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 Saloperies de Grimoires

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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMar 23 Juin 2015 - 11:04

Quinlan était toujours aussi perplexe sur les vampires. Il faudrait étudier ça plus en détail, et essayer d'entrer en contact avec certains d'entre eux… Autant dire que ça allait être coton. Mais bon, s'il voulait changer le monde, il allait bien devoir se sacrifier. Il nota ça dans un coin de sa tête, tout en essayant d'expliquer son point de vue à Clemens. Tout comme lui, il ignorait qu'il était en train de le perdre à bavasser à deux cents à l'heure tout en lui montrant son Vidal comme s'il allait piger tout tout de suite. Il était brillant, mais quand même. Cela dit, ce n'était pas parce qu'il n'avait pas tout saisi qu'il ne fit pas une remarque pertinente.

En entendant le petit détail 'il y a des avantages', Quinlan fit un léger mouvement de la tête. Il n'avait pas tort. Encore un truc à creuser : pourquoi la version magique offrait-elle des avantages que la version moldue n'avait pas ? Où était la différence ? Quelle était la version de base et la version marquée…? Encore un vrai casse-tête.

Et naturellement, la conversation dévia sur les enseignements à Poudlard et leurs intitulés pour le moins orientés politiquement. Clemens était beaucoup plus modéré que Quinlan, et ce qu'il disait n'était pas idiot mais… Il y avait cette pointe de défaitisme que Quinn ne supportait plus.

— Il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui monte au créneau pour leur dire à quel point ils sont cons, non ? Je me porte volontaire.

C'était peut-être stupide de sa part, ou carrément héroïque, il n'en savait rien. Il savait juste qu'il ne pouvait plus rester sans rien faire dans une société qui traitait certaines personnes comme des moins que rien le tout sur une base complètement foireuse. S'il arrivait à démontre que leurs arguments étaient branlants, ce serait déjà une victoire. Ébrécher le mythe si on n'arrive pas à le faire tomber, histoire de faciliter la tâche des successeurs : c'était une ambition déjà bien suffisante pour Quinlan.

Un soupir. La journée avait été longue, un peu comme leur nuit. Pas qu'ils ne soient plus entièrement productifs — le dernier échange prouve bien le contraire — mais la lassitude commençait à poindre. Quinn en fit la remarque, et fut suivi par Clemens qui approuva.

— Je pense que ton cerveau a besoin de plus de repos que tu ne le crois. Je le vois presque chauffer quand tu parles.

Il sourit doucement, admiratif d'être tombé sur quelqu'un d'aussi vif, même s'il était un peu éparpillé. C'était ce qui faisait son charme. Ce qu'il dit à propos d'un compagnon de recherches était aussi tout à fait vrai : même si Quinn était pourri en métamorphose, ils avaient quelques questions en commun, un cadre théorique à définir en détail et un point de vue résolument différent car extérieur au domaine. Cela dit, le fait que Quinlan utilise le terme 'plan cul intellectuel' ne sembla pas faire plaisir à l'étudiant. En même temps, tu t'attendais à quoi ?

— J'avoue que les mots étaient mal choisis. Pardon. Qu'est-ce que tu dirais… d'amant de recherches ? D'aventure scientifique ?

Il essaya de rire mais cette fois, ça ne vint pas. Il se redressa alors et se leva du canapé, le tout sans lâcher plus d'une seconde la main de Clemens. La tenant toujours dans la sienne, il se mit à genoux devant lui, et planta son regard dans le sien. Et dans un simulacre trop surjoué pour être sérieux — sans oublier que Quinn avait un sourire qu'il peinait à contenir — il lui dit :

— Clemens Neubach, acceptes-tu de me prendre pour partenaire de recherches privilégié et compagnon de mésaventures livresques cryptées ?

Ok, il avait complètement craqué là.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMar 23 Juin 2015 - 13:50

L'enseignement à Poudlard ne trouvait décidément pas grâce aux yeux des frères Fitzsimmons. Entre les problèmes de méthode d'un côté, et les connotations politiques et philosophiques de l'autre, aucun n'avait l'air de s'être laissé marquer positivement par leur scolarité. Pourtant, ils étaient tous deux devenus professeurs quinze ans plus tard. Clemens ne put s'empêcher de sourire, tous aigris qu'ils pouvaient parfois paraître, ils étaient tout aussi passionnés et dédiés l'un que l'autre. Quinlan avait peut-être juste une façon plus violente et frontale d'aborder les choses. L'étudiant caressa doucement leurs mains entrelacées avant de continuer d'une voix douce.

« Je sais, mais l'attaque frontale n'est pas souvent celle qui fonctionne le mieux. Tes recherches sont un bon moyen, raisonné et construit de leur faire entendre raison. Si je n'avais pas été plutôt disposé à entendre ton point de vue quand nous avons parlé cette nuit… Tu m'aurais sans doute braqué et nous n'en serions pas là. »

Et ça leur aurait été dommageable à tous les deux. Leurs discussions avaient avancé à tous points de vue uniquement parce qu'ils étaient sur la même longueur d'onde dans le savoir. Les sous-entendus, les piques, les attaques, tout ça n'avait été qu'un moyen détourné de leur faire voir ce qu'ils savaient déjà. Pour leurs recherches, c'était pareil ; la solution n'était pas loin, il leur avait suffit d'adopter un autre angle de vue pour sortir de leurs impasses… S'ils n'avaient pas d'un commun accord décidé de se prêter une oreille attentive, ça n'aurait servi à rien, peu importe les arguments.

Même avec leurs prédispositions et leurs opinions convergentes, les dernières heures avaient été éprouvantes intellectuellement. Clemens commençait à fatiguer sans vouloir pleinement le reconnaître. Il sentait qu'il tenait quelque chose et s'il avait été chez lui, il se serait sans doute levé pour dénicher un morceau de parchemin et commencer à trier ses solutions. Ça lui était impossible parce que d'une part, Quinlan tentait de calmer sa machine à idées chaotiques mais surtout, parce qu'il ne voulait pas briser le contact à nouveau.

Leurs mains entrelacées et le baiser qu'il sentait encore sur ses lèvres lui procurait une sensation d'apaisement qui suffisait à rapprocher son cerveau du mode veille. Il était tellement plus facile de se laisser aller à cette drôle d'intimité plutôt que de faire l'effort de réfléchir et de deviser… Son attention commençait à décliner, alors qu'il se laissait envahir par la proximité de Quinlan. Et le 'plan cul intellectuel' tomba. Clemens se raidit, releva sans trop le vouloir, mais il était sincèrement perplexe par l'utilisation de cette appellation. Non pas qu'il aurait défini leur échange autrement mais… Il ne l'aurait sans doute pas fait du tout.

Le début d'excuse l'apaisa un peu, sauf que la suite empira les choses. Le guérisseur aurait simplement pu laisser tomber la dénomination, ne rien dire, laisser l'évolution suivre son cours. Pire encore, il se jeta dans une comédie théâtre et parodique qui donnait à Clemens l'impression d'être tourné en ridicule. Il se redressa quand l'aîné se leva, observant son manège d'un air à la fois interdit et soupçonneux. Puis le silence s'installa entre eux. Dura. L'Allemand récupéra sa main.

Il ne comprenait pas quel but Quinlan voulait atteindre. En un sens, il ne voulait pas briser le lien de confiance sans autre forme de procès, mais cet humour-là ne lui plaisait pas. Ses yeux bleus, froids et brillants de colère se posèrent sur le guérisseur sans qu'il ne soit toujours capable d'articuler la moindre réponse. Clemens quitta le canapé par l'accoudoir, évitant ainsi Quinlan et s'assurant qu'il ne lui donnerait aucune possibilité de le retenir. Il fit quelques pas vers le centre de la pièce, tentant de contenir sa fureur dans une limite raisonnable et de trouver les mots pour l'articuler.

Ils s'étaient assez engueulés durant l'après-midi pour qu'il comprenne qu'il en s'agissait que d'un faux pas. Mais Quinlan pouvait tout de même être un sacré abruti et ça ne lui faisait sans doute pas de mal de se le reprendre dans les dents de temps en temps.

« C'est exactement de ça que je parlais juste avant. Tu fonces comme un putain de bélier sans te rendre compte que ton interlocuteur pourrait avoir d'autres sensibilités. »


Clemens lui fit face à nouveau. Son visage était dur, peut-être inexpressif. Aurait-ce été n'importe qui d'autre, il l'aurait brutalement ignoré après avoir craché une remarque acerbe. Et ça aurait été fini. Par chance pour Quinlan, il avait déjà trop de valeur aux yeux de l'Allemand.

« Ne t'avise plus jamais de me sortir un sous-entendu pareil. Je ne suis pas un faire-valoir qu'on dégotte quand ça semble pratique ou quand on est en manque de papouilles. »

Enfin, il se radoucit. Il alla se laisser tomber dans le fauteuil qu'il avait occupé en début d'après-midi et étendit ses jambes pour croiser ses pieds sur la table. Puis, sans un regard pour Quinlan, il reprit la parole.

« Mais comme je ne suis pas rancunier et que je peux aussi être un sacré abruti… J'accepte. »

La voix était toujours froide, et il avait véritablement été blessé par la remarque insensible du guérisseur. Mais si celui-ci s'était trouvé face à lui au moment de la dernière phrase, il aurait pu discerner un sourire peut-être amusé sur le visage de l'étudiant.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMar 23 Juin 2015 - 16:56

Honnêtement, Quinlan n'avait pas l'impression d'être aussi violent que Clemens semblait le penser. Pour lui, c'était presque une façon naturelle d'être, un autre mécanisme de défense. Et surtout, il savait qu'il avait des convictions trop fortes et trop radicales pour pouvoir les tenir avec des arc-en-ciel et des bisous partout. Une révolution pacifique, pour lui, ça n'existait pas. Du coup, il se prit un peu la remarque de Clemens comme une bonne grosse baffe dans la gueule. Il était incapable de dire s'il se serait braqué si l'étudiant n'avait pas eu la capacité de comprendre son opinion. Il n'avait pas autant de recul sur lui-même.

— Peut-être. Quand je suis convaincu d'un truc, je deviens têtu. Et puis… C'est quelque chose qui me tient à coeur, alors ça me rend sûrement plus véhément.

C'était une des nombreuses cordes sensibles qu'il ne fallait pas trop tripoter chez lui. Et par Merlin, il en avait ! Le problème, c'était qu'il oubliait que d'autres aussi pouvaient être sensibles. Et pas forcément aux mêmes choses que lui. Il ressortit l'expression de Clemens sur le ton de plaisanterie, chose qui ne fonctionna pas vraiment. Pour une fois, il se rendit compte qu'il avait fait une connerie, et tenta de s'excuser. Ouais, il aurait mieux fait de fermer sa gueule.

Pourquoi il fallait toujours qu'il dise ou fasse une connerie alors que tout allait bien ? Ils avaient réussi à établir un lien, un contact plutôt rapproché, le tout sans perdre de vue les travaux qui les passionnaient. C'était quelque chose d'unique pour lui, de profondément transcendant, quelque chose de rare et précieux. Et il avait tout foutu par terre.

Il le réalisa assez vite. Pétrifié par le regard glacial de Clemens, il perdit son sourire, et toute chaleur s'échappa de son corps. Incapable de parler ou de bouger, il resta immobile comme une statue alors que l'étudiant quittait le canapé. C'était une plaisanterie… Rien de bien méchant… non ?

Non. À en croire ce que lui disait Clemens — ou plutôt ce qui lui hurlait à la gueule — il l'avait blessé. Encore une fois. Le pire étant que cette fois, Quinlan n'était pas sûr de l'endroit où il avait merdé. Il était dans l'incompréhension la plus totale, et dans la terreur de perdre un partenaire de recherches précieux.

'Partenaire de recherches'? T'es vraiment doué pour faire l'autruche.

Et comment Clemens pouvait penser qu'il ne voyait en lui qu'un faire-valoir ou justement, un plan cul, intellectuel ou pas ? Si Quinn s'était senti assez à l'aise pour plaisanter là-dessus, c'était bien parce qu'il était clair que Clemens était bien plus que ça. Enfin, c'était clair pour lui. Peut-être que s'il le lui disait directement aussi, ça irait mieux. Mais c'était impossible, pas pour le moment. Quinlan resta à genoux sur le tapis, rendu mutique par la nouvelle baffe métaphorique de Clemens. Aurait-elle été physique que ça n'aurait pas fait plus mal.

Quelque chose avait déconné, même si Clemens avait finalement accepté. Accepté quoi ? Quinn ne vit pas son petit sourire, tout simplement parce qu'il se sentait trop honteux pour oser poser son regard sur lui. Après la stupeur, il céda aux tremblements. De rage, de frustration, contre Clemens et contre lui-même. Il serra son poing, et se retint de justesse de lui hurler dessus en retour. 'Comment tu peux croire que je te considère comme un faire-valoir ou un bouche-trou !?' avait-il envie de lui balancer. Mais ça n'aurait rien arrangé. Ce n'était pas lui la victime dans l'histoire, ou du moins, pas la principale. Si Clemens avait été aussi violent, c'était en réponse à la propre connerie de Quinlan. Il tenta de reprendre son calme, en vain. D'une voix tremblante, les yeux fermés, la tête baissée et le corps recroquevillé, il tenta de renouer le lien.
S'excuser.

— Pardon…

Montrer qu'on a compris.

— Excuse-moi de t'avoir blessé… J'ai été con.

S'engager à ne pas recommencer.

— Je ne le ferai plus.

Le problème étant qu'il n'était pas sûr de savoir en quoi il avait blessé Clemens, et que du coup il était bien susceptible de recommencer involontairement. Il ne l'avait déjà pas fait exprès la première fois alors bon… Mais voilà, dire que ce n'était pas son intention, qu'il ne pensait pas à mal, que Clemens n'avait pas compris, que c'était juste de l'humour… Tout ça ne fonctionnait pas, et n'aurait fait que remettre de l'huile sur le feu. Quinn détestait ce genre de fausses excuses qui partent du principe que vous êtes trop cons pour savoir ce qu'est une plaisanterie ou non, et que de toute façon vous êtes coincés et puis si t'as pas compris c'est pas mon problème. Ces excuses là, il les réservait à ceux qu'il méprisait. Pas à ceux qu'il…

Non, t'en sais rien. Fais pas ton ado de quinze ans. Si ça se trouve, dans six mois tu l'auras oublié.

Il devrait se lever. Il devrait faire quelque chose, dire quelque chose, reprendre leur conversation comme si de rien n'était mais c'était au-dessus de ses forces. Il enfoui sa tête dans ses mains et se recroquevilla davantage comme un enfant qui attend qu'on le punisse. Ce n'était pas la réaction la plus adulte qu'il ait pu avoir, mais Clemens le mettait dans un état tel qu'il avait l'impression d'être à vif. Comment avait-il pu croire que…

'Faire-valoir.'
'Quand on est en manque.'


Qu'est-ce qu'il s'était passé dans le cerveau de Clemens pour qu'il en arrive à cette conclusion ? Alors que justement, Quinlan essayait de lui dire… Qu'est-ce qu'il essayait de lui dire, justement ?

Tu pourris tout ce que tu touches.

Et merde.
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMar 23 Juin 2015 - 17:20

Toujours sans faire face à Quinlan, il écouta ses excuses, des mots hachés et presque tremblants, qui lui firent réaliser que sa réaction à lui avait peut-être été un peu trop extrême. Clemens avait eu conscience que la volonté de son aîné n'était pas de le blesser. Il le savait pertinemment. Pourtant il avait ces doutes, il ne savait toujours pas où cette relation, ce 'partenariat' pouvait les mener et en un sens, il conservait la crainte d'être utilisé. Au final, il pouvait se prétendre détaché des stéréotypes et des rumeurs autant qu'il voulait, elles continuaient à venir lui hanter le crâne. Il ne parvenait pas à être complètement objectif avec Quinlan, du moins, pas sous le coup de l'émotion et de la spontanéité. Sa réputation revenait toujours lui pourrir l'esprit et il s'en rendait compte. Mais trop tard.

Le silence s'établit une nouvelle fois. L'Allemand s'écarta de la table et reprit une position assise normale, les coudes appuyés sur les genoux, la tête dans la main, comme lors de la première 'grande révélation de l'après-midi'. Le parallèle était plutôt saisissant, même si cette fois, il lui fit mal. Quelques heures plus tôt, c'était un Quinlan inquiet et incertain qu'il avait vu face à lui, dans le canapé. Là, c'était un homme prostré, blessé par la violence d'une réaction qu'il n'avait pas pu comprendre. Non, bien sur qu'il ne le referait pas. Peut-être même qu'il ne savait même pas ce qu'il avait fait. Clemens lui-même aurait été bien en peine d'expliquer avec précision ce qui l'avait blessé. Il soupira et se passa les mains dans les cheveux. C'était bien beau de ne pas être rancunier, mais celui qui s'était fait défoncer par une réaction sanguine n'en avait rien à cirer d'entendre ensuite 'je ne te hais point'. La blessure était quand même là.

Voilà, balle au centre. Ça devenait une habitude. Impossible de se parler plus d'une heure sans se balancer des coups de couteaux mutuels. Il respira encore une seconde, laissa le calme finir de se répandre en lui. L'Allemand n'aurait pu dire si les excuses de Quinlan étaient travaillées, mais ces mots simples, qui reconnaissaient entièrement leurs torts, sans chercher à rien expliquer, ni justifier, à minimiser la faute, lui firent beaucoup plus d'effet qu'il n'aurait pu le croire. Évidement que Quinlan était sincère et tenait à ce partenariat, lui aussi. Si c'était déroutant et nouveau pour toi, pourquoi pas pour lui ?

« Verdammt. Du bist so bescheuert Clemens. »

Clemens se leva et s'approcha du guérisseur, toujours prostré au niveau du sol dans cette attitude qu'il avait cru humoristique. Soudainement, planté là à côté de son aîné, il ne savait plus exactement quoi faire. Un contact maintenant, après cette espèce de tempête qui avait éclaté si soudainement que même le Docteur n'avait pas eu le temps d'y réagir, pourrait être extrêmement malvenu. Pourtant, tout laisser en plat n'aiderait pas. L'Allemand posa ses mains sur les épaules de Quinlan et les laissa glisser le long de ses bas, tout en s’accroupissant à ses côtés.

« J'ai été trop sanguin, je n'aurais pas du t'exploser à la tronche comme ça. »

Hésitant, il se releva tout de même après une seconde, et retourna s'installer sur le canapé, en face du guérisseur toujours agenouillé. A défaut de lui imposer à nouveau le contact, il lui tendit une main, l'invitant à s'installer à nouveau à côté de lui. C'était complètement bipolaire comme attitude, sans doute complètement perturbant pour Quinlan, qui avait déjà du mal à suivre ses rebondissements chaotiques quand il s'agissait simplement de recherches et qu'aucun sentiment ne venait jouer un rôle. Clemens soupira. Ses propres mots avaient été irréfléchis, non-mesurés et… il réalisa avec horreur l'impact que ses choix spontanés avaient pu avoir sur le guérisseur. Lui qui se vantait de penser vite et bien, d'être un esprit vif, il avait oublié le plus important.

« Mes propos n'étaient pas franchement adaptés aux circonstances. »

Il ne pouvait pas le jurer, évidemment. Mais la probabilité d'avoir foutu le doigt en plein dans une plaie suppurante était plutôt très haute.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMar 23 Juin 2015 - 18:51

Si on lui avait demandé ce qu'il s'était passé, il aurait été bien en peine d'expliquer. Il ne comprenait pas ce qui avait pu amener Clemens à être aussi violent tout à coup, et il ne comprit pas plus quand il revint vers lui pour s'excuser. Parti trop loin sous la surface de l'océan de merdes irrésolues qui polluaient son coeur, Quinlan n'eut même pas la présence d'esprit de répondre, ou de faire un geste pour le retenir. Pourtant, il apprécia le contact. Il le désirait ardemment, il n'en aurait sûrement jamais assez.

Mais Clemens partit ensuite rejoindre le canapé, laissant Quinlan au beau milieu du salon, seul. Ses mains tombèrent de son visage, révélant une expression profondément chagrinée. Il ne pleurait pas, mais on voyait bien qu'il se passait un truc vraiment pas net dans sa tête. Un dialogue intérieur qui tournait à l'affrontement, une déchirure qu'il avait réussi à oublier un court instant, avant qu'elle ne lance de nouveau. Quinn ferma les yeux, et dut se concentrer pour entendre ce que Clemens disait. Pas adaptés, hein…?

— Les miens non plus, on dirait. Pourtant…

Non, ce n'était pas la peine de revenir là-dessus. Pas la peine d'essayer de te justifier, même si le message avait été interprété comme étant l'exact inverse de ce que tu voulais dire.

— Clemens… tu n'es pas mon faire-valoir. Et les papouilles… C'est même pas quelque chose que j'apprécie en temps normal, il n'y a qu'avec toi que…

Il soupira, et essaya de renouer le contact visuel qu'il redoutait tant. Toujours prostré sur le sol, il essaya de retrouver une posture un peu plus droite, et continua sur sa lancée.

— Je suis pas doué avec… tout ça. Je suis quelqu'un qui…

Merde, ça n'arrivait pas à sortir. Aucune phrase ne faisait sens, les mots qui lui venaient n'étaient pas les bons. Il était tout simplement incapable de s'expliquer clairement. Alors il repartit sur cette plaisanterie qui n'en était pas vraiment une.

— Je suis un bonobo. Le sexe, je connais. Je sais comment gérer, les trucs à faire et à ne pas faire, les trucs à dire et à ne pas dire. Mais ça… Ça fait sept ans. Et même avant ça, je savais déjà pas m'y prendre. Je veux pas te perdre.

Et là, il ne parlait pas des recherches. Ça allait beaucoup plus loin, et c'était aussi pour ça qu'ils se blessaient aussi facilement l'un l'autre. Quinlan resta sur le sol, attendant un signe de Clemens pour venir le rejoindre. Lui qui détestait les câlins en avait grandement besoin, c'est juste qu'il n'osait pas le réclamer.

— Qu'est-ce que t'attends de moi ? Vraiment ?

Cette fois, il voulait une réponse claire, mais il savait aussi qu'il ne l'aurait sûrement pas. Pas parce que Clemens s'entêterait à rester dans le mystère, mais parce qu'il n'en avait probablement aucune idée lui-même. Cela dit, l'interrogation frontale le pousserait peut-être à se questionner. Ce n'était pas grave si Quinlan n'avait pas de réponse dans la minute, mais il avait besoin de plus que ce qu'il avait obtenu plus tôt. 'Ce lien', sérieux, ça ne voulait rien dire.

— Désolé de foncer dans le tas comme un bélier mais j'ai besoin de savoir.

Il laissa retomber ses bras sur le côté, toujours agenouillé sur le tapis. Aucune défense, rien du tout. Juste une grande lassitude qui venait lui engourdir le corps et l'esprit. Il en avait assez de lutter, là.
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 1:02

Pourtant c'était en substance ce que je voulais dire ? Pourtant je voulais simplement faire une plaisanterie ? Pourtant je ne t'ai pas sauté à la gorge quand tu m'as blessé avec des mots inappropriés ? Assis en silence face à Quinlan, il essayait de comprendre à travers son visage ce débat silencieux. Leurs réactions à tous les deux étaient une nouvelle fois complètement exagérées, comme si la source d'un problème mineur se retrouvait extrapolée au simple fait qu'ils pouvaient s'atteindre. Clemens sentit la façade dure et inébranlable fondre de son visage, laissant place à une expression plus concernée, si ce n'était inquiète.

Il avait tant de mal à saisir quel homme se trouvait devant lui, le vrai, caché derrière un masque qui se redressait constamment, comme un réflexe. A chaque fois, il se faisait avoir par l'assurance et la maîtrise, il partait simplement du principe que ce qu'ils traversaient là, c'était acquis pour Quinlan. Connu. Commun. Clemens avait été tellement obnubilé par l'apprivoisement de ses propres sensations et le tâtonnement vers ses limites qu'il n'avait pas pu concevoir le guérisseur comme autre chose qu'un maître du jeu. Il prenait les initiatives, dictait les règles, et l'étudiant suivait autant que ça lui plaisait. Sauf que ça ne fonctionnait pas comme ça ; comme pour la recherche, il devait s'agir d'un échange mutuel, pas d'une autorité à sens unique.

Il glissa vers le bord du canapé, afin d'être à nouveau à proximité de Quinlan, sans pour autant se décider sur une façon de renouer le contact. Ses yeux bleus dansaient sur son partenaire, attentifs, mais sans témoigner d'empathie. A le voir prostré là, au sol, Clemens était incapable de dire s'il souffrait de la blessure qui venait de lui être infligée, d'une souffrance ancienne irrésolue ou de se détester lui-même. Entendre ces mots lui donnait l'impression que le guérisseur refusait en un sens qui il était. Mais qui était-il pour en juger ? Stricto sensu, ils ne se connaissaient même pas depuis vingt-quatre heures. Les jeux, les piques, tout ça ne comptait pas vraiment.

L'Allemand laissa une main courir le long de la mâchoire de son aîné puis lova deux doigts sous son menton pour lui redresser doucement le visage. Il ne savait pas franchement ce qu'il attendait de Quinlan, mais il avait besoin de voir son regard pour s'assurer de son honnêteté, pour vérifier que le pacte de confiance n'avait pas été brisé. Clemens ne pêchait pas vraiment par méfiance, il était convaincu que les gens se laissaient diriger par leurs bons côtés, mais face au guérisseur, à ses yeux noisettes si intenses, aux enjeux de leurs recherches, aux fourmillements des mains sur sa peau nue… Il en arrivait à douter de tout, et même de ses propres certitudes.

Formuler ses attentes était une des épreuves qu'il aurait voulu passer seul, ou au mieux avec un de ses amis proches. Il avait besoin de s'entendre parler et réfléchir, de se concentrer sur ses sentiments et ses espérances pour réussir à les comprendre. Il détestait être brusqué à ce niveau-là. Mais pour une fois, il ne pouvait pas en vouloir à Quinlan de revenir à la confrontation. Ils se blessaient à nouveau avec leurs sous-entendus, utilisant comme base de leur lien des suppositions qui n'avaient pas été vérifiées. Or, si ça ne marchait pas dans la recherche, il n'y avait aucune raison que ça ne marche entre deux hommes. Clemens soupira lorsque le guérisseur se laissa aller sur le côté, rompant tout contact.

« Honnêtement, je n'en sais rien. J'ai besoin de faire le point avec moi-même, de me comprendre moi-même avant de pouvoir te répondre. »

Cadeau, démerde-toi. Personne n'allait être plus avancé avec une réponse pareille. Ni lui, ni Quinlan, ni le chat qui n'allait sans doute pas tarder à revenir lui feuler à la tronche par vengeance d'avoir remis son maître dans un état pareil. Et c'était en soi une sacrée menace, vu les pattes de la machine. Clemens se pencha vers son aîné pour lui saisir la main et l'attirer vers lui, ainsi appuyé contre ses jambes, l'étudiant laissa glisser ses mains le long du torse de Quinlan et posa sa tête dans le creux de son épaule.

« Je n'ai aucune idée de comment m'y prendre, je n'ai jamais été dans une situation pareille avant. Je n'ai aucun repère auquel je peux me comparer. »


Ou presque. Sauf que ce n'était clairement pas pareil. Clemens tourna la tête, traça une ligne du bout du nez sur le cou du guérisseur, puis y déposa un léger bisou.

« Tu me fais perdre pied toutes les deux minutes, j'essaie de te comprendre, de me comprendre en même temps et de garder mon esprit en état de fonctionner en parallèle. »

D'ordinaire, il se débrouillait pas trop mal dans la gestion de plusieurs tâches simultanées, mais quand son cerveau décidait simplement de partir en grève, c'était autrement plus compliqué. Le contact de Quinlan doublé des questions de recherches était déjà suffisamment complexe pour ne pas qu'il doive en plus se tracasser des sous-entendus. D'ailleurs, la tension montait à nouveau, il s'habituait à cette proximité, il avait envie de faufiler ses mains sous le t-shirt de son aîné, de découvrir la douceur de sa peau, de retrouver la sensation qui avait causé ce 'Tu me rends fou'. Clemens gronda pour lui-même, sentant ses mains se crisper légèrement.

« Par contre, je peux te dire ce que je ne veux pas. Qu'on cesse de travailler ensemble. Même s'il y aura sans doute des moments où j'aurais vraiment du mal. Et que tu essaies d'être quelqu'un d'autre. Ce serait dégueulasse de ma part d'attendre ça de toi. »


Ses mots n'étaient plus qu'un murmure dans le creux de l'oreille.

« Je t'ai promis que je n'accepterai pas ce qui me déplaît ou me blesse. Je ferais avec le Quinlan que tu es vraiment, même si on a encore besoin de quelques efforts pour être au diapason l'un de l'autre. »


L'Allemand resserra encore un peu son étreinte autour du guérisseur. Ça n'était toujours pas très clair, ni très complet, mais au vu des circonstances, c'était tout ce qu'il pouvait produire.


Dernière édition par Clemens Neubach le Mer 24 Juin 2015 - 8:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 7:32


Sentir Clemens revenir vers lui, toute trace de colère envolée, rien que ça lui fit énormément de bien. Il ignorait quand serait la prochaine avalanche de violence — presque — gratuite qu'il allait se prendre sur la tronche, mais au moins celle-ci était passée. Il prenait sur lui, il assumait ses erreurs même s'il comprenait mal d'où elles pouvaient venir, mais il ne pouvait s'empêcher de se détester d'être aussi faible. Clemens pouvait déjà faire ce qu'il voulait de lui, et c'était déjà en soi un avertissement sérieux. Assez pour que le Docteur se réveille, et observe la scène de son perchoir. Il feula et plaqua ses oreilles en arrière. Avec tout ce qui s'était passé cette après-midi, on allait finir par croire que le Docteur aussi avait des sautes d'humeur. Pourtant, il ne descendit pas de son étagère.

La détresse de Quinlan avait aussi été assez violente pour qu'un air de violoncelle monte de la chambre voisine. Ça faisait tellement longtemps que l'alerte déprime n'avait pas sonné que le guérisseur en fut surpris d'entendre le canon de Pachelbel parvenir jusqu'à ses oreilles. Entre Neal et le Docteur, Quinn s'en voulait presque d'avoir autant de 'défenses' extérieures, alors qu'il se considérait en tort dans l'histoire. Clemens n'avait ni frère ni chat vengeurs lui. Peut-être était-ce parce qu'à la différence de Quinlan, il pouvait se défendre seul ? Il était beau le prof badass... Cela dit, il aurait menti s'il avait dit que ça ne l'avait pas aidé à se calmer et à revenir un peu sur Terre.

Tellement qu'il se laissa faire quand l'étudiant lui releva le menton pour le regarder dans les yeux. La confiance était toujours là. C'est pour ça qu'il fut incapable de lui en vouloir pour cette réponse qui n'en était pas vraiment une. Tout était allé vite, beaucoup trop vite, et c'était normal que Clemens soit encore totalement paumé. Quinlan hocha la tête. C'est bon. Ça irait. Il faudrait juste qu'il arrête les sous-entendus trop sensibles, et son humour de merde en attendant. Rien d'insurmontable… ou pas.

Voyant sûrement qu'il était trop apathique pour bouger de lui-même, Clemens l'attira à lui et reposa ses mains sur lui. Le contact l'apaisa, et fit se rendormir le Docteur. Démerdez-vous, avait-il l'air de dire. Et justement, Clemens expliqua alors que pour lui tout ça, c'était nouveau, et qu'il avait forcément du mal puisqu'il n'avait rien pour comparer. Ouais, comme Quinlan quoi. Parce qu'honnêtement, Quinn n'avait absolument pas envie de comparer Clemens à Roxanne ou Peter. Il l'avait fait sans le vouloir, avant de se rendre compte qu'ils n'avaient absolument rien en commun, si ce n'est la capacité à le rendre aussi malléable que de l'argile. Quinlan aurait presque eu envie de rire en entendant le couplet sur le multitasking foireux du cerveau de Clemens. Adouci par le bisou sur le nez — sérieusement ? — Quinn sourit faiblement :

— C'est la même chose pour moi, et c'est quand je me dis que la psychothérapie peut attendre, que ça va et que je peux me permettre une vanne que ça déconne à nouveau.

Il pouvait toujours essayer de ne pas trop plaisanter, mais il se connaissait : c'était un réflexe qu'il allait avoir du mal à perdre, même s'il en était capable. C'était Clemens qui en était blessé, et c'était à lui de rectifier le tir. Il posa ses mains sur les siennes, attendant la suite.

Dire déjà ce qu'il ne voulait pas était un bon début. Surtout qu'il s'agissait de deux choses auxquelles Quinlan tenait énormément aussi. Que Clemens lui dise qu'il ne voulait pas qu'il change le secoua plus qu'il ne voulait l'admettre. Mis à part avec son frère, Quinlan n'avait jamais vraiment eu l'habitude d'être accepté de façon si entière. Cela dit, il avait également fait promettre à Clemens de lui dire s'il faisait ou disait quelque chose qui le blessait. Il ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir réagi à cette plaisanterie qui avait eu des échos douloureux chez l'étudiant… Même si sa réaction avait été plutôt violente.

Quinlan hocha la tête, et ferma les yeux. Il n'y avait plus grand-chose à dire. Chacun avait besoin de temps pour se faire à cette proximité dont ils n'avaient pas l'habitude. Dans le silence qui tomba sur la pièce, Quinn se perdit dans ses pensées, se questionnant lui-même.

— Dis-moi… J'ai vraiment un humour de merde ?

C'était une vraie question. Il s'interrogeait réellement, parce que pour lui, le petit délire de la fausse demande en mariage aurait été un véritable moyen de faire comprendre à Clemens qu'il était en fait l'exact inverse d'un plan cul intellectuel. C'était maladroit certes, mais de là à déclencher le courroux divin… Il avait encore du mal à comprendre. Enfin, d'après ce qu'avait dit Clemens, même lui ne comprenait pas tout. Mais si Quinlan avait un humour vaseux en règle générale, autant qu'il travaille là-dessus.

— Je ne veux pas qu'on change non plus. Mais je serais pas contre un mode d'emploi pour ne pas dire de conneries. C'est pas comme si je te détestais et que mon but premier était de te torturer mentalement… Même si j'ai l'impression de le faire.

Il eut un sourire sans joie à la pensée qui lui traversa l'esprit.

— C'est aussi pour ça que je disais que la vie était plus facile quand on ne s'attachait pas. Tu blesses quelqu'un ? Oh, tu t'excuses et tu passes à autre chose. T'as envie de t'envoyer en l'air ? Pas de problème. Tu veux bouquiner toute une nuit en oubliant le monde extérieur ? Pas de problème non plus. On te fait une remarque désobligeante ? Rien à foutre, tu ne le connais pas et tu ne feras pas ta vie avec. C'est plus difficile d'atteindre quelqu'un qui s'échine à rester extérieur à ce qui l'entoure.

Il n'allait pas non plus partir dans l'explication détaillée du complexe du hérisson mais ça les résumait bien. Plus ils se rapprochaient, et plus ils se blessaient.

— C'est peut-être lâche comme façon de penser, de préférer regarder les gens jouer de loin sans participer. On ne gagne rien, mais on ne perd rien non plus.

Et maintenant, il avait l'impression d'avoir beaucoup trop à perdre. La métaphore du jeu allait peut-être faire grincer Clemens, maintenant qu'il y pensait, c'est aussi pour ça qu'il ajouta presque immédiatement :

— Ne pense pas que je te considère comme le premier prix d'une tombola. Perdre, gagner, c'est plutôt en terme de santé mentale. Je sais même pas si je vais bien ou mal, là. Je sais juste plus.

Tellement qu'il n'arrivait même plus à aligner trois mots qui puissent avoir du sens, mais soit. Au moins avait-il recouvré la parole, et c'était déjà pas mal. Le risque de remettre involontairement de l'huile sur le feu était non-négligeable, mais s'ils se muraient dans le silence, ils n'arriveraient jamais à régler leurs problèmes. C'était même ça leur plus gros souci : la communication. Alors bon… Au moins Quinlan tentait-il quelque chose. Même s'il ne savait pas trop quoi exactement.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 9:33

Du violoncelle ? Clemens releva la tête, intrigué par la musique qui montait de la chambre voisine. Il ne savait pas que Neal en jouait, et ne se souvenait pas avoir vu d'instrument dans son appartement, mais au fond, il n'en savait rien. Ce n'était pas comme s'ils s'étaient racontés leurs vies en long, en large, et en travers. Les notes étaient plutôt agréables, mais il était étonné de les entendre si distinctement dans l'appartement voisin. Assez pour se demander si ce n'était pas encore un bidouillage magique des deux frères, destiné à ce que l'un puisse profiter des activités de l'autre. Le Docteur s'était lui aussi réveillé et leur avait signifié sa mauvaise humeur, tout en les observant d'un air méfiant, comme s'il se tâtait encore à venir leur régler leur compte. Enfin, plus à lui, sans doute.

La logique de Quinlan cependant, n'avait pas été mauvaise. Ils avaient l'impression que tout roulait, qu'ils étaient à l'aise l'un avec l'autre et c'était normalement là qu'on pouvait se permettre l'humour. Clemens n'avait rien contre, en soi, et il n'était globalement pas vraiment susceptible. La mise en scène trop théâtrale, trop tournée en ridicule l'avait affecté plus qu'il ne l'aurait cru de prime abord. Il s'en voulait d'avoir réagi avec tant de violence pour un détail, un simple malentendu qui n'aurait pas du avoir de conséquences.

« Tu as raison, en soi. Mais là, ça a été trop. »

Le reste de sa tirade sembla trouver un échos plutôt positif chez le guérisseur, qui se contenta d'un hochement de tête, sans poser de contre-questions cette fois. L'Allemand en fut soulagé, il ne se sentait pas le courage, ni la capacité d'aller encore creuser plus loin et de cracher sur le tapis des sentiments encore trop frais. Il avait bien compris que répondre était cette fois nécessaire et que refuser de partager son ressenti les aurait enfoncés un peu plus encore. Néanmoins, il aurait beaucoup plus volontiers gardé tout pour lui… Du moins, pour quelques jours supplémentaires. La musique tournait toujours, et si son oreille ne le trompait pas, c'était le même morceau qui se répétait. Soit Neal était vraiment exigeant avec lui-même et voulait maîtriser chaque note à la perfection ou alors, il y avait quelque chose de magique là-derrière. Clemens commença à avoir un doute.

Le moment était de toute façon malvenu pour poser la question, d'autant que Quinlan était reparti dans ses propres interrogations. Clemens prit un moment pour réfléchir, tentant avec certes un peu de peine de se remémorer les rares occasions auxquelles il avait été confronté à l'humour du guérisseur. Les questions à 10 000 gallions, la tentative de corruption, quelques sous-entendus sexuels… Autant qu'il pouvait s'en souvenir, il n'avait pas été dérangé le moins du monde et avait même ri volontiers. Cependant, le contexte avait été plutôt différent, les blagues se basaient sur quelque chose de neuf et sans connotation plus profonde. L'étudiant haussa les épaules.

« Pas spécialement, non. Enfin, je ne dirais pas que tu ferais carrière dans le stand-up non plus. »

Son ton était plus léger. Ce n'était pas la blague en elle-même qui l'avait blessé, l'atteinte avait été faite à sa fierté. Il pouvait rire sur de l'humour douteux, voire clairement déplacé, quand cela ne le mettait pas en cause directement. Sa capacité à l'auto-dérision s'arrêtait là où commençait le jugement de sa valeur. C'était comme pour le Quidditch ; il devenait fou quand quelqu'un sous-entendait que son arrivée en études de métamorphose était pour compenser une carrière ratée, un niveau trop bas pour être professionnel. Peut-être était-ce une question de blessure encore trop vive, peut-être simplement une fierté un peu trop mal placée.

La longue tirade qui suivit le laissa pensif, même si un sourire amusé venait danser de temps à autres sur son visage. Il appréciait cette capacité à appeler un chat un chat, sans devoir prendre douze détours pour en arriver à s'exprimer. C'était peut-être dur à entendre, parfois, mais dans des situations comme celles-ci, la franchise de Quinlan leur facilitait plutôt la vie. Sans doute un autre truc qu'il pourrait apprendre de son aîné. Clemens pouvait être un vrai handicapé de la communication quand il s'y mettait, et les moyens détourner pour exprimer ses sentiments étaient généralement ses meilleurs alliés. La plupart du temps, c'était simplement tant pis pour celui qui ne comprenait pas.

« Si ça peut te rassurer, la torture mentale, je m'en occupe très bien tout seul. Je ne doute pas de ta capacité à me mettre la tête à l'envers, mais pas à ce niveau-là. »

Il lâcha un rire et déposa un bisou à la base du cou de Quinlan.

« Je comprends ce que tu veux dire pour l'attachement, mais je doute qu'on puisse vraiment se sentir vivant de cette façon. D'une certaine manière, c'était un peu de ça dont tu parlais à propos de la douleur tout à l'heure, non ? Qu'elle soit physique ou mentale, j'ai l'impression que c'est un peu un passage obligé. S'attacher fait tout ressentir plus fort. Le négatif, mais le positif aussi. »

Le voilà qui se mettait à philosopher. Trois mois plus tôt, il n'aurait sans doute pas été capable de sortir un tel discours, et même s'il l'avait fait, il se serait senti profondément hypocrite. Pourtant, son arrivée à l'académie l'avait poussé à voir les choses sous un autre angle. On l'avait forcé à changer sa perspective. Sa douleur et son amertume était maintenant une partie de lui, ça ne servait à rien d'essayer de s'en rendre hermétique… elle revenait toujours d'une manière ou d'une autre. Clemens n'aurait pas prétendu que sa gestion en était parfaite – la preuve dans cette explosion sur une bêtise – mais au moins, il avait franchi le pas de l'accepter. C'était déjà mieux que rien.

« C'est peut-être mon passif de sportif qui parle, et l'esprit de compétition aussi, mais j'ai toujours préféré risquer de gagner, plutôt que ne pas jouer. Évidemment, perdre reste envisageable, mais il suffit de jouer mieux. »

Ce rendez-vous en était la preuve même. Ils avaient tous les deux pris le risque et espéré gagner. Sinon, ils seraient sagement restés à l'écart, s'observant en chien de faïence, sans accepter qu'un autre pourrait vous atteindre et peut-être même, vous faire avancer.

« Et j'ai l'impression d'avoir plus gagné que perdu, aujourd'hui. »
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 10:22


Oh, c'était rassurant ça. Tout espoir n'était pas perdu, si Quinlan n'avait pas un humour si dégueulasse. Il avait bien envie de lui demander pourquoi il avait explosé comme ça sans prévenir, mais préféra évacuer le problème comme il en avait toujours eu l'habitude : l'ignorer jusqu'à ce qu'il disparaisse de lui-même. Bon, il ne faisait pas ça systématiquement, mais là, il n'y avait plus grand-chose à dire là-dessus. Chacun avait besoin de temps pour réfléchir, seul si possible. Ils verraient ça plus tard.

— C'est pas mon but, mais si on n'a pas la même vision de ce qui est drôle ou pas, on risque pas d'aller bien loin.

C'était un demi-aveu déjà. Bercé par la musique que lui jouait son frère, il se sentait assez calme pour dire à demi-mots qu'il aimerait bien que ça aille plus loin, justement. Mais bon, il espérait aussi que Clemens ne relèverait pas. Déjà que Quinlan avait du mal à croire à l'amour, alors aux coups de foudre…? C'était bon pour les contes de fées ça. Ça n'arrivait pas dans la vraie vie !

Restait qu'en attendant, Quinn était toujours aussi susceptible de dire ou faire de la merde sans même s'en rendre compte, et de se prendre un retour de flammes violent. Entre ça et les questions on-ne-peut-plus personnelles qu'il posait à Clemens, il avait parfois l'impression de le torturer. Chose qu'apparemment, l'étudiant faisait très bien tout seul. Sa petite remarque l'air de rien fit sourire le guérisseur, qui s'élargit lorsqu'un frisson le parcourut. Sérieux, c'est sensible le cou.

— C'est pas idiot, mais tu peux pas nier qu'un zombie a la vie facile. Enfin 'vie'… tu me comprends. D'ailleurs je me demande où se situe la limite là aussi… Bref, on va pas repartir là-dessus, sinon je vais me griller le peu de neurones qui me reste.

Quinlan sourit et porta une des mains de Clemens jusqu'à ses lèvres. Il n'avait vraiment plus envie de bosser maintenant qu'il avait la confirmation qu'il n'était pas le seul à avoir la tête complètement retournée. Il n'avait rien à dire de plus sur le couplet à propos de la douleur. Du moins, rien qui n'aurait pas sonné extrêmement mièvre, ou n'aurait pas risqué de mettre Clemens mal à l'aise. Parce que Quinlan devait bien se rendre à l'évidence que si la présence de l'étudiant dans sa vie était douloureuse par moments… ce n'était pas une douleur que Quinn détestait. Au contraire, il en voulait plus et c'était bien ça qui lui faisait peur.

Pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude de jouer à ce jeu là, il s'y était pris trop rapidement et trop passionnément pour ne pas être inquiet. Alors oui, il n'avait pas envie de perdre, mais jouer mieux ? Ce n'était pas spécialement évident non plus.

— Comment on fait si on n'arrive pas à jouer mieux ? Tu dis ça comme si c'était facile… Tu vas m'apprendre à jouer ?

Merde, ça sonnait encore plus mielleux et dégoulinant qu'une réplique de comédie romantique. Quinlan s'en voulait presque. Il n'était pas allergique aux tulipes ou aux tatouages à la con, mais bien au romantisme cul-cul la praline dans lequel il nageait actuellement, un peu contre son gré. Un peu seulement, parce que ç'aurait été mentir de dire qu'il n'y était pour rien. Alors pour faire bonne mesure, il sourit à la conclusion de Clemens, et lui répondit d'une voix amusée :

— Tu as gagné quoi…? Une relation haine/amour avec un chat sujet aux sautes d'humeur, quelqu'un à qui parler de tes recherches même s'il peine à les suivre parce que c'est une bouse en métamorphose, mais qui est bien trop fier pour t'avouer que parfois il pige absolument rien à ce que tu dis, un deuxième pied-à-terre à Haveirson si tu trouves que ta chambre est trop étroite, un sujet d'expérimentation plus que consentant, une peluche vivante si un jour tu as besoin d'un gros câlin, un masseur et un médecin personnel toujours là pour toi…

Sa tirade stupide mourut dans un murmure. Tant pis, aux chiottes la fierté et la pseudo-virilité du mec qui se laisse jamais submergé par ses émotions. Quitte à être sentimentaliste, hein…

— Je suis toujours là si t'as un souci, ok ? Je vais modifier le sort sur ma porte pour qu'il te laisse passer, peu importe l'heure du jour ou de la nuit.

Bon, il ne garantissait pas qu'il serait seul à ce moment-là, mais Clemens serait sa priorité n°1. Du moins, tant qu'on ne lui demandait pas de choisir entre lui et Neal. Ce serait cruel. Heureusement, la plupart du temps son frère n'avait pas besoin de lui… Le contraire, par contre… Bref.

Il sourit doucement à nouveau, et se remit debout. Brisant le contact une demi-seconde seulement, il se tourna pour faire face à Clemens, et posa ses genoux sur le canapé, de chaque côté de l'étudiant. Presque assis sur lui, il le prit dans ses bras et vint l'embrasser passionnément. Ses doigts se glissèrent d'un côté dans ses cheveux bouclés, de l'autre sous son pull. Peut-être qu'il allait trop loin trop vite, mais ce contact était trop bon pour ne pas en redemander.

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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 11:09

« Non mais la corruption à 10 000 gallions, ça me va comme humour. »

Il ne releva pas la question d'aller bien loin, ni du sous-entendu que cela cachait. Il était à peu près certain que ni lui, ni Quinlan ne saurait y répondre directement. C'était un peu revenir aux mêmes problèmes, ils ne savaient toujours pas comment les régler, comment se comporter. L'Allemand était plutôt partant pour laisser couler et voir où ça les mènerait. Que ce soit pour la recherche ou autre chose, d'ailleurs, l'avancée étape par étape était clairement ce qui les avait le mieux servi depuis le début.

Par contre, les zombies, les Inferi, bof. Tout ça, c'était un peu la même came. Un bon cocktail de magie noire, une mauvaise imitation de la vie, un gros sortilège qui manquait de vous exploser dans la tronche au retour. Clemens balaya le débat d'un geste de la main, content lui aussi que Quinlan ne souhaite pas s'y attarder. La limite entre la vie et la mort pouvait certes être intéressante à rechercher, mais globalement, on ne pouvait jamais faire que spéculer. Quitte à perdre de son temps sur des théories un peu fumeuses, il préférait s'attaquer à une question à laquelle il pourrait répondre. Peut-être après de longues années et beaucoup de frustration, mais les chances étaient raisonnablement hautes.

De toute façon, ça commençait à lui être vachement égal. Le baiser sur sa main l'avait fait frissonner, mais il se força à rester immobile tant que le guérisseur parlait encore. Il n'aurait pas su dire d'où ça venait, si c'était son explosion violente ou la vision de Quinlan si marqué, leur réconciliation câline, ou une légère habitude qui s'installait déjà. Mais l'adrénaline le faisait vibrer. Même à travers son pull, il sentait la chaleur de son aîné, le battement de son cœur, le rythme de sa respiration. Peut-être qu'être forcé à exprimer son ressenti et à mettre des mots sur son débat intérieur avait fait sauter des barrières. Il n'en savait rien. Il savait juste qu'il avait un mal fou à se concentrer sur la discussion.

« Tu vas m'apprendre à jouer ? »

Dire ça à un type qui était déjà presque dépendant du jeu, pour qui le risque et le gain était une adrénaline quotidienne. Pour qui jeter des dés représentait une excitation presque sexuelle. Et faire ça au milieu d'une étreinte théoriquement interdite et risquée. Clemens se sentait de plus en plus fébrile, alors qu'il se forçait toujours à rester immobile, et à garder un rythme de respiration normal. Quinlan lui, continua à plaisanter, comme si de rien n'était. N'ayant peut-être même rien remarqué. L'étudiant avait de toute façon perdu le fil à l'évocation du massage.

Son esprit dansait des sensations de chaleur et de détente que les mains du guérisseur lui avait procuré. La force précise qui jouait sur ses muscles engourdis, la tension si extrême à certains endroits qui se relâchait à nouveau, et puis leurs doigts qui se liaient et l'étreinte qui se faisait plus intime. Son souvenir se complétait de mains qui glissaient le long de ses cuisses, tandis que le désir montait en eux simultanément, il avait une terrible envie de mordiller le cou de Quinlan, de sentir l'excitation monter en lui, encore. Il voulait revivre cette sensation qui lui avait presque fait peur la première fois, mais à laquelle il voulait tellement se livrer maintenant.

Loin, il entendit la voix de son aîné résonner, les mots lui parvinrent flous et incompréhensibles et il les chassa dans un coin. Plus tard. Clemens revint brutalement sur terre lorsque le contact fut rompu, se demandant un instant s'il n'avait pas loupé quelque chose, oublié de réagir à un détail important. Il essayait de rassembler ses idées quand Quinlan s'imposa à lui dans une étreinte passionnée. Du vent, le rationnel. C'était tellement 1995.

Sans l'ombre d'une hésitation, il se redressa pour rendre leur contact plus étroit encore, tandis que ses mains s'engouffraient sous le t-shirt du guérisseur, découvrant enfin le toucher de ce dos musclé.     Clemens se dégagea du baiser, laissant ses lèvres glisser le long de la jugulaire, lentement, légèrement. Puis il remonta, mordilla délicatement la lèvre inférieure de Quinlan, sans revenir l'embrasser vraiment, cependant. En une provocation doucement contrôlée. Et c'était sans doute la dernière chose qu'il contrôlait encore.


Dernière édition par Clemens Neubach le Mer 24 Juin 2015 - 16:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 11:34


Ok alors il pouvait continuer à dire de la merde à ce niveau-là, noté. C'est vrai que la punchline des 10 000 gallions était pas mal, même si elle perdait de son éclat avec le temps. Quinlan sourit. Au moins la tempête était passée, et tout redevenait plus calme.

Ou pas. Apparemment, il avait dû dire un truc qui avait déclenché quelque chose chez Clemens, parce qu'il ne répondit rien à ses élans un peu guimauves. Bon, tant mieux si ça pouvait passer inaperçu. Pas que Quinlan les regrette mais c'était peut-être un peu prématuré… Peut-être que ça avait mis Clemens mal à l'aise, au final ? Perdu dans ses pensées et sans obtenir de réponse, Quinn se laissa aller à ses envies, en espérant qu'elles soient partagées.

Rester assis sur le tapis, c'était bien beau, mais ce n'était pas ce qu'il voulait. Les papouilles choupi-mignonnes leur avaient fait du bien, mais là, il se sentait d'humeur à tenter le niveau supérieur. Il se leva et vint à moitié s'asseoir sur Clemens, et lui roula le patin du siècle. Sentant que son partenaire ne cherchait pas à se défaire de l'étreinte, bien au contraire, Quinlan le serra d'autant plus contre lui. Un petit gémissement s'échappa de sa gorge quand il sentit les mains de Clemens se glisser sous son t-shirt et ses lèvres parcourir son cou. Non mais le cou quoi. Quinn ne répondrait plus de rien s'il se mettait à le mordre à cet endroit. S'il le mordait tout court.

Clemens n'était plus le seul à avoir un cerveau aux abonnés absents : Quinn ne se laissait plus guider que par ses émotions, ses sensations. Ces dernières lui explosèrent dans la poitrine - et un peu ailleurs aussi - quand il sentit les dents de Clemens se refermer encore une fois sur sa lèvre inférieure. Il soupira un juron, et alla nicher sa tête dans le cou de l'Allemand, mordillant à son tour.

Et puis, pris d'une folie soudaine, il se redressa et lui lança un regard embrumé. Brisant quelques secondes leur étreinte, il retira son t-shirt qui alla s'échouer un peu plus loin sur le sol. Puis il revint l'embrasser, ses mains se posant de nouveau dans son dos et dans ses cheveux. Basculant sur le côté, il l'allongea sur le canapé tout en prolongeant un baiser qui se faisait décidément de moins en moins chaste.

Ses lèvres quittèrent les siennes pour revenir dans son cou et sur sa gorge. Sur le moment, il regretta d'avoir dit à Clemens de remettre son pull… Mais c'était aussi un bon moyen pour lui d'essayer de garder le peu de contrôle qui lui restait.

Autant dire que le Docteur s'était réveillé et regardait la scène avec un intérêt non feint. Quant au déprime-link, ça faisait longtemps qu'il avait arrêté de sonner. Là, c'était pas vraiment du violoncelle qui lui fallait en fond sonore, mais plutôt Smack My Bitch Up de The Prodigy. À ce propos, heureusement qu'il n'avait pas encore mis en place son sort d'ambiance sonore automatique…

Entre deux baisers et deux soupirs, Quinlan murmura à l'oreille de Clemens :

— Tu veux jouer…?

Une provocation ? Pas du tout, voyons... Même s'il ne savait pas vraiment à quel jeu ils étaient en train de s'abandonner.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 17:20

Leur étreinte n'avait plus rien de tendre et raisonné. Les mains qui courraient le long de leurs dos étaient passionnées, fébriles et crispées en même temps. Clemens gronda encore quand son aîné s'échappa de sa provocation pour venir se réfugier dans son cou et le lui mordiller. Son esprit s'était définitivement emballé. Chaque centimètre de sa peau était en feu sous les caresses de Quinlan, son cœur battait avec violence alors qu'il se sentait devenir toujours plus animal.

Son regard s'embrasa de déception quand leur contact fut rompu, mais un sourire carnassier se dessina sur son visage rien qu'un instant plus tard. Avant même que son partenaire ne soit revenu contre lui, il posa une main sur ses hanches, l'autre caressant son torse pour venir se loger dans sa nuque quand Quinlan le pris dans ses bras. Leur baiser s'emballait toujours un peu plus, comme si toutes les frustrations et incompréhensions de l'après-midi pouvait se fondre dans un partage d'une intime violence.

Il se sentit basculer, sans comprendre immédiatement ce qui se passait, pourquoi le monde tournait de la sorte autour de lui, tandis que la caresse le long de son cou lui arrachait un gémissement. La tête basculée en arrière, il offrit sa gorge à ces baisers qu'il ne pouvait que quémander encore et encore. Ses mains se partageaient la nuque et le dos de Quinlan en un geste où la tendresse laissait de plus en plus la place à une force passionnée. L'Allemand regrettait d'avoir remis son pull. Il était loin, très loin d'avoir froid, et la chaleur de la peau sous ses mains lui donnait envie de plus. Il voulait le découvrir avec chaque parcelle de son propre corps.

Quelques mots le ramenèrent à un semblant de réalité – pour autant qu'on puisse la nommer ainsi – et il se redressa légèrement pour planter ses yeux dans le regard de son partenaire. Clemens laissa durer le silence un instant, jouant sur le doute, avant d'afficher un sourire équivoque. Il releva la tête jusqu'à ce que leurs visages se frôlent presque.

« Toujours. »

Il embrassa Quinlan avec une lenteur travaillée, puis s'écarta à nouveau un peu. Dans son regard échauffé, ses pupilles dilatées brillaient de cette habituelle lueur espiègle. Sauf que cette fois s'y mêlait un petit quelque chose de flamboyant, un indice que l'étudiant jouait avec les limites de son propre contrôle.

« Tu acceptes de prendre des risques ? On ne joue pas sans. »

Sans la moindre surprise, Clemens avait immédiatement mordu à l'hameçon de la provocation. Ses mains glissèrent du dos aux hanches du guérisseur, alors qu'il attendait la suite. Son excitation était double à présent. Il ne refusait jamais de jouer. L'attrait de son partenaire seul était déjà tellement grand qu'il n'osait même pas imaginer à quel point ça pouvait encore grimper. Rendu curieux et impatient par la proposition, l'Allemand nicha sa tête contre l'épaule de Quinlan, caressant la peau du cou de son simple souffle. Parfois des lèvres. Sans vraiment se décider. Il ne put retenir une petite exclamation amusée. Rien qu'avec ça, on pouvait déjà jouer.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 18:31


Voulait-il jouer ? Ce n'était qu'une simple demande en forme de provocation, un moyen d'avoir le feu vert pour passer à la suite. Même si concrètement, il n'avait aucune idée de ce à quoi elle ressemblerait. Il ne savait pas jusqu'où ils iraient, et ça lui allait. Après une après-midi à lutter, Quinlan avait simplement envie de se laisser aller, de lâcher prise.

Clemens ne répondit pas tout de suite. Suspendu à ses lèvres et à ses yeux, Quinn retint son souffle en attendant la suite. Un sourire joueur éclaira son visage, qu'il approcha juste assez pour taquiner Quinlan. La confirmation tomba, suivie d'un baiser à la lenteur si exquise que Quinn crut en devenir fou. Il y répondit en tentant de dompter sa propre impatience.

Prendre des risques ? Quinlan eut un petit sourire. Il en prenait déjà. D'énormes. Comme sa… planète.

— Le jeu en vaut la chandelle.

La chandelle… Façon de parler. Il grogna de frustration quand il sentit les lèvres de Clemens, terriblement proches de sa peau et pourtant toujours trop loin. Passant une main dans ses boucles, il tira doucement sa tête en arrière, assez pour mettre à nu ce cou qu'il mourait d'envie de dévorer. Il fondit sur lui mais s'arrêta à quelques millimètres de sa peau, retournant le jeu de Clemens contre lui. Un souffle, la caresse quasi-imperceptible du bout de son nez, ses dents et ses lèvres qui frôlaient la peau fine et chaude… Quinlan se mordilla la lèvre. Il ne put se retenir plus longtemps et céda à l'irrépressible envie qui le déchirait.

Le baiser qu'il déposa au creux de son cou, à la naissance de sa mâchoire fut tout d'abord tendre, avant de se muer en un simulacre de morsure vampirique. Ayant encore un semblant de cerveau — à moins qu'il ait tellement intégré ce détail qu'il faisait office de réflexe ? — Quinn descendit un peu plus bas et s'abandonna à ses tendances bestiales sur la clavicule gauche de Clemens. Il avait eu la présence d'esprit de ne pas aller chercher son épaule droite, et d'écarter le pull pour être sûr que ce qu'il allait faire serait dissimulable ensuite. Heureusement, parce qu'il lui colla un suçon mémorable. Si passionné, si violent même qu'il avait le goût cuivré du sang. Il s'en releva en se léchant les lèvres, une lueur presque démente couvant dans le fond de ses yeux.

Ses mains se glissèrent alors sous le pull, le remontant pour exposer la peau de Clemens. Rampant comme un serpent, Quinn parcourut de ses lèvres son ventre dénudé, suivant les courbes et les creux de ses muscles. Il y laissa une traînée de baisers, mordillant parfois aux endroits les plus charnus, remontant le pull toujours plus haut, jusqu'à ce que ce soit bien clair qu'il était de trop dans cette relation.

Prendre des risques ? Il ne faisait que ça.


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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 19:41

Une nouvelle exclamation amusée lui échappa. Aucun des deux ne savait à quoi il jouait, mais ils étaient entièrement partants pour se jeter corps et âme vers une partie floue et indécise. Ils dansaient sur le fil de la provocation, testant les limites l'un de l'autre. Quinlan arriva au point de rupture le premier, ce qui n'était pas particulièrement étonnant compte tenu de la maîtrise qu'il avait déjà du déployer par respect pour l'étudiant. Clemens en était conscient mais avait voulu utiliser cette frustration, la titiller jusqu'à l'explosion. Un grognement lui échappa quand son aîné lui imposa de s'offrir à lui, de devenir victime de ses baisers brûlants, et même de ses dents. Il se mordilla la lèvre sous le plaisir du contact.

La passion dévastatrice qui le dévorait littéralement avait fait sauter toutes les barrières. Éparpillées, brisées, détruites par le feu qui envahissait ce qu'il lui restait d'esprit. D'une main, il griffa le dos de Quinlan, alors que l'autre flirtait sur une de ses cuisses, allant et venant aussi loin que ce qu'il pouvait atteindre. Clemens pouvait sentir, au sens le plus physique du terme, le désir et la frustration du guérisseur, gardé enchaîné pendant trop longtemps, provoqué jusqu'à ne plus faire de sens. Leurs regards se croisèrent un instant alors que son aîné se redressait, s'engouffrant jusqu'aux profondeurs de leurs âmes embrasées. L'Allemand voulut se relever pour voler un nouveau baiser à son partenaire, mais le plan semblait différent. Il gémit lorsque les lèvres chaudes se posèrent sur son ventre.

Rendu fou, il dégagea son pull du chemin de son désir, sacrifiant son corps dénudé à la voracité de Quinlan. Ses mains étaient remontées du dos aux épaules, crispées à la base du cou, griffant tout autant qu'elles caressaient, témoin de la perte de contrôle totale dont était victime Clemens.



Il se releva pour saisir le visage du guérisseur entre ses deux mains, le forçant à se redresser au passage, et l'embrassa avec une passion presque sauvage. Puis il lova sa tête dans son cou, mordillant la peau fine avec délicatesse.



Quelques mots murmurés à l'oreille, avec tant de politesse.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 EmptyMer 24 Juin 2015 - 20:34

Ce pull lui allait bien, mais il était tellement mieux sans ! Quinlan profita du moment où Clemens le retira complètement pour venir caresser ses flancs, le prendre par la taille alors qu'il lui embrassait le ventre. Les mains sur ses hanches, il glissa jusqu'à venir buter sur un nouvel obstacle : ce jean.



Une de ses mains vint chercher son homologue pour y fondre ses doigts. Le contact, pourtant très intime, qu'il avait avec Clemens ne lui suffisait pas. Cette main qu'il tenait dans la sienne lui paraissait soudainement plus importante que tout ce qu'ils pourraient faire d'autre. Ces doigts entrelacés, c'était la manifestation visuelle du lien encore mal défini qui les unissait. Et Quinlan ne pouvait déjà plus s'en passer.
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MessageSujet: Re: Saloperies de Grimoires   Saloperies de Grimoires - Page 7 Empty

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