour réfléchir à autre chose.
- Tu es sûre que ça va aller? demanda-t-il avec tact, en lui souriant.
- Ou...oui...bredouilla-t-elle, obnibulée par son sombre et ténébreux regard brun dans lequel elle se noyait complètement.
- Bien...je dois y aller...c'était un pur et véritable plaisir de te rencontrer, jolie Malva...
- Au revoir...
Malva le regarda s'éloigner à regret, trop perturbée pour bouger. Elle n'avait pas remarqué qu'elle avait la bouche grande ouverte et qu'un filet de bave en coulait
T'avais raison, Sam...Y'a des vraies bombes dans ta maison!

J'adore toujours autant Malva ^^
La suuuiteuhhh

- Malva, passe-moi ton cahier s'il te plaît, que je recopie le...Arghhhhh, c'est quoi cest p'tits coeurs???
- Hein? Quoi? demanda la jeune fille, hagarde.
Samantha eut un soupir exaspéré.
- Hé oh, réveille-toi, on est en cours de potions, pas en cours de sieste! Bon alors, c'est quoi ces coeurs? s'impatienta-t-elle.
- Tu l'as dit toi-même: des coeurs! répondit évasivement Malva.
- Mouais...marmonna la Poufsouffle, peu convaincue.
Quand la cloche sonna la fin du cours, Malva rangea ses affaires encore plus vite que d'habitude, et sortit en trombe de la classe, Samantha s'efforçant de la suivre. La Gryffondor jetait sans cesse des coups d'oeils à sa montre, et semblait stressée.
- Euh, Malva...t'es sûre que ça va?
- Il paraît qu'il passe toujours par là à cette heure-ci, murmura son mie pour toute réponse. Oh là là, je dois avoir l'air d'un épouvantail ambulant!
- Mais non, t'es très bien! assura Sam avec un froncement de sourcils surpris. Malva, qu'est-ce que tu...
- Tais-toi, il arrive! Salut Denis! fit-elle en lui accordant un sourire radieux.
- Tiens, salut Malva! J'suis content de te revoir, je vois que tu vas bien! Allez, à un de ces quatre! s'exclama le jeune garçon avec un clin d'oeil à l'adresse de la jeune fille.
Samantha, elle, était restée muette. Ses yeux firent Denis-Malva, Malva-Denis, et ainsi de suite. Bouche bée, elle regarda son amie rester plantée là, aux anges, un petit sourire aux lèvres. Quand elle comprit enfin, elle éclata de rire.
- Malva Sark, amoureuse de Denis Elric! Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt? Quand je te disais que y'a des bombes à Pouffy! Roh, mais j'avoue que t'as bon goût...un deuxième année parmi les plus craquants! Allez viens, j'vais me débrouiller pour t'arranger un coup avec lui!
- Oh, ça va, c'est pas drôle. Pis pour le coup, tu m'excuses, je préfère pas..., marmonna Malva, mi-gênée mi-furieuse. D'ailleurs, je dois retourner à la salle commune, j'ai encore du boulot à faire.
- Ok, on se retrouve plus tard!
- Ouaip! Ah, et Sam! Pas un mot, sinon je t'égorge!
Elles échangèrent un bref sourire, avant de se séparer. Quand elle arria dans la salle commune, c'était le silence total: tout le monde étit plongé dans ses propres devoirs. Au passage, Malva salua d'un sourire amical Haley, David et Madie, avant de monter à toute vitesse les marches menant à son dortoir. Mais bien vite, le calme qui régnait dans la pièce fut perturbé. Malva, pleinde de bleus, courait à toute vitesse derrière son oreiller.
- Attrapez-le!
Certains élèves se jetèrent dessus, mais l'oreiller les frappa, mettant la salle commune sens dessus dessous. L'oreiller fracassa une armoire, dont les livres s'éparpillèrent par terre, assoma une quatrième année, renversa les encriers, saccageant tout.
- Quelqu'un a mit...un...cognard dedans! haleta Malva, épuisée de tant courir après.
Soudain, elle sauta dessus, l'agrippant de toutes ses forces, mais se prit les pieds dans le tapis, tituba, et s'effondra sur Nicole, qui poussa un cri de surprise. Malva se redressa avec un sourire, dans un nuage de plumes, les cheveux ébouriffés maîtrisant à grand-peine le cognard de l'oreiller. Heureusement, des septième années vinrent l'aider, et il fut bientôt neutralisé.
- Salut Nicole...désolée de t'avoir sautée dessus comme ça...s'excusa-t-elle avec un sourire penaud.
- T'es complètement cinglée, j'aurais pu avoir ue crise cardiaque, répondit-elle, alors que ses yeux exprimaient tout le contraire. Des cogards dans les oreillers...hmm...c'est la nouvelle mode?
- Faut croire!
- Pas trop aochée, au moins? dit Nicole en haussant un sourcil suspicieux.
Malva haussa les épaules d'un air indifférent.
- Un peu...Mais je survivrais, ne t'inquiète pas!
- J'ai une idée! Pour te consoler, on va organiser une dégustation de nutella, ok?
- Ouais! s'enthousiasma-t-elle, les yeux brillants.

Une fois que les cinq filles furent rassemblées dans la chambre, Loulou prit la parole, surexitée:
- Alors, on commence? On commence?
- Ouais! dit Nicole, impatiente.
Louise-Marie sourit, et plongea sous son lit, avant d'en ressortir avec cinq pots de nutella, et cinq petites cuillères. Au fur et à mesure qu'elle appellait les filles, elle leur lançait un pot.
- Haley! Malva! Nicole! Madie!
- J'te rappelle que j'en prends pas, répliqua Madie avec mauvaise humeur.
- Même pas aujourd'hui?
- N'essaie pas de m faire perdre le pari, Loulou, tu perdrais ton temps...déclara Madie avec un sourire menaçant.
- Comme tu voudras...Bon ben bon appétit!
Malva ouvrit son pot, et plongea sa cuillère dedans, avant d'étudier soigneusement son contenu. Marron, plutôt épais, ça n'était pas spécialement engageant...Pourtant, les filles avaient l'air de se régaler, alors Malva se dit avec un haussement d'épaules qu'après tout, qui ne tentait rien n'avait rien. Elle goûta, et l'effet fut imédiat: elle adorait ça. Entre temps, la conversation fut lancée par Nicole:
- Alors, c'est quand que vous avez découvert vos pouvoirs?
- A huit ans, en plein mois de janvier, j'ai fait apparaître des roses blanches dans le jardin, dit doucement Haley.
- A dix ans, j'ai ramené des mauvaises notes, alors ma mère m'a privée de nutella, mais j'enai fait apparaître plein dans ma chambre! s'enthousiasma Louise-Marie.
- A sept ans, j'ai arrêté une voiture en pleine course, car elle allait écraser mon cochon d'inde! dit Madie, non sans un sourire.
- Moi, à neuf ans, j'ai envoyé un pôv' type quime faisait chier contre un mur! Je me demande encore si le coup l'a tué ou pas...déclara Nicole d'un air songeur.

Constatant qu'une n'avait pas prit la parole, elles se tournèrent toute du même côté.
- Et toi, Malva?
- Moi...à cinq ans, je me suis mise à briller...dit-elle lentement.
- Briller...comme un soleil? demanda Madie avec un froncement de sourcils intrigué.
- Oui...on peut dire ça...
- Waaaa, j'imagine ben le scène! Ca devait être tordant! s'exclama Loulou, en pouffant.
- Non, je ne pense pas, rétorqua Malva d'une voix glaciale.
- Hey, ça va, calme-toi, c'est pas parce que ça fait un peu pitié de briller qu'il faut le prendre comme ça! s'écria Loulou.
- Je vous prie de m'excuser, coupa Malva d'un ton sec.
Elle se leva, et traversant la pièce à pas vifs, claqua la porte derrière elle. Loulou n'avait décidément rien comprit, songea-t-elle, et elle était furieuse qu'on lui rappelle son passé, pourtant si douloureux. A peine fut-elle sortie qu Lousie-Marie marmonna d'un ton vexé:
- Ben, quelle mouche l'a piquée celle-là?!
- Aucune idée, mais si quelque chose est certain, c'est que tu viens de commettre une bourde monumentale, Loulou..., articula Nicole d'un ton réprobateur.
- Peut-être que ça lui a rappellé de mauvais souvenirs..., murmura doucement Haley.
- Et en plus, elle a même pas finit son pot...quel gâchis! grogna la cousine de Madie, mécontente, s'attirant au passage les regards noirs des autres filles.

J'adore <<<3333 =)

Vivement la suite ^^ et super l'idée de reprendre les personne d'mmhp lol Ca rapelle tout des bons souvenirs ! ^^