Stark, they are back

- Regarde-le, Sam...ce type est vraiment trop craquant.
- Toujours à fond sur Denis, hein?
Un an avait passé, et les jeunes filles avaient à présent atteint la deuxième année. Plus proches que jamais, en cet après-midi de décembre, alors que Noël approchait, elles étaient sorties ensemble dans le parc, pour y faire une bataille de boules de neige.
En voyant Malva rougir, Samantha sourit.
- Alors j'ai une bonne nouvelle pour toi...
- Ah oui? Dis-moi!
- Pendant notre bataille de boules de neige, il t'a pas lâchée du regard...révéla Samantha avec un sourire en coin.
Malva crut qu'elle allait faire une crise cardiaque, et feignie la modestie.
- Tu t'es peut-être trompée...Il regardait peut-être un peu plus loin, et tu as cru qu'il me regardait moi...
- Je plaisante pas, Malva! Il te dévorrait vraiment du regard...je crois sincèrement que tu lui fait de l'effet!
- Roh, je crois pas, non..., répondit-elle avec un sourire forcé.
- Et pourquoi ça?
- Regarde-moi, Sam! Et regarde-le, lui! Y'a plein de filles superbes à Poudlard: Carole Swann, Megan O'neill, Clara Sawyer, Luuna Greenleaf, Padmée Skywalker, Jade Takowa, et j'en passe! Mais quoi qu'il en soit, j'en fais pas partie!
- Arrête, tu dis n'importe quoi!
- Non, je sais de quoi je parle, marmonna Malva.
- Si tu veux savoir, moi je te trouve très belle! Et je dis pas ça parce que je suis ton amie! Et de toute façon, même si je te trouvais laide à faire peur, Denis te trouverais quand même très attirante!
- Sam...
- La beauté est une question de goût pour chaque personne, Malva..., reprit-elle plus doucement.
Malva sourit et se jeta dans ses bras.
- Merci Sam...que ferais-je sans une amie comme toi?...
- De rien, c'est tout à fait normal, on est amies, non? Allez, maintenant, lance-toi, va parler à De...
- MALVA!
A l'appel de son nom, elle se retourna, et manqua de s'évanouir en voyant Denis, qui courrait à toute vitesse pour les rattraper.
- Salut...est-ce que je peux te parler? Seule...s'il te plaît...
- Je...euh...oui, bien sûr..., dit-elle en surprenant le regard encourageant de Samantha.
Ils s'éloignèrent ensemble de plusieurs pas. Malva sentait son coeur battre la chamade, et brûlait de curiosité pour savoir pourquoi il voulait lui parler, et encore plus, seule...Enfin, ils s'arrêtèrent dans un coin tranquille, et Denis se tourna vers elle, plongeant ses yeux dans les siens.
- Hum...tu vas bien?
- Oui, et toi?
- Oui oui, ça va...dis...euh...je voulais te demander...tu aimes les bierreaubeurres?
- Euh...oui...pourquoi? demanda-t-elle en fronçant les sourcils, surprise.
- Ben parce que...j'aurais pensé...j'aurais aimé te demander si...ça te dirait de m'accompagner à Pré-Au-Lard dimanche prochain, pour qu'on aille boire un verre? Seul à seule, bien sû...
- Denis!
Ils se retournèrent en même temps. James Hawkins, le meilleur ami de Denis, se précipitait vers eux. Malva ne put s'empêcher de lui lancer un regard noir, tandis que Denis semblait gêné. Il ne pouvait pas tomber plus mal.
- J'ai rien comprit à la leçon de botanique...tu peux m'expliquer, s'il te plaît?
- Euh...d'accord, j'arrive, marmonna-t-il en lançant un regard désolé à Malva. On se voit plus tard...
Il déposa un rapide baiser sur la joue de la Gryffondor, avant de s'éloigner avec James. Elle resta sur place quelques secondes, furieuse qu'il l'aie laissée tomber ainsi, avant de revenir à grands pas vers Samantha, en fulminant contre James, Denis, et Dieu lui-même. Revenue vers sa meilleure amie, elle lui raconta tout, maudissant Denis, et pourtant, il ne lui avait jamais semblé être aussi heureuse...

Le lendemain, Malva ne put rien suivre du cours de sortilèges, trop occupée à penser aux évènements de la veille pour se concentrer sur sa pile de coussins, qu'elle était censée ranger un à un dans un tiroir. A sa première tentative, le coussin se déchira, dans un fracas de plumes qu'elle colora accidentellement en rose fluo. A la deuxième, ce furent les tiroirs qui vinrent vers les coussins, et non l'inverse. Et à la troisième, les coussins allèrent voler à l'autre bout de la pièce.
- Enfin miss Stark, faites un petit effort! intima le professeur Flitwick de sa petite voix flûtée.
Haley, qui était assise à côté d'elle, lui proposa bien de l'aider, mais son aide ne servit à rien. Quand vint la sonnerie, Malva fut la dernière à sortir, et se dirigea d'un pas traînant vers sa salle commune.
- Malva! Attends-moi, s'il te plaît!
La jeune fille fit volte-face, et attendit Denis, qui poussait les élèves pour la rattraper.
- Qu'est-ce que tu veux? demanda-t-elle d'un ton sec.
- Je...je voulais te demander...tu...tu veux...non rien..., se découragea-t-il soudain, devant l'air impassible de Malva.
Il se retourna et commença à partir, mais Malva se ressaisit soudain.
- Denis! Attends!...
- Oui?...
- Je...je...
Elle déglutit, ne sachant que dire, et dans un élan d'audace, elle se dressa sur la pointe des pieds et l'embrassa. Quand elle se recula enfin, elle dit très vite, n'osant reprendre sa respiration:
- Je suis d'accord pour sortir avec toi à Pré-Au-Lard dimanche prochain!
- Bon...en voilà une bonne nouvelle..., répondit-il avec un sourire en coin, avant de l'embrasser de nouveau.
- Oui...je dois y aller...A un de ces quatre! murmura-t-elle avec un sourire.
- Ok...à plus...Oh, et Malva! Je t'aime!
- Oui...je crois bien que moi aussi!
Puis elle escalada à toute vitesse les escaliers menant à la tour Nord, aussi rouge qu'une écrevisse.

Le dimanche du rendez-vous arriva vite. Trop même, au goût de Malva. Elle s'agitait dans son dortoir, deux heures avant le rendez-vous.
- Mets un jogging, c'est cool, ça fait super sportive et dynamique! conseilla Loulou.
- Non, ça fait trop négligée! Habille-toi super classe, il va voir que tu t'es faite belle pour lui! riposta Madie.
- Non, au contraire, ça fait snobinarde! Mets des fringues super sexy, il va tomber raide dingue de toi! s'exclama Nicole.
- T'es folle, il la prendrait pour une pute! Habille-toi normalement, les mecs aiment les filles naturelles! dit Haley.
Avec tout ça, Malva ne savait quel conseil choisir. Mais en fin de compte, elle opta pour un mélange des quatre avec une minijupe en jean's, un legging noir en dessous, un débardeur noir légèrement vaporeux, un décolleté mis par dessus, à rayures blanches et noires, plutôt moulant, et des ballerines argentées. Elle s'emmitoufla chaudement dans sa cape, et passa une écharpe aux couleurs de sa maison autour de son cou.
Puis elle sortit de la salle commune, courant presque vers leur point de rendez-vous: les grilles du château. Denis y était déjà, et l'attendait avec une impatience non dissimulée. Quand il la vit, il eut un grand sourire.
- Salut!
- Salut Denis!
Il prit la Gryffondor dans ses bras et l'embrassa tendrement.
- Tu m'as manquée, tu sais...Je suis content que tu sois là.
- Moi aussi, je suis contente, répondit-elle en glissant sa main dans la sienne.
La route vers Pré-Au-Lard fut plutôt silencieuse, ils échangèrent deux-trois mots rapides, profitant simplement de leur présence mutuelle. Lorsqu'ils arrivèrent aux Trois Balais, ils choisirent une table à l'écart, et commandèrent deux bierreaubeurres. Le temps qu'elles arrivent, Malva se décida à engager la conversation.
- Alors dis-moi, ça faisait combien de temps que t'étais sur moi?
- T'es vraiment magnifique, je t'aime..., dit-il en l'embrassant, ignorant sa question.
Le temps qu'ils s'embrassaient, les bierreaubeurreus eurent le temps d'arriver, et Malva se détacha de lui, buvant quelques gorgées de sa boisson.
- Sinon, c'est cool Poufsouffle, comme maison?
- T'es superbe, je t'aime à la folie! s'exclama-t-il, avant de poser ses lèvres sur les siennes.
Cette fois, Malva commença à s'impatienter, et se détacha de lui, les yeux rivés sur sa chope, qu'elle vida d'un trait.
- Hum...et tu as de la famille, ici?
- Malva, t'es vraiment divine, je suis dingue de toi! déclara-t-il avant de lui sauter dessus, pour l'embrasser à pleine bouche.
Mais cette fois, la Gryffondor le repoussa.
- Bon, ça suffit, hein! Si c'est tout ce que tu sais faire, je préfère arrêter tout de suite!
- Je suis sérieux, Malva! T'es trop belle, je...
- Tu l'auras cherchée!
Elle posa violement sa chope sur la table, se leva et jeta un gallion sur le comptoir, avant de le prévenir d'une voix sifflante de frustration:
- Je te conseille de ne plus venir me voir, c'est inutile!
- Ca veut dire que tu casses?...
La jeune fille se calma. La réponse était oui, mais Denis faisait tellement de peine à voir, avec ses yeux écarquillés de surprise et son air malheureux, qu'elle laissa un instant sa colère de côté. C'est sur un ton parfaitement posé qu'elle répondit:
- Oui. Ca veut bel et bien dire que je casse.
Puis, sans un regard en arrière, elle traversa le pub, et claqua la porte derrière elle.

- Alors, c'était comment ce rendez-vous galant? demanda Haley avec un grand sourire.
- Raconte-nous tout en détails! s'exclama Nicole.
- Vous vous êtes embrassés? questionna Madie.
Malva haussa les épaules.
- Embrassés...tu peux le dire, on a fait que ça!
- Roh, Denis embrasse si mal que ça?! s'étrangla Loulou en voyant son air maussade.
- Non...je dois reconnaître qu'il embrasse vraiment bien, avoua la jeune fille.
- J'suis persuadée que vous serez parmi les plus beaux couples de Poudlard! s'enthousiasma Nicole.
- Les filles...Y'aura aucun couple du tout car on est plus ensemble.
- QUOI??? Déjà?! Quel est l'imbécile de bouse de dragon qui a cassé??? s'exclama Loulou, persuadée qu'il s'agissait de Denis.
- Moi...
- T'es complètement folle! Depuis le temps que t'es sur lui, dès que tu l'as tu casses! hurla Madie.
- Madie a raison! C'est pas tous les jours qu'un mec aussi craquant que Denis va se présenter à toi! s'écria Nicole.
- Justement, les filles...à part être craquant et embrasser, Denis sait pas faire grand chose...
- Raconte-nous...dit doucement Haley, posant une main encourageante sur le bras de son amie.
Malva hôcha la tête, et raconta tout de A à Z à ses amies. Au fur et à mesure de la narration, les visages exprimaient tour à tour la surprise, la déception et la frustration. Dès que Malva s'arrêta de parler, Nicole reprit la parole:
- Eh ben dis donc, t'as bien eu raison, j'aurais pas supporté de rester avec un tel abruti!
Les autres filles ne répondirent pas, mais cela se lisait clairement sur leur visage qu'elles étaient d'accord.
- Je trouve sa réaction un peu...bizarre...pas vous? demanda Haley, après un temps de silence.
- Complètement débile, surtout, oui! ronchonna Nicole.
- Non, mais je veux dire...même quelqu'un de stupide aurait répondu...non?
- Peut-être...murmura Malva.
- Quoi qu'il en soit, on est toutes désolées pour toi, affirma Madie.
- Merci...mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas si grave, et je ne regrette absolument pas ce que j'ai fait! répondit-elle avec un sourire sans joie.

Lorsque la sonnerie retentit, Haley, Nicole et Malva sursautèrent. D'ailleurs, elles ne furent pas les seules. Les cours d'histoire de la magie, donnés par le professeur Bins, endormaient toute la classe, mis à part certains cas hors du commun.
- Alors, bien dormit? demanda Haley, en s'étirant.
- Tu parles...la prochaine fois, je ramène mon oreiller! grogna Nicole.
- Et moi carrément mon lit! s'exclama Malva en dissimulant un baîllement derrière sa main.
- Je me demande comment fait Madie pour suivre le cours avec autant d'interêt..., marmonna Haley.
- Elle prétend que c'est passionnant..., dit Nicole. Je me demande parfois si elle est pas folle!
- On a quoi, déjà, après? questionna Malva, détournant le sujet de conversation.
- Défense contre les forces du mal...et après, deux heures de métamorph...euh, Malva? Je...c'est quoi ça? dit Nicole, s'arrêtant soudain.
- Quoi?..., s'étonna-t-elle, en regardant dans la même direction que son amie.
Elle se figea, trop choquée pour parler. Dans un coin isolé, Denis embrassait avec fougue une jeune fille aux cheveux paille, coupés à la garçonne: Samantha. Elle leur fonça dessus, et les séparant, déclara d'un ton glacial à Denis:
- Tu m'excuseras, j'te l'emprunte un moment.
Elle poussa la Poufsouffle un peu plus loin, et se tournant vers elle, commença d'un ton furieux:
- Tu peux me dire à quoi tu joues?
- Qu'est-ce que j'ai fais de mal, encore? soupira Samantha, affichant un air ennuyé.
- Quoi?! Tu embrasses Denis au vu et au su de tout le monde, et après tu me demandes ce que tu fais de mal?!
- Tout à fait. C'est ton ex petit ami, je te signale!
- Oui! Mais je viens à peine de casser que tu lui saute dessus!
- C'est mon droit. Denis est un type génial, t'as commit une bourde en l'envoyant bouler, tu ne peux que t'en prendre à toi-même, riposta Sam avec un haussement d'épaules.
- Tu voulais absolument qu'on sorte ensemble! Tu sautais de joie quand je te l'ai appris! Comment tu peux me faire un coup pareil après tout ça?
- Tu veux tout savoir? La verité, c'est ça? Je vais te la dire! J'étais sur lui depuis le début, je pensais même que j'aurais une chance avec, mais t'es venue, et il n'a plus eu d'yeux que pour toi! T'as foutu ma relation en l'air, Malva! Tant que t'étais là, j'avais aucun espoir avec lui! Alors hier, le jour de votre rendez-vous, j'ai versé un flacon entier de philtre d'amour dans son jus de citrouille, et bien sûr, la première fille qu'il a regardé après l'avoir bu, c'était toi! Il est devenu si amoureux de toi qu'il était incapable de réfléchir, pareil au dernier des crétins! Et toi bien sûr, tu t'es énervée, et t'as cassé! Mon plan a marché de bout en bout!
- Comment as-tu osé...
Malva était hors d'elle. Et pourtant, une sorte de calme glaçant l'avait envahie. Elle leva la main, et giffla Samantha de toute ses forces. La jaune et noire répliqua par un coup de poing, qui lui ouvrit la lèvre inférieure. Se jettant sur elle, elles tombèrent au sol, Samantha se débattant, tandis que Malva lui tordait les bras derrière le dos. Des élèves accoururent et se mirent à crier autour d'elles:
- Baston! Baston!
- Fous-lui une droite, Sam!
- Vas-y Malva, apprends-lui les bonnes manières!
Samantha la griffa au sang en plein visage, et Malva porta ses mains au cou de la Poufsouffle, et serra de toutes ses forces, un petit sourire sadique aux lèvres, mais la jaune et noire lui envoya un violent coup de pied dans le bras gauche. On entendit un "crac" sonore, et Malva eut un petit gémissement de douleur.
- QU'EST-CE QUI SE PASSE ICI ???
Le professeur McGonagall arriva en courant, et sépara les deux anciennes amies grâce à la magie.
- Harker, filez directement en cours de vol! Stark, vous feriez mieux d'aller à l'infirmerie vous faire soigner. Je ne veux plus vous voir ni l'une ni l'autre de toute la journée, est-ce bien clair?
Les jeunes filles hôchèrent la tête et allèrent chacune de leur côté, non sans se lancer un regard assassin. Puis Malva fit volte-face, et marcha vers l'infirmerie tout en ruminant de sombres pensées. Elle n'arrivait toujours pas à croire ce qui s'était passé. Son visage était en sang, et son bras gauche, qui lui faisait affreusement mal, formait un angle bizarre. Une chose était cependant sûre: elle ne voulait plus voir Samantha. Jamais.

En la voyant arriver, madame Pomfresh eut un cri de surprise:
- Encore une blessée? C'est le défilé, ça n'a pas arrêté, aujourd'hui! Désolée ma petite, je n'ai pas le temps de m'occuper de vous, mais je suis persuadée que mon apprentie se fera une joie de le faire. Je vais l'appeler.
Elle se retourna, et cria:
- Luuna!!! Viens t'occuper de miss Stark, s'il te plaît!
En attendant, la jeune fille alla s'asseoir sur un des derniers lit libre. Quelques secondes plus tard, Luuna Greenleaf apparut, un grand sourire aux lèvres. C'était la nouvelle apprentie de l'actuelle infirmière de Poudlard, et elle était elle aussi chez les Rouges et Or.
- Rolàlà, je suis super contente de m'occuper de toi, tu peux pas savoir! Pour une fois que je quitte ces maudits livres de théorie et que je passe à la pratique! lui confia-t-elle, surexcitée, tout en sortant son matériel. Bon, le visage, ça m'inquiète pas trop, ça saigne pas mal mais la blessure est superficielle...
Malva eut un soupir soulagé, et regarda Luuna sortir des compresses, ainsi que de l'alcool à quatre-vingt dix.
- Hum...Le bras m'inquiète plus...Il va falloir amputer! déclara-t-elle avec un grand sourire, tout en exhibant une immense scie. Je rigole, ne t'inquiète pas! ajouta-t-elle en voyant l'air affolé de sa blessée.
Cette dernière fit un petit sourire, mais elle tremblait encore à la vue de l'immense scie de l'apprentie psycopathe
- Non, plus sérieusement, je te rassure, tu survivras...mais pour le bras, c'est quand même une belle fracture! Comment tu t'es faite ça?
Tandis que l'apprentie infirmière désinfectait ses plaies et les refermait à l'aide de sortilèges, Malva lui raconta ce qui s'était passé.
- Samantha Harker!? Vous êtes pas meilleures amies?
- Êtiez, rectifia la jeune fille. Je veux même plus entendre parler d'elle...
- Ouais, je comprends. C'est un coup dur, je suis désolée pour toi...
- Et toi, les amours? demanda Malva, préférant détourner le sujet de conversation.
- Je sors avec Jon Duncan! déclara fièrement Luuna. Et pis c'est l'amour fou!
- Amoureux d'une psycopathe, faut le faire...lui-même il doit être du genre louche! taquina Malva.
- J'ai toujours ma scie, tu sais, je pourrais très bien changer d'avis et te couper le bras..., menaça-t-elle avec un sourire sadique.
- Naaa, pas le bras! D'accord, d'accord, je suis gentille!
Elles parlèrent ainsi pendant quelques temps, tandis que Luuna plâtrait son bras, mais bientôt elle dut partir voir d'autres blessés, et Malva se retrouva seule. Heureusement, ce fut de courte durée, car une personne qu'elle connaissait bien vint la voir...
- David!
- Je t'apporte tes devoirs. Comme ça, je pourrais t'aider, pis ça me permettra de passer un peu de temps avec toi! annonça-t-il avec un grand sourire.
- Super! Et tu pourras être le premier à signer mon plâtre!
- Oh, quel immense honneur..., ironisa-t-il en riant.
Malgré tout, il prit un stylo et fit ce qu'elle lui demandait.
- Alors, qu'est-ce qu'il faut faire?
- Déjà, en défense contre les forces du mal, il faut commenter le texte page 134 qui porte sur les strangulots. 27 centimètres de parchemin. En métamorphose, on a travaillé sur les animagi, et il faut résumer ce qu'on a comprit...mais bon, comme t'étais pas là, je vais t'expliquer...
Il commenta ainsi le cours pendant quelques minutes, tandis que Malva prenait des notes rapides, et finit par se lever.
- Bon voilà, c'est tout, je vais te laisser...
- Merci David, c'était vraiment sympa de ta part!
- Ah oui, et je voulais te dire! Avec Samantha...C'était vraiment un super combat! Tu t'es vraiment bien battue! J'étais pour toi, t'as entendu quand j'ai crié "Allez Malva, fais-lui mordre la poussière!" ?
- Aaaaaah, c'était toi?
- Oui! Bon allez, faut vraiment que j'y aille, ça m'a fait plaisir de te voir! A plus!
Ils se firent la bise, et son ami partit. Madame Pomfresh lui apporta son dîner, ayant décidé qu'elle passerait la nuit à l'infirmerie. A peine eut-elle finit sa pomme qu'un bruit de pas lui fit lever la tête. Haley s'avança vers elle, s'assit sur son lit, et lui prit la main en signe de réconfort.
- Tu vas bien?...
- Je survivrai, répondit-elle avec un sourire forcé.
- Malva...je...Je tiens à ce que tu saches à quel point je suis désolée pour toi...perdre Samantha de cette façon, c'est...
- C'est horrible, termina la jeune fille en acquiescant.
- Tu sais que je serais toujours là pour toi, quoi qu'il puisse arriver...je te le promets.
- Merci Haley, c'est...tellement gentil de ta part..., mumrmura-t-elle, la gorge serrée.
Elles se turent, ne sachant que dire. Le regard de son amie exprimait une telle désolation et une telle tendresse que Malva céda, et éclata en sanglots. Haley le vit, et la prit dans ses bras, en lui caressant les cheveux.
- Je...je m'y attendais tellement peu!...Elle a toujours...été une soeur pour moi! Et là, d'un seul coup...c'est comme si j'avais toujours été un fardeau pour elle, comme si...elle m'avait toujours détesté...depuis le début! Elle m'a laissée tomber...comme ça...m'a balancé tout en pleine figure...sans aucun remords..., hoqueta Malva.
- Je comprends..., chuchota son amie, sans arrêter de lui caresser les cheveux.
- Moi aussi, je comprends, dit une voix grave.
Haley et Malva levèrent la tête. Louise-Marie était là, debout devant le lit, affichant une mine sombre. Dans leur émotion, les deux amies ne l'avaient pas entendue venir.
- Non justement, tu comprends pas! rugit Malva, furieuse d'avoir été surprise en train de sangloter dans les bras d'Haley.
De toutes les filles partageant son dortoir, Loulou était celle que Malva aimait le moins. Elle semblait ne vivre que pour son propre plaisir, et que peu lui importait, du moment qu'elle s'amusait. La nouvelle arrivante sembla mal à l'aise sous le regard noir de Malva, mais pourtant, ne se décourageant pas, elle s'assit timidement de l'autre côté du lit, et commença d'un ton calme:
- Ecoute Malva...je sais que parfois je peux sembler puérile avec mes vannes à deux balles, mais faut pas croire, je passe pas non plus ma vie à m'éclater...je voulais déjà m'excuser, la dernière fois, pour la découverte de tes pouvoirs...Je sais que je t'ai blessée, mais je te jure que j'en avait tout sauf l'intention...Et ensuite...je comprends parfaitement ta douleur, et je voulais te dire que Haley ne sera pas la seule, en cas de besoin...tu pourras aussi compter toujours sur moi...
- Merci Loulou...
Elle lui adressa un sourire radieux, puis essuya ses larmes. A présent, elle s'en voulait. Elle culpabilisait d'avoir si mal jugé la jeune fille, alors que celle-ci se révélait en réalité une excellente amie...
- Et toi, je te prie de m'excuser toutes les fois où j'ai pû paraître arrogante, froide...ou méprisante...
Loulou ne répondit rien, mais dans son regard, on lisait clairement que c'était oublié.
- Ah oui...et je t'ai amené un petit réconfort..., ajouta cette dernière, en sortant de sa veste un gros pot de nutella, avec un sourire radieux accroché aux lèvres.
- Loulou, tu changeras jamais! s'écria Malva en éclatant de rire.
- Côté nutella, il faut pas espérer! déclara celle-ci avec un grand sourire.
- Tiens, David a déjà signé ton plâtre..., constata Haley.
- Oui, et je compte sur vous pour le faire!
- Qu'est-ce que vous faites encore là, vous deux? Miss Stark a besoin de repos, vous la verrez demain! glapit madame Pomfresh.
- Oui oui, elles finissent juste de signer mon plâtre! répondit précipitement la jeune fille.
Une fois que ses amies eurent toutes deux signé, Haley prit la parole:
- Jurons solennellement de ne jamais nous quitter, quoi qu'il arrive! Je le jure!
- Je le jure, répondit Malva.
- Je le jure! renchérrit Loulou.
Hélas, leur promesse, si belle soit-elle, ne pourrait durer éternellement, en raison des futurs évènements que chacune des jeunes filles aurait à subir par la suite...

- Weasley, Stark et Williams, je pensais pourtant que vous auriez comprit depuis longtemps que dans mes cours, le silence total s'impose...Bien que, comme le reste de vos camarades de Gryffondor, je saches parfaitement que vous possédez une intelligence sous-développée, je vous aurait quand même crues capables de cela...Quelle grande déception, vous m'en voyez profondément consterné...Eh bien mesdemoiselles, peut-être dans le soucis de vous faire enregistrer ceci, je vous enlève 20 points chacune...ce qui revient à 60 points en moins pour Gryffondor..., dit le professeur Rogue de sa voix douceureuse.
Louise-Marie, Haley et Malva échangèrent un regard scandalisé. C'était beaucoup trop...en réalité, Loulou avait accidentellement poussé Haley, dont les larves de moustiques rouges s'étaient répandues, et mélangées avec les morceaux de queues de lézards appartenants à Malva. Au final, la conversation s'était limitée à ceci:
- Oups...
- Mince! Désolée Malva...
- Pas grave...
Et à ce moment-là, le maître des potions les avait surprises. C'était cher payé pour une petite gaffe de cet ordre-là...Le trio d'amies baissa la tête, toutes honteuses devant les regards noirs de leurs congénères. En sortant du cours, Louise-Marie grinça des dents.
- Ce Rogue...Il fait toujours tout et n'importe quoi pour défavoriser notre maison!
- Ca fait maintenant trois ans qu'on est à Poudlard, et c'est seulement maintenant que tu t'en rends compte, Loulou? la railla Malva d'un ton amer.
- Je suis désolée, tout ça c'est de ma faute...j'aurais tellement voulu aider notre maison à augmenter! gémit Haley.
- C'est pas de ta faute, nunuche, c'est de la mienne..., soupira Louise-Marie en haussant les épaules.
- Quoiqu'il en soit, moi j'y suis pour rien dans cette histoire! taquina Malva, s'attirant les ragards foudroyants de ses amies.
Elles parvinrent cependant à mettre leur rogne de côté le temps du dîner, et alors qu'elles finissaient le repas, Malva se leva et annonça:
- Je prépare une sorte de surprise...dites à tous les Gryffondor que vous verrez que ce soir, à partir de vingt heures trente, y'aura de l'animation dans la salle commune!
Puis, sans donner davantage d'informations, elle disparut, les laissant là, ébahies.

Elle était déjà prête lorsque la première personne arriva. C'était un troisième année de grande allure, avec des boucles d'un blond foncé qui lui descendaient aux épaules, et un regard flamboyant.
- Hey, j'suis pas le premier à ce que j'vois...
- Si, en quelques sortes. En fait, je suis là depuis la fin du repas...
- Une heure?! Soit tu es très impatiente, soit c'est toi qui a préparé tout ça...
Il désigna d'un regard circulaire les centaines de coussins disposés dans la pièce, avant de se tourner à nouveau vers elle, un sourire au coin de ses lèvres fines.
- J'me souviens pas de m'être présenté. Gwenaël Dark. Gwen, si tu préfères.
- Malva Stark. Enchantée...Gwen, donc.
- De même. Alors dis-moi, pour quelle raison suis-je ici?
- Pour ça! s'écria-t-elle en lui envoyant un coussin dans la figure, hilare.
- Oh, je vois..., répondit-il d'un ton malicieux, tout en le lui renvoyant.
Mais Malva l'évita, et courrut se mettre à couvert derrière un canapé, lui tirant la langue.
- Alors, on sait plus viser?
- Tu vas voir si je sais viser! s'écria Gwenaël en se jettant sur elle.
Rapidement, un combat féroce s'engagea entre les deux Gryffondor. Ils étaient si absorbés par leur duel qu'ils ne remarquèrent pas les autres personnes qui se joinrent à eux. La règle était simple: il n'y avait pas de règle. Parfois, certains élèves se mettaient ensemble contre d'autres, mais rapidement, la loi principale du chacun pour soi revenait. Malva finit son duel contre Gwen, puis combattit successivement Louise-Marie, Allegra, David, Nicole, Clara, Hermione, Megan, Luuna, Ayumi, sans oublier les autres personnes qu'elle connaissait de vue mais dont elle ignorait les noms. Cependant, quelques heures après, la tactique changea: des groupes se formèrent, et ils se battirent par petites équipes de deux à cinq personnes. Bientôt, il ne resta plus que deux équipes en jeu: Louise-Marie, David et Malva contre Gwenaël, Nicole et Guillaume Vent-Tordu. Une lutte acharnée commença, avec Louise-Marie contre Guillaume, David contre Nicole, et Malva contre Gwenaël. Cinq minutes après, on entendit un cri de victoire: Loulou avait gagné contre Guillaume, tandis que les quatre autres étaient engagés dans une lutte serrée. Tandis que Nicole et David se frappaient mutuellement avec des polochons, Malva tenta de faire un croche-patte à Gwen, qu'il évita aisément, avant de lui lier les mains derrière le dos. Elle se débattit férocement, ruant et donnant des coups de pieds, mais il l'interrompit d'un ton amusé:
- Ne me force pas à te frapper...ça m'ennuirait d'avoir à abîmer un si joli minois...
Sa remarque fit mouche. Le compliment, plus ou moins sous-entendu, rendit Malva si écarlate qu'elle relâcha son attention. Il la saisit par les jambes, et avant qu'elle ait compris ce qu'il faisait, elle se retrouva jetée sur son dos comme un vulgaire sac à patates. Elle lui envoya des coups de poings dans le bas du dos et se tortilla, tentant de libérer ses jambes enfermées dans un étau.
- Lâche-moi! Lâche-moi, espèce de sale brute! hurla-t-elle, déclanchant l'hilarité générale.
- Comme tu voudras, ma chère...au moins, on ne me reprochera pas de ne pas être galant.
Il eut un mouvement leste de l'épaule, et la jeune fille alla voler dans une pile de coussins.
- Co...comment t'as fait ça?
- Ca fait six ans que je pratique le judo.
- Judo?
- Un sport de combat moldu.
Malva acquiesca, en songeant que finalement, faire un sport autre que du quidditch pouvait se révéler très utile. Entre temps, David avait eu le temps de gagner contre Nicole, ce qui signifiait que leur équipe avait remporté le match deux à un. Puis, les Gryffondor se souhaitèrent bonne nuit et montèrent se coucher, epuisés. En montant les escaliers en compagnie de Louise-Marie, Malva lui demanda:
- Haley n'est pas venue?
- Non...Après que tu sois partie, elle ne semblait pas aller très bien...
- Encore à cause de Rogue?
- J'en ai strictement aucune idée, soupira la rouquine.
Elles débouchèrent ensemble dans le dortoir. Nicole et Madie finissaient de se mettre en pyjama. Elles parlaient à vives voix de la soirée, surexcitées:
- C'était vraiment génial! Il faudra se la refaire! Je sens que ça va devenir une nouvelle mode à Poudlard!
- Oui, et la prochaine fois il faudra que je batte David, c'est le seul contre qui j'ai perdu!
- Dites les filles...Vous savez pas où est Haley? les interrogea Louise-Marie.
- Juste derrière vous deux! C'est bizarre, on l'a pas entendue de toute la soirée! pouffa Nicole.
Mais les deux amies n'y prêtaient déjà plus attention. Assise en tailleur sur son lit, tournée vers le mur, la douce jeune fille semblait plongée dans des pensées mélancoliques.
- Elle était vraiment étrange, ce soir...Elle est restée tout le temps comme ça! souffla Madie.
Malva posa une main sur l'épaule de son amie. Celle-ci sursauta, terrifiée, et se retourna vivement. Elle se détendit en reconnaissant Malva.
- Ca n'a pas l'air d'aller, Haley..., constata doucement cette dernière.
- Je...pas vraiment, non...en fait, je n'en sais rien..., répondit évasivement la jeune fille.
- Si tu as un problème, tu sais que ut peux nous en parler...on est amies, non? dit Loulou.
Haley hôcha tristement la tête, et demeura silencieuse un instant. Finalement, elle murmura:
- C'est Guillaume...
Ses deux amies gardèrent le silence. Elles savaient toutes deux que, depuis la deuxième année, Haley était tombée folle amoureuse de Guillaume Vent-Tordu, mais étant d'une timidité incomparable, elle n'avait toujours pas trouvé la force de lui avouer ses sentiments. Constatant qu'elles ne trouvaient rien à répondre, Haley reprit:
- Il sort avec Flora Becker...
- Tu les as vus?! s'étrangla Loulou.
- Non, mais c'est Silvia qui me l'a dit...
Malva eut un sifflement méprisant.
- Silvia Rourke est bien connue pour raconter tout et n'importe quoi sur les gens, du moment qu'elle peut se rendre intérressante, c'est bien connu...tu n'aurais pas dû l'écouter.
- Malva a raison, tant que tu ne les as pas vus ensemble, rien ne te prouve que c'est vrai, tu n'as pas à t'en faire pour ça, Haley..., la rassura Loulou.
- Ouais, vous avez raison, merci les filles. Et pardon. J'aurai dû venir, ce soir, c'était stupide de ma part...

Les flammes lui léchaient le corps, et les crépitements du brasier se faisaient toujours plus ardents. Elle essayait de l'éteindre, mais l'eau brûlait, appellait à l'aide, personne ne l'entendait. Prisonnière. Condamnée à périr ici, sans pouvoir se défendre.
- Bats-toi.
La voix avait surgit, et claqué avec la dureté d'un fouet. Malva la sentait encore vibrer dans ses oreilles.
- Je ne peux.
- Tu n'as pas le choix. Tiens ta promesse et bats-toi jusqu'au bout, comme une lionne.
- Ned, aide-moi! le supplia-t-elle.
Il y eut un rugissement furieux, et tandis que les flammes s'intensifiaient, apparut au milieu une louve blanche aux yeux d'ors.

Elle s'éveilla en sursaut, et passa sa main sur son front moite. Un rêve...tout ça n'avait été qu'un mauvais rêve...Elle avait la gorge sèche. Elle repoussa les couvertures et se leva. Elle traversa la pièce et commença à descendre les marches quand tout à coup, un hurlement d'effroi lui déchira les tympans, l'obligeant à se boucher les oreilles, tandis qu'elle se recroquevillait dans un coin. Malva était terrifiée. Ces cris...c'était comme ceux que l'on pousse lorsque l'on se fait assassiner...les mêmes que ceux que sa famille avait poussés, huit ans plus tôt...
Sauf que lors du massacre de Winterfell, elle n'avait rien pû faire...Strictement rien. Mais là...elle était tout de même en troisième année de sorcellerie...et malgré l'horreur qu'elle ressentait, dûe aux souvenirs et traumatismes qui ressurgissaient,subitement, elle se devait d'agir...pour sauver cet élève, s'il n'était pas trop tard. Le temps qu'elle se débouche les oreilles, les hurlements avaient cessé. Trop tard? Malva ne l'espérait pas...être la première à découvrir un cadavre n'était pas pour l'enthousiasmer, loin de là...Mais une autre question lui trottait dans la tête: comment cela se faisait-il que personne ne se soit éveillé? Le bruit avait pourtant été si vif...avaient-ils donc tous un sommeil si lourd pour ne pas avoir entendu? Ou bien...avait-elle été la seule? C'était ce qu'elle allait voir, elle en aurait le coeur net. Elle descendit les dernières marches menant à la salle commune.
Celle-ci était bercée par un rayon lunaire qui filtrait à travers les carreaux, il fallait donc que la jeune fille s'habitue à cette semi-obscurité. Elle avança précautionneusement, pas après pas, et perçut bientôt une respiration sifflante, haletante...comme quelqu'un d'épuisé...ou de terrifié...La sienne? Non, malgré sa peur, elle agissait avec un sang-froid qui la surprenait elle-même.
- Bats-toi.
La voix de Ned lui revint en mémoire, et elle porta instinctivement la main au poignard, accroché à son côté, et qu'elle ne quittait jamais, même pour dormir. Oui, Ned avait raison...il fallait se battre, toujours. La vie était un éternel combat. Surtout pour elle. Elle distingua une silhouette noire, un peu plus loin, et resserra sa prise sur l'arme, tandis qu'elle sortait sa baguette et murmurait:
- Lumos!
L'ombre se distingua peu à peu. C'était une jeune fille de son âge. Plus grande qu'elle, elle était mince, avait une peau fine et claire, et possédait une grâce féline incroyable. Malva la reconnut, et s'approcha.
- Clara?...excuse-moi, je ne t'avais pas vue...toi aussi tu as entendu...?
Cette dernière se retourna, et fixa Malva comme si elle la voyait pour la première fois, muette. Ses cheveux d'or, d'habitude si parfaits, étaient en bataille, et ses yeux d'un turquoise profond exprimaient une intense frayeur. Cela surprit la jeune fille. Certes, Clara et elle ne se connaissaient pas beaucoup, pour ne pas dire pas du tout, mais Malva n'était pas discrète au point que Clara ne l'aie jamais remarquée...Si? La jeune blonde n'avait toujours pas répondu à sa remarque. Pour tout dire, elle ne semblait pas même l'avoir entendue. Non pas par mépris ou arrogance, mais parce qu'elle semblait écouter...autre chose...
Pourtant, il n'y avait rien...Malva ne voyait rien, tout comme elle n'entendait ou ne sentait rien de particulier. Elle tendit la main, et lui tapota le bras.
- Clara...tu m'entends?...est-ce que...est-ce que ça va?...
La réponse fut instantanée. Mais pas comme la troisième année l'aurait souhaitée. Clara ouvrit la bouche et se mit à hurler, hurler à s'en briser les cordes vocales, hurler si fort que Malva eut un mouvement de recul et fut contrainte de se boucher les oreilles pour ne pas que ses tympans explosent.
- QU'EST-CE QUI SE PASSE, ICI ???
Quelqu'un avait crié de toutes ses forces pour couvrir les hurlements. Malva se retourna pour voir qui venait d'intervenir. Campée au bas des marches, les mains sur les hanches, ses longs cheveux d'un noir de jais ébourriffés, ses lèvres affichant une moue mécontente et les sourcils sévèrement froncés, la jeune asiatique qui se tenait là n'était autre qu'Ayumi Matsuura. Elle était vêtue d'une nuisette rose bonbon et portait aux pieds des chaussons en fausse fourrure bleue électrique. Elle traversa la pièce et se planta devant Clara, visiblement insnesible aux cris hystériques de cette dernière.
- Encore cette petite nouvelle?! Elle commence à m'énerver celle-là!
Entre temps, Clara se tut, visiblement terrifiée. Elle roulait des yeux sans les voir, prise d'une folie mystérieuse et incontrôlable.
- Je ne sais pas ce qu'elle a, on dirait qu'elle voit ou entend quelque chose d'horrible, dit Malva d'un ton paniqué, ne sachant que faire.
Puis Clara se remit à hurler de plus belle comme une démente.
- Ce qu'elle a??? Je vais te dire ce qu'elle a! Madame fait toujours tout et n'importe quoi pour se faire remarquer, j'en ai vraiment marre à la fin! s'écria-t-elle en la gifflant de toute ses forces.
Une grosse marque rouge apparut sur la joue de Clara, et du sang gicla hors de son nez pour aller tacher le tapis, mais elle ne s'arrêta pas d'hurler pour autant.
- Oh, et puis j'en ai marre, je vais finir par devenir folle, je remonte me coucher! s'exclama Ayumi en faisant volte-face pour disparaître rapidement.
Malva grimaça, autant sous les cris de Clara que sous l'abandon d'Ayumi, et se dit qu'il faudrait peut-être nettoyer le sang. Elle leva sa baguette et commença à articuler:
- Episk...
- Expelliarmus!
Malva se retourna, tandis que sa baguette allait voler à l'autre bout de la pièce. Devant elle se tenait un garçon de son âge aux cheveux ténébreux et aux yeux bleus. Il pointait sa baguette sur elle.
- Je te conseille fortement de ne pas faire le moindre geste, ordonna-t-il d'un ton glacial, comme s'il avait lu dans ses pensées.
Tout à coup, on entendit des pas précipités dans l'escalier, et le garçon se retourna instinctivement. Malva profita de cet instant inespéré pour foncer récupérer sa baguette magique.
- Qu'est-ce qui s'est passé? demanda David.
Il était en pyjama, et de grosses cernes noires pochaient sous ses yeux.
- Elle a tenté d'assassiner Clara, dit le garçon en désignant la troisième année du menton.
- Malva?! Non, dis-moi que c'est impossible, tu ne...
- Il accuse sans preuves! rugit-elle, foudroyant le jeune garçon du regard.
- Alors tu m'explique d'où viens tout ce sang???
- J'allais justement le nettoyer!!!
- Ca ne m'explique toujours pas d'où il vient!
Les deux jeunes gens se défièrent longuement du regard, sous les yeux de David, incrédule.
- Elle hurlait à la mort, la pauvre! Et quand je suis arrivé, tu étais devant, la baguette pointée sur elle! C'est assez de preuves, non? Je vais te dénoncer, et on t'enverra à Azkaban, je suis sûr que grâce à moi, mon père aura une promotion, il fera alors sans doute un peu plus attention à moi! Quelque part, je devrais peut-être te remercier...Jambencoton!
Malva tomba par terre, ses membres inférieurs semblant ne plus supporter son maigre poids, mais elle ne lâcha pas pour autant sa baguette, et articula à voix haute:
- Waddiwasi!
Elle envoya violement son accusateur contre un mur, où il se cogna brutalement.
- Tu ne croyais quand même pas que j'allais me laisser faire ainsi...trésor...
Ce dernier fit un geste pour lui lancer un sort, mais Malva fut plus rapide et l'envoya sans ménagements se fracasser contre une étagère.
- Après tout...C'est tellement plus amusant quand il y a un peu d'action, n'est-ce pas?
Le jeune garçon se débattit pour redescendre, tandis que la jeune fille, toujours clouée au sol, le maintenait en joue de sa baguette magique.
- Maintenant, je vais t'apprendre le sort réservé à ceux qui se moquent impunément des Stark...
Elle lança un nouveau sortilège à mi-voix, et des sortes de mains invisibles commencèrent à serrer le cou de sa victime, et resserrèrent toujours un peu plus leur prise, tandis qu'il suffocait...

Nyaaaaahhh c'est trooowww bienn!!!! Malvaninouchette XD

- Arrête! Malva, arrête!
Clara bondit, et se plaça entre elle et lui, qui retomba mollement par terre comme un tas de chiffons, se tenant la gorge en essayant de mieux respirer. Clara semblait avoir retrouvé toute sa lucidité. Elle se tourna vers le jeune garçon, qui s'était relevé, et lui dit d'une voix sèche:
- Quel idiot tu fais, Gabriel Potter! Si Malva ne t'avais pas assez brutalisé comme ça, je n'aurais pas manqué de te flanquer une bonne giffle, et tu l'aurais méritée, crois-moi! Malva n'a pas essayé de m'assassiner, au contraire!
Puis elle se tourna vers Malva, et reprit plus calmement:
- Ok il a fait une grosse gaffe, mais c'est pas parce que c'est le dernier des imbéciles qu'il faut être si violente...En tout cas, j'imagine que je te dois des remerciements!
Elle lui sourit, et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Malva eut du mal, mais les effets du sortliège lancé par Gabriel commençaient à s'estomper, et elles finirent par y parvenir ensemble.
- Je crois que tu ferais mieux d'aller à l'infirmerie, Clara...Je vais t'accompagner, pour être sûr..., dit David, qui était resté silencieux jusque là.
- Oui, tu as raison, je pense que c'est une bonne idée..., approuva Malva. Tu es sûre que ça ira, Clara?
- Je...je pense, oui...Je suis vraiment désolée pour tout ça...et merci, murmura-t-elle avant de disparaître par le portrait, en compagnie de David, qui la regardait comme s'il s'attendait à tout moment à la voir faire une crise cardiaque.
Gabriel et Malva se retrouvèrent seuls. Ils ne se lâchaient pas du regard. Un long silence pesant plânait à présent sur la salle commune, si bien qu'on aurait entendu sans aucun problème le crissement léger d'une plume sur une feuille de parchemin, fût-il au côté opposé de la pièce. Finalement, Gabriel rompit le silence d'un ton hésitant.
- Bien...il semblerait que je te doive des excuses...
- C'est ce que je pense, en effet.
- Ecoute Malva...comprends-moi, j'ai une vie difficile...ma mère est une vraie dévergondée, elle saute le premier type venu, quand à mon père, il bosse comme caporal dans l'armée sorcière de Grande-Bretagne et semble ne même pas être au courant que j'existe...alors tu comprends...je me suis dit que si je capturais une meurtrière et l'envoyait à Azkaban, il serait très fier de moi et tout redeviendrait normal...c'était idiot de ma part, mais...
- Im me semble que tu devais t'excuser, pas me raconter ta vie en long, en large et en travers, coupa-t-elle d'une voix glaciale. Dépêche-toi, j'ai pas que ça à faire, j'aimerais bien retourner me coucher, j'te signale que j'suis crevée.
- Ok, c'est bon, désolé.
- Ouais...c'est ça..., dit-elle en se levant du fauteuil dans lequel elle était assise pour se diriger vers l'escalier.
- Malva!
- Quoi encore?
- Je le suis vraiment...désolé...
Elle eut un léger sourire devant l'air penaud de Gabriel, et haussa les épaules.
- T'inquiètes pas, c'est rien. Allez, bonne nuit!
- Merci, toi aussi!

- Je vais vous rendre vos échantillons de potion anti-fatigue. Je dois cependant avouer à quel point je suis navré de constater que vous semblez être restés tout aussi ignorants que lors de votre arrivée dans cette école..., dit le professeur Rogue.
Il rendit tour à tour les échantillons. Mis à part certains Serpentard, la plupart de la classe afficha des mines déçues.
Lorsqu'elle eut le sien, Malva ne put s'empêcher d'avoir un sourire. Elle avait eu "A" comme "acceptable". De la part du professeur Rogue, c'était un réel compliment...Elle se tourna vers ses deux amies pour voir si elles étaient aussi satisfaites qu'elle. Louise-Marie avait obtenu le "P" et "piètre", mais elle ne semblait pas spécialement déçue, et Haley le "T" de "troll"...Quand elles sortirent, Malva se tourna vers son amie.
- Je suis sincèrement désolée pour toi, Haley...
- Oh, c'est pas grave, je me rattraperais plus tard! répondit joyeusement cette dernière, avec un grand sourire.
- Heu...t'es sûre que ça va, Haley? demanda Loulou.
- Mieux que jamais! Allez, dépêchez-vous, on va être en retard au cours de soins aux créatures magiques!
Ses deux amies se regardèrent avec des yeux ronds: Haley n'avait jamais été première de classe, mais elle mettait une telle volonté et un tel effort dans son travail qu'elles savaient parfaitement qu'en temps normal, elle aurait été éffondrée pour le reste de la journée.
- Qu'est-ce qu'il se passe pour que tu sois si...pas normale? s'inquiète Loulou.
- Silvia Rourke a raconté n'importe quoi: Guillaume ne sort pas avec Flora Becker, au contraire, ils se détestent! annonça la jeune fille, radieuse.
- Et alors, que vas-tu faire? s'enquit Malva avec un sourire en coin.
- Qui sait ce que l'avenir réserve..., répliqua Haley avec un haussement d'épaules insousciants.
Elles se turent: Hagrid venait de sortir de sa cabane, le cours allait commencer. Le cours portait sur les hipogriffes, les jeunes filles étaient passionnées. Malva fit gagner dix points à Gryffondor, Loulou cinq, et Haley zéro, car elle était trop occupée à regarder Guillaume.
- C'était vraiment passionnant! s'enthousiasma Malva, quand le cours fut finit.
- Oui, mais ça creuse, j'ai hâte d'aller manger! Tiens, d'ailleurs, où est passée Haley?
- Je crois qu'elle est très bien où elle est et qu'il ne faut mieux pas aller la déranger..., dit Malva avec un sourire malicieux, après un temps de silence.
Un peu plus loin, sous un saule, Guillaume et Haley tenaient une conversation visiblement enflammée. Ils étaient main dans la main, et le jeune homme parlait avec fougue, tandis que la jeune fille était plus écarlate que jamais. Les deux amies échangèrent un regard complice. Tout semblait indiquer un bon après-midi shopping à deux, en ce qui les concernait...

- Comment ça se fait qu'il ait disparu comme ça? demanda une jeune fille blonde, les sourcils froncés.
- Ah, salut Carole, répondit évasivement Malva, tandis qu'elle épinglait une nouvelle affiche à l'autre bout du mur.
- Dis donc, un chat qui a peur des souris, c'est pas commun! Hey tiens, tu m'y fais penser! s'exclama la Poufsouffle.
- Quoi?
- J'ai vu un chat noir, hier! Il était devant la porte de la grande salle et nous regardait passer d'un air hautain. Il avait une magnifique fourrure orange, je te raconte pas!
- ... -_-" Okay, merci pour l'info, j'y penserais...
- Pas de problème! répliqua Carole, joviale. Ca fait des années que je rêve de passer dans le journal pour sauvetage de chat!
- Ouais...heu...tu m'excuses, faut que j'y aille, hein!
La jeune fille prit rapidement congé de Carole, en songeant, avec un sourire en coin, que plus blonde qu'elle on faisait pas. En ce moment, elle ressentait de plus en plus de remords à l'égard de Mystère. Ces derniers temps, on l'avait souvent entendue se plaindre qu'à part manger et dormir, son chat ne faisait rien, et qu'en plus de tout ça, c'était le dernier des froussards. Mais malgré tout, elle s'était beaucoup attachée à son animal de compagnie, avec qui elle avait entamé sa quatrième année à Poudlard. Elle avait déjà vérifié maintes fois que ses annonces étaient éparpillées dans tous les endroits possibles et immaginables de l'école, de sorte que personne ne les ait vues au moins dix fois dans une journée.
Elle avait placardé un exemplaire dans la salle commune des Gryffondor, et n'ayant pas accés aux autres, elle avait demandé à Padmée Skywalker de le faire chez les Serpentard, et Mélandra Marsten de le faire chez les Serdaigle. Ne lui manquait plus que les Poufsouffle...Elle aurait bien demandé à Carole Swann, qu'elle venait de voir, mais malgré la bonne volonté de cette dernière, Malva doutait qu'elle s'en rappellerait bien longtemps, avec cette maudite couleur de cheveux...
Elle avait songé un moment à Peeper Parker, avant de se rappeler que cette dernière était en stage, et ne serait donc pas disponible avant quelques temps...Mais Malva n'avait pas dit son dernier mot. Quand elle vit enfin la personne dont elle avait besoin, elle se mit à courrir derrière elle pour la rattraper.
- Jade! Jade, attends!
Cette dernière l'attendit au détour d'un couloir, visiblement impatiente, mais c'est pourtant d'une voix calme et polie qu'elle prit la parole:
- Oui? Tu peux te dépêcher, s'il te plaît, je suis pas mal en retard au cours de botanique...
- Désolée, s'excusa Malva. Euh...je peux te demander un service?
- Oui, bien sûr!
- Euh...est-ce que tu voudrais bien épingler une de ces affiches dans ta salle commune? dit-elle en les lui tendant. S'il te plaît...
Jade eut un sourire sinistre.
- Tu sais, tout le monde les a déjà vues au moins trois fois...je pense pas que ça changera grand-chose...
- Oui, mais il s'agit de Mystère, je l'aime vraiment...Je t'en prie, Jade...je veux être sûre...
- Bon, d'accord. En tout cas, j'espère que tu finiras par retrouver ton chat!
- Merci, c'est très gentil de ta part! s'écra-t-elle en repartant en courant, pour aller déposer l'annonce en salle des professeurs.

Hélàs, dix jours plus tard, il n'y avait toujours pas de trace de Mystère, et Malva se résigna peu à peu au fait qu'elle risquait de ne plus jamais le revoir.
Un soir, alors qu'elle venait de finir son devoir de potions, et était plongée dans un livre intitulé "Le pacte des sirènes", un roman passionnant écrit par Adalbert Follebarbe, une voix l'interrompit en pleine lecture:
- Excuse-moi, j'ai rien comprit en métamorphose...tu pourrais m'aider, s'il te plaît?
Malva grogna. Comme par hasard, il fallait qu'on l'interrompt juste au moment où Amaryllis donnait sa vie pour Shaolan, un passage extrêmement émouvant où elle ne manquait jamais de verser une larme...
- Ca porte sur quoi? demanda-t-elle d'un ton brusque, en levant les yeux du livre.
- Les diverses apparences que peut prendre un épouvantard...
Elle fronça les sourcils, et leva les yeux vers la jeune Gryffondor. C'était un sujet de rédaction que le professeur McGonagall donnait en deuxième année. La jeune élève avait de souples cheveux châtains, lisses, qui lui tombaient mollement sur les épaules, retenus par une serre-tête en velours noir. Elle avait une peau pure au teint diaphane, un petit nez pointu et des lèvres fines. Ses yeux d'un bleu glacier étaient éclatants de joie, malgré un léger strabisme convergent de l'oeil droit. Elle avait des traits anguleux, et des fossettes creusaient ses joues. Elle avait une silhouette petite, et son corps n'avait pas encore commencé à se développer, mais elle possédait une allure souple et légère.
Elle se leva, et l'accompagna jusqu'à la table où la deuxième année s'était installée. Il était courant que les plus jeunes aillent parfois trouver des plus âgés qu'eux pour les aider. Elle-même allait souvent demander de l'aide à Chris Aveiro ou Caly Wilkinson, toutes deux en sixième année, pour la botanique, étant d'un niveau catastrophique en cette matière...
Tandis que son "apprentie" s'asseyait et prenait sa plume, prête à prendre des notes, Malva expliqua:
- C'est simple, ils ne prennent l'apparence que de la plus grande peur de la personne se trouvant devant lui...ça ne peut être en conséquent que quelque chose d'en principe terrifiant.
- Et quand tu leur jettes un "Riddikulus"?
- Ca, c'est une exception. Ils ne prennent alors pas l'apparence de leur propre cru, mais l'image que tu as immaginée...en gros, c'est toi qui les contrôle pour les obliger à prendre cette forme.
- Merci...mais il faut faire douze centimètres de parchemin...or ça, ça en fera six à tout casser.
- Tu n'as qu'à rajouter des exemples, McGo' adore ça, répliqua Malva avec un haussement d'épaules. Genre si tu as peur des araignés, tu peux l'imaginer avec des patins à roulettes...
- Ok, merci beaucoup!
- De rien. Au fait, comment tu t'appelles? demanda-t-elle, réalisant qu'elle ignorait son nom.
- Minéa. Minéa Stone!
- Stone? Comme Sirius Stown?!
- Non, lui c'est S.T.O.W.N., tandis que moi c'est S.T.O.N.E., éppella Minéa.
Malva parut troublée un instant, et fronça les sourcils.
- Stone...c'était le nom de ma mère, Elayne Stone...
Minéa parut interloquée.
- Elayne Stone!? C'est la jeune soeur de mon père, Mike...
- Ca doit être une coïncidence...ma mère ne m'a jamais parlée de sa famille...
- Elle a des yeux lavande et des cheveux argentés, non?
Malva fronça les sourcils. Elle était au courant, pour les cheveux argentés, mais...les yeux lavande? Sa mère mettrait-elle des lentilles de contact?
- Elle avait bien des cheveux argentés, mais elle a fait une teinte...Quand à ses yeux, ils ont toujours été marrons foncés.
- Ah...désolée, je dois me tromper...de toute façon, ça fait longtemps que mon père n'a pas reçu de nouvelles d'Elayne...la dernière lettre qu'il a reçu, c'était pour lui annoncer la naissance de sa fille, Malva Stark.
Malva ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais aucun son n'en sortit. Sa surprise était comble. Ou était-elle victime d'une blague de très mauvais goût, ou bien se retrouvait-elle devant...sa jeune cousine. Elle respira un bon coup, et articula enfin:
- Je suis Malva Stark.
- Malva?!
Minéa la regarda de la tête aux pieds, la bouche entrouverte. Puis, dans un mouvement brusque et maladroit, elle sauta dans ses bras. Malva ne savait comment réagir. Le fait de se retrouver là, d'un seul coup, face à un membre de sa famille, était un choc si subit qu'elle n'était pas sûre d'en comprendre entièrement le sens. Mais ce qu'elle était sûre de comprendre, c'était qu'elle était heureuse. Alors, avec un sourire confiant, elle serra ses bras autour de la taille de sa cousine et lui rendit son étreinte.